• il y a 10 mois
Il a été la voix de "L'heure du crime" sur RTL pendant 10 ans : Jacques Pradel publie "Police technique et scientifique : le choc du futur" aux éditions du Rocher. Il raconte une révolution passionnante. Au fil des pages, on a parfois l'impression de se retrouver dans un film de science fiction type "Minority Report". Les gentils comme les méchants profitent d'outils désormais absolument effarants.
Regardez L'invité de RTL Soir du 28 février 2024 avec Julien Sellier.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Isabelle Choquet et Cyprien Signy, RTL bonsoir.
00:07 Allez RTL bonsoir, la deuxième heure avec autour de la table évidemment la fine équipe,
00:12 Cyprien, Isabelle, William, Alex Vizorek qui est notre grand invité maintenant,
00:17 qui a été la voix de l'or du crime sur RTL pendant 10 ans.
00:21 Bonsoir Jacques Pradel.
00:22 Bon choix.
00:23 Merci d'être avec nous.
00:25 On règle le casque.
00:26 On règle le casque.
00:27 Votre livre "Police technique et scientifique, le choc du futur"
00:30 est publié aux éditions du Rocher avec le général François Daoust.
00:34 Et ce soir on va se plonger avec vous dans cette révolution qui est absolument passionnante
00:38 parce qu'au fil des pages parfois on a un peu l'impression de se retrouver
00:40 dans un film de science-fiction type minority report.
00:43 Vous cassez aussi d'ailleurs certains fantasmes.
00:45 Absolument.
00:46 Ce qui est certain c'est que les gentils comme les méchants profitent d'outils désormais absolument effarants.
00:51 Et je voudrais commencer avec vous en évoquant la révolution dont tout le monde parle,
00:55 dont on a beaucoup parlé dans cette émission ces derniers mois,
00:57 l'intelligence artificielle.
00:59 C'est une aubaine pour les escrocs.
01:00 Vous dites que bientôt ils pourront se faire passer pour d'autres banquiers.
01:04 Ça veut dire quoi ?
01:05 Ça veut dire qu'on verra apparaître la tête du banquier sur les ordinateurs ?
01:07 C'est déjà fait.
01:08 C'est déjà fait, je vous rassure absolument.
01:10 Il y a un événement qui s'est passé il y a très très peu de temps
01:14 où les gens, en toute confiance, puisqu'ils avaient des visio-conférences avec leurs banquiers.
01:24 Et tout était faux.
01:26 Donc l'image était trafiquée et le son et le contenu des paroles étaient trafiqués bien sûr.
01:33 Et vous savez à qui c'est arrivé ?
01:36 On le dit je crois très rapidement dans le livre.
01:39 À un ancien ministre.
01:40 Non mais c'est arrivé d'abord à Joe Biden.
01:43 Alors vous me direz...
01:44 Il a pas eu de mémoire.
01:47 Mais un jour on lui montre un bout d'interview et il dit mais c'était où ?
01:54 C'est assez habituel quand même.
01:57 Mais il dit je n'ai jamais dit ça.
02:00 Il a quand même une mémoire comme tous les hommes politiques.
02:05 Et donc du coup il a quand même fait une déclaration de la Maison Blanche
02:09 pour dire qu'il fallait peut-être encadrer l'intelligence artificielle aux Etats-Unis.
02:14 Aujourd'hui les escrocs, même sans intelligence artificielle,
02:17 ils arrivent déjà à se faire passer pour notre banquier, ça vous le dites.
02:20 Nous on en avait parlé dans cette émission de cet épisode,
02:23 de l'employé de Hong Kong qui a fait un virement à 25 millions de dollars,
02:26 c'est de ça dont vous parliez je pense.
02:28 Et Dominique Strauss-Kahn aussi, vous le racontez, il a perdu 36 000 euros.
02:32 Absolument.
02:33 Donc l'intelligence artificielle est complice d'actes criminels,
02:38 mais c'est également un formidable auxiliaire de justice.
02:42 Et de police.
02:44 Heureusement.
