Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info. La Russie est le
00:05 principal ennemi aujourd'hui de la France dans la guerre informationnelle
00:08 d'agressivité sur le territoire. Déclaration ce soir de Gérald Darmanin
00:12 que vous allez commenter. Pierre Martinet, bonsoir, vous êtes ancien
00:17 agent du service d'action de la DGSE, vous êtes avec nous en visio. Bonsoir Arnaud
00:21 Klarsfeld, vous êtes écrivain, c'est la première fois que vous venez dans cette
00:25 émission, vous allez voir ça va aller vite. Réponse rapide mais beaucoup de
00:28 sujets évidemment qui vous concernent. On parlera tout à l'heure aussi beaucoup
00:31 de l'antisémitisme puisque Gérald Darmanin a également refait un point
00:35 bilan sur les chiffres de l'antisémitisme ce soir devant le Sénat.
00:39 Yoann Uzaï, bonsoir, merci d'être avec nous.
00:42 Évidemment, beaucoup de politique ce soir. Donc la première déclaration de Gérald
00:47 Darmanin sur la Russie, c'était il y a quelques minutes au Sénat, je vous propose
00:50 de l'écouter.
00:52 Ces ingérences existent, elles sont de plus en plus importantes.
00:56 Et je pense qu'il faut s'en prémunir.
00:58 Et évidemment la première menace est une menace russe, incontestablement.
01:02 Mais il y a d'autres menaces. La Russie est principalement notre ennemi sur ces
01:06 questions d'adjurance aujourd'hui, de guerre informationnelle, d'agressivité
01:11 sur le territoire national et pas qu'en France, sur beaucoup de territoires
01:13 occidentaux. Voilà donc la Russie est notre principal ennemi. C'est par vous
01:20 que je vais commencer, Pierre Martinet. Gérald Darmanin, il va fort, mais ce n'est
01:26 pas le seul. Emmanuel Macron l'a indiqué, l'a sous-entendu également. On a entendu
01:32 M. Séjourné tout à l'heure dire à peu près la même chose. Donc il y a une
01:37 montée en quelque sorte, une montée contre la Russie, Macron contre
01:43 Poutine en quelque sorte. Oui, j'ai remarqué que depuis
01:48 l'intervention du président de la République française, ils sont tous unis
01:51 derrière lui pour essayer de rattraper ce qu'il a pu dire et
01:55 effectivement dire qu'aujourd'hui la Russie est un des
02:02 acteurs principaux de la guerre informationnelle et de la guerre
02:05 économique et de toute la sphère numérique en général. C'est évident
02:11 puisque c'est un pays qui est en guerre contre l'Ukraine et
02:16 par ricochet un peu contre l'OTAN, par char interposé. Donc effectivement la
02:22 Russie, en se défendant, fait aussi de l'offensif dans tout ce qui est
02:27 guerre de l'information et désinformation bien évidemment.
02:30 Il y a eu un camouflet quand même, Yoann Usaï, aujourd'hui. Il y a eu un terrible
02:35 camouflet contre le chef de l'État parce qu'il a dit
02:39 il faut absolument qu'on aide l'Ukraine et il n'est pas exclu qu'on envoie des
02:44 troupes. Ça évidemment les Européens ne sont pas d'accord, ça n'a pas été
02:49 discuté. Emmanuel Macron n'est pas tout à fait le chef de guerre de l'Europe.
02:54 Alors il faut voir pourquoi cela a été dit. Emmanuel Macron n'a jamais parlé
02:59 d'envoyer des troupes au sol combattre directement les troupes russes. Quand le
03:04 chef de l'État a dit il n'est pas exclu d'envoyer des hommes sur le terrain,
03:08 il faisait référence en l'occurrence à une aide indirecte, c'est-à-dire des hommes
03:12 du service des renseignements, des démineurs par exemple. Ce ne seraient pas
03:17 des militaires qui iraient combattre des militaires russes.
03:21 Il l'a dit comme ça réellement ? Je vous propose de l'écouter.
03:25 On va l'écouter, on va écouter aussi les autres réactions en Europe
03:28 parce que tout le monde a réagi. Mais effectivement s'il avait dit comme ça
03:31 peut-être que ça aurait été compris un peu différemment. Là quand même à toutes
03:35 les chancelleries et puis tous les présidents et premiers ministres
03:38 européens qui sont quand même montés au créneau pour dire non, c'est exclu.
03:43 Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumer
03:49 et endosser des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu.
03:56 Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre.
04:00 Ce qui avait été convenu dès le début entre nous s'applique à l'avenir.
04:04 A savoir qu'il n'y aurait pas de troupes au sol, pas de soldats sur le sol
04:08 ukrainien envoyés par les pays européens ou les états de l'OTAN.
04:12 Notre pays a déjà manifesté sa position sur cette question et nous ne sommes pas d'accord.
04:18 Nous devons nous concentrer aussi sur ce qui est urgent, à savoir accélérer la livraison de matériel militaire.
04:24 Voilà donc c'était pas si clair que ça sinon les chancelleries évidemment n'auraient pas réagi comme ça.
04:30 Vous me posez la question ?
04:32 Oui, je vous pose la question.
04:33 Je dirais qu'à force de s'insulter, à force d'envoyer de plus en plus d'armes,
04:39 à force de prêter à la Russie l'intention de nous envahir, à force, à force, à force, on finit par la guerre.
04:47 Et la guerre serait une catastrophe pour le continent européen.
04:50 Le continent européen a déjà connu deux guerres mondiales.
04:53 Ça a été deux suicides et une troisième guerre mondiale serait un nouveau suicide
04:59 pour le continent européen qui n'en a pas besoin.
05:01 La guerre, oui, mais quand il y a une menace existentielle pour la vie de la nation,
05:07 quand un peuple est menacé d'extermination, là, oui, la guerre.
05:11 Mais dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine, une solution raisonnable peut être trouvée.
05:18 Et ça vaut mieux qu'une guerre qui mettrait fin à notre civilisation.
05:24 Et aujourd'hui, les États-Unis de Biden, la Russie de Poutine et aujourd'hui la France de Macron
05:32 foncent les uns vers les autres comme des adolescents en voiture dans les films américains
05:37 sans qu'aucun ne veuille freiner.
05:39 Donc c'est une situation qui est une situation dangereuse.
05:41 En même temps, ils n'ont pas tous tout à fait la même position.
05:44 La Maison-Blanche a réagi ce soir en indiquant que les États-Unis n'enverront pas de soldats combattre en Ukraine.
05:50 Johan, vous disiez, mais j'ai une explication à la raison pour laquelle il a dit ça.
05:54 Oui, je crois que volontairement, le chef de l'État a voulu susciter des réactions
06:01 dans le sens où il s'adresse directement aux Européens.
