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Auteur du livre "Le serment de Berne", Jean-Luc Romero, militant au droit à mourir dans la dignité, était l'invité de France Bleu Bourgogne, ce jeudi 7 mars. Son ouvrage fait notamment référence au combat du Dijonnais Alain Cocq, parti en Suisse pour un suicide assisté.

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Transcription
00:00 Le 6/9 France Bleu Bourgogne, ici on parle d'ici.
00:05 Est-ce qu'on doit pouvoir décider de la fin de sa vie ?
00:09 La question France Bleu Bourgogne vous la pose ce matin en direct.
00:12 Venez nous retrouver au 03 80 40 ou de 15 15.
00:14 L'invité du jour est un militant de longue date contre le SIDA,
00:18 pour les droits LGBT et pour le droit à mourir dans la dignité.
00:21 Jean-Luc Romero signe un nouvel ouvrage, le serment de Berne.
00:24 Un livre qui met l'accent sur les carences de la loi française
00:27 dans l'accompagnement des patients en fin de vie,
00:30 avec de nombreux témoignages à la clé, notamment les témoignages de malades
00:32 Dijonais, Alencoq et avant lui Chantal Sébir.
00:35 Bonjour Jean-Luc Romero.
00:37 Auprès de ces malades Dijonais devenus vos compagnons de route,
00:40 un peu par la force des choses, vous avez constaté au plus près
00:44 ces insuffisances dans la loi française ?
00:47 Les deux exemples Dijonais montraient que la loi ne pouvait pas répondre,
00:51 que ce soit Chantal Sébir ou Alencoq, ils avaient des douleurs physiques.
00:55 Et ces douleurs physiques, on ne pouvait pas les soulager.
00:58 Et donc on n'avait pas de réponse.
01:00 Alencoq, il aurait pu vivre, et Chantal Sébir aussi,
01:03 encore des mois dans des souffrances atroces.
01:06 Que même la médecine ne pouvait pas apaiser.
01:09 Pour Alencoq, les soins palliatifs étaient venus et étaient partis.
01:12 Il ne pouvait pas le soulager.
01:13 Et il ne pouvait même pas bénéficier de ce qu'on appelle
01:15 la sédation profonde et continue, c'est-à-dire qu'on vous endort,
01:17 on arrête de vous alimenter, de vous hydrater.
01:20 Sauf qu'on vous donne ça dans l'agonie.
01:22 Il n'y avait aucune réponse, et c'est pour ça qu'Alencoq a essayé.
01:25 Pendant un an, il a voulu rester en France.
01:27 Il n'avait pas envie de fuir comme un paria à l'étranger.
01:29 Mais il n'y avait aucune réponse.
01:31 Et donc on le laissait avec des douleurs physiques qu'on ne pouvait pas soulager.
01:34 C'est bien pour ça qu'on voit bien, les trois lois Léonetis,
01:36 qu'il y en a eu trois, ne répondent pas à beaucoup de situations.
01:40 Et notamment à des situations comme celles de nos deux amis dijonnais.
01:44 - Jean-Hugo Romero, on va continuer d'évoquer ensemble
01:47 ce serment de Berne que vous présentez à Dijon.
01:49 Et on poursuit le débat aussi au 03.80.42.15.15.
01:52 - On est avec vous comme tous les matins.
01:54 Un sujet d'actualité autour de la table.
01:56 Avec vous en direct sur France Bleu et France 3.
02:00 - Ici matin, revient dans un instant.
02:05 - Stade 2, toujours au coeur du jeu.
02:07 Tous les dimanches à 20h10 sur France 3 et sur la plateforme France.tv.
02:12 - Il est 8h moins qu'à, on est toujours avec Jean-Luc Romero
02:15 dans ce débat.
02:17 - On est à la fin de la journée.
02:19 - On est à la fin de la journée.
02:21 - On est à la fin de la journée.
02:23 - On est à la fin de la journée.
02:25 - On est à la fin de la journée.
02:27 - On est à la fin de la journée.
02:29 - On est à la fin de la journée.
02:31 - On est à la fin de la journée.
02:33 - On est à la fin de la journée.
02:35 - On est à la fin de la journée.
02:37 - On est à la fin de la journée.
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02:41 - On est à la fin de la journée.
02:43 - On est à la fin de la journée.
