• il y a 9 mois
Le porte-parole de l'ambassade de Russie en France, Alexander Makogonov, évoque la mort de l'opposant russe Alexeï Navalny en prison

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Transcription
00:00 Guillaume Ancel évoquait tout à l'heure Alexei Navalny.
00:03 Evidemment, on voulait en parler.
00:05 Disparu, mort en prison dans l'Arctique,
00:08 opposant numéro 1 à Vladimir Poutine,
00:10 son corps a finalement été remis à sa famille.
00:12 C'était samedi dernier, mais les causes de la mort
00:15 restent à déterminer.
00:16 Officiellement, il est mort lors d'un malaise pendant une promenade.
00:20 Vous le maintenez ?
00:21 Peut-être il avait une faible santé et il est mort.
00:24 Cette page est tournée.
00:25 Son corps est livré à la famille, c'est tout.
00:26 Vous avez dit c'est une page tournée ?
00:29 C'est une page tournée, oui.
00:30 On tourne la page, c'est-à-dire qu'il est mort
00:32 après des conditions de détention absolument hallucinantes,
00:35 après une tentative d'empoisonnement du FSB en 2020.
00:39 Mais en fait, c'est juste qu'on tourne la page
00:41 et on passe au suivant.
00:42 C'est comme ça que vous traitez des cas d'assassinat.
00:46 C'est juste qu'on tourne la page.
00:48 Ceux qui doivent vous préoccuper,
00:50 en ce qui concerne les services pénitentiaires,
00:53 c'est par exemple l'état de ces services en France,
00:55 la surpopulation carcérale.
00:57 En l'occurrence, on parle aussi de la surpopulation carcérale.
01:01 Je vous rassure, mais là nous, ce soir,
01:03 on aimerait revenir sur ce qui s'est passé avec Alexei Navalny.
01:06 Justement, vous avez peut-être vu ces articles
01:09 de certains médias indépendants russes,
01:10 notamment le très sérieux Medouza,
01:12 qui révèlent qu'il y a de nombreuses tortures
01:14 qui ont été pratiquées dans la prison russe
01:16 où est mort Alexei Navalny.
01:19 Il parle de viols, de sévices moraux,
01:21 de sévices physiques qui seraient routinés
01:25 dans cette colonie pénitentiaire où il est mort.
01:28 Est-ce qu'il a été maltraité, Alexei Navalny ?
01:31 Ça fait plaisir, toujours,
01:33 quand les journalistes français se préoccupent
01:35 à tel point du destin des citoyens russes.
01:38 Qu'est-ce que vous pouvez répondre à la question ?
01:39 Quand vous dites "le média sérieux Medouza,
01:41 c'est un média d'opposition financé de l'étranger,
01:43 donc là, il n'y a rien de sérieux".
01:45 Donc vous dites que c'est n'importe quoi ?
01:46 Leur métier, leur vocation, c'est de dire n'importe quoi.
01:48 Donc il a été bien traité dans sa colonie pénitentiaire de l'Arctique ?
01:52 Il a été traité, tout comme tous les autres prisonniers
01:55 qui étaient avec lui.
01:56 Un prisonnier normal, je ne sais pas pourquoi.
01:58 Il était à l'isolement.
01:59 Un traitement qui devait lui être réservé,
02:03 je ne sais pas, pour nous, c'est un prisonnier simple.
02:05 Vous ne comprenez pas aussi le symbole d'Alexei Navalny
02:08 qui, au-delà d'être l'opposant numéro un de Vladimir Poutine,
02:13 il l'était en tout cas,
02:15 candidat à la présidentielle,
02:17 candidat à la mairie de Moscou,
02:19 qu'il meurt pour vous,
02:20 la page se tourne et on s'en fiche.
02:22 Un candidat qui a été soutenu
02:23 par une poignée de ses followers
02:25 sur la chaîne YouTube, sur ses réseaux sociaux.
02:28 Mais arrêtez, opposant numéro un,
02:29 ça n'a jamais existé.
02:30 Ça n'existe que dans votre imagination.
02:32 C'est vous qui lui attribuez cette importance.
02:34 Donc là, je vous dis pour nous,
02:36 c'est un prisonnier comme tous les autres.
02:38 Un prisonnier comme tous les autres et rien de spécial.
02:41 Un prisonnier qui est candidat à la présidence,
02:43 ce n'est pas un prisonnier comme les autres.
02:45 Ce n'est pas un prisonnier de droits communs.
02:46 Moi, je vous invite plutôt à discuter
02:48 à propos de l'éjection de l'opposition politique en Ukraine
02:51 parce que tous les partis d'opposition sont interdits dans ce pays.
02:53 Il y en avait onze,
02:54 donc là, il n'y a aucun parti d'opposition qui existe.
02:56 Vous avez l'air très préoccupé par la démocratie en Ukraine.
02:59 Oui, bien sûr, parce que le mot démocratie en Ukraine,
03:01 ça fait déjà sourire
03:04 parce que là, ce pays n'a rien à voir avec la démocratie.
03:06 Vous ne souriez pas quand il y a une élection présidentielle
03:07 qui se dessine en Russie
03:08 dans laquelle il y a un seul candidat ?
03:10 Lesquels ? Vous parlez de quoi ?
03:12 Ce sont vos élections présidentielles
03:14 dont je parle, vous n'êtes peut-être pas informé non plus.
03:16 Ces élections-là, il y a quatre candidats
03:18 pour que vous le sachiez.
03:19 Oui, mais il y a peu de suspense, non ?
03:21 Je ne sais pas, il y a quatre candidats
03:23 et puis après, c'est les électeurs qui vont décider.
03:26 Mais il n'y a pas de candidat d'opposition, c'est surtout ça.
03:28 Non, il y a quatre candidats, c'est-à-dire
03:30 il y aura une concurrence et après, le meilleur sera élu.
03:32 C'est tout.
03:33 Pour terminer quand même sur Alexei Navalny,
03:37 il y a une autre information qui a été révélée par le Camp Navalny
03:40 qui dit qu'il était sur le point d'être échangé
03:43 en même temps que deux citoyens américains détenus en Russie,
03:46 notamment ce jeune journaliste du Wall Street Journal,
03:50 contre un Russe incarcéré en Allemagne.
03:53 Là, c'est encore quelque chose injecté dans l'espace médiatique.
03:59 Mais en précis, je vous dis, cette page est tournée, il est mort.
04:02 Pourquoi vous continuez cette danse macabre sur les os de quelqu'un ?
04:05 Parce qu'on ne connaît toujours pas les circonstances de la mort d'Alexei Navalny
04:08 qui, malgré ce que vous dites, est une figure politique très importante.
04:12 Je vous répète que la mort d'un citoyen russe sur le territoire russe,
04:15 Russes, c'est l'affaire antérieure de la Russie.

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