Daniel Riolo a "l'impression que la page Longoria est en train de se tourner" à l'OM. Ses explications ce lundi dans l'After Foot.
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00:00 - On a l'impression qu'en fait, ce qui s'est passé aujourd'hui,
00:02 acte la fin de l'ère Longoria.
00:06 Ça peut pas être Longoria, évidemment, qui a fait le choix de gasser.
00:09 - Non. - Et si ce n'est pas Longoria qui a fait le choix de gasser,
00:11 quelles conséquences vous en tirez ?
00:13 Qu'il n'est plus l'homme fort du club, tout simplement.
00:16 - Et que la fin de saison mettra Macourt face à ses responsabilités au niveau des décisions,
00:22 qui seront peut-être facilitées par tout simplement la volonté de Pablo Longoria de faire autre chose
00:28 et de partir, puisqu'il s'est mis cette année en situation d'échec,
00:32 après pourtant un démarrage que moi j'ai estimé en fanfare à la tête de l'OM.
00:37 J'ai beaucoup aimé sa présidence.
00:39 J'ai l'impression que oui, la page est en train de se tourner,
00:44 comme souvent à l'OM, de façon un peu dramatique.
00:46 Les pages se tournent souvent comme ça à Marseille, ça se termine souvent mal.
00:51 - Alors, moi je pense effectivement qu'on l'a dit, la géographie du club est en train de changer avec Tessier,
00:56 et que Longoria perd des parts de marché, mais qu'il laisse les autres lui y prendre assez facilement,
01:02 parce que là aussi, un peu comme pour Gattuso, il a un peu lâché l'affaire.
01:06 Et j'ai envie de te dire plus loin encore, en prenant encore plus de hauteur,
01:09 qu'à mon avis Longoria n'est pas, ou n'est pas encore, ou ne sera peut-être pas,
01:12 parce qu'il ne le souhaite pas, un président.
01:14 Je ne trouve pas que ce soit finalement le poste, du moins maintenant, qu'il incarne le mieux.
01:20 Et je ne suis pas sûr que lui trouve son plaisir ultime dans cette fonction-là.
01:27 Par rapport à celle qu'il a partagée avec celle de Dehesse au début, où il faisait les deux,
01:30 on disait "ce n'est pas possible de faire les deux".
01:31 Certes, mais la preuve dans sa façon qu'il a de bouleverser ses effectifs et ses entraîneurs à ce point-là,
01:39 je pense qu'effectivement quelqu'un qui vient de ce milieu-là, de cette façon de faire,
01:43 de ce milieu des scouts, des directeurs sportifs,
01:46 et qu'être propulsé aussi vite, aussi fort, à la tête d'un club aussi important que l'OM,
01:53 à mon avis, il est en train de se dire "ce n'est pas pour moi".
01:56 Et l'autre chose, c'est que ce qui s'est passé avec les supporters,
01:59 et ça, Marseille, tu ne peux pas faire abstraction de ça,
02:03 quand il s'est fait secouer, en gros, pour faire simple.
02:06 - Oui, un peu le point de rupture, cette histoire.
02:08 - Je pense que là, à un moment donné, un truc s'est cassé,
02:10 et que depuis ce truc qui s'est cassé, depuis ce point de rupture,
02:13 eh bien Longoria, dans sa tête, il n'est plus tout à fait là,
02:16 et ça se sent, ça se voit, et dans les choix de coach aussi,
02:19 parce que c'est vrai que le choix de Gattuso,
02:22 avant même celui de Gassé, ce n'est déjà pas un choix longoriesque,
02:25 on a perdu le jeu.
02:26 - Un petit peu encore.
02:27 - Oui, on a perdu le jeu.
02:28 - C'est encore des filières.
02:30 - Déjà il est parti sur le mental, il est parti sur un truc,
02:32 il faut sauver l'équipe par le mental,
02:34 tu es déjà plus sur le jeu, la tactique, la technique.
02:36 - À court, il est encore allé chercher la solution en Italie,
02:39 qui est sa patrie footballistique,
02:41 il était encore dans ces réflexions-là.
02:44 Maintenant, honnêtement, il faut vraiment se souvenir
02:49 de ce qui s'est passé cette année.
02:51 Moi, j'ai revu un passage de l'after,
02:55 de moi en début de saison,
02:58 où le recrutement était en train de se faire,
03:02 et je crois que la confiance qu'on avait tous en Longoria,
03:05 elle était énorme.