02:45 - On est à la fin de la journée.
02:47 - On est à la fin de la journée.
02:49 - On est à la fin de la journée.
02:51 - On est à la fin de la journée.
02:53 - On est à la fin de la journée.
02:55 - On est à la fin de la journée.
02:57 - On est à la fin de la journée.
02:59 - On est à la fin de la journée.
03:01 - On est à la fin de la journée.
03:03 - On est à la fin de la journée.
03:05 - On est à la fin de la journée.
03:07 - On est à la fin de la journée.
03:09 - On est à la fin de la journée.
03:11 - On est à la fin de la journée.
03:13 - On est à la fin de la journée.
03:15 - On est à la fin de la journée.
03:17 - On est à la fin de la journée.
03:19 - On est à la fin de la journée.
03:21 - On est à la fin de la journée.
03:23 - On est à la fin de la journée.
03:25 - On est à la fin de la journée.
03:27 - On est à la fin de la journée.
03:29 - On est à la fin de la journée.
03:31 - On est à la fin de la journée.
03:33 - On est à la fin de la journée.
03:35 - On est à la fin de la journée.
03:37 - On est à la fin de la journée.
03:39 - On est à la fin de la journée.
03:41 - On est à la fin de la journée.
03:43 - On est à la fin de la journée.
03:45 - On est à la fin de la journée.
03:47 - On est à la fin de la journée.
03:49 - On est à la fin de la journée.
03:51 - On est à la fin de la journée.
03:53 - On est à la fin de la journée.
03:55 - On est à la fin de la journée.
03:57 - On est à la fin de la journée.
03:59 - On est à la fin de la journée.
04:01 - On est à la fin de la journée.
04:03 - On est à la fin de la journée.
04:05 - Ce soulagement c'est ce qui sous-tend encore votre combat aujourd'hui.
04:09 Et d'autant plus depuis ce fameux serment de Berne qui donne son titre à votre livre.
04:15 Ce serment que vous avez prêté à Alain Coq.
04:17 Qu'est-ce que vous lui avez promis finalement ?
04:19 - Promis de continuer le combat.
04:21 Vous savez, moi je le mène depuis plusieurs décennies.
04:23 Je commence à être un peu fatigué.
04:25 Il m'a dit "attends, ça va finir par arriver.
04:27 Il faut que toi tu continues ce que tu as mené".
04:29 Et c'est ce que j'essaye de faire.
04:31 Parce que c'est vrai que des fois c'est un peu désespérant
04:33 les mouvements qui se sont succédés.
04:35 Toutes ces promesses qu'on a eues, rappelons-nous François Hollande
04:37 qui s'y était engagé et qui ne l'a pas fait.
04:39 Qui maintenant dans un livre nous annonce qu'il regrette de ne pas l'avoir fait.
04:41 C'est un peu dur.
04:43 - Pourquoi ça bloque à votre avis ?
04:45 - Il y a quand même deux lobbys qui sont très puissants.
04:47 C'est les mêmes où on vient de voter un texte
04:49 qui nous rend peut-être optimiste.
04:51 C'est la constitutionnalisation de l'IVG.
04:53 L'IVG c'était la même chose. C'était les grands médecins,
04:55 les mandarins et puis de l'autre côté
04:57 les responsables religieux.
04:59 - Vous expliquez d'ailleurs à propos d'Alain Coq,
05:01 qu'il y a eu un petit souci pour ses obsèques.
05:03 - C'était horrible ce qu'il fait.
05:05 - Il a refusé la messe parce que l'archevêque de Dijon,
05:07 Mgr Minrate à l'époque, a dit
05:09 "Non, cet homme s'est suicidé,
05:11 il n'aura pas la messe."
05:13 - C'était horrible ça parce que je trouve que
05:15 l'humilier comme ça jusqu'au bout des gens qui suicident,
05:17 il y en a beaucoup
05:19 et la plupart des prêtres sont quand même un peu humanistes.
05:21 Et donc dans un premier temps l'évêque a refusé
05:23 qu'il y ait une messe et puis ça a fait
05:25 quand même un peu un tollé et il a accepté.
05:27 Mais vous savez ce qu'il s'est passé ?
05:29 Je le raconte dans le livre mais j'ai trouvé ça tellement horrible.
