• il y a 2 mois
Tout le monde connaît Léonard de Vinci. 500 ans après sa mort, les peintures de l'artiste italien sont encore et toujours scrutées de près, admirées, commentées. Comment expliquer cette fascination ? Retour sur 10 de ces chefs-d'œuvre, que j'ai sélectionné rien que pour vous !

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▬▬▬ SOMMAIRE ▬▬▬

00:00 : Introduction
00:53 : L'Annonciation
02:39 : La Madone à l'œillet
03:19 : Saint Jérôme
04:33 : La Dame à l'hermine
06:55 : La Cène
09:41 : La Joconde
12:02 : La Scapigliata
13:40 : La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne
15:02 : Saint Jean-Baptiste
15:59 : Salvator Mundi
18:13 : Conclusion

▬▬▬ SOURCES ▬▬▬

- Frank Zöllner Léonard de Vinci, tout l’œuvre peint et graphique, Taschen, 2003
- Pietro C. Marani, Leonardo da Vinci : The Complete Paintings, New York, Harry N. Abrams Publishers, 2003
- Daniel Arasse, Léonard de Vinci, le rythme du monde. Hazan, 1997 ; L'Annonciation italienne. Une histoire de perspective, Hazan, 1999
- Christina Moss, Cecilia Gallerani and The Ermine, 2003
- Franco Mazzini, La Cène de Léonard et Ste Marie des Grâces, 1966
- Alessandro Vezzosi, Mona Lisa : Leonardo’s hidden face, Polistampa, 2007
- René Huyghe, Léonard de Vinci, La Joconde, Office du livre, 1974
- Isabelle Manca, « Un expert réfute l’attribution de La Scapigliata à Léonard », Le Journal des arts,‎ 7 janvier 2020
- Jean-Pierre Maïdani Gerard, Léonard de Vinci : mythologie ou théologie ?, 1994
- Vincent Delieuvin, Lumière sur le Saint Jean Baptiste, in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, 2016
- Joanne Snow-Smith, The Salvator Mundi of Leonardo da Vinci, Arte Lombarda, 1978

▬▬▬ À VOIR AUSSI ▬▬▬

- Léonard de Vinci : Art et science de l’univers, La Sept-Arte, 2001

▬▬▬ MUSIQUE ▬▬▬

Musiques de la Renaissance

___________________________________

Deux frères, une passion : l'Histoire.
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#LéonardDeVinci #Renaissance #Art #Peinture

