C’est aujourd’hui la journée mondiale contre l’obésité, et une révolution serait en cours à laquelle s'est intéressé Morandini Live ce matin sur CNews. De simples piqures, une fois par semaine, qui permettraient de perdre du poids sans effort, sans aucun effort. Vous en avez entendu parler par les influenceurs en France, par les stars américaines, la présentatrice star Oprah Winfrey, le chanteur Robbie Williams ou encore le milliardaire Elon Musk sans parler des Kardashian de Kelly Osborne et même le nom de Lady Gaga circule.
Les marques s’appellent Ozempic ou encore Munjaro. Des médecins y voient déjà une révolution.
A l’étranger, les patients se les arrachent, la demande explose, les usines n’arrivent plus à suivre.
Les fabricants investissent des dizaines de milliards d’euros y compris en France, pour construire des usines.
Le magazine Science a qualifié ces médicaments de "découverte de l’année 2023". Le Mounjaro est le nom de marque du tirzépatide, un médicament injectable vendu sur ordonnance.
En dépit du succès du tirzépatide comme amaigrissant, il n’est pas autorisé pour le traitement du surpoids et de l’obésité. Cela pourrait changer dans l’avenir. Son fabricant a en tout cas obtenu de la FDA l’autorisation de lancer une procédure accélérée d’enregistrement de ce médicament comme traitement de l’obésité.
Comment agit le Mounjaro ou le tirzépatide?
Ce médicament stimule artificiellement deux hormones libérées naturellement dans l’organisme après avoir mangé:
Le Glucagonlike peptide-1 (GLP-1): cette hormone intestinale stimule le pancréas pour qu’il produise davantage d’insuline en réaction aux aliments, ce qui a un impact sur le taux de sucre dans le sang. Cette hormone freine également l’appétit et augmente le sentiment de satiété.
Les marques s’appellent Ozempic ou encore Munjaro. Des médecins y voient déjà une révolution.
A l’étranger, les patients se les arrachent, la demande explose, les usines n’arrivent plus à suivre.
Les fabricants investissent des dizaines de milliards d’euros y compris en France, pour construire des usines.
Le magazine Science a qualifié ces médicaments de "découverte de l’année 2023". Le Mounjaro est le nom de marque du tirzépatide, un médicament injectable vendu sur ordonnance.
En dépit du succès du tirzépatide comme amaigrissant, il n’est pas autorisé pour le traitement du surpoids et de l’obésité. Cela pourrait changer dans l’avenir. Son fabricant a en tout cas obtenu de la FDA l’autorisation de lancer une procédure accélérée d’enregistrement de ce médicament comme traitement de l’obésité.
Comment agit le Mounjaro ou le tirzépatide?
Ce médicament stimule artificiellement deux hormones libérées naturellement dans l’organisme après avoir mangé:
Le Glucagonlike peptide-1 (GLP-1): cette hormone intestinale stimule le pancréas pour qu’il produise davantage d’insuline en réaction aux aliments, ce qui a un impact sur le taux de sucre dans le sang. Cette hormone freine également l’appétit et augmente le sentiment de satiété.
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00:00 C'est une de magazines que vous avez sans doute découvert. C'est une qui concerne ces pilules anti-obésité avec cette question "Est-ce un miracle pour maigrir ?"
00:11 C'est la question qu'on peut poser. C'est aujourd'hui en effet la journée mondiale contre l'obésité et une révolution serait en cours de simples piqures une fois par semaine
00:21 qui permettrait de perdre du poids sans effort. Vous en avez entendu parler par les influenceurs en France, par les stars américaines, la présentatrice Oprah Winfrey,
00:30 le chanteur Robbie Williams, encore le milliardaire Elon Musk, sans parler des Kardashians, de Kylie Osbourne et même le nom de Lady Gaga circule.
00:37 Des médecins y voient déjà une révolution. A l'étranger, les patients se les arrachent, la demande explose, les usines n'arrivent plus à suivre,
00:47 les fabricants investissent des dizaines de milliards d'euros, y compris en France, pour construire des usines.
00:53 Dr Sinewana, bonjour. Merci de nous avoir rejoint en direct sur ce plateau. On parle d'un médicament miracle, c'est des piqures.
01:02 Le principe est assez simple d'abord. Ce serait une piqure une fois par semaine pour perdre du poids. D'abord, ça vient d'où ce médicament ?
01:09 Alors le premier à avoir mis au point ce médicament, qui s'appelle le Sémaglutide, c'est un laboratoire danois, Novo Nordisk.