05:31 Ils ont refusé que le cercueil entre
05:33 dans l'église et donc ils ont fait une cérémonie
05:35 avec son cercueil à l'extérieur.
05:37 Quelle humiliation quand même. Vous savez quoi ?
05:39 Cette société où on peut même pas
05:41 honorer
05:43 un homme, une religion
05:45 et je pense que tous les prêtres sont heureusement
05:47 pas comme ça mais en tout cas en Côte d'Or il a été
05:49 vraiment traité vraiment comme un paria
05:51 et je trouve ça vraiment inhumain.
05:53 - Chantal Sébire, Alain Coq, ce sont des
05:55 symboles. Ils ont choisi en plus de médiatiser
05:57 leur fin de vie. Vous poursuivez
05:59 cette œuvre de médiatisation en
06:01 quelque sorte. C'est utile finalement par rapport à ce qu'on
06:03 vient de se dire ? Le politique, le religieux
06:05 tout ça semble bloquer.
06:07 - C'est utile parce qu'ils ont fait
06:09 beaucoup avancer l'opinion. Aujourd'hui l'opinion
06:11 elle est à 90% en faveur
06:13 d'une loi qui les guénalise l'aide
06:15 active à mourir. Non pas parce que les gens sont
06:17 pour l'euthanasie mais ils savent qu'il y a
06:19 des situations où il faut avoir
06:21 ce choix là. Et les français, voilà, ils veulent
06:23 tout simplement avoir une palette de choix parce que
06:25 c'est cette loi. C'est pas une obligation.
06:27 On passe notre temps à l'expliquer. C'est comme l'avortement.
06:29 C'est parce qu'on a créé l'avortement que toutes les femmes doivent se faire
06:31 avorter. Mais elles ont ce droit. Et c'est dans
06:33 la même lignée. On vient de proclamer
06:35 au Parlement. - C'est une possibilité donnée.
06:37 - On vient de proclamer au Congrès
06:39 du Parlement "Mon corps m'appartient
06:41 pour les femmes". Et c'est très bien.
06:43 Et bien là c'est la même logique. C'est "Ma mort
06:45 m'appartient". Et ça on doit donner
06:47 ce droit aux gens de pouvoir choisir.
06:49 C'est un droit en plus qui respecte toutes les consciences.
06:51 Jamais un soignant ne sera obligé de le faire.
06:53 Et en même temps, les gens
06:55 qui n'en peuvent plus. On est dans une république
06:57 laïque. Il n'y a pas un principe supérieur
06:59 qui vous oblige à mourir le plus tard possible.
07:01 Notamment dans la souffrance. - Le gouvernement promet
07:03 une loi avant l'été 2024.
07:05 Emmanuel Macron
07:07 doit s'exprimer dans les projets. - Alors si vous vous avez entendu
07:09 2024, c'est bien. Parce que moi je ne l'ai pas entendu. Ce que l'ANR
07:11 nous avait fait avant l'été et nous vienne de
07:13 nous refaire avant l'été. Donc on espère. Vous avez raison.
07:15 - Il y a un mot de privé. La présidente de l'Assemblée nationale
07:17 parle d'avant l'été. Emmanuel Macron
07:19 doit s'exprimer dans les projets. - La présidente de l'Assemblée nationale
07:21 est très favorable. Alors bon,
07:23 on peut faire deux coups. - Vous y croyez vous ?
07:25 - Moi je pense que ça va se faire là. A priori, le président
07:27 doit s'exprimer dans les jours qui viennent. On parle
07:29 d'une interview croisée entre la Croix
07:31 et Libération. Choisissant exprès deux
07:33 extrêmes pour faire l'heure en même temps.
07:35 Donc je pense
07:37 que oui, il va se passer des choses. Le texte
07:39 qu'il va nous donner ne sera pas le texte qui
07:41 nous convient. On sait.
07:43 - Vous êtes déjà résigné.
07:45 - Non mais on va se battre au Parlement.
07:47 Parce que pour la première fois, on a une Assemblée nationale qui est
07:49 très favorable. Et moi je pense que le Parlement
07:51 va faire un texte qui sera le plus
07:53 proche de, pour moi l'exemple, je le définis
07:55 dans mon livre à longueur de temps, c'est la Belgique.
07:57 20 ans d'expérience.
