Retrouvez Pierre De Vilno, et ses invités pour revivre ensemble la semaine politique d'Europe 1, en collaboration avec Paris Match et Le JDD.
Retrouvez "Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/votre-grand-journal-du-soir-du-week-end
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00:00 Sur le sujet du Salon Agricole, c'était la tournée des popotes, bien sûr, la tournée des stands cette semaine.
00:06 Loin des saucisses vin rouge habituel, la classe politique a accueilli cette année les cahiers de doléances des agriculteurs réunis porte de Versailles.
00:13 Ce sont les LR qui ont ouvert le bal lundi.
00:17 Et à un peu plus de trois mois des élections européennes, François-Xavier Bellamy en a profité pour critiquer la politique du gouvernement.
00:24 Chaque année nous sommes ici au Salon, mais surtout chaque jour nous échangeons avec les agriculteurs, avec les filières agricoles.
00:30 Nous nous sommes battus pour eux et avec eux au Parlement européen contre un agenda de décroissance de l'agriculture.
00:36 Et aujourd'hui, Emmanuel Macron ne fait que récolter ce qu'il a semé, ce que ses élus ont porté au cours des dernières années.
00:43 Et lorsque Gabriel Attal vient mardi, donc après les LR, la journée du mardi, même s'il avait été pendant le week-end dîner au Salon de l'agriculture,
00:51 l'échange avec un agriculteur est franc.
00:54 Samedi, il y a des agriculteurs de tous bords, syndicales, politiques, qui étaient extrêmement en colère.
00:59 Les recevoir avec 1000 CRS, c'est pas tellement bien, c'est pas l'image du Salon.
01:02 Monsieur Attal, on compte sur vous, vous êtes nouveau dans les services, il va falloir des propositions sérieuses.
01:06 Sinon, je vous garantis, je vous le dis devant les caméras, ça va très mal se placer et vous le savez.
01:11 Samedi, on a vu des éléments, des personnes qui sont venues pour créer du chaos.
01:16 Je suis pas sûr, j'étais là.
01:17 Ce qui n'est peut-être pas votre cas.
01:19 Je vous les affiche tout à fait.
01:21 Je parle de personnes qui étaient là.
01:23 C'est ma responsabilité de dire aussi qu'il y en a certains qui ne respectent pas ces règles.
01:26 Ça ne veut pas dire qu'on met tout le monde dans le même sac, évidemment.
01:30 Et mercredi, c'était au tour de Marine Le Pen.
01:33 Qu'est-ce qu'il y a d'anormal au fait qu'il y ait des adhérents de syndicats qui se sentent proches de nous ?
01:40 Emmanuel Macron a dit, c'est le Rassemblement national qui, par l'intermédiaire de la coordination rurale,
01:45 a organisé des manifestations contre moi.
01:49 Et ça, c'est scandaleux.
01:51 C'est une diffamation de sa part.
01:53 Il faut aussi qu'il admette qu'on a le droit d'être en désaccord avec lui, sans se faire insulter.
01:59 Elle a raison, Marine Le Pen, Jules Torres.
02:01 Oui, Emmanuel Macron a connu une journée très difficile samedi dernier.
02:06 Gabriel Attal est venu au Salon de l'Agriculture dimanche, mais tard le soir, à 20h,
02:10 donc quand il n'y a plus personne.
02:12 Télé rencontré des représentants pour dîner.
02:16 Ce dont on se rend compte, c'est qu'à chaque fois que la Macronie, Emmanuel Macron, est dans une mauvaise séquence,
02:23 on pointe le Rassemblement national.
02:25 On accuse, là c'est des accusations qui sont très graves,
02:27 on accuse par l'intermédiaire d'un syndicat qui est sans doute le plus radical des syndicats, la coordination rurale,
02:34 on accuse le Rassemblement national d'avoir organisé les heures et les échauffourées de l'ouverture de samedi.
02:40 C'est quand même très très grave.
02:42 Je n'imagine pas si à l'inverse, Marine Le Pen ou par exemple Marion Maréchal,
02:46 qui hier, vous l'avez vu, a été aspergée de bière,
02:49 avait accusé, je ne sais pas moi, un syndicaliste de la FNSEA en disant que ça venait de la part d'Emmanuel Macron.
02:53 Vous vous rendez compte de la dinguerie ?
02:55 Les uns les autres, Lou Frittel.
02:57 La coordination rurale est proche de plusieurs parties à droite,
03:02 donc viser spécifiquement le Rassemblement national, c'est un petit peu spéciaux comme argumentaire.
03:10 Et la coordination rurale, on dit souvent que la FNSEA ce sont les gros agriculteurs,
03:14 et la coordination rurale ce sont les petits.
03:16 Après, ce n'est pas forcément toujours...
