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Ancien joueur du PSG (1996-2001), Jimmy Algérino est intervenu dans L'Equipe de Greg pour rendre hommage à Artur Jorge, décédé ce jeudi.

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Transcription
00:00 Et on a un invité avec nous, Jimmy Algerino, qui l'a connu notamment dans son deuxième passage au Paris Saint-Germain.
00:05 Merci d'être avec nous, Jimmy. Un petit mot sur Arthur Georges, entraîneur, le coach.
00:11 Qu'est-ce qu'il avait de particulier ? J'ai beaucoup lu que c'était notamment, un peu comme on parle de Jean-Louis Gassin en ce moment,
00:17 quelqu'un qui avait une forte capacité mentale à avoir un impact sur ses joueurs, mentalement.
00:22 Oui, tout à fait. Bonsoir, pardon. Effectivement, c'était un coach qui était très intelligent, très cultivé,
00:31 mais qui utilisait ça à bon escient avec ses joueurs et avec son staff.
00:36 Parce qu'il ne faut pas oublier aussi que quand on parle d'Arthur Georges, on parle aussi de Denis Troche.
00:40 Oui, alors voilà, c'est vrai. Ça, c'est le côté mental. On sait que Denis Troche, après, est devenu préparateur mental.
00:46 Vous avez un souvenir particulier, vous, qui vous a marqué de cette période-là, justement ?
00:51 Oui, tout à fait. Déjà parce que c'est un coach qui m'a donné énormément de confiance et de pouvoir dans l'équipe,
01:00 parce qu'il me faisait énormément confiance. Mais je me rappelle de choses où on voyait souvent Denis se balader parmi nous,
01:07 discuter, écouter, beaucoup écouter. Et en fait, dès qu'il y avait quelque chose qui pouvait un petit peu les intéresser ou les interpeller,
01:15 tout d'un coup, après, Denis appelait tel joueur en disant « tu peux venir me voir ? »
01:21 Et en fait, certains se retrouvaient dans le vestiaire des coachs pour discuter de ce qui pouvait ne pas lui plaire,
01:28 de ce qui pouvait ne pas lui aller et éventuellement aussi faire passer certains messages.
01:33 Et donc, c'était un petit peu cette subtilité et cette intelligence qu'avaient ceux du haut et surtout Arthur Georges.
01:40 Restez avec nous un instant, Jimmy. Mais Bruno, Arthur Georges, dans l'histoire du Paris Saint-Germain, c'est une époque très importante.
01:48 C'est une époque importante. C'est l'homme qui a appris à marcher, voire courir au PSG en Coupe d'Europe.
01:54 C'est lui qui a fait basculer le Paris Saint-Germain et qui est devenu ce PSG qui est un club européen convaincu.
02:01 Dans les années 80, il y avait eu deux, trois petites aventures. Mais on se rappelle bien évidemment l'aventure de 93.
02:08 Je ne vais pas revenir sur le Real Madrid et tout ce qui s'est arrivé avec le casque d'or et autres.
02:13 Mais il a apporté à ce PSG le fait de ne pas être que numéro un ou en tout cas avoir envie d'être numéro un sur la place française,
02:24 mais de s'exporter et de rayonner à l'international. En 87, il gagne avec Porto la Ligue des champions.
02:32 Et avec le Paris Saint-Germain, il fait deux demi-finales. Et moi, je sais que les joueurs avec qui j'ai pu discuter de lui,
02:39 alors je n'ai jamais eu la chance de le rencontrer, même de le côtoyer pour discuter un peu avec lui, mais parler de sa rigueur, de son travail.
02:47 Moi, je sais que tous les mercredis, j'ai bien compris que tous les mercredis, c'était coup de pied arrêté.
02:50 Pour toutes ses séances, mercredi, c'était corner, défensif, offensif et coup franc. Et c'était très important pour lui.
02:57 Il fallait bosser. Et rappelez-vous, cette génération-là, 91-94, je me rappelle de très, très beaux coups francs et autres têtes décisives.
03:07 Et tout était travaillé au millimètre avec ce coach.
03:10 – On demande confirmation quand même à vos informations, Adjunel Gereno. Vous confirmez ou pas ?
03:14 – Si tu me tacles, je suis mort.
03:15 – Oui, oui, Bruno a toujours raison.
03:19 [Rires]
03:22 Mais effectivement, j'ai le souvenir où on faisait des séances de physique et où on faisait des allers-retours sur le terrain.
03:30 Et en fait, il nous expliquait, il y avait le temps. Et des fois, ça durait, ça durait, ça durait, ça durait.
03:36 On ne comprenait pas parce qu'on bossait quand même bien.
03:40 Et en fait, lui, ce qui l'intéressait, c'est que tous les joueurs se retrouvent de la ligne d'un but à l'autre ligne.
