• il y a 10 mois
Un jeune homme de 18 ans abattu dans la nuit de lundi 19 à mardi 20 février à Avignon.
Il a été touché de plusieurs balles près d'un point de deal en dehors des remparts.
David Fiorentini le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance est l'invité de France Bleu Vaucluse.

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Transcription
00:00 Un jeune homme de 18 ans abattu dans la nuit de lundi à Mardi à Avignon, on l'a évoqué dans les infos de France Bleu Vaucluse.
00:06 Il a été touché de plusieurs balles près d'un point de deal en dehors des remparts.
00:10 Le secrétaire départemental du syndicat de police Allianz nous rejoint Romain Bercher, il est ce matin l'invité du 6-9 France Bleu Vaucluse.
00:16 Bonjour David Fiorentini.
00:18 Bonjour.
00:19 Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. On a besoin de vous, de votre éclairage de terrain.
00:24 Que se passe-t-il ou qu'est-il en train de se passer ?
00:27 Je dirais que se passe-t-il depuis quelques temps déjà sur le Vaucluse et pas que le Vaucluse malheureusement.
00:33 On fait malheureusement face à un fléau qui est le trafic de stups.
00:38 Et ce trafic de stups, de par sa manne d'argent, crée des grosses problématiques sur notre département.
00:46 Et malheureusement on en vient à des tirs et à des meurtres bien entendu.
00:50 Est-ce qu'on peut parler d'une reprise des règlements de compte ? Ça reste encore à prouver pour la mort de ce jeune homme de 18 ans dans la nuit de lundi à mardi.
00:57 Ça y ressemble, les enquêteurs sont sur l'affaire. Mais est-ce qu'on peut parler d'un retour de règlement de compte en Vaucluse ?
01:04 Moi je dirais tout simplement que malheureusement ça continue. En fait il y a des périodes de calme si je peux me permettre l'expression.
01:11 Mais en fait cette problématique dure depuis quelques temps déjà malheureusement.
01:17 Et il n'y a pas une semaine où nos collègues n'interviennent pas, dans les quartiers notamment, pour des tirs d'armes à feu.
01:23 Sans conséquence heureusement, mais c'est de façon très régulière.
01:27 Ces coups de feu en fait sont le signe de tension, ça ne veut pas dire forcément que les trafics s'arrêtent ?
01:33 Oui tout à fait, des tensions, des menaces, des intimidations de certains. Et malheureusement on en vient jusqu'au meurtre.
01:40 Est-ce que c'est lié forcément à une présence en moins des policiers sur le terrain ?
01:45 Bah écoutez je vous dirais oui et non, puisque bon on accentue la présence sur la voie publique.
01:50 Mais malheureusement le constat il est clair, c'est-à-dire que si on n'a pas les effectifs suffisants pour faire une présence H24 dans ces quartiers en nombre,
01:58 malheureusement dès qu'on va faire une opération coup de poing, autre guillemet, dès qu'on va se retirer du quartier, forcément on laisse un petit peu le champ libre.
02:05 Parce que c'était l'un des arguments avancés notamment par la préfète de Vaucluse, Violenne Desmarais,
02:09 de dire qu'il n'y avait pas eu d'homicide lié au règlement de compte de trafic de drogue depuis le mois de mai.
02:14 C'était en partie évidemment lié aux renforts policiers qui étaient arrivés dans notre département.
02:20 Oui tout à fait je vous rejoins, puisque si on met des effectifs policiers et gendarmes en masse dans les quartiers,
02:26 forcément on gêne, forcément de notre côté on est intimidé un petit peu aussi et il y a une diminution des faits c'est évident.
02:33 François Vaucluse, 7h50, avez-vous peur de la violence dans les quartiers ?
02:37 Vous témoignez, vous participez à la discussion avec nous ce matin, 0490 14 0404, sujet qu'on évoque également avec notre invité,
02:45 David Fiorentini, secrétaire départemental du syndicat de police Allianz.
02:50 On a Roger de Villeneuve-les-Avignons qui ne répond pas précisément à la question,
02:54 mais qui tout de même via l'appli France Bleu a eu très envie de laisser un message vocal.