01:16 L'objectif était de traiter les diabètes de type 2. Et ça a donné des résultats spectaculaires. Donc c'est un vrai progrès pour les malades diabétiques de type 2.
01:26 On doit rendre hommage à ce médicament dans ce sens. Mais là, c'est pour maigrir pour tout le monde. Voilà. Mais on s'est rendu compte que ce médicament
01:33 retardait la vidange gastrique, la vidange de l'estomac. Et de ce fait-là, eh bien, il donne un sentiment de satiété, c'est-à-dire d'avoir moins faim.
01:45 Et il y a eu des pertes de poids d'abord chez les diabétiques, puisqu'on ne le prescrivait qu'aux diabétiques. Mais d'autres personnes l'ont utilisé et ont perdu
01:54 quelques kilos. Sauf qu'un médicament, quand on l'utilise, il faut toujours comparer les avantages et les inconvénients. Et comme tout médicament,
02:03 il peut présenter certains inconvénients. Il y a des maladies, des complications graves qu'il peut donner. La pancréatite, la paralysie de l'estomac,
02:12 je vais vous donner un cas juste ensuite. Et donc, prendre un médicament pour perdre quelques kilos quand on a des risques majeurs en face, ça paraît
02:22 tout à fait injustifié. N'oubliez pas... — Mais alors expliquez-moi. Comment ça se passe ? C'est-à-dire on se fait une piqûre une fois par semaine
02:27 et immédiatement, on perd du poids ? — Pas immédiatement. Progressivement, on peut prendre quelques piqûres. C'est...
02:32 — Mais ça veut dire que ça coupe la faim. — Voilà. Ça coupe la faim parce que ça retarde la vidange gastrique. Donc on perd quelques kilos progressivement.
02:40 Mais perdre quelques kilos en prenant le risque de faire une complication majeure comme une pancréatite ou une paralysie de l'estomac ou de l'intestin,
02:48 pour perdre quelques kilos, ça me paraît absolument aberrant. — Mais on voit pendant que vous parlez, on voit des images des chaînes de télé américaines.
02:54 Là-bas, ça fait la une partout. Et on est en train de le voir sur les images. On voit que des stars – je l'ai cité tout à l'heure – de grandes stars l'ont fait.
03:01 Oprah Winfrey, le chanteur Robbie Williams, Elon Musk, les Kardashians, Kelly Osbourne, Lady Gaga. Donc eux, le font.
03:09 — Eux le font pour perdre quelques kilos. Mais certains d'entre eux feront des complications. Il y a déjà 40 procès en cours pour des complications majeures
03:19 contre ces laboratoires. Je dis « ces laboratoires » parce qu'il n'y a pas que Novonor 10, qu'il y a d'autres médicaments par les laboratoires Lily.
03:25 Je voudrais juste vous rappeler le scandale du Mediator, pour ceux qui ont encore en tête ce nom. Le Mediator, c'est des centaines et des centaines de morts.
03:34 Donc le prescrire simplement pour perdre quelques kilos, je pense qu'on ira vers un problème de santé publique avec encore des centaines et des centaines de morts.
03:43 — Ça veut dire c'est quoi « quelques kilos » ? Parce que c'est là où c'est un peu ambigu. Quelques kilos, vous voulez dire si on doit perdre 5, 6 kilos,
03:48 il faut surtout pas prendre ça. Mais non, si on doit perdre 20, 30, 40, 50 kilos, là, oui ?
03:53 — C'est une très bonne question. Alors si on doit perdre 5, 10 kilos, autant faire un régime alimentaire et de l'exercice physique. Ça marche très bien.
04:00 Si on veut perdre 10 kilos... — 10, 20, 30 ? — 10, 20, 30, eh bien ce médicament peut marcher.
04:09 — Ah, vous êtes pas si négatif que ça, parce que depuis le début, vous avez que des propos négatifs là-dessus.
04:13 — J'allais tempérer mon propos. Mais à condition d'être prescrit en milieu hospitalier, de ne pas être acheté sur des réseaux où les médicaments sont falsifiés
04:24 et où on a vu des complications majeures, à condition – le plus important – c'est d'être accompagné dans la prise de ce traitement.
04:32 Pourquoi ? À chaque piqûre, on doit être accompagné parce qu'il y a des interactions médicamenteuses. Et un patient qui prend d'autres médicaments
04:39 avec celui-là peut faire des complications. — Mais est-ce qu'on les trouve en France, ces médicaments ?
04:42 — Non, on ne le trouve pas. Il faut passer par un hôpital, une prescription hospitalière. Et ensuite, le relais peut être pris par le médecin traitant.
