• l’année dernière
Comme chaque jour dans le Live BFM, Roselyne Dubois répond à vos questions.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 On peut aussi beaucoup réagir aujourd'hui Roselyne dans l'actu, c'est cet instituteur incarcéré pour des chants à la gloire de Daesh.
00:05 Il a 26 ans, il enseigna à Drancy en Seine-Saint-Denis à côté de Paris en classe de CP.
00:08 Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
00:12 On va tout de suite retrouver Théo Bacillana sur place.
00:14 Théo, les parents évidemment très choqués, surpris aussi parce qu'ils le décrivent comme un monsieur tout le monde.
00:20 Oui Roselyne, nous avons rencontré une dizaine de parents ici ce matin lors de l'ouverture de l'école.
00:27 Et en effet cette mise en examen fait beaucoup réagir, certains parlent de catastrophe.
00:32 Un autre parent me posait cette question, je cite "Est-ce que c'est vraiment à ce genre de personne que je confie mes enfants ?"
00:39 Puis d'autres m'assuraient qu'ils avaient d'ores et déjà fait une demande de changement d'établissement.
00:44 Des réactions fortes, vous l'aurez compris, que je vous propose d'écouter.
00:52 On était très étonnés puisque comme je le disais tout à l'heure, c'est un enseignant qui est autant aimé par les enfants que par les parents d'élèves.
01:02 Donc c'était vraiment la douche froide, une très grande surprise.
01:05 On a un petit peu discuté avec mon fils, voir s'il y avait eu des choses spécifiques à cette histoire qui s'est passée la dernière.
01:13 Il n'a pas remonté des faits comme on a pu en entendre cette année.
01:18 Donc c'est un peu rassurant pour nous, mais c'est inquiétant quand même pour les enfants de cette année, ce qui s'est passé, les faits qui se sont passés.
01:28 Je le croisais de temps en temps dans la rue quand il venait à l'école le matin, donc aucun signe, aucun signe visible.
01:35 C'est un enseignant posé, discret, vraiment le profil de l'enseignant typique, très agréable.
01:40 Mes enfants sortent avec joie de ses cours, surtout en fin d'année, parce qu'il a une rigueur de travail inexplicable.
01:48 Mes enfants ont été chez lui.
01:51 Du côté de l'établissement, les parents n'ont toujours reçu aucune information.
01:54 Il y avait seulement une affiche où était inscrit le nom du professeur concerné comme absent.
02:00 On a sollicité l'établissement, mais ils nous ont confirmé qu'ils ne souhaitaient faire aucun commentaire.
02:05 Merci beaucoup Théo.
02:06 Pour aller plus loin, Véronique Fèvre, spécialiste éducation, est avec nous.
02:09 À qui on confie nos enfants, disaient ses parents.
02:11 Il y a beaucoup de réactions ce matin.
02:13 Quelles vérifications sont faites avant d'embaucher un prof ? C'est la question de Lucie.
02:16 Ce qu'on regarde évidemment en premier, ce sont les compétences.
02:19 Mais par exemple, est-ce qu'on va vérifier le casier judiciaire ?
02:22 Oui, tous les agents publics en contact avec des mineurs ont déjà vu leur casier judiciaire contrôlé par l'administration.
02:31 Ce n'est pas forcément un casier judiciaire vierge.
02:34 Il peut y avoir un excès de vitesse dans votre passé.
02:36 L'administration jugera.
02:37 Un gros excès.
02:38 Un gros excès quand même.
02:39 L'administration jugera si elle trouve que les faits qui sont rapportés sont graves.
02:44 Évidemment, tous les signes radicalisation, faits sexuels, effectivement, peuvent permettre d'écarter ces dossiers.
02:51 J'espère que c'est rédhibitoire.
02:52 Effectivement. Est-ce qu'il y a aussi un entretien psychologique comme ça peut exister pour les policiers ?
02:57 Non, il n'y a pas d'entretien psychologique.
02:58 Il y a un oral de recrutement, tout simplement, comme pour vous et moi.
03:01 Mais il n'y a pas d'entretien psychologique.
03:04 Mais il va y avoir bien sûr des questions sur les valeurs de la République.
03:07 La laïcité notamment ?
03:08 Absolument.
03:09 Les valeurs de la laïcité, de l'égalité garçon-fille, la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
03:15 On va demander au candidat ce qu'il ferait dans telle ou telle situation pour vérifier que ses valeurs sont bien acquises,
03:21 afin qu'il sache aussi les défendre et puis évidemment les transmettre aux élèves.
03:27 Mais il faut bien comprendre que quand vous avez...
03:30 Ça permet clairement d'écarter certains candidats, c'est ce que nous racontent les jurys.
03:34 Mais clairement, quand vous avez quelqu'un qui dissimule ses convictions dans le cadre d'une radicalisation profonde,
03:41 c'est très compliqué à débusquer lors d'un entretien.
03:44 Est-ce qu'on sait aujourd'hui, est-ce qu'on a une idée du nombre de professeurs radicalisés qu'il peut y avoir ?
03:48 Non, on ne nous donne pas ce chiffre.
03:51 On sait qu'il y a des professeurs qui sont fichés S,
03:54 mais on n'a des chiffres ni du côté de l'Éducation nationale, ni du côté du ministère de l'Intérieur.
04:00 On a quand même 850 000 profs et on sait que chaque année, on a des professeurs qui sont écartés et licenciés.
04:07 Le ministère de l'Éducation assure que dès qu'il y a des signaux faibles, il y a une surveillance qui est mise en place,
04:12 dès qu'il y a des propos incompatibles avec les valeurs de la République,
04:15 des procédures disciplinaires qui peuvent aboutir à un licenciement sont lancées.
04:20 Mais il faut bien comprendre qu'il faut des dossiers extrêmement solides pour ne pas que ces procédures soient recalées devant la justice.
04:28 Donc la question, c'est que faire ?
04:30 Évidemment, il faut sans doute renforcer la formation initiale.
04:34 Aujourd'hui, cette formation, elle est aux mains des universités, ce sont elles qui prévoient les maquettes.
04:39 Est-ce qu'elles sont aussi exigeantes que l'employeur, c'est-à-dire l'Éducation nationale, sur ces questions qu'il le faudrait ?
04:47 C'est une question, en tout cas le ministère de l'Éducation planche sur une révision de cette formation,
04:52 le retour d'école normale, une formation de deux ans qui soit plus solide et qui corresponde davantage à ses besoins.

Recommandations