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Amusant
Transcription
00:00 Probablement le peintre le plus connu de l'histoire,
00:03 Léonard de Vinci suscite encore aujourd'hui, près de 500 ans après sa mort,
00:07 un engouement hors du commun.
00:09 Les musées du monde entier continuent de présenter les œuvres du maître de la
00:13 Renaissance.
00:14 Que vous soyez ou non amateur d'art,
00:16 passionné de peinture ou pas,
00:19 difficile de rester de marbre devant les chefs-d'œuvre de Léonard de Vinci.
00:23 Pour vous, j'en ai sélectionné dix qui ont marqué la carrière du peintre.
00:27 Et oui, on parlera de la Joconde.
00:29 Je précise que l'attribution à Léonard de Vinci de certains tableaux fait
00:33 encore débat.
00:34 Leur paternité lui est généralement reconnue,
00:37 mais malheureusement il ne sera sans doute jamais possible de le certifier.
00:41 J'en profite aussi pour dire que j'avais déjà dédié un épisode aux œuvres de
00:45 Raphaël.
00:46 N'hésitez pas à aller le voir si le concept vous plaît.
00:49 Bon visionnage.
00:50 Cette peinture est considérée comme étant la première œuvre réalisée complètement
01:07 par Léonard de Vinci, encore jeune apprenti.
01:09 Le tableau représente l'épisode biblique de l'Annonciation.
01:13 L'ange Gabriel salue la Vierge Marie, l'interrompant dans sa lecture de la Bible
01:18 pour lui annoncer qu'elle est destinée à donner naissance au fils de Dieu.
01:22 Rien que ça.
01:23 L'œuvre est évidemment remplie de symboles.
01:26 Des symboles religieux bien sûr.
01:28 L'action se situe dans un orthus conclusus, un jardin clos qui symbolise la virginité
01:33 de Marie.
01:34 En arrière-plan, on observe un port et des bateaux.
01:37 Il s'agit peut-être d'un rappel à la Vierge elle-même qui conduit les égarés
01:42 au port du salut éternel.
01:43 Le près fleurit en bordure du jardin et quant à lui est une allusion à la ville de Nazareth,
01:49 ville d'origine de Joseph et Marie.
01:51 L'ange Gabriel tient dans sa main gauche un lys blanc, symbole de pureté.
01:56 D'autres détails font référence à la ville de Florence.
02:00 Le lutrin qui sépare les deux personnages est inspiré du sarcophage de Pierre Ier de
02:05 Médicis.
02:06 Les pins et les cyprès qui bordent le jardin sont à la mode chez les artistes florentins
02:10 de l'époque.
02:11 Une radiographie du tableau a révélé qu'à l'origine, la tête de la Vierge était
02:16 plus penchée, la main droite plus courte et que son petit doigt n'était ni relevé
02:21 ni plié.
02:22 De plus, une chaîne à pendentif ornait son front.
02:25 Toutes ces reprises ont accrédité la thèse d'une œuvre de jeunesse d'un Léonard
02:29 encore hésitant.
02:30 On relève également sur le tableau des frottages à la main des couleurs, caractéristiques
02:36 de la manière de Léonard.
02:37 C'est encore la Vierge qui est représentée sur cette toile.
02:52 Dans sa main, elle tient un œillet, d'où le titre de l'œuvre.
02:56 La fleur attire l'attention de l'enfant Jésus, assis sur un coussin.
03:00 Un travail précis est effectué sur les vêtements de Marie, ainsi que sur sa coiffure.
03:05 Le peintre italien finit d'habiller son tableau d'un arrière-plan montagneux, que
03:09 l'on aperçoit par-delà les arches du bâtiment, et d'un vase rempli de fleurs en bas à droite
03:14 de la toile.
03:15 Le Saint Jérôme de Léonard de Vinci est un tableau inachevé.
03:33 Il dénote et tranche avec les représentations habituelles du Saint-Homme, souvent vêtu
03:38 d'un grand manteau de cardinal, et penché sur une bible.
03:41 Ici, le choix est fait de le représenter dans le désert, en pleine pénitence, en
03:46 train de se jeter une pierre sur le torse.
03:49 L'artiste rend plus intense l'expression de souffrance.
03:52 Il a un bras écarté, l'autre replié, et cette torsion serait une manifestation de
03:58 son trouble spirituel.
04:00 Devant lui se trouve un lion.
04:02 Cette œuvre fascine les historiens de l'art, car elle permet d'analyser la façon de
04:06 peindre de Léonard de Vinci.
04:08 On y retrouve divers procédés couramment utilisés par le peintre.
04:12 Le figure painting, c'est-à-dire des pigments que l'on applique avec le bout des doigts
04:17 afin d'adoucir la netteté des contours, mais aussi le wiping, ou encore la peinture
04:22 au tampon.
04:23 Un doute subsiste quant à la date de réalisation de ce tableau, mais c'est la période florentine
04:27 du début des années 1580 qui est généralement retenue.