06:04 Il dit aux Européens "Attention, parce qu'en novembre prochain, si Donald Trump est élu aux États-Unis,
06:09 les États-Unis précisément arrêteront peut-être leur soutien à l'Ukraine.
06:12 Ce sera à nous, Européens, de prendre en charge notre défense."
06:16 Donc il dit aux Européens "Préparez-vous à respecter vos engagements de livraison d'armes.
06:20 Préparez-vous à donner plus d'argent peut-être à l'Ukraine."
06:23 C'est à nous d'assurer notre propre sécurité.
06:26 Il a voulu précisément peut-être réveiller un peu ses partenaires européens.
06:29 Pierre Martide, vous êtes d'accord avec cette analyse ?
06:31 Il a voulu réveiller les partenaires européens ?
06:36 Je ne sais pas.
06:37 J'ai quand même un doute parce qu'il a fait à peu près…
06:39 Moi, je fais un parallèle avec sa fameuse déclaration quand il est allé en Israël en disant
06:43 "Nous allons créer une coalition pour détruire le Hamas."
06:50 Sa déclaration, le lendemain, a fait chute, comme celle-ci d'ailleurs.
06:53 Mais alors arrêtons d'être naïfs.
06:56 Il y a déjà des troupes au sol américaines, des troupes au sol européennes et françaises en Ukraine.
07:02 Il y a quelques mois, il y a plusieurs mois, il y a un de vos confrères qui a révélé
07:06 qu'il y avait mon ancien service, le service d'action de la DGSE, qui était présent sur place.
07:10 Cela ne m'étonnerait pas.
07:12 Il y a aussi, si on parle d'envoyer des mineurs ou des formateurs,
07:20 où est la limite entre l'affrontement direct ou indirect ?
07:24 Parce que, est-ce que ces formateurs vont aller au combat avec les Ukrainiens ?
07:28 Si on envoie des démineurs, il va falloir envoyer des gens pour protéger les démineurs
07:32 qui sont à la merci d'une intrusion, d'un contact avec les troupes russes.
07:38 Tout ça, c'est vraiment jouer avec le feu.
07:41 Et c'est suffisamment compliqué sur place pour rajouter encore un risque
07:47 que ça dégénère en guerre mondiale et que ce serait un réel suicide,
07:53 comme le disait votre intervenant sur le plateau.
07:57 Les choses s'entraînent parallèlement.
08:00 On a vu en 1914 comment ça puisse…
08:05 Alors que personne n'avait intérêt à faire la guerre.
08:08 C'est vraiment de l'incompétence des dirigeants en 1914
08:13 qui a suscité ces millions de morts.
08:15 Et cette première guerre mondiale a entraîné la seconde guerre mondiale.
08:19 Donc il faut être prudent.
08:21 De toute manière, l'Ukraine ne peut pas gagner la guerre contre la Russie.
08:24 Donc il faut trouver un compromis entre les Russes et les Américains.
08:30 Les Américains avaient la doctrine de Monroe,
08:33 qui était un président américain entre 1817 et 1825,
08:38 qui avait dit que les Européens ne devaient pas intervenir dans les affaires des Amériques,
08:42 c'est-à-dire Amérique du Nord et Amérique du Sud.
08:45 Cette doctrine est toujours valable.
08:48 Et ça a suscité des interventions dans tout le sud des États des Amériques
08:55 pour empêcher l'expansion du communisme, ce qui était une bonne chose.
08:59 Mais le communisme avait une idéologie à exporter.
09:02 Il y avait des partis communistes en France, partout en Europe.
09:05 Ils voulaient prendre le pouvoir partout en Europe.
09:07 Le nazisme avait aussi une idéologie à exporter.
09:10 Ils voulaient prendre partout le pouvoir en Europe.
09:13 Mais la Russie, c'est un régime autoritaire, kleptocrate,
09:18 avec des valeurs réactionnaires ou traditionnelles selon le point de vue où on se place.
09:26 Ils ne risquent pas d'envahir l'Europe de l'Ouest.
09:31 Ils veulent avoir une sorte de doctrine de Monroe sur l'Ukraine
09:34 et ne pas avoir de base américaine dans les Pays-Bas.
09:38 Ça ne nécessite pas une guerre mondiale pour moi.
09:41 Ça c'est une analyse, mais certains disent également
09:43 que si on avait laissé Moscou prendre facilement l'Ukraine,
09:47 ils auraient eu la tentation d'aller plus loin.
09:50 Et derrière, c'était la Pologne.
09:52 Derrière, c'est l'OTAN. La Pologne, c'est l'OTAN.
09:54 Il n'a jamais menacé de rentrer dans les pays de l'OTAN.
09:57 On va écouter ce que dit quand même Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
10:05 Bon nombre des pays présents lors de cette conférence à Paris
10:08 ont conscience du danger que représente une implication directe
10:11 dans un conflit à grande échelle sur un champ de bataille.
10:15 Et bien entendu, ce n'est absolument pas dans leur intérêt.
10:18 Ils doivent en être conscients.
10:20 Ces pays devraient donc penser à leurs intérêts et à ceux de leurs citoyens.
10:24 Voilà, donc là, c'est une menace très claire.
10:26 Du coup, il y a quand même eu un rétro-pédalage ou une mise au point,
10:30 en quelque sorte, par Stéphane Séjourné.
10:32 C'était cet après-midi à l'Assemblée.
10:34 Nous devons envisager de nouvelles actions de soutien à l'Ukraine.
10:40 Celles-ci doivent répondre à des besoins très précis.
10:43 Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien
10:48 sans franchir le seuil de belligérance.
10:52 Rien ne doit être exclu.
10:54 C'était et c'est toujours la position aujourd'hui du président de la République.
10:58 Et puis, peut-être une vérité certaine,
11:01 c'est que cette guerre peut s'arrêter à n'importe quel moment
11:05 si la Russie décide de retirer ses troupes en Ukraine.
11:08 Emmanuel Macron quand même, il l'a mis dans une situation impossible, Stéphane Séjourné.
11:12 Parce que là, on l'a vu ramer. Et puis, c'était pas glorieux.
11:15 Oui, le ministre des Affaires étrangères, il rame souvent quand même en ce moment.
11:19 Oui, enfin là, il a payé.
11:20 Là, il a un président qui ne l'aide pas.
11:22 Il l'a particulièrement ramé.
11:24 Mais je ne peux pas croire qu'Emmanuel Macron ait dans son esprit
11:28 d'engager une guerre contre la Russie.
11:29 Ça n'est pas possible.
11:31 Dès qu'il dit le mot, on ne peut pas exclure qu'il y ait des troupes au sol.
11:36 Il sait qu'il va mettre le feu aux poudres.