03:47 Donc, dès qu'il y en avait un ou deux qui restaient un petit peu en retrait
03:51 et que tous les autres joueurs étaient sur la ligne au coup de sifflet,
03:54 en fait, ils continuaient à faire cet exercice-là jusqu'à ce que tous les joueurs se retrouvent au même moment sur la ligne.
04:02 Et donc, c'est là où il mettait un petit peu un point d'honneur à ce que le collectif soit vraiment tous ensemble
04:09 et que tout le monde fasse les mêmes efforts au même moment pour emmener l'équipe et pour emmener le club au plus haut niveau.
04:14 C'est intéressant ce que vous dites, Jimmy, parce qu'il a accordé une grande importance au collectif, Arthur Georges.
04:20 Et pourtant, quand vous voyez les photos passées des individualités qu'il y avait...
04:24 Sacré joueur à l'époque.
04:24 Il y a eu des sacrées équipes.
04:27 Oui, bien sûr, ça correspond au début de l'ère Canal, au début des années 90.
04:33 Moi, je me souviens, j'avais vu le premier match de cette ère-là au Parc des Princes.
04:37 Ça devait être contre Nantes ou Auxerre.
04:39 Ça avait fait match nul.
04:40 Pas un match grandiose, mais en fait, tu voyais déjà la composition de l'équipe.
04:43 Tu vois, il y avait Valdo, il y avait des joueurs comme ça, Leguen.
04:47 Enfin voilà, il y avait des joueurs vraiment d'un certain niveau, d'un certain standing qui étaient arrivés.
04:51 Et ça allait continuer, je crois, un peu plus tard.
04:53 Ginola, je me demande s'il ne vient pas l'hiver suivant.
04:55 Et là, tu comprends qu'en fait, on bascule dans autre chose.
04:58 On ne bascule plus dans ce PSG un peu artisanal qu'il y avait avant, qui pouvait être chouette d'ailleurs,
05:03 qui a même été champion de France, évidemment.
05:05 Mais tu bascules dans une machine qui peut non seulement aller faire le match avec Marseille et Monaco,
05:10 qui sont les deux autres grosses machines du championnat,
05:12 mais effectivement, un peu plus tard, aller faire le match sur la scène européenne,
05:16 ce qui n'était pas encore dans la culture du football français.
05:19 Et effectivement, il a apporté ça parce qu'au-delà de la qualité des joueurs, elle y était évidemment.
05:23 Mais on avait vu d'autres effectifs, Matra, etc.
05:26 Mais là, il a fait prendre la mayonnaise.
05:28 Effectivement, une espèce de méthodologie, de rigueur, d'esprit collectif comme le dit Jimmy,
05:32 qui a fait que Paris a pu faire plusieurs demi-finales de suite en Coupe d'Europe jusqu'à même gagner.
05:37 Camille, il y a eu des hommages tout au long de la journée.
05:39 Beaucoup, beaucoup d'hommages du monde du football.
05:41 On en parlait, Denis Croche, son adjoint,
05:44 lui aussi il célèbre pour sa belle moustache, lui rend un hommage vibrant.
05:49 Tu m'as choisi pour être ton assistant et grâce à ta transmission,
05:51 j'ai gagné des décennies d'expérience.
05:54 J'ai appris avec toi à utiliser cette expérience pour avancer.
05:57 Tu as été mon mentor, mon ami, ma lumière.
05:59 Je te serai reconnaissant à jamais.
06:01 Le FC Porto s'est rappelé au bon souvenir du Portugais,
06:04 évoquant le Sacre européen de 1987.
06:07 Aussi inoubliable que cette nuit à Vienne, Arthur Georges sera toujours l'un des nôtres.
06:11 Petit message aussi d'André Villas-Boas, ancien entraîneur des Dragons.
06:15 Au revoir, Arthur.
06:17 Mes plus sincères condoléances à toute votre famille.
06:19 Puissiez-vous reposer en paix.
06:21 Pour Valdo, son ancien joueur, l'entraîneur portugais va manquer au monde du football.
06:25 J'ai eu le privilège de travailler avec Arthur au PSG.
06:28 Et en tant qu'adjoint en Algérie en 2016, c'est un jour très très triste.
06:32 En plus d'être un grand professionnel, c'était une personne fantastique.
06:36 C'est une perte énorme.
06:37 C'était un homme très modeste avec une capacité intellectuelle bien au-dessus de la moyenne.
06:42 J'ai beaucoup beaucoup appris de lui.
06:44 Et bien sûr, le président du PSG à cette fameuse époque,
06:47 avec le titre de Coupe de France en 1993, le titre de champion en 1994.
06:52 Michel Deniso qui n'a pas manqué de lui rendre un vibrant hommage.
