Resonance_s-En_deca_de_l_au-dela_5_5_-_Medecin_autrement_apres_une_Experience_de_Mort_Imminente_EMI-4K2GWZoTRJs

  • il y a 6 mois
Transcript
00:00 Comment vivre après une NDE ?
00:04 Near Death Experience
00:06 En français, expérience de mort imminente.
00:08 Est-ce que c'est vraiment un cadeau ?
00:10 Toute cette semaine, A vue d'esprit,
00:12 je vous propose d'écouter le témoignage de personnes
00:14 qui ont vécu une telle expérience.
00:16 Aujourd'hui, le témoignage de Jean-Pierre Postel.
00:18 Il est médecin anesthésiste.
00:20 Et pour lui, son expérience de mort imminente
00:22 a changé sa façon d'exercer son métier.
00:24 Une émission proposée par Evelyne Auberson
00:26 est réalisée cette semaine par Hélène Hicham.
00:28 Et réalisée cette semaine par Hélène Hicham.
00:30 *Musique*
00:32 *Musique*
00:34 *Musique*
00:36 Des témoignages, des apports scientifiques nous ont permis
00:38 de comprendre un petit peu mieux
00:40 cette semaine ce que sont ces expériences
00:42 de mort imminente et puis comment vivre
00:44 après une telle expérience.
00:46 Aujourd'hui, on termine
00:48 avec le témoignage d'un médecin
00:50 Jean-Pierre Postel, Evelyne Auberson.
00:52 Oui, parce que ce qu'il y a de particulier dans l'expérience
00:54 de Jean-Pierre Postel, c'est qu'il a vécu
00:56 simultanément avec sa femme et son fils
00:58 alors qu'ils étaient tous les trois
01:00 au chevet de son père mourant.
01:02 Lui, le médecin anesthésiste réanimateur
01:04 a connu beaucoup de comateux
01:06 évidemment, durant sa carrière, beaucoup de décès
01:08 aussi, mais tout d'un coup
01:10 au chevet de son père, le voilà
01:12 qu'il se retrouve de l'autre côté du rideau
01:14 entraîné dans une expérience qu'il ne
01:16 connaissait pas, lui qui ne s'était jamais
01:18 intéressé aux EMI,
01:20 aux expériences de mort imminente.
01:22 Une expérience qui a du coup déclenché chez lui
01:24 un questionnement sur la vie, sur la mort
01:26 et sur un possible au-delà.
01:28 Jean-Pierre Postel.
01:30 Ce qui se passe ce 30 octobre 2007,
01:38 c'est que j'arrive au chevet de mon père
01:42 qui est en réanimation, qui visiblement
01:44 souffre malgré les médicaments
01:46 qu'on lui donne contre la douleur,
01:48 qui est très très angoissé,
01:50 qui est intubé, donc qui ne peut pas
01:52 parler, mais qui a
01:54 un regard qui ne
01:56 trompe pas sur son
01:58 degré d'angoisse.
02:00 Et donc, dans
02:02 un premier temps, je suis
02:04 seul à son chevet, je lui tiens la main,
02:06 je lui parle, enfin tout ce qu'on peut faire
02:08 dans ces cas-là avec un
02:10 être quel qu'il soit et encore plus
02:12 avec un être cher. Puis
02:14 un de mes grands-fils
02:16 qui est
02:18 étudiant infirmier à ce moment-là
02:20 en fin d'études, vient me rejoindre.
02:22 Donc c'est pareil,
02:24 il tient l'autre
02:26 main de son grand-père et puis
02:28 on est là à le rassurer,
02:30 etc.
02:32 pour essayer d'adoucir
02:34 ces moments.
02:36 Et puis, mon épouse va nous rejoindre
02:38 plus tard.
02:40 Elle est médecin,
02:42 elle est homéopathe, acupuncteur,
02:44 elle a donc une approche
02:46 qui est différente de la
02:48 mienne, réanimateur
02:50 du patient.
02:52 Et effectivement, ce servant
02:54 d'époux chinois qu'elle connaît
02:56 confirme qu'il est
02:58 très angoissé, qu'il a peur de la
03:00 mort et tout. Et nous nous sommes
03:02 donc au chevet
03:04 de Pierre, qui s'appelait Pierre,
03:06 qui nous quittera
03:08 une douzaine d'heures plus tard le lendemain.