11:38 Naturellement, mais il faut lire le sous-texte qu'il y a dans tout cela.
11:42 Je vous ai donné quelques explications.
11:44 Il y en a peut-être une autre.
11:45 C'est aussi une manière de dire à Vladimir Poutine
11:47 l'Ukraine ne peut pas perdre cette guerre.
11:49 Elle ne peut pas la gagner, mais elle ne peut pas la perdre.
11:51 C'est peut-être paradoxal, mais ça veut dire qu'il faut trouver un compromis.
11:53 Et est-ce que ce n'est pas une manière de dire à Vladimir Poutine
11:57 il est vraiment temps cette fois de se mettre autour de la table,
11:59 d'engager des négociations pour essayer de trouver une solution ?
12:02 Aux échecs, on appelle ça patte.
12:04 On ne peut plus avancer, on ne peut plus reculer, on ne peut plus rien faire.
12:06 Pierre Martinet.
12:08 Oui, effectivement, c'est un jeu d'échecs.
12:09 Mais je ne sais pas si...
12:11 N'oublions pas que les Russes ont été de très nombreuses fois
12:14 champions du monde aux échecs.
12:15 Donc, je ne sais pas si nous avons les moyens aujourd'hui de notre politique.
12:18 Et de... Comment dirais-je ?
12:21 Aujourd'hui, un combat de... Une guerre de haute intensité.
12:24 Je ne crois pas qu'il y ait un pays en Europe qui soit capable de la mener tout seul.
12:28 Donc, je ne pense pas qu'on ait intérêt à mettre des troupes au sol.
12:33 Alors, ce que dit le ministre des Affaires étrangères,
12:37 quand il parle de...
12:39 Comment dirais-je ?
12:40 De troupes au sol sans réel contact avec les troupes russes.
12:46 Moi, ça, c'est encore une fois, c'est un jeu très dangereux.
12:48 Parce que dès l'instant où on met des troupes au sol armées,
12:50 parce qu'on ne mettra jamais de troupes au sol françaises non armées,
12:52 ce sera effectivement des gens qui vont être armés.
12:56 Et selon où elles se trouvent, elles peuvent être en contact avec les troupes russes.
13:01 Et ça peut dégénérer.
13:02 Donc, je pense qu'il est important aujourd'hui de se mettre autour de la table.
13:06 Je ne sais pas si c'est de le faire de façon plus directe.
13:08 Ça marcherait peut-être un peu mieux.
13:10 Pour l'instant, personne ne l'a évoqué, ça.
13:13 Mais c'est aussi le sous-texte de ce que vous disiez tout à l'heure.
13:16 On ne peut pas empêcher Moscou de ne pas gagner cette guerre.
13:21 Mais on ne peut pas empêcher l'Ukraine de la perdre.
13:23 On ne peut pas empêcher l'Ukraine de s'effondrer,
13:26 tout en essayant de trouver un compromis raisonnable avec les Russes
13:32 qui demandent une neutralisation de l'Ukraine,
13:35 c'est-à-dire qu'il n'y ait pas de base américaine sur le sol ukrainien
13:38 et sans doute des concessions territoriales avec le Donbass.
13:42 Ça, ce serait pas un aveu d'échec ?
13:44 Ce serait un aveu d'échec.
13:46 Mais je pense que ça a été une erreur stratégique des États-Unis
13:49 de s'engager dans le conflit.
13:51 On avait un traité avec la Pologne pour la Seconde Guerre mondiale.
13:56 On n'avait pas de traité avec l'Ukraine qui n'était pas dans l'Union européenne.
14:00 Et aujourd'hui, on veut faire rentrer l'Ukraine dans l'Union européenne,
14:04 alors que l'Ukraine continue à glorifier des personnes
14:09 comme Bandera ou Tchoukevitch,
14:12 qui ont massacré des dizaines de milliers de familles juives,
14:15 qui ont contribué à massacrer des dizaines de milliers de familles juives
14:19 de la même manière que le Hamas a massacré les déshabitants dans le sud d'Israël.
14:23 C'était les gardiens des camps d'extradition.
14:26 Non, ce n'est pas des gardiens, c'était des nationalistes
14:29 qui avaient des troupes qui étaient des substituts,
14:32 qui aidaient les nazis à Babillard où 30 000 juifs ont été exterminés
14:37 et qui tuaient les juifs dans des pogroms qui étaient des pogroms terribles.
14:41 Et le fait qu'il y ait des statues à leurs réfugiés,
14:44 que les plus grandes avenues de Kiev soient à leur nom,
14:47 c'est contraire aux valeurs de l'Union européenne.
14:49 Et personne n'en parle, aucun dirigeant européen n'en parle
14:52 parce qu'ils ont peur d'affaiblir l'Ukraine en disant…
14:56 – En même temps, Volodymyr Zelensky est juif, le revendique,
14:59 je l'ai caché, donc on ne peut pas dire que…
15:02 – D'abord, il est juif d'origine, il ne se considère pas comme juif,
15:06 il l'a dit, mais il fait ce que veulent ceux qui le placent au pouvoir aussi.
15:13 Les nationalistes veulent que Bandera et Tchoukevitch soient glorifiés
15:18 et il a dit lui-même que c'était quelque chose,
15:21 j'emploie le mot qu'il a utilisé, il a dit "c'est cool"
15:24 parce que Bandera était un héros.
15:26 "Cool", c'est le mot qu'il a employé.
15:28 – La stratégie de la France a changé, elle s'est adaptée,
15:32 ce n'est pas linéaire, une guerre, comme le disait d'ailleurs tout à l'heure
15:35 dans "Punchline", notre constitution militaire et générale,
15:37 clairement, c'est intéressant d'écouter.
15:42 Au départ, la France était cherchée à un compromis,
15:45 on l'a vu, le président Macron essayait d'avoir des réunions avec Poutine,
15:49 il y avait des communications téléphoniques,
15:51 on ne disait pas le nombre ou le type d'armement qu'on allait livrer,
15:54 on disait "c'est l'Ukraine qui va le dire" lorsqu'ils sont arrivés,
15:57 donc on était très prudent en réalité, on gardait une position de réserve,
16:00 plus de réserve en tout cas qu'un certain nombre de pays qui étaient plus à l'envers.
16:03 La stratégie de la France a changé, elle a changé clairement
16:05 puisqu'aujourd'hui, on affirme notre volonté de renforcer
16:09 l'engagement des Européens et de la France auprès de l'Ukraine
16:12 et aujourd'hui, par exemple, sûrement, on dit tout ce qu'on va livrer,
16:15 on a dit 3 000 obus par mois, 40 scalpes, des centaines de bombes guidées laser,
16:20 encore des canons César, donc on a changé de stratégie
16:23 et effectivement, on ne parle plus d'humiliation de la Russie,
16:25 de garantie de sécurité à la Russie, donc la stratégie dit
16:28 "il y a moins de naïveté en tout cas vis-à-vis de la Russie".