06:55 Arthur Georges est le plus grand entraîneur que j'ai connu.
06:59 Érudit, cultivé, passionné, stratège, intransigeant.
07:02 Avec lui, le PSG a grandi très vite.
07:04 Il m'a beaucoup appris.
07:06 Paix à son âme, pensée pour sa famille.
07:08 Voilà ce qu'a déclaré l'ancien président du PSG.
07:11 Beaucoup d'hommages Olivier Rouillet autour d'Arthur Georges.
07:13 C'est une époque.
07:15 On a le sentiment aussi quand on parle de ce Paris Saint-Germain là.
07:17 Aujourd'hui, on a vu beaucoup d'entraîneurs passer au Paris Saint-Germain.
07:20 Mais lui, il est resté ancré dans la mémoire collective, vraiment.
07:23 Je le pense.
07:24 Puis je crois que Bruno a bien défini.
07:25 Moi, je me rappelle un petit peu parce que moi, je l'ai un tout petit peu côtoyé
07:29 parce que je commentais un peu les matchs.
07:31 Je commençais donc, mais c'était assez restreint comme contact.
07:36 Mais c'est vrai que c'est quelqu'un qui a en tout cas, qui a posé déjà le respect.
07:39 Et puis moi, je veux dire, j'aime ces entraîneurs qui travaillent beaucoup,
07:44 qui apportent énormément aux joueurs et aux adjoints,
07:47 parce que j'ai bien aimé ce qu'a dit Denis Troche.
07:49 C'est important.
07:50 Et puis, ça reste un chef de file.
07:52 Et ça, pour moi, c'est quelque chose d'important.
07:54 - Alors Olivier, juste parce que vous savez, aujourd'hui,
07:56 maintenant, on a les Pep Guardiola, par exemple.
07:58 Enfin, on a des écoles de coach, quoi.
08:00 Des coachs plus comme Mourinho, plus défensif.
08:02 C'était quoi Arthur Roche, lui ?
08:04 - Georges.
08:05 - Oui, Arthur Georges.
08:06 - En fait, on le connaissait pas.
08:07 - Denis Troche, Arthur Georges.
08:08 - Mais moi, je le connaissais pas.
08:09 En tout cas, quand il est arrivé en France, je le connaissais pas.
08:11 Et c'est sûr qu'il a amené quelque chose de différent.
08:14 Mais peut-être pas aussi important
08:17 qu'on le pouvait faire dans un style de jeu,
08:19 comme le fait Guardiola, par exemple.
08:21 Mais en tout cas, il a amené de la rigueur.
08:23 Il a amené quelque chose de nouveau
08:25 et dont ont profité quand même les joueurs du Paris Saint-Germain.
08:28 Et Djimile Algerino l'a dit, c'est vachement important.
08:30 Et c'est ce qui a fait grandir le club.
08:32 Et surtout, et moi, ce que tu as dit, Bruno, c'est le top,
08:35 c'est qu'il a fait monter une marche importante au Paris Saint-Germain.
08:38 Et là, ça change tout.
08:39 - Olivier parle de rigueur.
08:40 Il y a notamment une rigueur défensive,
08:42 puisque sachez qu'Arthur Georges est le coach
08:43 qui a le meilleur ratio défensif de l'histoire du Paris Saint-Germain.
08:47 Tout simplement, 0,71 but par match encaissé en 167 rencontres.
08:51 Aucun autre entraîneur n'a fait mieux.
08:54 Il a également 66 clean sheets à son actif.
08:56 C'est un record.
08:57 Lui qui, on a rappelé, son palmarès a gagné la Coupe de France en 93,
09:00 a été deux fois en demi-finale de Coupe d'Europe,
09:03 a été champion de France en 1994.
09:05 Il faut quand même rappeler le contexte.
09:07 En 1994, être champion de France,
09:09 ce n'est pas être champion de France en 2024 avec le Paris Saint-Germain.
09:12 Il y a l'OM de 93 qui ressemble en tout et pour tout à l'équipe
09:14 qui a gagné la Ligue des champions un an plus tôt avec Sonia Henderson.
09:17 En plus, il y a le Bordeaux de Zizou,
09:18 Isarazou Dubiary qui sont certes encore un peu jeunes.
09:20 Il y a le Nantes de Loco, Ouedek Pedros qui est déjà là.
09:23 Monaco de Djorkaeff Klinsman, il y a déjà le Hausserre de Giroud.
09:26 Donc, il y a quand même un championnat de France
09:27 qui est beaucoup plus relevé à l'époque.
09:29 Et puis, on lève ce type de choses.
09:29 - C'est la plus grande période du football français.
09:31 - Le club.
