Pourquoi le vote du Congrès sur l’IVG est une victoire « imparfaite » pour ces féministes

  • il y a 6 mois
FRANCE - « Un moment historique », voilà comment les associations féministes décrivent cette journée du 4 mars 2024. Aujourd’hui, se tient le vote du Parlement réunis en Congrès à Versailles pour inscrire l’IVG dans la Constitution.

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00:00 Pour l'adoption, 780.
00:03 [Cris de joie]
00:05 C'est un moment historique.
00:07 Ce lundi 4 mars, le Parlement se réunit en congrès
00:09 pour inscrire l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
00:13 Alors pour célébrer ce moment, des associations féministes
00:15 se sont rassemblées près de la tour Eiffel
00:17 où le vote est retransmis en direct.
00:19 Mais un mot a cristallisé les débats entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
00:22 c'est le droit à l'IVG, comme le voulaient les associations féministes.
00:26 À la place, sénateurs et députés votent aujourd'hui
00:28 pour que la liberté garantie aux femmes d'avoir recours à l'IVG
00:31 soit inscrite dans la Constitution.
00:32 On a donc demandé aux militantes féministes ce qu'elles en pensaient.
00:35 La différence entre un droit et une liberté,
00:37 c'est qu'un droit ça exige une action positive de l'État.
00:40 C'est-à-dire que l'État est dans l'obligation de mettre à disposition
00:42 les moyens financiers et matériels d'exercer pleinement ce droit.
00:46 Une liberté, même si elle est garantie,
00:48 une liberté ça implique que vous êtes libre de le faire.
00:50 Par contre, si vous avez à aller à 500 km de chez vous
00:53 parce que tous les centres IVG ont fermé à côté de chez vous,
00:56 c'est votre problème. Vous êtes toujours libre de le faire,
00:58 mais vous n'avez pas les moyens matériels de le faire.
01:01 C'est pour ça qu'on se battait initialement pour un droit fondamental
01:03 et pas une liberté.
01:05 Ça n'est pas un échec, c'est un espèce de consensus
01:09 pour que cette décision puisse être transpartisane
01:14 et nous nous continuerons à nous battre pour que l'effectivité du droit existe.
01:20 Évidemment, nous on va rester sur nos gardes,
01:23 on reste un peu mitigés sur cette formulation.
01:25 Les parlementaires, le gouvernement, le conseil d'Etat ont assuré
01:28 que le terme "liberté" n'était pas moins fort que "droit".
01:32 Ce sera à nous de vérifier qu'ils tiennent parole
01:34 et que le droit à l'IVG est effectivement garanti, effectif.
01:38 Ce que je pense, c'est que la rédaction est loin d'être parfaite.
01:41 On n'est pas contents, c'est un compromis pour que la droite vote.
01:44 Je me dis prenons toute victoire parce que ça reste...
01:46 La victoire n'est pas que symbolique, ça reste une victoire.
01:48 Mais je suis quand même, oui, je ne suis pas satisfaite de la rédaction.
01:51 Premièrement parce qu'elle précise les femmes, donc elle exclut les personnes trans.
01:54 Les hommes enceintes et les personnes non-binaires aussi sont concernées.
01:56 C'est une avancée, c'est une étape importante aujourd'hui.
01:59 Je suis très fière de ce moment-là et de participer à ce moment-là.
02:03 Maintenant, effectivement, ce n'est pas parfait,
02:06 dans le sens où on a beaucoup de difficultés d'accès,
02:09 principalement dans des zones rurales, mais pas que.
02:11 Moi, pour ma part, je suis étudiante de Sachem,
02:13 et j'ai déjà été en stage dans des zones où, dans un centre,
02:15 où par exemple les élèves pouvaient aller deux, trois, quatre semaines
02:18 avant d'avoir accès à un rendez-vous pour mettre un terme à une processe.
02:22 Il y a aussi la question de l'information.
02:24 Il faut que les femmes, toutes les personnes qui ont besoin d'avorter,
02:27 puissent avoir des informations claires, objectives.
02:30 Et ça, c'est très compliqué quand on a des mouvements anti-avortement,
02:35 des anti-choix qui agissent,
02:37 notamment beaucoup sur les réseaux sociaux, sur Internet.
02:39 [SILENCE]

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