02:45 C'est pour les enquêtes, puisque l'un des marqueurs de l'intelligence artificielle
02:51 qui intéresse beaucoup les enquêteurs en ce moment,
02:55 c'est que ça permet d'accélérer les processus d'analyse.
02:59 On va beaucoup plus vite aujourd'hui pour sortir un code génétique,
03:04 on le faisait il y a 10 ans, ou même il y a 5 ans.
03:08 Maintenant avec une seule cellule, on peut sortir un code génétique,
03:13 une empreinte génétique en 1h30.
03:17 C'est fascinant, mais quand on vous lit, on en vient à se méfier
03:21 d'un peu toutes les nouvelles technologies, ça rend parano cette histoire.
03:24 Vous expliquez par exemple qu'un frigo connecté à la maison,
03:27 c'est une porte d'entrée pour les pirates informatiques, mais alors pourquoi ?
03:30 A la fois c'est une porte d'entrée pour les pirates informatiques
03:33 parce que ça leur donne accès à un réseau de connexion,
03:36 puisque le réfrigérateur lui-même est connecté par la wifi à d'autres...
03:41 - Tout ce qu'il y a à la maison en fait. - Voilà, à tous les objets connectés de la maison.
03:44 Et ça a changé ces traces invisibles que, évidemment,
03:51 les enquêteurs ne voyaient pas, dont ils ne supposaient pas même l'existence,
03:58 a complètement changé ce qu'on appelle la criminalistique,
04:02 c'est-à-dire l'approche de la scène de crime.
04:04 Maintenant, quand les experts sont appelés sur une scène de crime,
04:08 ils sont priés de laisser leur téléphone portable, leurs objets connectés,
04:12 dans une cage de faraday, à l'extérieur.
04:15 Parce que, prenons l'exemple d'un cambrioleur,
04:19 il rentre dans une maison, il a son téléphone portable même éteint.
04:25 Ce téléphone portable, sans le prévenir, va se connecter avec la wifi,
04:30 la wifi va le connecter avec le réfrigérateur.
04:33 Et la trace de cette connexion va exister et va être retenue
04:39 dans ce qu'on appelle une mémoire tampon.
04:41 Alors, pour l'instant, on est dans les balbutiements de cette science,
04:46 donc les mémoires tampons sont toutes petites,
04:49 on ne peut pas y mettre grand-chose,
04:52 mais elles sont suffisantes pour garder la trace de celui ou celle...
04:55 - La trace d'un passage en tout cas. - La preuve qu'il n'y a pas de passage.
04:57 - Si vous arrivez, vous, enquêteur ou spécialiste,
05:01 avec votre téléphone portable, vous effacez les mémoires tampons
05:04 et la mémoire tampon va garder vos propres coordonnées, etc.
05:07 - Il ne faut pas polluer, comme dans les films, on ne pollue pas la crème de crime.
05:10 - On ne pollue pas la crème de crime, on laisse le téléphone à l'entrée de la pièce.
05:14 Le quotidien connecté, ça sert aussi heureusement aux forces du bien.
05:17 Vous citez par exemple nos voitures bardées de capteurs,
05:19 avec des exemples dans votre livre, en 2013,
05:22 un chauffard a foncé à Paris sur un policier,
05:25 il niait à avoir voulu percuter le véhicule des forces de l'ordre,
05:28 en regardant les capteurs des airbags, on a su qu'il mentait.
05:31 - Le système a montré qu'il avait accéléré,
05:34 et qu'il n'avait pas appuyé sur le frein.
05:37 Mais vous avez toujours dans les objets connectés,
05:41 vous avez les montres connectées qui vont calculer le nombre de pas que vous faites.
05:46 - Vous donnez un exemple terrible dans le Connecticut aux Etats-Unis.
05:49 Vous pouvez le raconter aux auditeurs, c'est fascinant.
05:51 - Exactement, c'est un monsieur qui tue sa femme, au départ.
05:55 Il appelle les forces de police en disant "je ne comprends pas,
05:58 je suis rentré chez moi, il y avait un homme cagoulé,
06:01 dont je n'ai pas reconnu le visage, et tout,
06:04 il m'a attaché sur une chaise".