04:31 Mais qui est donc la femme qui a servi de modèle à Léonard de Vinci pour cette toile,
04:48 la Dame à l'Hermine ? On pense que ce pourrait être Cecilia Gallierani, la maîtresse du
04:53 duc de Milan Ludovic Sforza.
04:55 On retrouve dans ce portrait de nombreuses innovations apparues à l'époque de la
04:59 Renaissance.
05:00 La pose de trois quarts, le visage tourné vers le spectateur, l'élégance du geste
05:05 de la main, la définition de la forme par la lumière et le sens du mouvement interrompu.
05:10 Cecilia est représentée vêtue d'une sublime robe, la tête enveloppée d'un voile transparent
05:16 et le cou paré d'un collier de perles qui pend le long de sa poitrine.
05:19 On sent dans ces détails la volonté de l'artiste de retranscrire le raffinement et la grâce
05:25 de son modèle.
05:26 Léonard de Vinci affirmait d'ailleurs que le but premier du peintre était de faire
05:31 ressortir à travers son œuvre la personnalité et la psychologie du modèle.
05:35 Le grand historien de l'art John Pope Hennessey a d'ailleurs exprimé que, selon lui, la
05:41 Dame à l'Hermine est le premier portrait européen à avoir réussi cela et qu'elle
05:45 marque donc une révolution artistique s'opposant comme le tout premier portrait moderne.
05:50 Parlons maintenant un peu de l'Hermine.
05:53 Serait-elle une allusion à Ludovic Sforza ou à sa relation avec Cecilia ? En effet,
05:58 l'Hermine est représentée sur les armoiries du Duc.
06:01 De plus, la femme semble comme caresser l'animal de manière ferme mais avec une certaine sensualité.
06:08 On pourrait aussi y voir un symbole de pureté, encore un.
06:12 L'Hermine représenterait alors la vertu de Cecilia.
06:15 Léonard de Vinci écrira d'ailleurs au sujet de l'Hermine « Elle se laisse capturer
06:19 par les chasseurs plutôt que de se réfugier dans un terrier plein de boue, pour ne pas
06:23 entacher sa pureté.
06:25 Comprendre ici son pelage blanc.
06:27 » Malgré les siècles, la toile demeure dans
06:30 un état de conservation bien meilleur que la plupart des autres peintures de Léonard
06:33 de Vinci.
06:34 Pour terminer, je vous ferai remarquer la petite inscription en haut à gauche du tableau
06:39 « La belle ferronnière Léonard d'Avency ». Celle-ci a probablement été ajoutée
06:44 au moment de l'achat de la peinture par le prince de Pologne en 1798 ou par un restaurateur
06:50 du XIXe siècle.
06:51 Retour à l'iconographie chrétienne avec cette célèbre fresque de Léonard de Vinci.
07:11 La scène est le nom donné par les chrétiens au dernier repas que Jésus-Christ prit avec
07:15 les douze apôtres, peu de temps avant son arrestation.
07:18 Elle est peinte dans la salle du réfectoire du monastère Santa Maria degli e Grazie à
07:23 Milan.
07:24 Au Moyen-Âge, les murs des réfectoires sont souvent illustrés de la scène, pour que
07:28 les moines aient sous leurs yeux et pendant leur repas, l'image de celui que partagea
07:32 leur seigneur pour la dernière fois.
07:34 Grâce à une copie contemporaine de la scène, nous pouvons identifier chacun des personnages.
07:39 Il s'agit de gauche à droite de Barthélémy, Jacques le mineur, André, Judas, tenant une
07:46 bourse comme pour rappeler son rôle de trésorier, Pierre, Jean, Jésus, Thomas, Jacques le majeur,
07:53 Philippe, Matthieu, Taddei et Simon.
07:56 Léonard de Vinci reprend ici une innovation apparue au milieu du XVe siècle.
08:01 La perspective de la fresque prolonge la salle réelle du réfectoire par un trompe-l'œil
08:06 habile.
08:07 On pense que la peinture illustre la parole prononcée par Jésus « En vérité, je vous
08:12 le dis, l'un de vous me livrera » et les réactions de chacun des apôtres.
08:16 Saint Thomas tend l'index sceptique face à cette affirmation.
08:20 Saint Philippe se lève et proteste de son innocence.
08:24 Saint Barthélémy, indigné, appuie les mains sur la table.
08:27 Judas et Jésus semblent ouvrir la main vers la même assiette.
08:31 Faut-il y voir un signe ? Souhaitant faire du monastère le mausolée
08:36 de sa famille, il est très probable que le commanditaire de l'œuvre fût Ludovic Svorza,
08:41 dont on a déjà parlé dans cette vidéo.
08:42 La fresque est d'ailleurs surmontée des trois blasons de la dynastie des Svorza.
08:47 Au centre, celui du duc et de son épouse Béatrice.
08:50 A gauche, celui de son fils aîné Massimilo.
08:53 Et à droite, celui de son autre fils, François.
