Aya Nakamura est la chanteuse Française la plus écoutée dans le monde.
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00:00 Avec petite intermède musicale dans Week-end Premiere.
00:03 Pourquoi on vous met Dja Dja ? Pourquoi on vous met du Ayana Kamoura ?
00:06 Parce que la française est pressentie pour chanter Edith Piaf à la cérémonie d'ouverture des JO.
00:13 Ce serait pas complètement étonnant, Philippe ?
00:15 Oui, c'est pas faux forcément parce que c'est une grande artiste, justement, Ayana Kamoura.
00:19 C'est la française la plus écoutée dans le monde.
00:21 À l'international, effectivement, l'une des plus exportées.
00:23 Je vous donne deux, trois chiffres.
00:24 4 milliards de streams sur les plateformes, 2 milliards de vues pour les clips.
00:27 En 2022, effectivement, l'artiste la plus exportée.
00:30 Et elle est connue par les stars internationales.
00:31 C'est Madonna, c'est Rihanna qui ont reposté ses vidéos.
00:35 Bref, c'est une artiste complète.
00:38 Artiste moderne qu'on pourrait lier avec le côté patrimonial d'Edith Piaf.
00:40 Est-ce que ça peut marcher ce en même temps musical ? On vous a posé la question.
00:45 Alors, je connais très, très peu Ayana Kamoura.
00:50 Oh là là, ça m'inspire pas grand-chose, mais non, je suis pas fan.
00:55 Franchement, je suis pas fan de cette idée.
00:57 C'est drôle, j'écoute pas.
01:01 Qu'est-ce que ça m'inspire ? Ça m'inspire pour le coup du néant.
01:04 Pourquoi pas, oui, ça serait l'aspect moderne.
01:08 Mais tout dépend de la chanson choisie par Edith Piaf.
01:13 Ayana Kamoura, artiste française, qui met pas mal l'ambiance, donc c'est plutôt bien.
01:17 Après, sur du Edith Piaf, il faudrait remixer un peu.
01:21 Voilà, il faut remixer un peu, pourquoi pas ?
01:23 C'est ça qui est intéressant, justement.
01:25 C'est l'alliance entre les deux.
01:26 Parce qu'il y a effectivement la dimension artistique,
01:29 mais il y a aussi qui est derrière cette position ?
01:32 Et là, c'est Emmanuel Macron qui, visiblement, a mis sa casquette de directeur artistique.
01:36 C'est de son ressource, Anaïla ?
01:38 En théorie, non.
01:39 Il y a quand même un directeur artistique pour préparer cette cérémonie d'ouverture, Thomas Joly.
01:43 C'est précisément le travail de faire des propositions et de les mettre en œuvre.
01:47 Emmanuel Macron lui avait donné une consigne,
01:49 c'est que la cérémonie retranscrive l'universalisme des valeurs françaises.
01:52 Si je vais un peu vite, en gros, que ce ne soit pas le copier-coller de ce qu'on avait vu
01:57 sur la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby,
01:59 avec une cérémonie mise en scène par un autre Français qui brille aux États-Unis,
02:04 Jean Dujardin, l'oscarisé pour dire plus.
02:06 Le baire et la baguette.
02:07 Mais où, effectivement, la cérémonie avait été jugée comme un peu désuète.
02:10 Vous dites, est-ce que c'est Emmanuel Macron qui décide ?
02:12 En théorie, non.
02:13 Enfin, lui, il souhaite.
02:15 Mais vous avez raison, quand même, dans la 5e République,
02:16 en général, quand le président souhaite, c'est qu'il décide.
02:18 Ça veut dire que Nakamura, qui chante très piaf, il y a de la politique derrière.
02:22 Oui, parce qu'on vient de rappeler les chiffres et que 2024,
02:25 ce n'est pas juste l'année des Jeux olympiques et paralympiques,
02:28 c'est aussi l'année de la fierté de la francophonie,
02:30 avait dit Emmanuel Macron dans ses voeux.
02:33 C'est l'année où il y aura le sommet de la francophonie en France à Villers-Cotterêts.
02:37 Alors, certes, à Nakamura, ce n'est pas mot passant,
02:39 ce n'est pas les fables de la fontaine, c'est une certaine vision de la francophonie,
02:42 mais effectivement, c'est l'artiste la plus écoutée.
02:44 C'est aussi l'idée de réconcilier deux Frances,
02:46 le verbe d'hier, celui d'aujourd'hui,
02:48 la France, on va dire, urbaine avec la France de la campagne,
02:53 avec la France d'antan, hier aussi, donc c'est plutôt politiquement un beau symbole.
02:57 En quelques mots, qu'est-ce que ça dit que l'idée vienne d'Emmanuel Macron
03:00 et qu'il reçoive Ayanna Kamoura en personne à l'Élysée ?
03:03 Alors, la première chose, c'est qu'il est toujours dans l'idée de transgresser
03:05 ou en tout cas de prendre à rebours certains conservatismes.
03:08 Il n'y a qu'à voir d'ailleurs les réactions de certains qui disent
03:10 « Oh non, mais c'est la langue française qu'on assassine en choisissant Ayanna Kamoura ! »
03:13 Ça reste la marque de fabrique, transgresser de la part d'Emmanuel Macron.
03:16 Ça dit surtout aussi beaucoup politiquement de son isolement.
03:18 S'il décide de tout, c'est qu'il n'y a personne de capable autour de lui.
03:21 Ça rappelle un peu la phrase de Nicolas Sarkozy,
03:23 « Je ne fais confiance à personne ici à l'Élysée », avait-il dit quand il était président.
03:26 « Je dois tout faire ! »
03:28 Ça dit surtout un Emmanuel Macron qui n'a pas changé, au fond, en sept ans,
03:33 qui s'implique, alors, qui chante quoi ?
03:35 De combien de médailles les sportifs vont remporter ?
03:38 - Les bouquinistes.
03:39 - Les bouquinistes.
03:40 Quel sportif portera la flamme olympique pour allumer la vase ?
03:42 Comment reconstruire aussi la flèche de Notre-Dame ?
03:46 Prendre du recul et de la hauteur, il n'en est pas question.
03:49 Un activisme que certains jugent parfois un peu puéril,
03:52 ça pouvait avoir son charme en 2017, ce président qui déborde d'énergie.
03:55 Bon, sept ans plus tard, ça fait président qui veut quand même rester au centre du jeu
03:58 de manière un peu narcissique.
04:00 Et si j'osais, j'irais de l'enfant roi.
04:02 Au roi enfant, il n'y a qu'un pas.