16:31 Donc Pierre Martinet, on va continuer à fournir des armes.
16:35 On va continuer à fournir des armes, bien évidemment,
16:38 en fonction de nos moyens parce qu'on a du mal à en fabriquer,
16:43 on en fabrique pas tant que ça et donc aujourd'hui,
16:45 on en livre beaucoup plus que ce qu'on en fabrique
16:47 et on va continuer à fournir des armes,
16:49 on continue à fournir des missiles, on va continuer à fournir des canons,
16:53 mais là où on va franchir un cap, un gap, je pense que c'est
16:57 si on envoie des troupes officielles au sol,
17:01 mais pour faire de la formation, pour faire du déminage, etc.
17:07 Moi je pense que si on envoie du monde au sol,
17:09 ça sera perçu différemment que du matériel.
17:13 Aujourd'hui, je pense que ça passe plus dans l'opinion nationale
17:19 et internationale qu'on puisse les aider de façon matérielle,
17:26 mais dès l'instant où on va envoyer des Français en uniforme français
17:30 avec un mandat français ou onusien, ça va changer la donne.
17:36 Donc pour l'instant, les gens qui sont au sol de façon clandestine
17:40 ou de façon non officielle, parce qu'il y en a forcément,
17:43 forcément c'est obligatoire, et bien là je pense qu'on va franchir
17:48 un step qui selon moi est assez dangereux.
17:51 C'est plus du tout la même chose, on deviendrait des belligérants,
17:54 mais je m'inquiétais quand même de savoir si l'armée française avait des moyens.
17:57 Non, non, non.
17:59 Évidemment.
18:00 Je crois que le président de la République, pour être diplomatique,
18:04 peut-être eut tort d'employer les mots qu'il a employés,
18:06 parce que les Européens ne sont pas prêts à mourir par dizaines de milliers
18:11 sur le front ukrainien pour le Donbass.
18:14 Je crois qu'il se fait des illusions sur la volonté des Européens
18:21 de se battre et de mourir pour le Donbass,
18:24 alors qu'ils ne pensent pas que l'indépendance de la France
18:28 ou des pays de l'Ouest soient menacés.
18:31 Comment on retourne sur une situation et on en fait un fait politique ?
18:34 C'est ce qu'a fait Agabriel Attal, j'ai l'impression, cet après-midi.
18:37 Il a dit, vous savez quoi, en s'adressant aux Rennes,
18:40 après une question de Marine Le Pen,
18:42 "Tout ce qui se passe, de toute façon, c'est votre faute."
18:45 Si vous aviez été élu en 2022, Mme Le Pen,
18:49 on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour se défendre,
18:52 on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens.
18:56 C'est ça la réalité. C'était dans votre programme.
19:00 Madame la présidente Le Pen, vous m'interrogez sur...
19:03 S'il vous plaît.
19:04 Vous m'interrogez sur une hypothèse de soldats français ou européens sur le sol ukrainien.
19:09 Mais je vais vous le dire, Mme Le Pen,
19:11 quand on lit les enquêtes qui sont réalisées,
19:13 encore celles du Washington Post le 30 décembre dernier,
19:15 il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine
19:18 ne sont pas déjà dans notre pays.
19:19 Je parle de vous et de vos troupes, Mme Le Pen.
19:22 Voilà, et on va écouter la réaction de Marine Le Pen juste après cette charge.
19:25 C'était dans la salle des Quatre Colonnes cet après-midi.
19:29 Le Premier ministre a répondu par l'injure, par l'insulte, par l'outrage.
19:38 Il y a une consigne, semble-t-il, qui a été donnée aujourd'hui à la Macronie,
19:42 dans son ensemble, d'insulter, de mentir, de diffuser des fake news.
19:48 Et ça ne grandit pas notre pays, notamment au regard de nos partenaires.
19:58 Voilà, la stratégie de la condamnation permanente du RN,
20:00 la rediabolisation du RN.
20:02 Alors, à quoi fait référence Gabriel Attal quand il dit
20:05 « si Marine Le Pen, si vous étiez au pouvoir,
20:07 aujourd'hui nous serions en train de livrer des armes à la Russie
20:10 pour écraser l'Ukraine ».
20:11 Il fait référence à un point précis du programme de Marine Le Pen
20:14 pour la présidentielle de 2022, qui disait qu'elle voulait nouer
20:17 une alliance militaire avec Moscou.
20:19 C'est à cela que Gabriel Attal fait référence.
20:22 Mais par ailleurs, vous avez raison de dire que,
20:24 depuis quelques jours maintenant, il rappelle à nouveau,
20:28 à longueur de temps, les liens supposés de Marine Le Pen
20:31 avec Vladimir Poutine.
20:33 Des liens qui ne sont pas que supposés, d'ailleurs.
20:35 En 2017, elle a été reçue par Vladimir Poutine au Kremlin.
20:38 Ce n'est pas quelque chose d'habituel pour le chef du Kremlin
20:40 de recevoir une simple candidate.
20:42 Il l'a reçue. Marine Le Pen, on sait qu'elle avait
20:45 beaucoup d'admiration pour Vladimir Poutine.
20:47 Bon, voilà, elle fait partie des dirigeantes européennes
20:50 qui avaient le plus de proximité avec lui.
20:53 Après, attention, on a le droit d'avoir des liens
20:55 avec Vladimir Poutine.
20:56 Simplement, il le rappelle à l'envie, parce qu'il y a
20:59 ces élections européennes qui arrivent, et Emmanuel Macron
21:02 est persuadé que ce qui se passe en Ukraine sera au cœur
21:05 de la campagne. Donc, ils vont rappeler ces liens,
21:08 évidemment, au fur et à mesure des prochaines semaines.
21:11 Il y a quand même une entreprise de rediabolisation du RN,
21:15 de dire "c'est le FN", de renvoyer aussi vers Vichy, etc.
21:19 Tout le monde l'a remarqué.
21:21 Je ne crois pas que la formule du Premier ministre
21:24 soit bien avisée, parce que c'est accusé
21:26 le RN et Marine Le Pen de trahison,
21:29 ce qui n'est pas appuyé sur des éléments concrets.
21:34 C'est néfaste pour l'unité nationale.
21:37 Quant au lien avec Poutine, la prospérité de l'Europe
21:42 s'est bâtie sur les liens avec Poutine,
21:44 c'est-à-dire la prospérité allemande,
21:46 la prospérité française s'est bâtie sur de l'électricité,
21:53 du pétrole, tout ça à bon marché,
21:56 et ça a dopé la croissance européenne et allemande,
21:59 et on dépend de la croissance allemande,
22:01 et on voit bien maintenant que la croissance allemande
22:03 est presque négative, elle est à 0,05,
22:08 et les Européens en pâtissent maintenant.
