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La comédienne, qui a porté plainte pour "viol sur mineur" contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, va être entendue par la délégation aux droits des femmes du Sénat ce jeudi 29 février.

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Transcription
00:00 Je crois que cette lettre lui a été adressée,
00:03 et je vais peut-être dire une bêtise,
00:04 donc vous m'en excuserez, et j'avance,
00:07 parce que la date n'est pas sûre,
00:09 mais il me semble que c'était en 2021.
00:12 Et ça dit, "Monsieur le Président de la République",
00:16 donc cette lettre a été écrite par le collectif 50/50,
00:20 par les distributeurs indépendants réunis européens,
00:23 par le Groupement national des cinémas de recherche,
00:26 par la Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs,
00:30 par le Syndicat des distributeurs indépendants,
00:32 le Syndicat national des auteurs et compositeurs,
00:34 le Syndicat des producteurs indépendants,
00:36 le Syndicat des professionnels des industries de l'audiovisuel
00:39 et du cinéma,
00:40 la Société des réalisateurs de films
00:42 et l'Union des producteurs de cinéma."
00:45 Ils ont beaucoup plus de titres que moi,
00:47 enfin, en tout cas, ils font partie de beaucoup plus de sociétés.
00:50 "Monsieur le Président de la République,
00:53 nous, nos organisations représentantes des auteurs-réalisateurs-
00:57 producteurs-distributeurs et exploitants cinématographiques
01:00 audiovisuels, ainsi que le collectif 50/50,
01:04 tiennent à souligner auprès de vous le besoin
01:06 d'une gouvernance refondée et relégitimée
01:13 à la tête du CNC,
01:15 qui passe nécessairement par la mise en retraite temporaire
01:19 du président du CNC suite à sa récente mise en examen."
01:23 Donc, comme vous l'imaginez,
01:24 c'était avant que les charges soient retenues contre lui,
01:26 puisqu'il va maintenant y avoir un procès.
01:29 "Sans remettre en question le principe fondamental
01:31 de la présomption d'innocence
01:33 ni la qualité du travail effectué avec Dominique Boutonnat
01:37 depuis sa nomination,
01:38 sa mise en examen va interférer
01:41 dans les nombreux et importants chantiers
01:43 sur lesquels nous travaillons actuellement avec le CNC,
01:47 dans un calendrier qui est, à la demande même du gouvernement,
01:51 extrêmement serré.
01:53 En cas de mise en examen,
01:55 la règle que vous avez imposée au gouvernement
01:57 est la mise en retrait.
02:00 C'est ce même principe qui est prôné par le CNC
02:03 dans le cadre de la formation obligatoire
02:05 des professionnels bénéficiant d'aide
02:09 pour prévenir les violences sexistes et sexuelles
02:12 mises en place avec notre soutien unanime
02:15 depuis l'automne 2020 par le CNC lui-même.
02:20 De manière analogue et cohérente,
02:21 cette règle devrait donc s'étendre à la personne
02:26 qui assume la présidence du CNC.
02:30 Nous espérons qu'une solution puisse être rapidement mise en place
02:33 en concertation avec nos organisations
02:36 pour que la relation de confiance établie avec le CNC
02:38 puisse perdurer et nous permettre de poursuivre
02:41 les discussions nationales et internationales en cours
02:44 de façon paisible et sereine.
02:47 Dans le cas contraire,
02:49 cela pourrait entraîner une situation de blocage
02:52 dans un contexte où les négociations en cours
02:55 avec les plus grands acteurs du secteur
02:57 représentent des défis majeurs.
03:00 Confiant dans votre compréhension de l'importance de ces enjeux,
03:04 nous vous prions de croire,
03:05 monsieur le président de la République,
03:08 à l'expression de notre très haute considération.