03:10 Et
03:12 c'est impossible de donner une
03:14 chronologie à un moment donné.
03:16 J'ai
03:18 perçu, alors je vous parle
03:20 de mon expérience,
03:22 je vous parlerai de ce
03:24 qu'ont vécu les
03:26 deux autres
03:28 éléments de la famille,
03:30 parce qu'ils ne sont pas là pour vous le dire.
03:32 J'ai perçu comme une brume
03:34 qui s'élevait
03:36 au-dessus du thorax de mon père,
03:38 de sa tête, un petit peu
03:40 bleuâtre, comme une brume au matin
03:42 sur un lac quand il fait
03:44 froid.
03:46 Et bon, sur le coup,
03:48 je me suis dit "qu'est-ce que c'est ?"
03:50 Enfin bref, je pensais
03:52 que c'était mon stress
03:54 qui faisait ça.
03:56 Puis ça a disparu
03:58 et pour faire place très rapidement
04:00 à une espèce de vision intérieure,
04:02 alors bien sûr, comme tous
04:04 les expérienceurs d'expérience
04:06 de mort imminente vous le diront,
04:08 c'est indescriptible, c'est pas quelque
04:10 chose qu'on voit, c'est quelque chose
04:12 qu'on perçoit, mais
04:14 avec une vision intérieure
04:16 qui, elle,
04:18 est mémorisée et qui peut
04:20 être restituée en scènes
04:22 très précises. Alors à ce moment
04:24 où le temps n'existait plus,
04:26 j'ai eu la vision interne
04:28 d'une espèce de tunnel, oui d'un tunnel,
04:30 c'est vrai, c'était une lumière
04:32 d'un bleu très
04:34 pâle, très très intense
04:36 mais non aveuglante,
04:38 qui pour moi était l'interface
04:40 avec l'au-delà
04:42 si je peux dire. Et puis
04:44 est apparue très rapidement une
04:46 petite silhouette humaine
04:48 que j'interprétais mentalement
04:50 comme étant mon père,
04:52 que j'ai accompagnée
04:54 jusqu'au bord du précipice,
04:56 c'est un peu une image, mais
04:58 après au bout du tunnel,
05:00 oui effectivement, si on
05:02 sautait dans mon imaginaire,
05:04 on était dans la
05:06 lumière de
05:08 de l'au-delà si je peux dire,
05:10 puisqu'il faut employer des termes
05:12 qu'on comprenne.
05:14 Et j'ai donc accompagné mon père
05:16 en écoutant
05:18 son dernier message qui était,
05:20 c'est pas car c'était un homme
05:22 très très pudique
05:24 qui exprimait très peu ses sentiments,
05:26 j'ai
05:28 entendu mon père dire
05:30 écoutez dans ma vie je n'ai pas su
05:32 m'exprimer, je n'ai pas
05:34 su dire aux gens que j'aimais que je les
05:36 aimais, surtout vous,
05:38 quand vous aimez quelqu'un,
05:40 dites-le lui. Et après,
05:42 il est parti comme
05:44 absorbé dans la lumière, et pour
05:46 moi, là encore,
05:48 dans
05:50 mon fort intérieur,
05:52 je me suis dit, alors qu'en
05:54 plus j'étais envahi
05:56 d'un bien-être, mais
05:58 indescriptible,
06:00 il était parti,
06:02 son esprit était parti
06:04 dans l'univers, ou j'en sais rien.
06:06 L'expérience s'est arrêtée là.
06:10 Il y avait comme une
06:32 impression de plénitude absolue,
06:34 je n'étais pas triste,
06:36 j'étais très bien,
06:38 je savais qu'il
06:40 était parti, que son esprit
06:42 au moins, puisqu'il était toujours vivant,
06:44 comme en témoignaient
06:46 l'électrocardiogramme,
06:48 etc.,
06:50 qui était branché en permanence,
06:52 j'avais l'impression
06:54 que son esprit était parti,
06:56 et que tout ça c'était
06:58 le prétexte
07:00 à une plénitude,
07:02 un amour absolu.