06:07 Les enquêteurs vont s'apercevoir que les attaches sont quand même assez floues.
06:11 Mais surtout, on va enregistrer sa déposition,
06:15 et dans sa déposition il va dire "à telle heure,
06:19 elle allait bien, je l'ai vue, on a parlé ensemble,
06:22 le bracelet connecté de cette femme
06:27 a montré qu'à cette heure-là, elle ne respirait plus".
06:32 Donc elle était morte.
06:34 - Il avait oublié l'Apple Watch !
06:37 - En quelque sorte.
06:39 Puisque vous nous emmenez sur les scènes de crime, Jacques Pradel,
06:41 il y a un chapitre absolument passionnant sur l'odeur du crime.
06:45 Aujourd'hui, les chiens suivent des pistes, vous l'expliquez très bien,
06:48 mais il y a aussi les chercheurs, c'est fascinant,
06:51 qui travaillent sur l'odeur des scènes d'infraction.
06:53 Ça avance, ça veut dire quoi ?
06:55 Que bientôt ils arriveront à déterminer la signature corporelle de chacun ?
06:58 - Oui, absolument.
06:59 C'est-à-dire qu'il y a deux camps,
07:05 mais je ne vais pas opposer la police à la gendarmerie.
07:08 - Ils n'ont pas besoin de vous !
07:10 - Quand on demandait aux policiers de la police nationale
07:15 quelles étaient ses relations avec les gendarmes,
07:18 ils disaient "c'est la maison d'en face".
07:20 Et quand on demande aux policiers de la police,
07:22 ils disent "c'est la maison d'à côté".
07:24 Il y a quand même quelques rivalités.
07:26 La police nationale a choisi, il y a maintenant facilement 20 ans,
07:32 de développer une technique qui était née en Hongrie,
07:36 dans les pays de l'Est à l'époque,
07:38 même avant la chute du mur de Berlin.
07:42 Ils ont inventé l'odorologie.
07:46 C'est-à-dire, si une personne suspectée a conduit une voiture,
07:53 et s'il a oublié de brûler la voiture pour effacer les traces,
07:57 on va introduire dans la voiture des lingettes spécifiques,
08:02 dont la recette de fabrication a été gardée secrète
08:07 pendant des années et des années,
08:09 et on va capter l'odeur.
08:12 - Donc on peut prélever les odeurs ?
08:14 - On prélève l'odeur sur le volant,
08:16 sur ce qu'on touche quand on conduit une voiture,
08:18 sur le levier de vitesse, sur les rétroviseurs, etc.
08:22 Ensuite on met ça dans un bocal,
08:24 et puis on garde le bocal soigneusement.
08:27 Quand on a un suspect,
08:29 tout le monde sait ce que c'est qu'un tapissage maintenant,
08:32 c'est-à-dire qu'on met la personne suspectée,
08:35 au milieu en général d'ailleurs,
08:37 - Ah oui, d'autres personnes.
08:38 - De policiers, d'autres personnes, bon.
08:40 Là on fait la même chose, mais on fait venir un chien.
08:43 Et le chien va soigneusement renifler
08:47 les godasses de tous les gens qui ont été réunis.
08:50 Après on apporte des bocaux.
08:53 Alors dans les bocaux, il y a des bocaux,
08:55 je ne sais pas, qui ont contenu d'autres odeurs, etc.
09:00 On débouche, et le chien va faire un parcours,
09:04 c'est une sorte de slalom.
09:06 Si, après avoir senti les personnes qui sont là,
09:10 il renifle l'odeur de cette personne dans un bocal,
09:14 il va aller se coucher au pied de la personne.
09:16 Ça c'est le choix de la police nationale,
09:20 qui a réussi de très très base nature.
09:22 - Parce que les gendarmes n'ont pas la même méthode.
09:23 - Alors les gendarmes, moi quand j'ai fait mon bouquin,
09:25 - Il renifle pas les chaussures.
09:27 - Quand j'ai rencontré François Daoust,
09:30 il était patron de l'IRCGN,
09:33 j'ai fait un long reportage.
