Agathe Euzen, directrice de recherche au CNRS, était au 3e Observatoire de l’eau organisé à Troyes

  • il y a 7 mois
Agathe Euzen, directrice de recherche au CNRS, invitée au 3e Observatoire de l’eau organisé à Troyes le 15 février dernier pour intervenir en qualité de conférencière sur l’équilibre des hydrosystèmes. Images : Vincent Gori / Réalisation : Mattéo Clochard

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00:00 Le message que vous voulez faire passer auprès des jeunes générations, c'est quoi ?
00:04 C'est d'y croire, c'est d'aimer et d'y croire.
00:08 C'est-à-dire que tout le monde le sait, l'eau c'est la vie.
00:12 Pour autant, le monde dans lequel on est, les contraintes, les pressions dans lesquelles on se trouve
00:18 conduisent parfois à avoir des doutes, des incertitudes.
00:22 Mais je pense qu'on ne sait pas faire que des mauvaises choses.
00:26 Et que pour les jeunes, se former, avoir la connaissance, acquérir les éléments, les bases
00:32 pour comprendre, observer, être curieux, c'est absolument essentiel pour mieux comprendre le milieu dans lequel on est,
00:39 voir comment il évolue en fonction des différentes variabilités qu'on connaît ou qu'on ne connaît pas,
00:45 qu'elles soient liées au climat, aux changements globaux, aux territoires dans lesquels on se trouve.
00:51 Donc observer, mieux comprendre, pour pouvoir être en capacité à mieux agir.
00:56 Donc se former pour agir et dialoguer avec l'ensemble des acteurs pour mieux se connaître.
01:02 Se connaître et donner du sens.
01:04 Donner du sens qui, je pense, est le moteur pour avoir ces valeurs partagées au service de l'environnement,
01:10 au service de la société et de l'eau en particulier aujourd'hui.
01:14 Alors on se rend compte qu'avec à la fois le dérèglement climatique, qu'on touche du doigt aujourd'hui,
01:20 se posent aussi des questions de qualité d'eau.
01:22 Si on a une diminution de la circulation de l'eau dans les territoires,
01:27 des phénomènes de sécheresse qui sont exacerbés,
01:30 l'absence de saisonnalité qui a un impact direct sur un certain nombre d'usages,
01:35 on a des conséquences du coup sur la qualité de l'eau et la qualité des milieux.
01:40 Donc cette réalité à laquelle on est confronté, on n'y était peut-être pas suffisamment préparé dans les territoires.
01:48 Et il est absolument essentiel aujourd'hui de prendre le taureau par les cornes, si je puis dire,
01:53 pour avancer et mettre en place un certain nombre de dispositifs
01:58 qui soient envisagés en tenant compte de la singularité des territoires.
02:02 Tenir compte des spécificités et des contextes dans lesquels chacun se retrouve est absolument essentiel.
02:09 Donc une des inquiétudes c'est de bien se préparer, de bien communiquer
02:16 et surtout d'essayer de mieux comprendre le milieu dans lequel on est,
02:20 les phénomènes et les processus et les dynamiques qui sont associés à ces différentes réalités environnementales auxquelles on est confronté.
02:32 Je pense qu'il y a une réelle évolution quant à la façon dont les différents acteurs prennent en considération l'évolution de l'environnement.
02:41 Ça j'en suis convaincue. En revanche, passer à l'étape supérieure et se dire
02:48 "C'est pas simplement moi qui dois changer mon process dans mon coin",
02:51 mais essayer de comprendre ce dont l'autre a besoin en amont, en aval d'un territoire
02:58 et partager les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins, c'est autre chose.
03:03 Je suis réaliste des enjeux et des problématiques qui sont posés,
03:07 mais je suis optimiste quant à la capacité de l'humain à venir les résoudre.
03:10 L'Observatoire est un outil particulièrement précieux parce qu'il mobilise l'ensemble des acteurs,
03:16 il prend en considération l'ensemble des problématiques, des enjeux du bassin,
03:21 que ce soit en pédologie, en hydrologie, en aménagement des territoires, la diversité des acteurs, des usages.
03:29 On peut réellement croire en cette prise en considération à la fois des enjeux environnementaux et de société,
03:37 à cette échelle territoriale, pour proposer différentes actions et différentes réponses
03:43 qui soient les mieux adaptées aux problématiques actuelles, aux enjeux locaux,
03:47 mais qui aura évidemment une incidence sur les enjeux plus globaux.
03:51 [Musique]

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