07:04 Et, en bon
07:06 scientifique,
07:08 lorsque nous avons
07:10 décidé de quitter,
07:14 de rentrer à la maison, il se faisait
07:16 très tard, c'était le soir,
07:18 on ne s'est
07:20 pas dit grand-chose,
07:22 mon épouse et mon fils, sinon
07:24 qu'on avait,
07:26 on s'est posé la question, tu as vécu
07:28 quelque chose de bizarre, d'extraordinaire,
07:30 on s'est dit oui,
07:32 et donc on s'est dit,
07:34 on est des
07:36 scientifiques, on va l'écrire
07:38 dans notre coin, quand on aura
07:40 envie, quand on aura le temps, quand on aura
07:42 finalement fait notre deuil,
07:44 parce que, à chaud, comme ça,
07:46 on n'avait pas forcément
07:48 envie de l'écrire,
07:50 et puis, quelques semaines après,
07:52 nous avons écrit, chacun dans notre coin,
07:54 nos trois
07:56 expériences, quand on les a comparées,
07:58 nous avions vécu, à quelques détails
08:00 près, exactement la même chose,
08:02 c'est-à-dire, une
08:04 expérience de mort
08:06 imminente,
08:08 de type partagé, ou qu'on appelle
08:10 EMI empathique,
08:12 qui est décrite,
08:14 mais qui est, à ma connaissance,
08:16 la seule,
08:18 actuellement, vécue
08:20 à trois soignants auprès d'un mourant,
08:22 en même temps.
08:24 Il y a eu des observations
08:26 qui ont été relatées par Raymond Moudy,
08:28 notamment,
08:30 de soignants
08:32 à patients, mais uniques.
08:34 Là,
08:36 nous étions trois,
08:38 ce qui m'a fait penser, effectivement,
08:40 que je n'étais pas fou,
08:42 parce que, si j'avais vécu
08:44 ça tout seul, je pense que je l'aurais
08:46 mis sur le compte
08:48 d'une expérience totalement subjective,
08:50 liée à un état émotionnel
08:52 intense et extrême.
08:54 Là, nous avions vécu
08:56 chacun la même chose, sans
08:58 possibilité de savoir
09:00 avant
09:02 l'écriture, quel était le contenu
09:04 de l'expérience de l'autre.
09:06 Donc, il y a une réalité.
09:08 Alors, c'est sûr que pour un
09:10 scientifique de formation,
09:12 c'est très, très
09:14 bouleversant, c'est-à-dire que
09:16 on ne nous a pas appris
09:18 à la faculté que
09:20 les morts partaient
09:22 dans un tunnel, allaient vers une lumière,
09:24 etc. Ce sont des choses,
09:26 des éléments qu'on rencontre
09:28 dans certains
09:30 dogmes religieux
09:32 ou dans certains
09:34 récits de
09:36 religion, mais pas
09:38 en médecine.
09:40 [Musique]
09:51 Alors, Jean-Pierre Postel, qu'est-ce que vous avez fait
09:53 de cette expérience ? Vous dites,
09:55 voilà, le scientifique qui, tout d'un coup,
09:57 est face à une expérience qu'il
09:59 n'imaginait pas, qu'on ne lui avait pas apprise.
10:01 Qu'est-ce que vous en avez fait ?
10:03 Comment ça s'est passé ?
10:05 Alors, j'ai entrepris une quête
10:07 pour en savoir plus, puisque je n'y
10:09 connaissais rien.
10:11 Je me suis penché
10:13 vers des spécialistes
10:15 avec lesquels j'ai
10:17 sympathisé.
10:19 J'ai eu la chance
10:21 de rencontrer
10:23 une amie,
10:25 Sonia Barkala, qui travaillait sur
10:27 un documentaire scientifique sur
10:29 la question, avec laquelle
10:31 on a eu l'idée de créer
10:33 une association
10:35 permettant de servir
10:37 de base à des travaux de recherche
10:39 scientifique, clinique,
10:41 sur ces états qui sont
10:43 très peu connus, voire complètement
10:45 décriés par
10:47 les sceptiques, purs et durs.
10:49 La suite, surtout, dans
10:51 le métier, pour ce qui est de moi,
10:53 c'est
10:55 une approche totalement différente
10:57 du patient souffrant
10:59 et mourant, et de
11:01 la mort en général, avec
11:03 le développement
11:05 d'une
11:07 pédagogie,
11:09 la recherche d'une pédagogie
11:11 de la mort pour aider les patients
11:13 qui sont en fin de vie.