03:19 Les petits, c'est plutôt la Confédération Paysanne, le BETI,
03:22 qui est plutôt classée à gauche et qui lui est souvent tenue à l'écart des négociations.
03:27 J'ai lu un article très intéressant ce matin dans le Figaro,
03:30 qui relatait un échange entre Véronique Lefloque, la présidente de la coordination rurale,
03:35 et François Ruffin, qui je crois n'est pas quelqu'un qui vient du Rassemblement national.
03:39 C'était un débat très apaisé, ils dévoilaient en effet leur cahier de doléances.
03:44 En tout cas, entre coordination rurale et FNSEA, ça ne passe pas toujours.
03:49 Le courant ne passe pas toujours.
03:51 Je me souviens de Véronique Lefloque, la présidente de la coordination rurale,
03:54 qui était mon invité dimanche soir dans l'émission,
03:57 et qui disait "Est-ce que vous êtes invité au dîner ?" avec Gabriel Attal.
04:01 Elle me dit "Bah non, j'ai pas reçu l'invitation, généralement c'est la FNSEA".
04:04 Mais en fait, de toute façon, la coordination rurale, c'est une scission de la FNSEA,
04:09 qui date je crois des années 90, et c'est des gens qui ne sont pas tout à fait sur la même ligne.
04:12 Est-ce que le problème, ça n'est pas parce que c'est un problème,
04:15 est-ce que le problème c'est que le gouvernement ne consulte que la FNSEA ?
04:19 Sans doute que si, enfin, ils ne consultent pas que la FNSEA,
04:22 mais c'est vrai que, j'ai suivi Marc Fesneau à un moment donné dans un de ses déplacements,
04:28 qui a été non pas aspergé de bière, mais qui a reçu des oeufs tout à l'heure avec Christophe Michu.
04:32 Effectivement. Bon, alors, apparemment, c'est pas spécifique à la FNSEA,
04:36 mais n'empêche que, avant la rencontre avec les acteurs syndicaux,
04:39 donc il y avait la coordination rurale et exceptionnellement, il y avait aussi la Confédération Paysanne,
04:43 il était en rendez-vous avec les membres de la FNSEA
04:46 et des jeunes agriculteurs en petit comité avant le début de cette réunion-là.
04:51 De toute façon, pointer du doigt le troisième syndicat agricole,
04:56 c'est de toute façon pas une bonne solution pour répondre aux attentes des agriculteurs.
04:59 Ces gens-là représentent des gens, c'est comme pointer du doigt le Rassemblement National,
05:02 Marine Le Pen elle a fait 40 bons points avec vous.
05:05 Le problème c'est que la FNSEA elle est partout,
05:07 donc c'est vrai qu'aujourd'hui si vous voulez peser, vous passez par la FNSEA.
05:09 Vous avez vu l'échange, vous avez entendu l'échange entre cet agriculteur et Gabriel Attal.
05:15 Vous êtes nouveau dans les services, M. Attal, c'est assez amusant ça Jacques Serret.
05:19 C'est-à-dire qu'il bénéficie encore un peu de cette image de...
05:24 De jeune premier ?
05:25 Voilà, il vient d'être nommé, ça fait à peine un mois qu'il est là,
05:28 alors même si ça fait un bon moment qu'il est dans les services,
05:31 il est tout nouveau, tout frais à Matignon et il bénéficie encore de ces services.
05:35 J'adore l'expression "les services", j'ai l'impression d'être dans un film avec Gabin.
05:40 "Vous êtes nouveau dans les services !"
05:42 Tant mieux pour lui, je ne suis pas sûr que ça dure longtemps,
05:44 mais en effet, cette visite du Centre de l'Agriculture s'est plutôt bien passée pour Gabriel Attal,
05:51 en dehors de cet échange.
05:53 Pourquoi ça s'est bien passé ?
05:55 A la fois parce que, clairement, c'est Emmanuel Macron qui avait pris les balles quelques jours avant,
06:01 mais parce qu'il bénéficie plutôt de cette bonne image.
06:05 La polémique sur les soulèvements de la terre à Gabriel Attal,
06:09 Matignon n'y est strictement pour rien, ça venait de l'Elysée.
06:12 Donc, clairement, il a plutôt, globalement, une bonne image,
06:17 plutôt appréciée, pour le moment.
06:19 Pour le moment.
06:20 On est d'accord, je trouve qu'on a plutôt commencé à voir un petit peu
06:23 quelles pourraient être les limites de Gabriel Attal,
06:25 et notamment dans l'accueil de la critique.
06:27 C'est vrai, on le voit un petit peu s'énerver plus rapidement,
06:30 contrairement à Emmanuel Macron, qui pour le coup a pris beaucoup plus de critiques
06:34 et a débattu pendant trois heures.
06:36 Vous n'avez pas vu comme il s'est énervé samedi matin ?
06:38 Oui, mais il était face à des critiques beaucoup plus véhémentes, Emmanuel Macron.