04:52 Et chaque fois qu'il y a une ordonnance dans une pharmacie, la pharmacie doit transmettre cette ordonnance au service public pour qu'on s'assure
05:00 de la qualité de la prescription. — Mais c'est une révolution. Enfin on a vu les unes de magazine tout à l'heure. C'est L'Express qui avait pris sa une.
05:06 C'est New York Times, je crois, également, qui a fait sa une. C'est une révolution, disent beaucoup. Il y a les fabricants qui investissent
05:13 des dizaines de milliards d'euros, y compris en France. Ils vont créer des usines en France. Vous voyez, il y a une de L'Express.
05:17 Demain, Toussmin. Alors c'est pas des frites. C'est des piqûres qui sont dans le cornet. Et voilà. Et en fait, les fabricants investissent des dizaines.
05:27 Les médecins, ils voient une révolution. Vous, vous êtes beaucoup plus sceptique, en fait.
05:31 — Je pense que c'est une révolution pour les diabétiques de type 2 et pour les gens qui... — Non mais c'est pour maigrir, là. C'est juste pour maigrir.
05:37 — Mais que pour maigrir. Et d'un petit nombre de kilos, il faut surtout pas détourner ce médicament. En plus, c'est un danger.
05:43 Pour ceux qui le détournent, on manque de médicaments actuellement, tant que les usines ne sont pas encore fabriquées, pour les vrais malades,
05:49 les vrais diabétiques. — Mais il y a des usines qui vont être construites. Je crois qu'il y en a une à Chartres qui va être construite,
05:54 une en Alsace, uniquement pour fabriquer ce médicament, qui arrivera en France, je pense, d'ici 1 ou 2 ans, a priori, le temps de faire les usines.
06:00 C'est-à-dire qu'ils sont convaincus que ça va être un énorme succès. J'ai lu un papier qui disait que ça serait sans doute
06:05 le médicament le plus vendu au monde, au monde. — Pour que ce soit le cas, il faut que tous les services de sécurité des médicaments
06:11 puissent conclure que le risque est inférieur à l'avantage de la perte de poids. On n'y est pas pour l'instant. Pour un diabétique
06:21 qui risque des complications, oui, c'est acquis. La science a prouvé que ça vaut la peine de prescrire ce médicament malgré les risques.
06:28 Mais juste pour perdre quelques kilos, non. Et si on arrivait à perdre plus de 20 kg, 30 kg, on dirait oui. Sauf que pour l'instant,
06:37 on ne dépasse pas les 10 kg avec ce médicament, 10, 12 kg, alors que lorsqu'on fait une chirurgie bariatrique...
06:43 — Ah, bah là, vous faites votre promo, tout à coup. Non, vous êtes chirurgien esthétique. Alors vous dites...
06:46 — Non, non, non. — Si on fait une chirurgie, ça marche mieux.
06:49 — Je fais pas cette chirurgie. Donc j'explique. C'est pas du tout ma spécialité. Non, mais la chirurgie bariatrique, on perd 20, 30, 40 kg.
06:56 — Oui, mais la chirurgie, c'est un acte lourd. Tandis que là, s'il suffit de se faire une piqûre et perdre 20, 30 kg, à ce moment-là...
07:03 Il y a un problème, malgré tout. On l'a pas dit jusque-là. C'est le prix. C'est que ça coûte très très cher.
07:07 Ça coûte 1 000 € à peu près par mois. Donc ça coûte une fortune, en fait. Ça fait cher le kilo.
07:12 — Ça coûte cher. Et si ça doit être à un moment remboursé, il faudra peser aussi le coût par rapport à ce que coûtent les maladies engendrées par le surpoids.
07:18 — Donc vous, ce que vous dites aujourd'hui, c'est pour le petit régime de confort, non ? Pour perdre 15, 20, 30, 40, 50, 60 kg, le faire sous contrôle médical et avec un médecin ?
07:29 — Absolument. — Et attention au prix aussi, parce qu'aujourd'hui, c'est pas du tout remboursé en France. — Non. A l'oiseau.
07:34 — Et on le trouve qu'en milieu hospitalier. J'ai bien résumé ? J'ai bien appris ma leçon ? — Bravo.
07:39 — Merci beaucoup, docteur Asseineau-Hennin. Merci d'avoir été en direct avec vous dans un instant. — Merci.
07:44 — Sonia Ravouk sur CNews. On se retrouve demain à 10 h 35. À demain. Et d'ici là, soyez prudents.
07:51 [Musique]