11:15 Et les
11:17 EMI sont un des
11:19 outils qui nous permettent de pouvoir
11:21 aborder le problème de la mort
11:23 avec des patients qui sont à la fin.
11:25 Bien entendu, j'ai
11:27 aussi changé ma façon
11:29 de voir vis-à-vis des comateux,
11:31 puisque certaines de ces expériences
11:33 viennent durant des comas.
11:35 C'est vrai que de plus
11:37 en plus, on considère dans les services
11:39 de réanimation les patients inconscients
11:41 comme s'ils étaient conscients.
11:43 On leur parle,
11:45 on les considère vraiment
11:47 comme des êtres humains, mais
11:49 pas encore assez, à mon goût.
11:51 Et
11:53 j'oeuvre pour que
11:55 au moins nos élèves, les gens
11:57 avec qui on travaille régulièrement,
11:59 se mettent dans cet esprit de
12:01 réanimation.
12:03 Je ne veux pas dire
12:05 que les patients ne sont pas
12:07 des êtres humains,
12:09 mais des êtres humains.
12:11 Je veux dire que
12:13 les patients ne sont pas
12:15 des êtres humains,
12:17 mais des êtres humains.
12:19 Et je veux dire que
12:21 les patients ne sont pas des êtres humains.
12:23 Je veux dire que
12:25 les patients ne sont pas des êtres humains.
12:27 Je veux dire que
12:29 l'être humain n'est pas une machine.
12:31 Non, l'être humain n'est pas une machine.
12:33 C'est un esprit, d'abord,
12:35 qu'il va falloir prendre en considération.
12:37 Jean-Pierre Postel, ça veut dire vraiment
12:51 que c'est comme si vous aviez
12:53 une nouvelle anthropologie
12:55 dès le moment où vous avez fait cette expérience ?
12:57 Oui, tout à fait.
12:59 Une nouvelle anthropologie, c'est le bon mot.
13:01 Je ne dirais pas...
13:03 Je n'ai jamais été un médecin non humain.
13:05 J'ai toujours été très, très
13:07 empathique, le plus possible.
13:09 Mais c'est vrai que
13:11 j'étais aussi
13:13 nécessité faillois
13:15 dans la démarche
13:17 de dire, bon, ben voilà,
13:19 un microgramme kilo minute de telle
13:21 drogue, ça n'a pas le même effet
13:23 que deux microgrammes kilo minute.
13:25 Le patient est en train
13:27 de faire un arrêt circulatoire.
13:29 Je pense d'abord
13:31 à réanimer
13:33 son corps
13:35 et puis le reste...
13:37 Des gestes techniques.
13:39 Derrière lesquels,
13:41 il est facile de se retrancher parce que
13:43 ils sont de décisions rapides.
13:45 Ils demandent...
13:47 On n'a pas le temps de faire autre chose,
13:49 de penser à autre chose.
13:51 Mais cette expérience m'a donné la capacité
13:53 maintenant de penser à autre chose
13:55 en même temps que je fais ces gestes techniques.
13:57 C'est-à-dire que
13:59 s'il est évident
14:01 chez un sujet
14:03 que
14:05 le fait de le réanimer,
14:07 de le maintenir en vie,
14:09 ne va faire qu'accroître ses souffrances,
14:11 va le prolonger
14:13 de quoi ? De trois jours ?
14:15 Bon, il y a des pathologies,
14:17 il y a des tableaux dans lesquels on sait.
14:19 On sait que ce qu'on est
14:21 en train de faire,
14:23 réanimer contre vent et marée,
14:25 à tout prix,
14:27 c'est une bêtise sur le plan humain.
14:29 Parce que de toute façon,
14:31 dans les jours qui vont suivre,
14:33 le résultat sera là. Ou bien de toute façon,
14:35 d'emblée, on récupérera un patient
14:37 en mort cérébrale,
14:39 en mort en céphalique.
14:41 Donc ça, maintenant,
14:43 je l'intègre
14:45 d'emblée dans ma
14:47 conduite à tenir.
14:49 Je ne réanime pas, ne me faites pas dire
14:51 ce que je n'ai pas dit.
