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Gérard Carreyrou, ancien directeur des rédactions de TF1 et d’Europe 1, accusé d’être agent des services secrets russes, répond: "Tout ça est totalement faux ! Je vais porter plainte pour diffamation" - Regardez

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Transcription
00:00 parce que l'instant est dramatique et grave, je vous ai dit que souhaitez-vous dire et faire ?
00:05 Un livre est sorti, signé Vincent Jauvert, à la solde de Moscou,
00:09 politique journaliste aux fonctionnaires, révélation sur ces français qui espionnaient pour l'Est.
00:13 Et je vous ai dit, je vous ai laissé vraiment le choix, est-ce que vous voulez répondre, pas répondre, venir, pas venir, etc.
00:20 Voilà ce qui est écrit, Gérard Carreau, vous avez été à Europe 1, un journaliste, une voix importante d'Europe 1,
00:26 vous avez été directeur de l'information sur TF1.
00:28 Et à Europe 1 d'abord ?
00:30 Exactement. D'après les rapports de la STB, la sûreté de l'État,
00:36 Tchécoslovaque, le rédacteur en chef d'Europe 1, renseignerait donc le service d'espionnage tchécoslovaque
00:41 sur les intentions internationales du président français.
00:44 Selon le dictionnaire de la STB, il collabore avec les institutions tchécoslovaques
00:48 pour une raison idéologique, politique, patriotique ou matérielle.
00:51 Cette collaboration est souvent liée à une relation amicale avec un employé de l'ambassade tchécoslovaque
00:55 auquel il transmet consciemment des informations secrètes.
00:57 D'après les rapports de la STB, tout porte à croire que Gérard Carreau, lui, sait avec qui il discute.
01:03 En clair, on vous accuse d'être un espion, d'avoir été un espion, de l'Est, à la solde de Moscou et de la Tchécoslovaquie.
01:13 Alors, effectivement, j'ai envie de répondre.
01:16 Vous m'en donnez l'occasion et je vous en remercie.
01:19 Tout cela est totalement faux, mais je vais vous dire...
01:23 Alors, je ne vais pas vous répondre trop longuement parce que je connais le principe de cette émission.
01:27 Tout cela, effectivement, consiste à dire que je suis à la solde.
01:31 Non, mais vous vous rendez compte ? A la solde de Moscou.
01:34 La solde, c'est quand on est payé.
01:36 Ça veut dire que non seulement j'étais un informateur, un agent de services étrangers,
01:43 en l'occurrence tchèque ou tchécoslovaque, tchèque,
01:47 mais je touchais de l'argent.
01:50 Tout ça est absolument faux.
01:52 Et vous imaginez quelle atteinte à mon honneur personnel.
01:56 Je suis journaliste depuis 58 ans.
01:59 J'ai été dans des grandes rédactions que j'ai dirigées.
02:03 Vous avez rappelé Europe et TF1.
02:05 Il y en a eu d'autres.
02:06 Et là, tout d'un coup, je reçois en pleine figure...
02:10 J'ai passé une partie de mon week-end dernier, quand j'ai appris ça,
02:14 à appeler mon fils et ma fille aux États-Unis.
02:17 Mon fils qui est rédacteur en chef au New York Times et ma fille qui est à l'ONU,
02:21 pour leur expliquer.
02:22 Ils avaient à l'époque 6 et 10 ans ou 8 ans.
02:26 Expliquer que dans cette période fin 1970, début des années 80,
02:31 leur papa était un agent, quasiment un agent du KGB.
02:36 À l'origine de ça, il y a une seule chose vraie, une.
02:40 Effectivement, je connaissais beaucoup de monde.
02:44 Je connaissais beaucoup de diplomates.
02:45 D'ailleurs, les plus nombreux que je connaissais étaient des diplomates américains,
02:48 entre parenthèses, mais personne ne me l'a reproché.
02:51 Mais j'ai connu des diplomates...
02:52 – Je rappelle que vous êtes marié avec une américaine.
02:54 – Je voyais énormément, je passais des week-ends avec.
02:58 Mais de toute façon, voir des diplomates et voir des hommes politiques,
03:02 ça faisait partie de mon boulot.
03:04 J'étais chef du service politique à Europe 1, nommé par Jean-Luc Lagardère,
03:08 pour qui j'avais beaucoup d'estime, et par Étienne Moujotte,
03:11 pour qui j'avais également beaucoup d'amitié.
03:13 Ces hommes m'ont fait confiance tout au long, avant que d'autres me fassent confiance.
03:17 Et vous imaginez la seule raison.
03:20 J'ai rencontré un jour un diplomate dans une ambassade.
03:24 Ce diplomate était sympathique.
03:26 On a échangé nos cartes.
03:28 Il m'a dit "on peut déjeuner ensemble".
03:30 En quatre ans, alors évidemment, la gestapo du monsieur en question
03:37 qui a fait le bouquin a fait son travail.
03:39 Et on me reproche, je ne sais...
03:41 – Est-ce que vous portez plainte ?
03:43 – Je vais porter plainte, bien sûr.
03:44 – Vous avez porté plainte ?
03:45 – Je vais porter plainte.
03:46 – Pour diffamation.
03:47 – Simplement, j'attendais que le livre soit...
03:49 Pour l'instant, j'ai donné une interview.
03:51 Je vous renvoie au point.
03:52 J'ai donné une longue interview à Valéry Tauragnan, où je m'explique.
03:56 Mais si vous voulez, c'est une question d'honneur et c'est une question de vérité.
04:00 Moi, j'ai été toujours un journaliste libre.
04:03 Je n'ai jamais travaillé pour un média d'État.
04:06 J'ai toujours travaillé pour des médias privés.
04:08 J'ai eu la confiance d'hommes aussi éminents que Jean-Luc Lagardère,
04:12 Francis Brugge et aujourd'hui Vincent Bolloré.
04:15 D'ailleurs, peut-être ceci explique peut-être cela.
04:19 On souligne dans le chapitre qui me concerne,
04:22 on souligne que je travaille sur CNews.
04:24 On rappelle que j'ai été effectivement dans mes 30 premières années de jeunesse
04:28 proche des Ricardiens et que maintenant, je travaille pour CNews.
04:31 Il y a peut-être un...
04:32 – Je renvoie.
04:33 – Moi, je renvoie aussi au livre et merci.
04:35 Merci de m'avoir donné l'occasion de m'expliquer
04:38 et je porterai plainte contre ce livre infâme.
04:42 Pour le coup, ça me rappelle les procès de Motsko
04:44 et le journaliste qui l'a écrit me rappelle le fameux procureur Wyszyński.
04:48 Dont acte Vincent Jauvert à la solde de Moscou
04:52 et j'entends que vous portez plainte contre lui
04:54 et contre le seuil pour diffamation de l'imagé.
04:57 – Bien sûr.
04:58 – Assez comme un honneur.

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