22:11 Ils voient bien que le prix de l'électricité augmente,
22:14 que le prix des matières premières augmente,
22:16 et tout ça.
22:17 Donc on a eu des liens très forts avec Poutine,
22:20 et on en a profité.
22:22 – Et qui a été celui qui avait le plus parlé ?
22:24 C'est Général Clermont qui le rappelait,
22:26 Pierre Martinet, il y a un instant,
22:28 qui a tenté le plus de discuter avec Vladimir Poutine,
22:31 mais sans que c'est Emmanuel Macron.
22:33 – Absolument, de toute façon, avant, pendant et après ce conflit,
22:40 il faudra recréer des liens, bien évidemment,
22:42 diplomatiques avec la Russie,
22:44 on a bien des liens diplomatiques avec l'Arabie Saoudite et le Qatar,
22:47 je ne vois pas pourquoi nous n'aurions pas des liens
22:49 après ce conflit, une fois que tout sera réglé
22:51 et que la paix sera revenue avec ce pays.
22:54 Mais je pense que si effectivement le Rassemblement national
22:57 a des liens étroits avec un ennemi de la République,
23:02 s'ils sont considérés comme des traîtres,
23:04 il faut qu'ils soient attaqués,
23:07 et qu'on mette en lumière leurs réels liens actuels,
23:12 je dis bien actuels, non pas ceux de 2020 ou en amont,
23:17 c'est leurs réels liens actuels sur la place publique,
23:21 et puis on verra bien, je pense que ça ne grandit pas
23:23 la politique française qui se passe actuellement encore une fois.
23:25 – Bon, parmi les autres sujets d'actualité,
23:28 la radicalisation dans les écoles,
23:31 le dîner organisé par Emmanuel Macron en l'honneur du Qatar,
23:36 d'ailleurs il va en être question dans un instant,
23:39 dans le flash de Simon Guilain, que je salue.
23:41 – Bonsoir Olivier et bonsoir à tous.
23:43 Gabriel Attal en visite au salon de l'agriculture aujourd'hui,
23:46 un déplacement du Premier ministre qui s'est bien déroulé
23:49 trois jours après la visite très mouvementée
23:51 du chef de l'État à Porte de Versailles.
23:53 Le Premier ministre a échangé avec les agriculteurs
23:55 ainsi que des syndicats dans les allées du parc des expositions.
23:59 L'objectif, assurer le service après-vente
24:01 des annonces faites par le gouvernement.
24:03 72 armes à feu et plus de 3000 munitions saisies chez Alain Delon.
24:08 Une perquisition a eu lieu la semaine dernière
24:10 à son domicile de Douchy dans le Loiret.
24:12 L'acteur de 88 ans ne bénéficiait d'aucune autorisation
24:16 lui permettant de détenir une arme à feu.
24:18 C'est ce qu'a souligné le procureur de la République de Montargy.
24:21 Et puis ces images, la star du PSG, Kylian Mbappé,
24:25 est invitée ce soir au Palais de l'Elysée
24:27 pour un dîner avec Emmanuel Macron et l'émir du Qatar
24:30 qui est arrivé à Paris pour une visite d'Etat de deux jours.
24:33 Le Qatar qui, vous le savez, joue le rôle de médiateur
24:35 entre Israël et l'organisation terroriste du Hamas.
24:38 Et on apprend d'ailleurs ce soir que le Qatar s'engage
24:41 à investir 10 milliards d'euros dans l'économie française
24:44 à l'horizon 2030.
24:46 - Merci Simon.
24:47 Et vous entendre tout à l'heure Emmanuel Macron
24:49 qui a dit et répété qu'il comptait sur le Qatar
24:51 pour aider à la libération des trois otages franco-israéliens.
24:54 On en reparlera tout à l'heure.
24:56 Mais je voulais qu'on revienne sur la radicalisation
24:59 dans les écoles parce qu'on a deux exemples importants
25:01 dans l'actualité.
25:02 Premier exemple, celui de ce professeur
25:04 d'un établissement de Drancy qui enseignait au CP le jour
25:07 et qui traduisait la nuit en français les chants
25:10 qu'utilise Daesh pour recruter ses aspirants terroristes.
25:13 - Il était toute la journée devant ses élèves de CP
25:19 et le soir soupçonné de diffuser en privé
25:22 de la propagande djihadiste.
25:24 Un enseignant de l'école Jean-Pierre Thimbaud de Drancy,
25:26 titulaire depuis trois ans, a été mis en examen
25:29 pour association de malfaiteurs terroristes
25:31 en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes
25:33 d'atteinte aux personnes.
25:35 Il a été placé en détention provisoire
25:37 à la demande du Parquet antiterroriste.
25:39 - Les narides, ce sont des chants religieux
25:42 qui sont des chants de propagande pour Daesh.
25:44 Ce sont des chants qui évidemment ne sont pas...
25:47 sont extrêmement dangereux, préoccupants,
25:50 font vraiment partie de l'idéologie de recrutement
25:53 des bénévoles au terrorisme, si vous voulez.
25:57 Et en fait, ce professeur est soupçonné
26:00 d'avoir traduit ces chants en français
26:03 donc à la destination, on va dire,
26:06 d'un public francophone pour Daesh.
26:09 Et ces chants ont été diffusés sur les plateformes
26:12 de recrutement de Daesh.
26:13 Il faut se rappeler ce que c'est que Daesh.
26:15 Ce sont les attentats qui commencent à Charlie Hebdo
26:18 et qui se terminent à l'hyper-Kachère.
26:20 - Le professeur a été incarcéré, mis en examen
26:22 pour l'association de malfaiteurs terroristes,
26:24 trois ans qu'il enseignait.
26:26 Trois ans qu'on n'a rien vu, en quelque sorte.
26:28 C'est la technique de...
26:29 ce qu'on appelle la "tachia", en quelque sorte.
26:31 C'est se cacher, se planquer.
26:33 - Je pense que le danger islamiste est plus important
26:36 que le danger russe pour la France et pour son identité.
26:40 - L'un n'empêche pas l'autre.
26:42 - L'un n'empêche pas l'autre,
26:43 mais je ne pense pas qu'il y ait un danger fondamental
26:45 pour la vie de la nation avec la Russie,
26:47 alors que je pense qu'il y a un danger fondamental
26:49 pour la vie de la nation avec les islamistes radicaux.
26:53 - Daesh jusque dans les écoles, parmi les professeurs.
26:56 C'est quelque chose qui...
26:59 C'est le premier exemple qu'on a, il me semble.
27:02 - Oui, mais ça n'est pas nécessairement surprenant.