09:35 - C'était tout de recherche criminelle de la gendarmerie.
09:37 - Voilà, il m'a fait confiance,
09:39 il m'a ouvert vraiment les portes des labos,
09:41 et puis de temps en temps on débriefait ensemble,
09:44 et je lui faisais part de mes étonnements sur un certain nombre de choses.
09:48 Et je lui ai dit "C'est bizarre, vous n'avez pas à l'IRCGN,
09:52 qui se targue d'être maintenant au niveau du FBI,
09:56 vous n'avez pas de labos d'odorologie."
09:58 Et là il m'a répondu "Nous les gendarmes,
10:02 tant qu'on ne pourra pas interviewer un chien
10:05 dans un procès d'assises,
10:07 on va essayer de trouver une méthode plus scientifique."
10:10 Et cette méthode plus scientifique,
10:12 ça fait plus de 10 ans maintenant qu'elle est en cours d'élaboration,
10:16 on a réussi, on commence à réussir,
10:19 ce n'est pas encore un succès total,
10:22 mais on commence à réussir à chimiquement
10:26 faire la trace chimique
10:29 de toutes les odeurs que nous trimballons.
10:33 Parce qu'on trimballe la peau en chèvre, la toilette, etc.
10:37 L'odeur de ceux à qui on a serré la main,
10:41 ou qu'on a embrassé, etc.
10:43 Mais on a une odeur spécifique, c'est ça que le chien lui repère.
10:47 Et maintenant on peut repérer ça avec une machine
10:51 scientifique qui va dire
10:54 dans les odeurs qui composent l'odeur générale de la personne,
10:59 voilà l'odeur personnelle de la personne.
11:02 - Et ça ce sont des preuves qui sont acceptées aujourd'hui par la justice ?
11:06 - Pas encore, parce que ce n'est pas encore en pratique.
11:10 - Mais l'étau se resserre.
11:12 - C'est le futur, effectivement.
11:14 Jacques Pradel, vous restez avec nous, vous le spécialiste des faits divers,
11:16 votre nouveau livre "Police technique et scientifique, le choc du futur"
11:19 sort aujourd'hui en librairie.
11:21 On continue d'explorer le futur et le présent du crime,
11:23 juste après ça, dans RTL Bonsoir.
11:25 - Julien Célier, Isabelle Choquet et Cyprien Signy.
11:28 - RTL Bonsoir.
11:30 - RTL Bonsoir.
11:31 - Julien Célier, Isabelle Choquet et Cyprien Signy.
11:34 - Et la deuxième heure continue, Jacques Pradel est le grand invité de l'émission ce soir
11:38 pour la sortie du livre "Police technique et scientifique, le choc du futur".
11:41 On plonge avec vous dans les progrès fascinants, on l'a compris, de la technologie
11:45 et notamment sur les scènes de crime.
11:47 - Oui, vous citez des affaires vraiment incroyables.
11:49 Vous racontez par exemple comment un tueur en Sicile a été retrouvé en 2003,
11:53 ça nous a fascinés. Les enquêteurs ont retrouvé l'ADN de la victime
11:56 dans le sang d'un moustique écrasé chez l'assassin, c'est ça ?
12:00 - Absolument.
12:01 - Complètement dingue.
12:02 - Moi j'ai découvert l'information il y a quelques années,
12:05 je m'informais, je zappais sur internet, de site en site,
12:10 je voulais voir ce qui se disait dans les rencontres internationales de spécialistes.
12:15 Bon, il y a des congrès chaque année,
12:17 et là je tombe sur la communication de la police de Sicile
12:24 qui raconte cette histoire.
12:27 Et donc, pour aller vite, on trouve un cadavre d'un prostitué masculin
12:33 au bord d'une plage dans une pinède.
12:36 Les flics de Palerme donc, ils font l'enquête,
12:42 la crime de Palerme, ils n'ont pas d'info.
12:47 Il y a l'omerta des prostitués, donc personne ne le connaît,
12:51 personne ne l'a vu, personne ne sait comment il s'appelle.