07:59 Et puis vous le savez, c'est pas les Belges,
08:01 les Hollandais, les Suisses, etc. qui fuient
08:03 en France pour mourir. C'est les Français qui fuient à l'étranger.
08:05 Donc copions les exemples.
08:07 Arrêtons de faire comme Macron l'a dit, un modèle
08:09 français. C'est très prétentieux.
08:11 Il y a des modèles autour de nous. Eh bien copions-les.
08:13 - Les Français qui fuent à l'étranger comme des parias.
08:15 C'est le terme que vous utilisez dans votre ouvrage.
08:17 En tout cas, sacré le débat.
08:19 Sacré la discussion. Et c'est ça aussi qui est intéressant.
08:21 Et on va l'avoir, cette discussion,
08:23 avec vous ce matin en direct sur France Bleu Bourgogne.
08:25 C'est normal de vous donner la parole également pour
08:27 parler de tous les sujets d'actualité.
08:29 Est-ce qu'on peut, est-ce qu'on doit pouvoir
08:31 choisir sa fin de vie ?
08:33 Vous répondez à cette question. Claude est avec nous
08:35 depuis Dijon. Bonjour Claude. - Bonjour Claude.
08:37 - Oui, bonjour Arnaud, bonjour Cyril.
08:39 - C'est quoi votre réflexion sur ce sujet-là, vous ?
08:41 - Eh bien écoutez, moi, oui, il y a
08:43 10 ans que j'accompagnais mon épouse en Suisse.
08:45 Donc c'est un parcours que je connais particulièrement bien.
08:47 A la fois
08:49 dans la démarche d'amour
08:51 que j'avais avec mes enfants
08:53 et en respect la décision
08:55 de mon épouse, mais comme le rappelle
08:57 notre ami
08:59 Jean-Luc Romero-Michel,
09:01 c'est vrai que c'est pas normal
09:03 encore en 2024
09:05 de devoir
09:07 s'exiler en Suisse, en Belgique, etc.
09:09 Alors que
09:11 on pourrait le faire en France
09:13 comme vous le savez,
09:15 il y a une hypocrisie totale dans ce domaine-là,
09:17 parce qu'il y a des médecins qui effectivement respectent
09:19 la volonté de leur patient, mais ça, il faut pas...
09:21 On le dit
09:23 à mot couvert, bien évidemment. Moi, je voudrais
09:25 simplement dire que, comme notre
09:27 amie, notre marraine, Lynne Renaud
09:29 le dit,
09:31 c'est aussi la liberté de chacun, le moment venu,
09:33 de choisir entre continuer
09:35 à souffrir ou mettre fin à ses souffrances.
09:37 Et je voudrais rajouter,
09:39 Jean-Luc
09:41 a très bien décrit, donc je vais pas répéter...
09:43 - Vous vous connaissez manifestement ?
09:45 Oui, oui, et Claude était hier en plus à la réunion.
09:47 - Je suis un militant
09:49 depuis très longtemps,
09:51 et donc j'espère
09:53 que ces promesses
09:55 qui ne sont pas tenues le seront enfin.
09:57 Moi, j'espère que notre
09:59 président actuel fera la même chose
10:01 qu'il a fait pour l'abordement,
10:03 c'est-à-dire qu'il a été pertinent,
10:05 et que la fin de vie, ça doit être également. Parce que
10:07 nous avons été tellement déçus par tant de
10:09 promesses, notamment par,
10:11 ben oui, on peut citer François
10:13 Hollande,
10:15 qui n'a pas
10:17 respecté ses engagements. - A l'époque, c'était Nicolas
10:19 Sarkozy pour Chantal Sabir, hein, c'est ça ?
10:21 - Exactement, et dans un ouvrage,
10:23 bon, il avait sommé un coup de pas en disant
10:25 "oui, je regrette, j'aurais dû, mais bon,
10:27 bien trop tard". Je pense que, oui,
10:29 notre slang en ce moment,
10:31 c'est "il y en a marre, il faut qu'il y ait une loi".