03:12 Julie Billy, Sandrine Brouwer et Laurence Lascarique,
03:15 aux présidentes du collectif 50/50,
03:18 Eric Lagesse et Carol Scotta,
03:19 co-président de DIR,
03:21 directeur distributeur indépendant Réunion Européenne,
03:24 Juliette Grimond et Gautier Labrus,
03:25 co-président du GNCR,
03:28 Pierre Jolivet, président de l'ARP,
03:31 Etienne Ollanier et Jane Roger,
03:34 co-président du CDI,
03:36 Bessora, présidente du CNAC,
03:39 Gilles Sakuto, président du SPI,
03:43 syndicat des producteurs,
03:45 SPIACGT,
03:48 syndicat des professionnels des industries visuelles
03:50 de l'audiovisuel et du cinéma,
03:52 Thomas Biguin,
03:56 Lucie Borteloteau et Virginie Keaton,
03:58 co-président de la SFR,
04:01 Isabelle Madeleine, présidente de l'UPC,
04:03 et évidemment, ce serait ajouté à cette lettre,
04:06 s'ils l'avaient pu,
04:07 les directrices de l'ADA,
04:10 l'Association des actrices.
04:12 Voilà, donc cette lettre a été envoyée,
04:15 il y a, donc, j'ai envie de dire,
04:17 un an, deux ans, à peu près.
04:19 Évidemment, il n'y a eu aucune réaction.
04:24 Et donc, c'est vrai que cette conversation
04:26 que nous avons aujourd'hui,
04:27 puisque je représente d'abord une citoyenne
04:33 et qu'à travers ma parole,
04:36 ma parole, d'une certaine manière, est politique,
04:39 non pas parce que je m'associe à un parti politique,
04:42 non pas parce que je vais être récupérée
04:44 par un parti politique,
04:46 mais parce que cette bataille est politique,
04:49 parce que mon militantisme,
04:51 qui est un mot qui ne devrait pas faire peur
04:53 et qui ne fait pas peur dans le pays
04:55 où j'ai vécu pendant les 10 dernières années,
04:57 les Etats-Unis,
04:58 mon militantisme est politique
05:01 parce qu'aujourd'hui, avec de la pédagogie,
05:05 on n'obtient rien.
05:06 Avec des lettres polies, bien écrites
05:09 et signées par un groupe de gens importants,
05:13 ils n'ont rien obtenu.
05:14 Donc ces questions sur le cinéma,
05:17 on peut en parler et je peux proposer
05:20 et en effet me regrouper, ce que je fais,
05:23 pour proposer des solutions,
05:26 mais ces solutions ne sont pas possibles.
05:30 Il n'est pas possible aujourd'hui
05:32 d'avoir une conversation avec le CNC,
05:34 CNC comme il ne serait pas possible
05:36 de s'adresser au président, par exemple,
05:39 je dis n'importe quoi, excusez-moi,
05:42 de la Fédération française de tennis
05:44 si cet homme avait été accusé de viol
05:47 et qu'une jeune tennismane dit
05:50 "mais mon entraîneur aussi",
05:52 et une autre dirait "mais mon entraîneur aussi",
05:54 et qu'est-ce que ferait ces jeunes tennismanes ?
05:56 Est-ce qu'elles se rendraient
05:57 à la Fédération française de tennis
05:59 pour aller dire au président
06:00 "on a été violé" ?
06:02 Non, c'est impossible.
06:04 Donc ce débat et ces mesures
06:08 dont nous aimerions parler
06:09 sont mortes, nées.
06:11 Il est important qu'il y ait un symbole,
06:14 un représentant de la confiance,
06:17 quelqu'un qui s'inscrit dans une morale
06:21 qui puisse faire avancer les choses,
06:24 et la seule façon de pouvoir faire avancer les choses
06:26 n'est pas de parler des parents de ces jeunes actrices,
06:29 mais de parler de la société du cinéma tout entière
06:33 qui n'a pas les moyens,
06:35 quelle que soit l'importance de ces producteurs,
06:38 l'importance de ces syndicats,
06:40 de faire changer les choses tout seuls.
06:43 Pardon, j'ai perdu ma salive, mais...
06:45 S'il y avait une autre question ?
06:49 -Il y avait la question, entre autres,
06:54 de mettre un petit mot avant...
06:56 -Oui, alors vous savez, aux États-Unis,
06:59 il y a cette phrase,
07:03 au début ou à la fin, d'ailleurs,
07:06 sur les génériques de films,
07:09 "Les animaux qui sont filmés dans ce film
07:12 "n'ont pas été maltraités."
07:14 Et si on traitait les enfants
07:20 aussi bien qu'on traite les animaux sur les tournages ?
07:23 Question.

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