08:57 La fresque est maintes et maintes fois restaurée.
08:59 Certains tenteront même de la décrocher, sans succès.
09:02 Les chroniqueurs défilent pour constater l'état de dégradation critique de l'œuvre.
09:08 En 1652, elle est si peu considérée qu'on décide de percer une porte entre le réfectoire
09:13 et les cuisines, au point de détruire la partie inférieure de la fresque, représentant
09:18 les pieds du Christ.
09:19 La dernière campagne de restauration, entamée en 1979, tenta de déterminer les causes d'une
09:25 telle détérioration.
09:27 L'enduit utilisé par Léonard de Vinci, extrêmement sensible à l'humidité, l'humidité
09:33 elle-même de la salle du réfectoire, et les retouches de la première restauration.
09:37 Nous y voici, la plus célèbre des œuvres d'art, le portrait de Lisa del Giocondo,
09:57 aussi appelée Mona Lisa, la Gioconde.
10:00 Au XXIème siècle, elle est devenue l'objet d'art le plus visité au monde.
10:05 Chaque jour, ce sont près de 20 000 visiteurs qui viennent l'admirer.
10:09 Mais comment expliquer une telle fascination ?
10:11 Mona Lisa est représentée de trois quarts, sur le fond d'un paysage montagneux.
10:16 Elle regarde directement le spectateur, ce qui est rare à l'époque de sa conception.
10:21 Perpendiculaire au plan de l'image, le regard de la Gioconde semble suivre le spectateur,
10:28 même lorsqu'il se déplace.
10:29 Son sourire constitue également l'un des éléments les plus énigmatiques de l'œuvre.
10:34 Il apparaît comme suspendu.
10:36 On se rapproche, on le fixe, il semble disparaître.
10:40 Puis, notre regard se porte sur d'autres parties du tableau.
10:44 Et là, du coin de l'œil, on la voit de nouveau sourire.
10:48 Amusant, n'est-ce pas ? La Gioconde est vêtue d'une robe verte en
10:53 soie, brodée au niveau du décolleté.
10:55 Sa chevelure est couverte d'un voile noir translucide, mais l'on aperçoit tout de
11:00 même ses cheveux bouclés.
11:01 Une légende voudrait que Mona Lisa porte le deuil de sa fille Camilia, morte quelques
11:07 années auparavant, ce qui pourrait expliquer le voile et le ton plutôt sombre du tableau.
11:12 En vérité, les vêtements sombres du modèle sont dus à l'assombrissement des différentes
11:16 couches de vernis.
11:17 La Gioconde ne porte pas de bijoux, mais ceci peut s'expliquer par le choix du peintre
11:22 de représenter son modèle en toute modestie, bien qu'il s'agisse d'une femme aisée.
11:27 La mantille, quant à elle, est une coiffure courante à cette époque.
11:31 Le visage est épilé, sans cils ni sourcils.
11:35 Une analyse de l'oeuvre a permis d'établir que les poils de la Gioconde avaient été
11:39 effacés vers le milieu du XVIe siècle par un inconnu.
11:42 Pourquoi ? Et bien car à son époque, les femmes de la bonne société pratiquaient régulièrement
11:48 l'épilation, ce qui au siècle précédent était l'apanage des prostituées.
11:53 Je pourrais dire tant de choses encore sur cette oeuvre, mais je prends le soin de vous
11:57 laisser découvrir par vous-même ces autres mystères.
12:00 On pourrait traduire le nom du tableau La scapigliata par « les chevelés » ou « les
12:18 bourriffés ». La particularité de cette oeuvre provient de son état d'achèvement.
12:22 En effet, le visage semble être parfaitement terminé, tandis que ses cheveux et ses épaules
12:29 ne sont qu'esquissés.
12:30 La femme ne regarde pas le spectateur, ses yeux sont mi-clos et ses paupières gonflées.
12:35 Peut-être sourit-elle, ou bien peut-être est-elle triste.
12:40 Cette oeuvre fascine les historiens de l'art, car nul ne connaît son commanditaire ni sa
12:45 destination.
12:46 Trois hypothèses sont envisagées.
12:48 La première, c'est que la scapigliata ne serait en réalité qu'une étude préparatoire
12:54 en vue d'un autre tableau.
12:55 On remarquera la ressemblance du visage avec celui d'une autre toile de Léonard, La
13:00 Vierge au rocher.
13:01 La seconde hypothèse, c'est qu'il ne s'agirait pour le peintre que d'un exercice
13:06 de style, d'une improvisation.
13:08 Cette idée est appuyée par deux éléments.
13:10 Le panneau de bois qui sert de support n'est absolument pas traité, ce qui est unique
13:15 dans la carrière de l'artiste.
13:17 De plus, le portrait est entièrement réalisé au pinceau, sans dessin crayonné.
13:21 Pratique inhabituelle là encore.
13:24 Enfin, troisième hypothèse, et la plus vraisemblable pour beaucoup d'experts, l'inachèvement
13:30 de l'œuvre aurait été volontaire.