12:53 Et ils font leur boulot quand même, ça c'est le côté flics à l'ancienne.
12:58 Ils font l'environnement, ils vont trouver deux personnes
13:03 qui habitent pas loin de la scène de crime, et ils vont les interroger.
13:08 "Mais est-ce que vous avez vu quelque chose d'étonnant ce soir-là ou pas ?"
13:11 Et les deux personnes disent à peu près la même chose.
13:15 Ils disent "Ah ben ce soir-là, il y avait une voiture noire d'Ilain".
13:20 Bon, une voiture noire qui zone dans un endroit où il y a des prostituées,
13:26 c'est pas un scoop quoi.
13:29 L'autre personne va dire "Oui, il y avait une voiture noire,
13:32 mais c'était une voiture noire de marque anglaise,
13:34 c'était une voiture de collection".
13:36 Donc ils continuent l'interrogatoire.
13:38 Est-ce que c'était une Rolls ? Non, c'était pas une Rolls,
13:41 mais c'était vraiment une voiture ancienne, etc.
13:44 Qu'est-ce qu'ils font ?
13:46 Ils vont, avec cette information, aux cartes grises de Palerme.
13:50 Et ils cherchent pour voir s'il n'y a pas des voitures de collection anglaises.
13:54 Et là ils tombent sur une magnifique Benjley qui a 35 ans.
14:00 - Et qui est noire.
14:01 - Oui, et qui appartient à un monsieur.
14:04 Donc ils vont sonner chez lui un matin en disant
14:07 "C'est vous le propriétaire de la voiture qui est sur le parking ?"
14:10 "Oui, oui, c'est moi", dit le type.
14:13 "Voilà, il est tout à fait, un comportement tout à fait normal."
14:16 "Oui, oui, bien sûr."
14:18 "Est-ce que vous connaissez cet endroit, cette pinède ?"
14:23 "Oui, bien sûr, je suis homosexuel,
14:26 je vais très souvent chercher des prostituées sur place."
14:29 Donc il n'a aucun état d'âme.
14:32 "Qu'est-ce que vous faisiez la nuit du temps au temps ?"
14:35 Et là le gars ne se trouble pas, il dit
14:37 "J'étais chez moi, je regardais la télé."
14:40 Et il commence à citer comme ça, ça fait tilt un peu chez les enquêteurs,
14:44 quand la personne a comme ça réponse à tout.
14:47 - Elle répond à tout, oui.
14:48 - Alors il raconte "Oui, oui, c'était une émission,
14:51 c'était je ne sais plus qui l'a visto."
14:53 Un truc comme ça.
14:54 Il cherchait machin, il y a une dame qui a dit ça.
14:57 Quelqu'un peut prouver ce que vous dites ?
14:59 "Ah ben non, j'étais seul."
15:01 "Ah d'accord, très bien."
15:03 "Et ben merci beaucoup monsieur."
15:06 Il demande les clés du véhicule pour jeter un oeil,
15:09 mais ils n'ont pas le droit, aucun magistrat n'a signé le papier
15:15 qui leur permettait d'explorer la voiture.
15:18 Donc ils ouvrent la voiture et c'est un contrôle visuel.
15:21 Ils ouvrent le coffre, contrôle visuel,
15:25 et là ils s'aperçoivent quand même que la voiture a été nettoyée de fond en comble.
15:30 Bon, c'est un indice.
15:32 Ils rendent les clés, merci beaucoup.
15:34 Peut-être on reviendra un jour.
15:36 Le lendemain, à 6h du matin, ils sont là.
15:38 Avec l'équipe de généticiens notamment,
15:42 et c'est l'équipe de généticiens qui a raconté ça dans ce congrès.
15:47 Et là, le généticien en question de l'équipe de la crime de Palerme,
15:53 dit "En gros, j'étais là comme un con,
15:57 à genoux, sur une moquette qui avait été nettoyée trois fois, etc.
16:03 Il n'y avait pas une poussière, il n'y avait pas une fibre,
16:06 il n'y avait pas un cheveu, il n'y avait rien quoi.