10:33 Il y a 90% de Français
10:35 qui demandent, c'est la volonté
10:37 du peuple. Alors, dans notre France,
10:39 belle France, ce serait quand même bien
10:41 que nos parlementaires, et je
10:43 salue des parlementaires
10:45 côtes d'Orient, comme Benoît Bordas,
10:47 pour ne pas le citer, qui sont des
10:49 jeunes députés, et qui vont nous
10:51 aider, probablement, à avancer,
10:53 puisque, comme le rappelait aussi
10:55 Jean-Luc, l'Assemblée nationale
10:57 est favorable, hein,
10:59 une grande majorité, en espérant
11:01 encore une fois qu'il n'y a pas
11:03 des amendements, qu'il n'y a pas 2 000 amendements
11:05 qui pourrissent, effectivement, la vie parlementaire
11:07 pour empêcher ou retarder
11:09 cette loi. Donc, bon, pour les épois...
11:11 - C'est la crainte évoquée par Jean-Luc Romero
11:13 à l'instant. Vous évoquez
11:15 Lynne Renaud, elle préface votre
11:17 ouvrage "Le serment de Berne" de Jean-Luc Romero
11:19 et elle dit "on a le droit, finalement,
11:21 de choisir notre vie,
11:23 ça devrait être normal,
11:25 finalement, qu'on puisse choisir notre mort".
11:27 - Bah oui, on choisit pas notre naissance,
11:29 donc au moins qu'on puisse contrôler notre vie, et
11:31 Claude le rappelait, l'engagement de Lynne Renaud
11:33 est quand même très très important. D'abord, elle est proche
11:35 du président de la République, donc ça aide un peu.
11:37 Elle a 95 ans, mais vous savez,
11:39 elle a fait de... Bon, moi je la connaissais beaucoup
11:41 dans le combat contre le sida, on est très proches,
11:43 et elle a fait vraiment
11:45 de ce combat son ultime
11:47 combat, et je pense que c'est
11:49 important qu'une femme comme ça s'exprime,
11:51 parce qu'elle l'a vue de près,
11:53 la mort, que ce soit son père, son mari,
11:55 sa mère,
11:57 elle a vu des choses...
11:59 - Nourrir dans la propre souffrance.
12:01 - La famille de sa gouvernante et la mère
12:03 de sa gouvernante mourir de sédations
12:05 qui ont duré des jours et des jours,
12:07 où on voit les personnes râler, etc.
12:09 et on nous dit qu'il n'y a pas de souffrance dans la mort.
12:11 - Parce que la sédation, il faut bien le préciser à nos auditeurs
12:13 et auditrices, en fait,
12:15 on peut pas prévoir
12:17 l'heure, le jour de la mort.
12:19 - Si on voulait, on pourrait.
12:21 En France, ça dépend des équipes.
12:23 C'est-à-dire que si vous avez une équipe
12:25 soignante qui veut accélérer les choses,
12:27 ça peut durer 24-48 heures. Et là,
12:29 il faut pas être caricatural.
12:31 Ça fonctionne d'ailleurs.
12:33 En Belgique, c'est 10% des morts.
12:35 Mais ici, il y a certains mersins,
12:37 ils endorment les gens,
12:39 ils arrêtent de les alimenter, de les hydrater,
12:41 puis on attend que...
12:43 D'abord, on provoque une maladie quelque part,
12:45 parce qu'on atteint les reins, et puis on attend que la personne meure.
12:47 Et je vous garantis,
12:49 j'ai sur mon téléphone quelques films,
12:51 malheureusement que je veux pas diffuser parce que ce serait
12:53 horrible pour les personnes qui ont été concernées.
12:55 J'ai eu l'impression de me retrouver
12:57 au début des années SIDA, où on voyait ces jeunes
12:59 mourir maigres comme jamais,
13:01 et rallant, etc.
13:03 Et on nous dit que les gens ne souffrent pas.
13:05 Donc on voit bien que la sédation profonde et continue qui existe
13:07 aujourd'hui, déjà c'est seulement pour ceux qui sont dans l'agonie,
13:09 donc pas Alain Coq, pas Chantal Sébir,
13:11 mais en plus,
13:13 si elle
13:15 dure trois semaines,
13:17 pour moi c'est de l'acharnement thérapeutique.
13:19 - Merci Claude en tout cas d'être venu ce matin
13:21 pour nous en parler et d'avoir donné aussi votre réflexion.
13:23 Sur France Bleu Bourgogne,
13:25 Zora aussi voulait discuter ce matin
13:27 avec nous. Bonjour Zora.