02:59 Profondément marqué par ce crime crapuleux, je dresse toutes mes condoléances à toute la famille.
03:05 Pour le message, le vocal en l'occurrence laissé par Roger via l'appli France Bleu.
03:09 Et puis Nicole sur nos réseaux sociaux réagit, sur le Facebook France Bleu Vaucluse,
03:13 elle écrit "non, elle n'a pas peur de la violence dans les quartiers car nous avons la chance de vivre dans un endroit encore protégé".
03:19 Je suis bien désolé pour ce jeune, mais tous doivent savoir que quand on joue avec le feu, quelquefois on se brûle.
03:24 David Fiorentini, c'est une guerre des territoires qui se joue constamment dans ces quartiers,
03:29 sur ce qu'on appelle ces points de deal, là où se vend la drogue ?
03:33 Oui, tout à fait. Comme je le disais précédemment, on génère tellement d'argent sur ces points de deal,
03:40 donc forcément les réseaux s'attachent justement à ces points de deal.
03:44 Et dès qu'on peut essayer de voler le point de deal, on essaie de le faire malheureusement par le meurtre.
03:52 Avignon, on le sait, est une plaque tournante coincée entre Nîmes, Marseille.
03:58 C'est là que se jouent évidemment toutes les tensions autour de ces points de deal ?
04:02 Oui, tout à fait. J'ai tendance à dire devant les médias que le Vaucluse, Avignon, Cavaillon, Orange et Carpentras,
04:10 nous sommes la grande banlieue marseillaise, avec des méthodes qui sont quasi similaires.
04:16 On a pris un petit peu sur cette gangrène et malheureusement on se retrouve face à cette situation aujourd'hui.
04:23 David Fiorentini du syndicat de police Alliance Vaucluse qui est avec nous ce matin.
04:27 Faut-il aussi y voir un lien avec l'ouverture du procès du meurtrier présumé d'Éric Masson
04:33 depuis lundi devant la cour d'assises de Vaucluse, où l'on sait qu'il y a de nombreux policiers présents dans cette salle d'audience ?
04:40 Écoutez, moi je ne ferai aucun lien entre ce meurtre et le procès de notre collègue Éric.
04:47 Tout simplement parce que le nombre de policiers conséquents présents à l'audience aujourd'hui,
04:52 et pendant quasiment 15 jours, n'empêche pas le fonctionnement des services de police au quotidien sur le terrain.
05:01 Il y a toujours des policiers sur le terrain ?
05:03 Ah oui, bien sûr, je tiens à rassurer tout le monde, il ne faut pas s'inquiéter de ce côté-là.
05:06 La quasi-totalité des collègues qui viennent assister aux assises sont en repos.
05:11 D'un mot justement sur ce procès, David Fiorentini, je crois que vous y retournez aujourd'hui, troisième jour.
05:17 Comment vous avez vécu ces premiers jours de débat et cette confrontation avec le meurtrier présumé ?
05:23 Écoutez, déjà, il y a beaucoup d'émotions, on le ressent, parmi la famille, parmi les proches, parmi les collègues, et c'est une évidence.
05:33 Le début du procès, on attend beaucoup de ce procès puisqu'il y a certaines questions qui sont restées sans réponse.
05:39 Malheureusement, l'attitude du principal intéressé, pour l'instant, ne nous rassure pas.
05:46 Il conteste toujours les faits qui lui sont reprochés.
05:48 Voilà, tout à fait, et je pense que ça a créé de la tristesse supplémentaire chez nos collègues et la famille, bien entendu.
05:55 Vous espérez qu'il sorte de cette position au terme de ce procès ?
05:59 Moi, je serais tenté de dire qu'il a plutôt intérêt, puisqu'il y a tellement de faits qui lui sont reprochés,
06:05 avec des indices et des preuves qui sont flagrantes, que je ne vois pas comment il pourrait faire autrement.
06:11 Merci infiniment, David Fiorentini, d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Vaucluse.
06:15 Vous êtes le secrétaire départemental du syndicat de police Allianz.
06:18 Bonne journée à vous.
06:19 Merci à vous.

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