16:09 Et sur le mur, blanchi à la chaude,
16:13 son regard est attiré par une toute petite tache de sang.
16:17 Quelqu'un a écrasé un moustique sur le mur.
16:20 Et le gars dit "Encore aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi,
16:24 mais j'ai sorti ma pince à épiler, mon sac, j'ai pris les débris du moustique,
16:28 je l'ai mis dans le truc et j'ai envoyé au laboratoire."
16:31 Alors, après, ce n'est pas habituel, les analyses d'ADN de la secque, etc.
16:40 Mais ça s'est fait, et on a trouvé à la fois,
16:46 la victime avait été piquée par un moustique,
16:49 qui ensuite avait été écrasée sur le mur,
16:51 vraisemblablement de l'endroit où il avait été tué.
16:54 Et là, les avocats du gars disent "Ah bah pas du tout,
16:59 c'est le hasard, parce que la scène de crime est à 8 km,
17:03 donc avec le moustique, c'est baladé."
17:06 Alors là, c'est fascinant la justice,
17:10 parce qu'on va prendre un spécialiste des moustiques,
17:15 donc on connaît l'espèce de moustique en question,
17:18 et ses habitudes, et le spécialiste dit "Bah non,
17:22 c'est un moustique qui zone dans un rayon de 800 m autour de l'endroit où il est né,
17:28 même avec une grosse tempête de vent, il n'arrive pas à Palerme à 8 km."
17:32 Et donc, le gars va finir par craquer.
17:36 - C'est une histoire absolument incroyable,
17:39 et qui prouve très bien, je trouve qu'elle illustre très bien votre livre,
17:42 les progrès de la technologie, à la fois pour les voleurs,
17:45 mais aussi pour les gendarmes, on l'a compris,
17:47 juste pour terminer, est-ce que le crime parfait est encore possible ?
17:50 A vous entendre, ça a l'air compliqué aujourd'hui.
17:52 - Oui, mais il est compliqué à réaliser, si vous avez l'idée de réaliser un crime parfait,
17:57 mais par définition, le crime parfait, on ne sait pas qu'il a eu lieu.
18:01 - Effectivement.
18:02 - Donc je pense que, malheureusement...
18:04 - C'est un conseil que vous donnez, essayez chez vous.
18:06 - Jacques Padel, vous restez avec nous, vous êtes le grand invité de RTL,
18:11 bonsoir, votre nouveau livre "Police technique et scientifique, le choc du futur" sort aujourd'hui.
18:15 En librairie, dans un instant, l'émission va se poursuivre, il y aura de la cuisine,
18:19 la guinguette d'Angèle Ferremac, salut Angèle.
18:21 - Bonsoir tout le monde.
18:22 - On mange quoi ce soir ?
18:23 - On mange des cannellonis sans pâtes.
18:25 - Sans pâtes ?
18:26 - Non, des cannellonis de poireau.
18:28 - Bam !
18:29 - Et la playlist de Steven Bellery pour la musique, salut Steven.
18:32 - Salut à tous.
18:33 Michel Sardou reprend Johnny Hallyday sur scène,
18:35 je vais vous raconter l'histoire secrète de cette amitié qui a mal terminé.
18:39 - Et puis le fil rouge du soir, un petit tour du côté de Séville,
18:41 on va aller rejoindre notre envoyé spécial Nicolas Georgerot,
18:44 France-Espagne, Ligue des Nations féminines, la finale.
18:48 Et le premier but, c'est pas pour les Françaises.
18:51 - Non, c'est un but de l'Espagne, signé de la Ballon d'Or,
18:53 Aïtana Bomatti, la joueuse du Barça qui est venue à 5-6 mètres battre Pauline Perromania,
19:00 il y a eu un bon débordement côté gauche, mais la première demi-heure,
19:02 très compliqué pour les Françaises qui subissent beaucoup la loi des Espagnols.
19:06 Donc 1-0 à 12 minutes de la pause.
19:08 - Merci Nicolas, à tout de suite.
19:09 RTL, vous aussi.
19:11 Non.
19:11 Merci à tous !

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