14:53 Je réanime toujours avec la même
14:55 ardeur, mais la vision n'est plus
14:57 la même et la finalité non plus.
14:59 [Musique]
15:23 Jean-Pierre Postel, vous avez vécu
15:25 une expérience de mort imminente
15:27 qui va changer votre approche
15:29 comme médecin vis-à-vis du patient.
15:31 De manière générale,
15:33 qu'est-ce qui va changer dans votre perception
15:35 de votre vie, du monde ?
15:37 Ce qui va se développer
15:39 après cette expérience,
15:41 c'est une recherche de...
15:43 Finalement,
15:45 oui, la mort c'est une chose.
15:47 Existe-t-il
15:49 une survivance,
15:51 une persistance,
15:53 je préfère le mot persistance,
15:55 de la conscience après
15:57 l'arrêt
15:59 du cœur et la mort
16:01 cérébrale ?
16:03 Y a-t-il une
16:05 finalité ?
16:07 Y a-t-il
16:09 une après-vie ?
16:11 La conscience ne s'arrête pas
16:13 à la mort
16:15 du corps. Je pense
16:17 qu'elle continue, elle continue d'exister.
16:19 Alors je n'ai
16:21 bien sûr aucune preuve scientifique.
16:23 C'est bien pour ça qu'on mène
16:25 des travaux de recherche, qu'on essaie
16:27 de motiver des médecins,
16:29 des cliniciens et puis des chercheurs
16:31 des sciences fondamentales.
16:33 Imaginer qu'une conscience survive,
16:35 c'est tout à fait
16:37 possible. Bien entendu,
16:39 ça va nous amener à des questionnements
16:41 toujours plus importants,
16:43 plus difficiles à résoudre.
16:45 S'il est vrai
16:47 qu'il existe un champ de conscience
16:49 de l'ordre de l'univers,
16:51 que représente
16:53 la conscience ? Alors là,
16:55 appelons l'âme,
16:57 si on est philosophe, appelons-la
16:59 esprit, je préfère
17:01 si on est
17:03 neuroscientifique.
17:05 Que fait, quel est
17:07 le rôle, quel est le sens
17:09 de cet esprit
17:11 individuel
17:13 par rapport à une conscience
17:15 collective, si je peux dire.
17:17 Ce type d'expérience,
17:19 quand on a la chance d'en vivre
17:21 une, elle ouvre.
17:23 Elle ouvre des portes, elle ouvre des regards
17:25 vers
17:27 la nécessité d'aller plus loin.
17:29 Une EMI, quelque part,
17:31 c'est un cadeau.
17:33 C'est bien plus qu'un cadeau, c'est une
17:35 mise à feu, si je peux dire,
17:37 de toute une pulsion et une réflexion
17:39 sur qu'est-ce que
17:41 l'homme, quel est le sens de la vie,
17:43 quel est le sens de la mort.
17:45 Dans votre vie de tous les jours, qu'est-ce que ça a changé ?
17:47 Je veux dire par là, est-ce que
17:49 vous avez envisagé
17:51 votre vie autrement ?
17:53 Alors la vie change forcément
17:55 après une telle expérience.
17:57 Tous les expérienceurs
17:59 vous le diront, ils changent.
18:01 Alors bien sûr,
18:03 le fait d'avoir
18:05 imaginé, d'avoir côtoyé
18:07 l'absolu, d'avoir rencontré
18:09 l'amour inconditionnel,
18:11 parfait
18:13 dans cette expérience,
18:15 généralement retentir
18:17 sur la capacité qu'aura
18:19 l'individu, pour lequel
18:21 c'est une initiation finalement,
18:23 à aimer plus les autres.
18:25 Il n'est pas rare que des expérienceurs
18:27 se tournent,
18:29 qui étaient peut-être avant des égoïstes
18:31 finis, se tournent
18:33 vers des activités
18:35 dans l'humanitaire par exemple.
18:37 Certains développent des capacités
18:39 même
18:41 artistiques qu'ils n'avaient pas
18:43 optionnées avant. Ce sont des choses
18:45 qui étaient peut-être latentes mais qui sont
18:47 mises en valeur. Je crois que c'est
18:49 un moteur extraordinaire
18:51 dans le sens du développement personnel
18:53 et de l'accroissement
18:55 de la spiritualité en général.