06:41 Il s'est quand même énervé.
06:42 Là, il est face à Gabriel Attal, on dit juste qu'il est nouveau dans les services et il s'énerve.
06:45 Bon, moi, honnêtement, j'ai l'impression qu'on assiste au début des limites de Gabriel Attal.
06:51 Alors, au contraire, moi je pense que...
06:53 C'est un député d'ailleurs, Modem, qui dit souvent ça,
06:56 il dit "voilà, on a eu le cérébral, et là, il y a toujours une alternance,
06:59 il nous faut quelqu'un qui a des tripes".
07:00 Et lui, il parle surtout d'Armanin,
07:02 mais c'est vrai que quand Attal répond de cette façon-là, il fait montre de tripe.
07:06 Et face à des gens qui, eux, ont envie de pousser, justement,
07:09 vous êtes nouveau dans les services, d'imposer presque leur supériorité,
07:14 c'est pas forcément une mauvaise chose de jouer le bras de fer.
07:17 - Il n'y a pas de jeu de mots avec le Salon de l'Agriculture ?
07:19 - Non.
07:20 - Il ne crie pas la mode de camp ?
07:21 - Non.
07:22 - Rien du tout.
07:23 - D'autres commentaires sur le Salon de l'Agriculture ?
07:24 Un dernier, Jules ?
07:25 Vous vous sentez parti sur quelque chose ?
07:26 - Non, pas tant que ça, mais surtout, moi, je voudrais faire un bilan de la semaine qui...
07:31 En fait, je suis allé au Salon de l'Agriculture hier, moi,
07:33 et les gens, en tout cas ce que disent les gens,
07:35 que ce soit les viticulteurs, les agriculteurs,
07:38 c'est qu'en fait, ils ont l'impression d'être dans un immense théâtre
07:41 de personnalités qui viennent...
07:43 - Et ça les embête ?
07:44 - Je ne suis pas sûr que ça les embête, parce qu'en fait,
07:46 oui, ils se sentent traités,
07:48 mais le problème, c'est qu'en fait, ils reviennent tous les ans,
07:50 et tous les ans, c'est la même sérénade,
07:51 et tous les ans, ils ont les mêmes revendications.
07:54 - Attendez, Jules, ils sont revenus cette année, en tout cas, en grande pompe,
07:57 ils nous ont bloqué les axes routiers de pratiquement tout le pays,
08:01 et après, ils vous disent "on a l'impression d'être dans un grand théâtre" ?
08:05 - Bah oui, en tout cas, ils avaient l'impression...
08:06 - Bah, ils ont été annoncés, comme on dit, pour le coup.
08:09 - Ils ont été annoncés, mais le problème, c'est qu'on ne répond jamais à leurs revendications,
08:13 et c'est sans doute pour ça qu'ils reviennent à chaque fois,
08:15 et qu'ils reviennent encore plus tard, il y a eu du remboursement.
08:17 - Dans ce cas, est-ce qu'ils ne pourraient pas s'attaquer à la FNSEA,
08:20 au bout d'un moment, parce que c'est quand même eux qui sont au table des négociations
08:22 la plupart du temps avec le gouvernement, et pareil pour les jeunes agriculteurs,
08:25 c'est eux qui ont commencé ensuite à suivre le mouvement rural,
08:27 alors que ce n'était pas du tout parti de leur base,
08:29 c'était parti plutôt de la Confédération Paysanne,
08:33 et ensuite, ils ont commencé à promettre qu'il n'y aurait pas de heure
08:38 pendant le salon de l'agriculture que tout le monde était tenu,
08:41 et au contraire, ça a été à la Foire d'Empoigne.
08:43 Donc c'est plutôt là qu'est le problème.
08:45 - Chacun a ses responsabilités, en effet, mais...
08:47 - Oula, vous parlez comme un politique, je vous laisse.
08:49 Vous allez bientôt avoir une place au gouvernement, j'ai l'impression.
08:51 - Ah oui ?
08:52 - Bon, lequel, je ne sais pas, mais...
08:54 - Ouais, lequel ?
08:55 - Au numérique, on verra.
08:56 - Au numérique !
08:57 - Ça, c'est sympa pour Jean-Yves Barraud.
08:59 - Non, non, mais...
09:00 - Il est plus au numérique, Jean-Yves Barraud !
09:02 - Non, c'est que j'en ai marché rien lui, maintenant.
09:04 - Bah, vous voyez, je ne suis pas à la page.
09:06 Mais parce qu'il l'a été, et que du coup, il l'a bien porté.
09:08 18h18, première pause de la Semaine Politique Europe 1,
09:12 l'idée des pari-match, et on revient dans un instant.
09:14 A tout de suite sur Europe 1.
09:16 La semaine politique. Pierre De Villeneau sur Europe 1.