27:05 Alors, effectivement, ça interpelle,
27:07 mais dans la mesure où l'islamisme
27:09 est en train de gagner du terrain en France,
27:11 c'est incontestable.
27:12 L'islamisme gagne du terrain,
27:13 donc on le retrouve dans différentes sphères de la société
27:18 et que maintenant des professeurs
27:20 soient imprégnés de cette idéologie-là,
27:23 finalement, il y a une suite logique,
27:25 parce que, encore une fois,
27:26 là, je vous rejoins vraiment très clairement,
27:28 le principal danger pour la France aujourd'hui,
27:30 et on l'a bien vu depuis le 7 octobre notamment,
27:32 c'est l'islamisme qui gagne du terrain dans ce pays
27:35 et ça a des conséquences majeures,
27:36 dont on parle tous les jours sur cette chaîne, évidemment.
27:38 - Je rappelle ce que c'est, Daesh.
27:40 C'est la tuerie de l'hypercachère, c'est Charlie Hebdo.
27:44 - Mais Daesh, c'est l'islamisme.
27:45 - Il faut voir le pourcentage.
27:46 Le pourcentage doit quand même être relativement réduit,
27:50 donc ce n'est pas une gangrène non plus de l'éducation nationale.
27:55 Il faut remettre les choses à leur juste proportion,
27:59 mais je rappelle que le danger islamiste existe en France
28:04 et qu'il faut le combattre par la loi, par la police,
28:08 par l'éducation, par tous les moyens légaux.
28:12 - Et le renseignement, Pierre Martinet.
28:14 - Pierre Martinet, le renseignement, moi je...
28:16 - Je voudrais juste rectifier quelque chose.
28:19 Il était déjà sur les tablettes des services de renseignement
28:21 pour plusieurs années, pour son activité sur les réseaux.
28:28 Donc il était, comment dirais-je, sur les radars des services de renseignement.
28:33 Après, c'est compliqué d'avoir quelqu'un sur un radar,
28:36 tant qu'il consulte, tant qu'il ne franchit pas certaines limites,
28:42 il n'est pas arrêté.
28:44 Là, il avait dépassé une certaine limite,
28:47 il était vraiment dans une démarche de prosélytisme,
28:52 voire plus même d'endoctrinement et pourquoi pas de recrutement.
28:56 Mais ce qu'il faut bien voir, c'est qu'effectivement,
28:59 comme le disait M. Carfled, c'est un pourcentage.
29:04 Un film ou pas, on n'en sait rien en fait.
29:07 Parce que nous, on voit ça que franco-français.
29:09 Encore une fois, il faudrait voir sur les, on va dire,
29:13 1,7 milliard de musulmans dans le monde,
29:16 quel est le pourcentage de fondamentalistes.
29:18 Et parmi ce pourcentage de fondamentalistes,
29:20 quel est le pourcentage de ceux qui sont là pour endoctriner,
29:24 ceux qui sont là pour financer,
29:26 ceux qui sont là pour répandre cette idéologie
29:28 et ceux qui sont là pour passer à l'action violente,
29:30 c'est-à-dire commettre des attentats.
29:32 Tout ça, je pense qu'il est grand temps d'arrêter de le voir d'un œil franco-français.
29:37 Il faut comprendre que le projet des Frères Musulmans,
29:40 commencé en 1928, ne cible pas que la France,
29:43 mais l'Occident et en particulier aujourd'hui l'Europe.
29:46 Aujourd'hui l'Europe, et on le voit encore plus depuis le 7 octobre,
29:50 mais moi je le voyais déjà sur le terrain quand j'étais fin des années 2000,
29:53 à Londres, en Suède, en Belgique, en Suisse et ailleurs,
29:57 que c'était un réel danger parce qu'il n'avait de cesse de progresser
30:01 dans toutes les strates de la société.
30:03 Et aujourd'hui, le but des Frères Musulmans,
30:05 le but de cette idéologie islamiste,
30:09 c'est de s'insérer dans toutes les strates de la société.
30:12 Et effectivement, les professeurs sont capables d'adhérer à ce projet,
30:17 mais il y a des médecins, il y a des gens dans la police,
30:20 il y a des gens dans l'armée, il y a des gens dans les sociétés
30:23 comme les entreprises, comme la RATP, etc.
30:26 En fait, cette idéologie-là aujourd'hui,
30:29 gagne du terrain chaque jour un peu plus, chaque année un peu plus.
30:33 Et on n'a aujourd'hui rien à mettre face à l'idéologie
30:37 et on s'attaque à chaque fois aux conséquences, mais jamais aux causes.
30:41 Et aujourd'hui, il n'y a aucune loi qui précise que le salafisme est dangereux
30:46 et on devrait le criminaliser.
30:48 Il n'y a aucune loi qui précise que les Frères Musulmans
30:51 devraient être considérés comme un groupe terroriste
30:54 parce que c'est les Frères Musulmans, c'est l'idéologie des Frères Musulmans
30:57 qui alimente tous les groupes terroristes islamistes aujourd'hui dans le monde.
31:01 – Pas de loi pour empêcher le frérisme, Arnaud Clarcel.
31:04 – Il y a des lois qui empêchent la diffusion d'idées
31:09 qui sont des idées qui suscitent le terrorisme,
31:12 c'est-à-dire une idéologie comparable à celle des Frères Musulmans,
31:19 c'est-à-dire qu'ils sont quand même sur les radars des services de renseignement
31:26 et s'ils sont étrangers, ils ont cours comme des risques d'être expulsés
31:33 pour ce qu'ils posent sur les réseaux sociaux
31:36 même s'ils ne sont pas passés directement à l'acte.
31:39 Donc l'État ne reste pas inactif face à ce danger,
31:44 l'État a compris maintenant, est-ce qu'il faut aller jusqu'à interdire
31:49 l'idéologie elle-même des Frères Musulmans ?
31:52 C'est un problème, un autre problème.
31:54 – Permettez-moi de faire un parallèle avec l'idéologie nazisme des années 30,
32:00 elle s'est répandue de façon, au début de façon nationale
32:05 et ensuite elle s'est répandue de façon violente à travers l'Europe
32:08 et c'est pour ça que ça n'a pas fonctionné.
32:10 Aujourd'hui cette idéologie-là des Frères Musulmans a un vrai but,
32:13 le but de cette idéologie c'est d'à terme d'avoir une Europe islamique
32:19 qui sera, moi je pense que dans 50 ou 70 ans, ils atteindront ce but.
32:23 – Mais lorsqu'il y a des associations par exemple, une association de loi 1901,
32:31 les gens se regroupent et postent des messages sur les réseaux sociaux,
32:35 eh bien s'il y a des messages qui incitent à la haine ou qui incitent à la violence,
32:41 l'association est dissoute, c'est-à-dire que le ministère de l'Intérieur
32:45 prend des dispositions pour dissoudre ces associations et on le voit couramment.