19:11 On a parlé de vous Jean-Pierre Postel,
19:13 vous nous avez aussi dit que votre femme
19:15 et votre fils ont vécu
19:17 une telle expérience.
19:19 Eux l'ont digéré comment ?
19:21 Alors, ils l'ont digéré
19:23 différemment mais
19:25 on est en face
19:27 de l'avoir digéré.
19:29 Les travaux de
19:31 Longues aux Etats-Unis
19:33 qui a étudié
19:35 une très grosse cohorte
19:37 d'expériences de mort imminente
19:39 montrent qu'il faut
19:41 entre 6 et 7 ans
19:43 pour vraiment mettre à profit
19:45 toute la pleine puissance
19:47 d'une expérience de mort imminente.
19:49 J'en suis actuellement à 6 ans,
19:51 je commence
19:53 à entrevoir
19:55 des changements
19:57 de paradigmes vraiment importants.
19:59 Il y a l'expérience, puis après
20:01 s'en suit un long processus.
20:03 Voilà, c'est un long processus
20:05 psychique
20:07 qui n'est pas forcément
20:09 facile.
20:11 C'est pour ça que tout à l'heure je disais "cadeau",
20:13 attention, c'est pas qu'un cadeau, c'est autre chose
20:15 qu'un cadeau. Ca n'est pas facile,
20:17 ça n'est pas forcément facile tout seul
20:19 et ça j'insiste
20:21 là-dessus, je pense que
20:23 et c'est le travail
20:25 par exemple de Sylvie Destiolas, de prendre
20:27 ces expériences
20:29 quelles qu'elles soient en main
20:31 parce qu'il ne faut pas
20:33 laisser dans la nature quelqu'un qui a vécu
20:35 une expérience pareille. Qu'est-ce qui va se passer
20:37 pour la majorité ? La majorité
20:39 vont se renfermer sur eux-mêmes.
20:41 Surtout à l'époque où on n'en
20:43 parlait pas du tout.
20:45 J'ai suivi une patiente
20:47 qui est devenue une amie
20:49 qui depuis 31 ans
20:51 avait tenu son secret
20:53 secret
20:55 qu'elle avait essayé de livrer
20:57 à sa famille et qu'il l'avait rejeté
20:59 pour folle
21:01 livré à son mari
21:03 qui l'avait traité
21:05 aussi de
21:07 déséquilibré et
21:09 interdit d'en parler en disant que ça suffit
21:11 tes délires on en a marre
21:13 et finalement
21:15 31 ans après
21:17 par ce qu'elle a su
21:19 que j'avais ouvert une consultation
21:21 dans mon hôpital
21:23 d'affectation de l'époque, qui était la première
21:25 consultation publique en France
21:27 sur ces expériences
21:29 et bien
21:31 elle est venue
21:33 sous le secret médical
21:35 me raconter son aventure et on a pu
21:37 mettre une étiquette en disant
21:39 "mais oui, vous n'êtes pas folle"
21:41 il y avait tous
21:43 les éléments d'une expérience de mort imminente
21:45 très intéressante en plus
21:47 voilà, une personne
21:49 qui avait repris
21:51 parce qu'elle avait en elle
21:53 une force, mais qui avait
21:55 perdu sa famille dans cette histoire
21:57 d'autres qui vivent
21:59 l'expérience négative
22:01 elles sont minoritaires, mais elles existent
22:03 il suffit de
22:05 les voir sur internet, il y en a une
22:07 superbe qui est
22:09 l'expérience infernale
22:11 d'un
22:13 d'un bandit si je peux dire
22:15 pour donner un nom
22:17 et qui en est revenu, bon qui après
22:19 a pu
22:21 finalement en tirer les leçons, mais
22:23 qui en est revenu
22:25 complètement traumatisé, mais
22:27 pour tous ceux qui
22:29 s'en sortent, même pour
22:31 tous ceux qui s'en sortent
22:33 bien si je peux dire, parce qu'ils ont vécu
22:35 une expérience positive, extraordinaire
22:37 tournée vers l'amour
22:39 et bien même pour ces gens là
22:41 il va falloir les aider à se reconstruire
22:43 on ne vit pas une EMI
22:45 sans en avoir des conséquences
22:47 généralement positives
22:49 mais parfois c'est
