Skrinflation, Greedflation ou encore Cheapflation: ce qui se cache derrière la hausse des prix de votre panier de supermarché!

  • il y a 7 mois
En l'espace de deux ans, le prix du panier de courses a grimpé en moyenne de 25%. Certains produits ont vu leur prix augmenter de 20 % en un an, et de 70 % en deux ans. Au-delà de l'augmentation des coûts de l'énergie et des matières premières, peut-on légitimement justifier toutes ces hausses de prix ? Un format signé Sophie de Coninck et Serguei Renier.
Transcript
00:00 Pour les consommateurs belges, 2022 a été marqué par une inflation exceptionnelle,
00:04 suivie d'une année 2023 avec une inflation plus modérée.
00:08 Et si celle-ci tend enfin à se stabiliser,
00:10 eh bien le prix des courses alimentaires, lui, n'a jamais été aussi élevé.
00:13 On en parlait dans notre épisode du mois de septembre,
00:16 certains produits ont vu leur prix augmenter de 20% en un an et de 70% en deux ans.
00:22 Un réel coup dur pour le portefeuille, d'autant plus que le panier moyen, lui,
00:25 coûte environ 25% de plus qu'il y a deux ans.
00:29 En prenant en compte ces observations, Plan B s'est penché sur votre ticket de caisse
00:33 pour tenter de mieux comprendre ce qui se joue derrière ces tarifs avec une question.
00:37 L'inflation des matières premières et la hausse des prix de l'énergie,
00:40 ont-elles eu bon dos pour justifier la hausse des prix ?
00:43 En se référant à cet article publié au début de ce mois,
00:54 on peut le dire, la hausse des prix est partout dans les rayons.
00:57 +74,8% pour les oignons, +58% pour les carottes, +44,4% pour le goût d'un jeune.
01:05 L'inflation fait rage et contrairement aux idées reçues,
01:07 elle ne peut pas être attribuée exclusivement aux grandes surfaces.
01:11 D'un produit à l'autre, en effet, les bénéficiaires de la hausse des prix varient.
01:15 Parfois, les abus viennent du supermarché, oui, mais on va le voir,
01:18 ils viennent aussi des marques et de certains grands groupes industriels.
01:21 D'ailleurs, pour rebondir sur ce dernier point,
01:24 une enquête menée auprès d'une centaine d'entreprises belges
01:26 a révélé que 46% d'entre elles auraient affiché de plus gros bénéfices entre 2021 et 2022.
01:33 Ce chiffre, on le doit à l'économiste et professeur de l'ULB, Olivier Mallet.
01:37 Plus précisément, cet expert qui est aussi collaborateur au service étude de la CSC Alimentation et Services,
01:43 avance qu'en 2022, année de l'inflation, l'industrie alimentaire de notre pays
01:47 a réalisé 662 millions d'euros de bénéfices de plus que l'année précédente,
01:52 ce qui représente une hausse de +33,2%.
01:55 Dans le viseur de cette enquête, 7 grandes entreprises alimentaires belges
01:59 qui ont largement profité des prix élevés de leurs produits en supermarché.
02:03 Cargill, entreprise de matières premières alimentaires,
02:06 Théréos, qui produit de l'amidon,
02:09 Soubry, producteur de pâtes,
02:11 la raffinerie de sucre Tire-le-Mont
02:13 et les entreprises Clairbaut, Agristo et Lutosa,
02:17 qui transforment toutes les trois les pommes de terre.
02:19 Exception faite pour Tire-le-Mont,
02:21 les bénéfices de ces entreprises auraient été multipliés par 4 voire 5
02:25 entre 2021 et 2022,
02:27 avec des bilans sur les coûts qui ne justifient pas l'ampleur de la hausse de leurs prix.
02:30 Une information intéressante, mais qui n'explique pas tout.
02:33 Gridflashon, shrinkflashon, cheapflashon...
02:37 Ça vous dit quelque chose ?
02:39 Ces trois anglicismes, ils reflètent les stratégies adoptées par les marques
02:42 pour accroître leurs profits
02:44 sans toujours faire preuve de transparence envers les consommateurs.
02:47 Passons maintenant aux différences, un bref récapitulatif.
02:51 La shrinkflashon, c'est lorsque les consommateurs reçoivent moins de produits pour le même prix.
02:55 Un exemple, c'est celui des paquets de chips Lays,
02:58 qui en changeant de packaging, sont passés de 200 à 185 grammes pour un prix inchangé.
03:04 La gridflashon, c'est lorsqu'une marque ou un groupe profite d'un contexte inflationniste
03:09 pour augmenter artificiellement le prix de ses produits.
03:11 Et ce, alors qu'il n'y a pas ou peu de lien avec la hausse des coûts des matières premières.
03:16 Pour ça, je vous laisse faire un lien avec ce qui a été mis en lumière en début de vidéo.
03:19 Et la chipflashon, c'est quand une marque réduit, supprime ou substitue un ingrédient par un autre,
03:25 moins cher ou de moins bonne qualité.
03:27 En Belgique, ça concerne certains produits,
03:30 notamment les mini crackers de l'hue dans toutes leurs déclinaisons,
03:33 la mayonnaise Maï Fin Gourmet,
03:35 ou encore les biscuits Oreo et Choco Sensations 2000K.
03:39 Dans ce cas par exemple, l'huile de tournesol a été remplacée par de l'huile de palme,
03:43 moins chère, plus riche en graisse saturée et néfaste pour l'environnement.
03:47 Ce changement est arrivé avec la guerre en Ukraine en réponse à la pénurie de céréales qui en a découlé,
03:51 mais il est resté depuis et fait maintenant partie de la recette.
03:55 Questionnable.
03:57 Et s'il est difficile, voire impossible d'esquiver ces tactiques commerciales,
04:01 les connaître est déjà une première étape pour consommer malin.
04:04 Dans tous les cas, Testachar appelle de toujours comparer les prix au kilo ou au litre
04:08 pour éviter les fausses promotions, mais aussi de privilégier les marques de distributeurs.
04:13 Globalement, elles sont 51% moins chères que les produits de marque pour une qualité équivalente.
04:18 Plus d'infos pour alléger votre portefeuille, un seul endroit, sudinfo.be/plan B.
04:23 [Musique]

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