13:31 C'était une pratique courante lors de l'antiquité, et Léonard de Vinci aurait
13:36 souhaité s'en inspirer.
13:37 L'enfant Jésus est représenté en train de jouer avec un agneau.
13:53 Sous le regard bienveillant de sa mère, la Vierge Marie, et de sa grand-mère, Sainte-Anne,
13:59 la scène se déroule dans un environnement montagneux.
14:02 Au loin s'étendent de grandes montagnes.
14:04 Au pied des protagonistes, un petit cours d'eau, ou une flaque, presque invisible,
14:09 évoquée seulement par un voile bleu transparent.
14:12 Les deux femmes, bien que mère et fille, semblent avoir le même âge.
14:16 L'enfant souhaite enjamber l'agneau à qui il tient l'une des oreilles.
14:20 On ne sait qui fut le commanditaire de l'œuvre, peut-être le roi Louis XII, mécène de Léonard
14:26 de Vinci.
14:27 Par deux fois, le peintre recommença son travail avant d'en arriver au résultat
14:32 final.
14:33 Ici, encore une fois, tout est question de symboles.
14:36 Le trio symbolise l'église, l'agneau figure le sacrifice du Christ, et le seul
14:41 arbre feuillu d'un paysage stérile représente la fertilité de Marie.
14:45 La Vierge regarde son enfant d'un sourire mélancolique, car elle accepte et comprend
14:51 le destin tragique de son fils.
14:53 Sainte Anne constate cette acceptation, constat qu'elle exprime elle aussi avec un sourire.
14:58 Cette toile aurait été commandée à Léonard de Vinci par le pape Léon X.
15:17 Seul le torse et le visage de Saint Jean Baptiste se dégagent d'un fond très sombre, presque
15:22 noir.
15:23 Il est représenté tel qu'il vivait, en ermite et vêtu d'une simple peau de bête.
15:28 Le vernis a fortement altéré l'image que nous pouvons avoir du tableau, probablement
15:33 plus clair à l'origine.
15:34 Les épaules sont à peine esquissées, seuls les jeux d'ombre et de lumière dessinent
15:40 un corps au personnage.
15:41 Des historiens de l'art ont tenté d'interpréter l'androgynie du Saint Jean Baptiste de Léonard
15:46 de Vinci.
15:47 Saint Jean Baptiste serait le nouvel Adam, l'homme avant le péché, en qui coexistent
15:53 les natures féminines et masculines.
15:55 Vous avez peut-être déjà entendu parler de ce tableau.
16:12 Vendu aux enchères en 2017 pour la somme de 450 millions de dollars, il est devenu
16:17 la peinture la plus chère du monde.
16:19 Il s'agit d'une représentation du Salvator Mundi, ou Sauveur du Monde, inspiré du Christ
16:25 le Tout-Puissant.
16:26 Ce dernier donne sa bénédiction de la main droite, avec un orbe dans sa main gauche.
16:30 Il est vêtu d'un vêtement bleu, finement brodé, et il a de longs cheveux bouclés.
16:35 L'orbe et les deux bandes croisées ornées de motifs géométriques répétitifs, sur
16:40 sa poitrine, sont des attributs caractéristiques des empereurs.
16:44 Le tableau est redécouvert en 2005 et fera l'objet d'une restauration très critiquée.
16:49 Voici une photo de la toile avant qu'elle ne soit restaurée.
16:52 La planche en bois, cassée en deux, a été recollée, mais surtout des parties de la
16:58 toile ont été repeintes.
16:59 C'est le cas notamment des balafres verticales au niveau du visage, de la chevelure et du
17:05 globe.
17:06 Seule la main est restée à peu près intacte.
17:08 Détail amusant d'ailleurs, sur la version avant-restauration, on peut observer deux
17:14 pouces à la main droite, signe d'un repentir de l'artiste.
17:18 L'attribution du tableau à Léonard de Vinci fait encore débat.
17:21 Plusieurs caractéristiques typiques de De Vinci expliquent l'attribution de l'œuvre
17:26 au maître italien.
17:27 Entre autres, la technique de dégrader, la manière dont les boucles de cheveux et les
17:32 plis des vêtements sont traités, les pigments utilisés ou encore le support de bois.
17:37 De plus, le travail de réfraction de la lumière effectué sur le globe témoigne d'une étude
17:42 approfondie, compatible avec les recherches de Léonard.
17:45 Certains, à l'inverse, contestent l'attribution du tableau, considérant certaines parties
17:50 comme trop médiocres.
17:52 La tête serait rigide et légèrement disproportionnée avec des yeux qui n'ont pas la même grandeur,
17:57 le cou mal positionné, le globe rond et transparent aurait dû déformer le tissu en arrière-plan,
18:03 et surtout, le majeur de la main droite présente une posture impossible qui serait étrange
18:08 pour un artiste si férue d'anatomie.
18:10 [Musique]

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