32:51 Donc dire que l'État reste inactif, c'est faux.
32:54 – Non, parfois le Conseil d'État remet les choses à l'envers.
32:59 Pierre, vous ne pouvez pas répondre tout de suite parce que c'est l'heure de la pub
33:02 et qu'on a d'autres sujets tout à l'heure, l'antisémitisme notamment,
33:06 une déclaration de Gérald Darmanin, on écoutera Emmanuel Macron également.
33:10 À tout de suite.
33:11 [Générique]
33:15 La suite du Meilleur de l'Info, je voulais qu'on parle de l'antisémitisme
33:19 depuis le 7 octobre plus 1000% d'actes antisémites recensés en France.
33:23 Il y a quelques minutes, Gérald Darmanin était devant le Sénat,
33:26 devant la Commission sur l'antisémitisme et il a fait le point, on va l'écouter.
33:29 [Générique]
33:31 – Cette hausse des actes antisémites, c'est une augmentation,
33:34 comme vous l'avez dit vous-même, très importante.
33:36 D'après le ministère de l'Intérieur, de 284% entre 2022 et 2023
33:42 et on constatera que les actes antisémites représentent 60% des actes antireligieux en 2023
33:47 contre 26% en 2022.
33:49 C'est-à-dire que non seulement ils ont beaucoup augmenté,
33:51 mais ils ont manifestement beaucoup plus augmenté que les autres actes,
33:54 même si les autres actes ont aussi augmenté.
33:56 Alors les atteintes en personne ont très largement augmenté,
33:59 sans que les choses soient dramatiques dans la plupart des cas,
34:04 mais des menaces extrêmement fortes qui touchent les personnes.
34:07 Des atteintes au bien, on constatera d'ailleurs que c'est beaucoup des atteintes au bien
34:11 qui concernent les domiciles ou les commerces ou les lieux privés.
34:15 Et ça c'est inquiétant parce que certes des synagogues ont été touchés,
34:20 mais c'est essentiellement des lieux privés de nos compatriotes juifs qui ont été touchés.
34:23 Les réseaux sociaux est évidemment le déversoir gigantesque,
34:28 puisque nous avons eu plus de 12 000 signalements sur la plateforme Pharos.
34:32 Plus de 12 000 signalements sur la plateforme Pharos, c'est-à-dire de manière numérique.
34:38 Oui, ça n'est pas surprenant, effectivement.
34:41 On a bien senti que depuis le 7 octobre, la communauté juive de France vivait absolument un enfer.
34:47 Alors ce qui se passe sur Internet c'est une chose,
34:49 mais il y a aussi dans la vraie vie, les agressions qui ont beaucoup augmenté.
34:54 C'est lié à l'islamisme qui gagne du terrain dans ce pays,
34:57 parce que l'antisémitisme c'est quelque chose de latent dans ce pays.
35:00 Il a explosé au visage de tout le monde depuis le 7 octobre,
35:02 mais c'est quelque chose qui était là bien avant et qui gagnait du terrain.
35:06 Il n'y a pas que la Russie qui est derrière.
35:08 Non, il y a un climat antisémite fait d'humiliation et de vexation.
35:13 Heureusement, il n'y a pas d'attentat meurtrier pour l'instant.
35:17 C'est le fait d'islamistes et de certains jeunes de banlieue qui ne le sont pas,
35:22 mais qui en période de conflit entre Israël et les Palestiniens
35:27 ressentent de la sympathie pour les Palestiniens et de la haine pour les Juifs,
35:33 d'où l'augmentation des actes antisémites.
35:38 L'État fait tout pour protéger les Juifs,
35:41 mais la situation des Juifs est périlleuse dans le monde en général,
35:46 puisque une grande partie du Sud s'identifie aux Palestiniens
35:51 et considère Israël comme être un État colonisateur et source d'apartheid.
35:58 Et il y a de plus en plus de gens hostiles,
36:03 plutôt une minorité mugissante, mais active,
36:08 dans les pays occidentaux qui prennent les Juifs comme boucs émissaires
36:13 et comme représentants des États-Unis qu'ils abordent.
36:17 - A la suite de ces signalements, 79 titres de séjour ont été retirés,
36:21 a dit Gérald Darmanin, et les personnes expulsées s'agitaient d'auteurs d'apologies du terrorisme
36:25 ou d'appels à la haine.
36:27 - Oui, mais il n'y a pas eu de grande campagne contre l'antisémitisme non plus.
36:31 Il y a eu des chiffres, des annonces du ministère de l'Intérieur.
36:35 Ce soir, il y a un collectif qui s'appelle "Nous Vivrons" qui lance une campagne.
36:38 Normalement, on est en direct depuis leur local pour vous montrer en exclusivité
36:43 les affiches qu'ils ont faites sur les images de Thibault Marchoteau.
36:47 Vous les découvrez en même temps que nous.
36:49 Alors, ils utilisent évidemment les clichés habituels sur les Juifs, les stéréotypes.
36:55 On dit que les Juifs contrôlent le monde. Et vous ?
36:58 Il y a un seul état juif qui ne fait ni partie du G8 ni du G20.
37:02 On dit que les Juifs sont riches. Et vous ?
37:04 15% des Juifs français vivent sous le seuil de pauvreté, comme 14,5% de tous les Français.
37:08 On dit que les Juifs sont partout. Et vous ?
37:12 Eh bien, je n'arrive pas à lire la dernière. Voilà, celle-ci qui est rouge.
37:15 Il y a 400 000 Juifs seulement en France sur 68 millions de Français.
37:21 Donc #StopAntisémitisme.
37:23 Et vous avez remarqué que ça reprend les codes d'une campagne qui a été lancée par LFI ?
37:26 Ah oui, qui reprend les codes, effectivement, de cette campagne
37:29 qui a beaucoup fait parler de la France insoumise pour appeler à s'inscrire sur les listes électorales.
37:34 Une campagne contre l'antisémitisme, c'est très bien, naturellement. Pourquoi pas ?
37:38 Mais je crois que, malheureusement, les antisémites qui sont dans ce pays
37:43 ne seront pas sensibles à cela parce que l'antisémitisme,
37:46 c'est quelque chose qui est bien ancré, qui est irrationnel.
37:49 La haine du Juif, on a vu ce que c'était depuis le 7 octobre.
37:53 Et je ne pense pas que ceux qui se sont livrés à ce genre d'actes dans notre pays soient sensibles à cela.
38:00 Parce qu'encore une fois, la haine est aveugle. Leur haine est aveugle.
