Fuendetodos, le village de Goya

  • il y a 7 mois
J'avais diffusé l'image en live sur les réseaux sociaux, raison pour laquelle elle est bien dégradée, mais elle vous permet du profiter d’une démo et de conseils que j’ai eus de la part de Francisco Goya. Oui, je sais, cela est incroyable, mais je vous explique tout : sur le chemin du retour, avant de repartir avec le stage…
Je suis arrivé dans ce village hier au soir totalement par hasard en cherchant une auberge pour passer la nuit, il ne restait plus qu'une chambre dans celle que j'y ai trouvée, et la nuit, je rêve que Goya vient me donner des conseils en peinture... Quelle surprise, au matin quand on me dit que c'est le village de naissance de Goya ! Goya me disait : « expérimente différents styles et techniques, sois passionné et sincère, exprime-toi librement (c’est ta propre vision du monde qui compte le plus), travaille, sois persévérant et innove, observe et apprends des maîtres, sois toujours curieux et ouvert d’esprit, explore les thèmes sociaux, politiques, humains... » Je ne pouvais quitter ces lieux sans mettre en pratique l'un de ses plus précieux conseils "saisir au plus profond l'âme des choses et des gens", ce que je fais pour son village en travaillant comme il me le conseillait dans mon rêve : librement et sans préjugés, mais en le suggérant quand même !
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Transcript
00:00 Le petit village de Fuendetodos, lieu de naissance de Francisco Goya.
00:09 Avant de partir, je voudrais aller saisir la mémoire secrète, je dirais, la mémoire informelle.
00:19 Ça doit être un travail très rapide qui nous laisse l'impression de cette rencontre tout à fait inattendue, pur produit du hasard, point d'interrogation.
00:33 En tout cas, pas selon mon point de vue.
00:36 Je démarre sur ma feuille blanche et l'objectif n'est pas de peindre ce que je vois, mais d'aller saisir une sorte de mémoire cachée.
00:51 Donc, j'évoque simplement les différents éléments, je ne les représente pas.
00:58 Par exemple, ici, en négatif, je vais traiter une idée de l'église, mais je ne vais pas reproduire l'église.
01:10 L'église, ici, n'est qu'une représentation informelle d'un passé autre que celui que l'on perçoit.
01:25 Et déjà, j'ai perdu beaucoup de temps en cherchant mes couleurs.
01:33 Donc, je vais accélérer mon processus, peu importe si mon sujet ne ressemble pas à ce qu'il est en réalité.
01:46 Ce qui compte, c'est de saisir l'essence de ce qu'il est.
01:56 On aura automatiquement un travail plutôt abstrait, je dirais informel, dont la réalité nous donne les indices de réalisation, d'exécution.
02:12 Et les différentes toitures qui vont se présenter à mes yeux ne seront forcément que des tâches qui suggéreront ce paysage écrasé de chaleur,
02:31 alors que nous ne sommes qu'à peine dix heures passées du matin.
02:40 Le travail doit se réaliser dans l'urgence, l'urgence au bord de cette route du sentiment de ce que nous laisse ce village,
02:56 et non pas de sa représentation formelle. C'est d'ailleurs dans ce genre de choses où je trouve le plus de plaisir.
03:09 La réalisation est toujours trop lente, trop lente par rapport au sentiment qui nous envahit, au sentiment qui envahit plutôt notre palaisé.
03:22 La palaisé de toute cette histoire, je vous dirai tout à l'heure, dans cinq minutes, quand ce travail sera terminé,
03:33 que j'aurai mis quand même un peu d'ombre par rapport à la lumière, parce que l'ombre est très importante.
03:41 C'est l'ombre qui révèle la lumière, et ici l'ombre a un rôle de médium, je dirais, au sens non pas littéral, pictural du terme,
03:58 mais au sens plutôt mystique. Il ne reste plus qu'à mettre quelques fenêtres par-ci par-là,
04:10 quelques fenêtres qui évoquent cette ouverture de la ville d'aujourd'hui sur la campagne environnante chargée d'histoire.
04:20 Et on va voir terminer dans trois minutes ce petit travail avec un premier plan composé des toitures, là, comme ça.
04:38 Ces toitures qui sont la couverture des intempéries pour les gens qui y vivent, et puis ces façades autres,
04:52 inondées de soleil, autres éblanches inondées de soleil, qui vont faire que ce petit paysage,
05:02 cette pochade rapide en peinture directe, ne sera que le support d'une forme de pensée dans le cadre du voyage.
05:14 C'est comme ça que je ressens le carnet de voyage maintenant, où la représentation formelle ne me suffit plus.
05:25 Je n'ai plus besoin de la représentation formelle. La formalité de ce type de représentation gâche la spontanéité de l'expression.
05:43 Et cette spontanéité doit être avant tout un support de pensée.
05:49 Voilà, j'ai terminé mon motif. Et tandis que la vie continue sur la route, je vais vous lire ce que m'a inspiré cette rencontre fortuite ici,
06:05 tout à fait due au concours de circonstances, ma rencontre avec Francisco de Goya.
06:16 Je voulais vous dire ce que notre ancrage dans l'existence, les lieux de notre passage et le lien qu'ils ont avec notre existence,
06:29 doit être déchiffré à chaque instant. Si le rôle social que nous a attribué notre chemin de vie touche à l'art, à la musique, à la littérature,
06:41 cet ancrage doit être mis en valeur autrement que par la simple expression.
06:49 Car ce que nous faisons n'est pas seulement l'expression de notre personnalité, c'est surtout et avant tout la mise en œuvre d'une syntaxe puisant dans l'espace-temps
07:02 la signification d'un message dont la peinture est l'un des vecteurs. Car si c'est la peinture qui nous permet de nous exprimer,
07:15 celle-ci doit contenir toute la force symbolique de ce propos, sinon ce n'est pas de la peinture, en tout cas pas selon mon point de vue.
07:26 Car un peintre doit réfléchir autant qu'il doit peindre, mais il ne peut le faire et il ne peut faire les deux sans rester en permanence en lien profond avec le merveilleux,
07:41 avec les signes invisibles envoyés par l'espace-temps, qui feront de sa démarche picturale autre chose que des signes et des couleurs plus ou moins agréablement assemblées.
07:55 C'est ce qu'est venu me dire Al Rêve, l'empreinte présentielle de Goya dans son village natal à deux pas de la maison où la vie lui a été donnée.
08:09 Allez, c'est là-dessus que je vous quitte en préparant la prochaine session des carnets de voyage sur la route du califat en Andalousie.
08:22 de la vie.
08:23 Merci.
08:23 [SILENCE]

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