Des chefs d'établissements de l'Académie de Paris se sont réunis ce lundi devant la Sorbonne. Ils ont dénoncé les menaces de mort contre le proviseur du lycée Maurice Ravel, qui a demandé à une élève de retirer son voile.
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00:00 Mathieu Coissandou, vous vouliez évoquer ce matin ce rassemblement de 163 chefs d'établissement sur les 380,
00:06 contre l'Académie de Paris. Il s'agit de chefs d'établissement parisiens, n'est-ce pas, devant la Sorbonne.
00:12 Tout simplement pour soutenir l'un d'entre eux, un proviseur du lycée Maurice Ravel,
00:17 menacé de mort sur les réseaux sociaux pour avoir demandé à trois élèves de retirer leur voile.
00:23 Oui, et c'est un appel qui mérite évidemment d'être entendu parce que c'est extrêmement grave.
00:28 Voir un proviseur menacé de mort est intolérable dans un pays comme le nôtre,
00:33 qui a connu de tragiques précédents avec les attentats contre Dominique Bernard-Arras et puis avant lui, évidemment,
00:39 Samuel Paty. On sait combien ce type de menaces, amplifiées, relayées sur les réseaux, ne doivent pas être prises à la légère.
00:46 Ça ne sert à rien de rendre des hommages nationaux quand le pire est survenu, si on n'est pas capable de se mobiliser tant qu'il est encore temps.
00:53 Je ne parle pas là des pouvoirs publics. La ministre de l'Éducation, Nicole Bellouvet, a apporté dès samedi son soutien aux chefs d'établissement.
01:02 Elle a pris des mesures pour garantir sa sécurité. Non, je parle de l'ensemble de la communauté éducative et même de l'ensemble de la société.
01:08 Les associations de parents d'élèves, les syndicats lycéens, ils auraient dû, nous aurions dû être beaucoup plus nombreux hier à leur côté.
01:16 Mais est-ce que ce que met en lumière aussi cette affaire, c'est que le voile continue de poser problème à l'école ?
01:21 Alors dans la majorité des établissements, non. Mais dans certains, le voile continue d'être instrumentalisé par des jeunes filles,
01:27 par des organisations islamistes pour tester et fragiliser l'institution scolaire. Alors que cela ne devrait tout simplement pas exister.
01:36 Je rappelle que ce débat a été tranché vendredi. On va fêter les 20 ans de la loi de 2004 sur l'interdiction des signes religieux à l'école.
01:44 Le voile, comme les autres symboles, n'a pas sa place dans les établissements scolaires. Il faut être intraitable sur ce point.
01:50 Il faut que l'école demeure cette asile inviolable dans lequel les querelles des hommes ne doivent pas pénétrer.
01:55 Pour reprendre les mots du ministre de l'Éducation nationale du Front Populaire, Jean Zay.
01:58 Mais dans le cas dont on parle, l'échange entre le proviseur et une des élèves a viré à quoi ? À l'altercation ?
02:04 Oui, et c'est exactement ce qu'elle cherchait. Alors selon le ministère, le proviseur qui se heurtait au refus d'une des élèves de BTS majeure
02:11 a tenté de l'entraîner vers la sortie alors qu'elle résistait. Résultat, on a deux plaintes. Une de l'élève, une du proviseur.
02:20 Et un tweet, je dois dire assez consternant, de l'élu parisienne Daniel Simonet, semblant renvoyer dos à dos l'un à l'autre.
02:26 Vous voyez, les auteurs doivent être poursuivis si le proviseur du lycée Rabel a été menacé de mort. Mais une enquête doit être engagée.
02:32 Le proviseur a-t-il frappé l'élève ? Comme si les responsabilités de l'incident étaient partagées. Or non, n'inversons pas la charge de la preuve.
02:39 L'incident, c'est la jeune fille qui le crée. On ne se présente pas voilée dans un établissement scolaire par méconnaissance.
02:43 Tout le monde connaît la loi. On le fait par provocation. Ne pas le voir ou feindre de ne pas le voir, c'est faire preuve d'une naïveté consternante, complice et peut-être coupable.
02:52 Je peux vous dire qu'il y en a qui ne font pas preuve de naïveté. C'est ceux qui remettent en cause la laïcité.