38:04 Et je crois qu'on pourrait leur dire n'importe quoi, ils ne seraient pas sensibles.
38:08 Combien de gens qui parlent de génocide aujourd'hui ?
38:11 Absolument.
38:12 Qui tirent un boulet rouge sur...
38:14 Alors on peut critiquer Benjamin Netanyahou, on n'est évidemment pas d'accord, etc.
38:19 Mais qui par ailleurs lisent ce qui s'est passé en Israël le 7 octobre ?
38:22 Le 7 octobre n'existe plus et les otages, on n'en parle pas.
38:24 Je suis assez d'accord, je ne crois pas que une telle campagne change les choses
38:29 puisque la France n'est pas un pays antisémite.
38:31 Les Français, qui d'ailleurs, il faut le répéter,
38:35 extrêmement bien comportés pendant la Seconde Guerre mondiale
38:39 et qui ont permis à trois quarts des Juifs de France de survivre,
38:42 on le doit à la population française et à l'Église,
38:46 qui nourrit de valeurs républicaines et de charité chrétienne
38:50 qui ont permis aux trois quarts des Juifs de survivre.
38:52 Et aujourd'hui, les Français aussi comprennent que les Juifs,
38:55 ils ont des défauts, mais ils sont plutôt source de richesse pour le pays
39:00 et une source positive pour le pays.
39:03 Mais l'antisémitisme est une forme de maladie qui mute.
39:07 En 1914 ou 1917, les Allemands ont libéré les Juifs des pogroms russes
39:16 et 30 ans plus tard, ce sont les Russes qui ont libéré Auschwitz
39:21 de la haine anti-juive allemande.
39:23 – Alors vous savez que ce soir, Emmanuel Macron reçoit l'émir du Qatar,
39:26 ce sont les 15 ans qu'il n'était pas venu en visite d'État.
39:29 Le Qatar, c'est le partenaire privilégié du Hamas,
39:32 ce qu'on appelle la branche politique, si on veut faire une différence,
39:36 branche armée, branche politique, en tout cas c'est celle avec qui on peut…
39:39 – C'est cette deuxième équipe après le PSG, il y a le PSG et il y a le Hamas,
39:43 il y en a une de trop.
39:44 – Et il y a le Hamas, en tout cas, il y a un dîner ce soir à l'Élysée,
39:48 il y a tout le gouvernement qui y est, il y a Mbappé,
39:50 vous avez vu tout à l'heure quelques images,
39:52 mais il y a eu ces mots d'Emmanuel Macron joués qu'on écoute.
39:56 "C'est l'urgence de la guerre à Gaza qui nous mobilise.
40:01 Obtenir la libération de tous les otages, agir sur le plan humanitaire,
40:06 depuis les médicaments envoyés aux otages retenus par le Hamas,
40:10 aux soins apportés aux enfants blessés de Gaza,
40:13 parvenir à un cessez-le-feu durable qui permette de protéger les civils
40:17 et de leur apporter l'aide massive dont ils sont aujourd'hui privés,
40:21 voilà à quoi nous travaillons ensemble.
40:23 Sans oublier que l'avenir de Gaza se joue dans le cadre d'une solution à deux États,
40:28 je tiens, votre Altesse, à vous redire ma reconnaissance pour votre rôle déterminant
40:33 et celui de votre diplomatie conduite par cher Mohamed
40:37 pour la libération des otages et en particulier de nos otages.
40:41 Nos trois compatriotes encore retenus à Gaza sont notre priorité,
40:45 mais vous avez d'ores et déjà tant fait."
40:48 Trois otages qu'on va citer, comme on le fait d'ailleurs tous les soirs
40:52 parce que ça fait 144 jours qu'ils sont en main des terroristes,
40:55 vous voyez leur visage, orion au feu et au ralenti.
40:58 Ils se passent dans le même temps comme d'habitude chez Emmanuel Macron, y compris ce soir.
41:02 – Il a dit que le Qatar a tant fait, il a fait des choses,
41:06 il investit en France, c'est une bonne chose,
41:08 mais il ne faudra pas qu'il finance des groupes islamistes
41:11 ou qu'il finance l'islamisme parce que ça,
41:13 ce n'est vraiment pas une bonne chose pour la France,
41:16 il vaut mieux ne pas… encore l'argent…
41:19 – Ils vont investir 10 milliards d'ici 2030, c'est ce qu'ils annoncent ce soir.
41:22 – Ce n'est pas une mauvaise chose parce que si on se dispute avec le Qatar,
41:24 on peut saisir les biens qataris comme on a saisi les biens russes.
41:29 Mais il ne faudrait pas qu'il continue, je n'ai pas les pièces du dossier…
41:34 – Il continue, on peut dire qu'il continue à financer le terrorisme.
41:38 – … à financer le terrorisme, ça c'est un fait établi,
41:41 mais les groupes islamistes en France ou l'islamisme en France,
41:45 ça c'est dangereux pour les intérêts vitaux de la nation.
41:49 – Pierre Martinet, vous avez 10 secondes pour conclure là-dessus,
41:51 sur le Qatar et sur le financement du terrorisme.
41:54 – Je pense que ce double langage, ce double discours des autorités françaises
41:59 et européennes avec le Qatar et aussi l'Arabie Saoudite
42:03 vont nous amener à notre perte parce que le wahhabisme,
42:07 les frères musulmans sont des équipes, entre guillemets,
42:11 pour faire un peu de football, des équipes de ces deux pays
42:14 et on joue vraiment un jeu dangereux avec eux.
42:16 – Voilà, avec l'image d'Mbappé, Kylian Mbappé évidemment,
42:20 qui est la star du Qatar, c'est normal qu'il soit…
42:24 enfin du Qatar, non, pas la star du Qatar, il est…
42:27 – Du PSG pour très peu de temps encore.
42:29 – Encore quelques jours, dernier dîner officiel peut-être.
42:32 Bonjour, merci en tout cas d'avoir été là, merci Arnaud Clersfeld.
42:35 – Merci à vous.
42:36 – Merci Pierre d'avoir été en direct avec nous, en visio,
42:39 depuis sans doute votre, je ne sais pas, votre chalet,
42:42 votre chalet à la montagne, je ne sais pas, il y a beaucoup de bois derrière vous.
42:45 – Il y a beaucoup de bois, oui, c'est pas loin de la montagne.
42:48 – Merci en tout cas, merci Johan, dans un instant vous avez rendez-vous
42:51 avec Soir Info évidemment, Julien Pasquet,
42:54 Maureen Vidal va vous accompagner pour le journal de Vendezeur,
42:57 vous rappelez les principes aux titres, et moi je remercie évidemment
43:00 Valérie Recknin et Yael Benhamou qui m'ont aidé à préparer cette émission.
43:03 Bye bye, à demain.
43:04 ...