22:51 beaucoup de souffrance avant d'arriver
22:53 à finalement être bien
22:55 dans sa spiritualité
22:57 Est-ce que vous diriez, Jean-Pierre Postel
23:09 que c'est une responsabilité
23:11 une fois qu'on a fait une telle expérience qu'on est
23:13 responsable
23:15 de transmettre quelque chose qu'on a vécu
23:17 Oui tout à fait, c'est en ce
23:19 sens aussi
23:21 que le cadeau se
23:23 complète d'une responsabilité
23:25 responsabilité
23:27 on l'a vis-à-vis de
23:29 tout simplement, qu'est-ce que je fais
23:31 de mon expérience, est-ce qu'elle va
23:33 m'améliorer, est-ce qu'elle va
23:35 me permettre de mieux vivre
23:37 parce que finalement
23:39 faire un petit tour dans les
23:41 faubourgs de la mort et en revenir
23:43 ça veut dire quoi, ça veut dire
23:45 ma regarde, la vie, elle est très belle
23:47 mais
23:49 peut-être faut-il la voir différemment
23:51 et
23:53 c'est une
23:55 responsabilité, c'est aussi une responsabilité
23:57 vis-à-vis des autres
23:59 de tous ceux qui ont vécu des expériences identiques
24:01 et qui
24:03 aimeraient bien en parler
24:05 à quelqu'un qui l'a vécu aussi
24:07 c'est une responsabilité
24:09 énorme et c'est
24:11 en ce sens que je le vis
24:13 le danger ce serait de créer
24:15 des clubs de hémistes
24:17 où là vous allez avoir
24:19 une espèce de population
24:21 qui pourrait se dire
24:23 spirituellement
24:25 élitiste
24:27 qui sait très bien que les religions
24:29 bon les religions c'est que des systèmes
24:31 et que finalement
24:33 l'absolu, le un
24:35 l'indicible
24:37 appelez-le
24:39 comme vous voulez, certains
24:41 vous diront dieu
24:43 je pense qu'il y a un principe
24:45 dans l'univers
24:47 qu'effectivement des religions vont nommer dieu
24:49 mais il ne faut
24:51 pas tomber dans
24:53 une espèce de
24:55 rejet et d'enfermement
24:57 avec des gens qui ont vécu la même chose
24:59 ce qui voudrait dire que ça devient
25:01 une secte
25:03 et il faut énormément se
25:05 méfier de la récupération sectaire
25:07 de ces phénomènes
25:09 (musique)
25:19 Jean-Pierre Postel
25:21 médecin anesthésiste français
25:23 qui nous racontait son parcours et sa vision
25:25 du monde depuis son expérience de mort imminente
25:27 un parcours plutôt positif
25:29 et qu'en est-il par contre
25:31 de son fils et de sa femme, comment est-ce que
25:33 eux-mêmes ont digéré cette expérience, Evelyne Auberson ?
25:35 Alors, tout aussi bien
25:37 Est-ce que c'est parce qu'ils étaient trois
25:39 qu'ils ont pu s'appuyer ?
25:41 Exactement, les uns sur les autres
25:43 Alors sa femme qui était médecin homéopathe est devenue
25:45 pédopsychiatre, son expérience l'aide
25:47 concrètement aujourd'hui à comprendre
25:49 certains mécanismes autour
25:51 de la naissance d'un enfant
25:53 Quant à son fils, il est devenu
25:55 infirmier et travaille actuellement dans un service
25:57 d'oncologie où il s'intéresse aux soins palliatifs
25:59 son vécu à lui
26:01 l'aide concrètement dans sa relation patient
26:03 en fin de vie. Jean-Pierre Postel
26:05 il en a parlé, s'est depuis intéressé
26:07 de très près à ces phénomènes. Oui, puisqu'il
26:09 a créé le CNERIC en France
26:11 le Centre National d'Études
26:13 de Recherche et d'Information sur la
26:15 Conscience et il a publié
26:17 son témoignage l'année dernière sous le titre
26:19 "La mort a-t-elle un sens ?
26:21 itinéraire d'un anesthésiste"
26:23 donc c'était paru aux éditions S17
26:25 en 2013

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