13:29 - Bonjour Zora, bonjour Jean-Luc,
13:31 bonjour Arnaud, bonjour Cyril.
13:33 Oui, tout est dit, moi je suis
13:35 effectivement pour le
13:37 choix de partir, de quitter cette
13:39 terre. J'ai perdu des êtres chers
13:41 dans des souffrances,
13:43 et j'ai souffert
13:45 énormément, parce que celui qui
13:47 accompagne souffre, pas physiquement
13:49 mais moralement,
13:51 et c'est tellement difficile de donner,
13:53 de dire des belles paroles, d'encourager
13:55 parce qu'on sait qu'on ne peut pas,
13:57 on ne peut pas mentir, et moi
13:59 je suis vraiment pour que cette loi
14:01 puisse être enfin votée
14:03 pour que nos parlementaires
14:05 soient un peu plus
14:07 près de nous et du petit
14:09 peuple, parce qu'effectivement on parle
14:11 et c'est très bien, et c'est bien qu'il y ait
14:13 des personnalités connues, reconnues,
14:15 Jean-Luc qui a
14:17 écrit ce livre, mais il faut
14:19 aussi toutes ces personnes anonymes,
14:21 ces petites gens, et c'est pas méprisant
14:23 des gens, comme moi j'ai perdu
14:25 en 2021 mon mari
14:27 en 6 mois d'un cancer foudroyant,
14:29 j'avais l'impression d'avoir une autre personne
14:31 à côté de moi, c'est tellement douloureux,
14:33 et tout douloureux pour eux, que
14:35 oui, il faut faire quelque chose, et
14:37 moi j'ai toujours dit également, on ne choisit
14:39 pas sa naissance, on n'a pas décidé de venir sur
14:41 terre, et il faut pouvoir choisir
14:43 le jour et l'heure de sa mort,
14:45 mais payer, aller
14:47 en Suisse, c'est pas permis
14:49 pour tout le monde, il faut le reconnaître,
14:51 mais moi mon désir, s'il m'arrive
14:53 quelque chose, ma fille est de grand,
14:55 je veux partir dignement,
14:57 je veux partir belle comme je l'étais,
14:59 je veux qu'on garde un beau souvenir de moi,
15:01 voilà, les derniers souvenirs qu'on a
15:03 de ceux qu'on aime, dans la déchéance
15:05 physique et morale,
15:07 c'est insupportable pour l'entourage,
15:09 mais vraiment, vraiment. - Merci pour
15:11 ces mots Zohra, et effectivement c'est important aussi de
15:13 penser aux aidants, aux accompagnants, qui sont
15:15 là jusqu'à la fin. - Oui, oui. - Merci Zohra,
15:17 bonne journée à vous. - Vous m'en prie, bonne journée à vous tous.
15:19 Au revoir. - Un mot d'espoir quand même Jean-Luc Romero
15:21 pour conclure en quelques secondes, là vraiment,
15:23 l'IVG dans la Constitution, ça te...
15:25 - Ah bah c'est un moment extrêmement fort, et je vous dis,
15:27 ma mort m'appartient, - Y'a des moments de société qui perdent...
15:29 - C'est, mon corps m'appartient, c'est
15:31 la même logique, et on a vu
15:33 qu'à peine 10%
15:35 des parlementaires n'ont pas voté cette loi, donc
15:37 évidemment ça donne de l'espoir, c'est la même logique,
15:39 voilà, c'est un droit,
15:41 ce n'est pas une obligation, et je pense
15:43 que vous savez, si on donne ce droit, c'est toute la société
15:45 qui va s'élever, donc j'espère que dans les jours
15:47 qui viennent, Emmanuel Macron va nous annoncer
15:49 de bonnes nouvelles, parce que
15:51 voilà, on est entouré de pays qui ont
15:53 tous légalisé l'euthanasie ou le suicide
15:55 assisté, il serait bien que la France des Lumières
15:57 soit à la hauteur de sa réputation
15:59 comme elle vient de l'être pour l'IVG. - Jean-Luc Romero,
16:01 merci beaucoup, - C'est moi. - Le serment de Berne,
16:03 donc votre ouvrage qui est paru
16:05 et que vous avez dédicacé
16:07 à Dijon ces derniers jours.
16:09 Merci beaucoup.

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