09:31 - Juste se rappeler, chez les supporters,
09:33 quand tu parles de cette période-là,
09:35 ce n'est pas le PSG le plus clinquant.
09:37 C'est un PSG qui est une équipe,
09:40 qui est un groupe, qui est un collectif.
09:43 Et de tout cela, il a réussi à en tirer la quintessence
09:46 et d'aller chercher ce type.
09:47 Ce PSG, c'est un club foutrac.
09:49 Il l'a été encore pendant des années.
09:51 1986, Gérard Houillé, l'équipe, elle est stricte, c'est rigoureux.
09:55 Et là, c'est la même chose parce que ce PSG,
09:58 il était capable de se concentrer sur de la Coupe de France,
10:00 sur du one-shot comme ça,
10:02 mais faire vraiment le chemin pour se faire 38 journées de championnat
10:06 et aller chercher le titre, c'était vraiment une performance.
10:09 Et cette équipe-là, elle n'était pas la plus sexy.
10:12 Mais par contre, elle avait vraiment une rigueur.
10:15 Et ce PSG d'Arthur Georges est marquant, en fait.
10:19 - Émilie ?
10:20 - Moi, je trouve que, effectivement,
10:23 tout ce qu'on a dit ressort dans ce portrait.
10:27 Je trouve que les hommages aussi sont très révélateurs du collectif.
10:30 Et moi, je suis...
10:33 Pour moi, c'est un entraîneur historique qui a marqué l'histoire.
10:35 Et il faut aussi que les témoignages là et les hommages qu'on voit
10:39 marquent cette histoire-là parce que c'est comme si le football d'aujourd'hui
10:43 n'était plus celui qu'il était avant.
10:45 Et je trouve que...
10:46 Oui, je lis tout ça avec nostalgie parce que finalement,
10:50 on parlait tout à l'heure de Pep Guardiola, etc.
10:52 Il y a certainement des préceptes qu'on pourrait,
10:54 aujourd'hui, toujours inculquer.
10:57 Voilà, donc moi, c'est un petit côté nostalgie de cette époque-là
11:00 que tout cela m'évoque.
11:02 - Dave, vous vouliez poser une question à notre invité ?
11:04 - Oui, à Jimmy, parce que, évidemment, c'est lui qui l'a le mieux connu.
11:09 On se souvient aussi que c'est la période des premiers très gros PSGOM.
11:14 Certains diront même les vrais PSGOM,
11:17 avec son lot de passion et un peu aussi de violence sur le terrain.
11:21 Mais on sait que c'était des rendez-vous hyper chauds.
11:25 Arthur Georges, comment il vous préparait ?
11:27 Est-ce que c'était une préparation tactique ?
11:30 Est-ce que c'était avant tout une préparation mentale ?
11:32 Parce que l'OM de Tapie était une sorte de colosse de sommet.
11:36 Voilà, comment vous vous prépariez avec lui pour ce combat-là ?
11:41 - Du moins, sur le plan tactique, physique, tout était prêt
11:45 parce qu'il avait cette capacité, avec Denis,
11:49 à bien préparer ses équipes.
11:52 Mais effectivement, sur le plan psychologique,
11:54 on sentait bien qu'il arrivait, qu'il a fait en sorte d'enlever cette peur
12:01 et puis surtout ce sentiment d'infériorité par rapport à l'OM.
12:06 Donc, il a fait des fois maladroitement
12:09 parce qu'il a jeté quand même un peu d'huile sur le feu
12:11 pour créer des matchs d'une intensité folle et à la limite, on va dire, du respect.
12:18 Mais c'est vrai que l'année du titre, ça a été quelque chose de fantastique.
12:23 Et puis même après, moi quand je l'ai connu, tout était léger.
12:28 Il faisait en sorte que pour l'équipe, ça soit léger
12:31 et que derrière, l'équipe et les joueurs puissent se donner le maximum de leur capacité.
12:37 Moi, je ne vous dis pas une chose,
12:39 on se rappelle quand même qu'à une certaine époque,
12:41 il y avait quand même Gino là, il y avait quand même Weah,
12:43 il y avait quand même Lama, il y avait quand même des Loguen,
12:47 des joueurs extraordinaires.
12:49 Et grâce à sa capacité intellectuelle,
12:51 en fait, il arrivait à ce qu'il y ait une très bonne ambiance,
12:55 enfin du moins, une très bonne ambiance sur le terrain
12:59 pour que l'équipe du Paris Saint-Germain se retrouve parmi les meilleurs
13:03 et gagne ce titre de champion de France.
13:06 – Merci beaucoup, Djimil Djirineou d'avoir été avec nous.
13:08 Merci pour votre précieux témoignage.
13:10 – Merci à vous.
13:10 – Voilà, on prend hommage à un art sur genre.

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