03:07 Moi, je voyais l'OM non seulement jouer le podium
03:10 tranquillement cette année,
03:12 parce que je faisais confiance à Longoria,
03:13 et que malgré l'échamboulement d'effectifs
03:16 fait deux fois de suite, ça avait fonctionné.
03:20 OK, Marcelinho, ça me laissait perplexe,
03:22 mais je m'étais dit, après tout,
03:24 il avait un peu feinté Galliardo,
03:26 parce qu'au final, il n'avait jamais vraiment fait d'avance concrète,
03:30 et il avait l'idée, après avoir eu deux entraîneurs
03:33 qui étaient partis, parce qu'ils voyaient
03:36 qu'ils n'auraient pas pu avoir tout ce qu'ils voulaient à l'OM,
03:38 et que l'OM n'était pas un club qui pouvait fournir des grands joueurs
03:41 pour les ambitions de ces deux coachs-là,
03:43 et que Tudor, de toute façon,
03:46 avait très vite l'année dernière compris
03:48 que l'OM n'était pas un club pour lui,
03:51 qu'il prenne ce qui était une sorte de paire spirituelle,
03:54 de paire footballistique,
03:55 il y avait un côté belle histoire.
03:58 On a OK rapidement compris que c'était un problème,
04:02 mais n'oublions pas que peut-être,
04:05 à chaque fois on le dit,
04:06 mais rarement ça aura été le cas comme à l'OM,
04:09 mais le tour préliminaire a tout flingué.
04:12 C'est ça qui a tout cassé dans la saison de l'OM,
04:14 c'est ce match contre Panathinaikos,
04:17 ça a tout fracassé,
04:18 au final, tu fais le bilan,
04:20 tu t'aperçois qu'ils ne se sont jamais relevé de ça,
04:23 Marcelinho ne s'est pas relevé de ça,
04:25 donc il a traîné jusqu'à fin septembre
04:28 puisque Gattuso est sur le banc le 1er octobre
04:30 pour le match à Louis II,
04:32 et que, comme tu dis Flo, à ce moment-là,
04:34 déjà en cours de saison,
04:38 tu es obligé de prendre un gars, tu ne sais pas trop,
04:41 donc il y a une forme de pompier
04:43 quand tu prends quelqu'un comme ça,
04:45 tu bosses un peu,
04:46 tu te dis que ça ne va plus être le mental
04:48 parce que l'équipe ne s'est jamais remise de ça,
04:49 et surtout, comme à l'intérieur,
04:51 le groupe avait très mal été constitué
04:54 et qu'il y avait des pôles de tension,
04:57 ça n'a fait que s'aggraver,
04:58 et Gattuso n'a jamais pu réparer tout ça.
05:01 Donc, l'Ongoria a coulé,
05:04 comme les coachs ont coulé,
05:05 comme tout le monde a fini par couler à l'OM cette année,
05:08 mais rappelons-nous vraiment,
05:09 et je pense que je n'étais pas le seul,
05:13 je pense que tout le monde était très confiant
05:15 sur ce que faisait l'OM,
05:16 et tout le monde faisait vraiment confiance sur l'Ongoria,
05:19 parce que son discours,
05:20 parce que ce qu'il avait fait depuis qu'il était en place,
05:22 c'était quand même très positif,
05:24 deuxième, troisième, le vélodrome plein,
05:26 du jeu, des émotions,
05:28 un OM dont on parle quasi quotidiennement,
05:31 90% à chaque fois, c'était pour dire des choses positives,
05:34 même dans ce milieu du foot
05:37 où les gens aiment beaucoup dire,
05:38 parce qu'il faut quand même que nos auditeurs le sachent,
05:41 c'est un milieu,
05:42 mais je sais qu'il y a beaucoup de milieux professionnels
05:44 où les gens se taillent,
05:45 mais le milieu du foot, vous n'avez pas idée,
05:47 vous ne trouverez pas un agent
05:50 pour dire du bien d'un autre agent,
05:52 un agent pour dire du bien d'un directeur sportif,
05:53 un directeur sportif pour dire du bien d'un autre mec,
05:56 c'est un métier de tension permanente,
05:58 tellement il y a de la pression pour obtenir les résultats,
06:01 même à Rennes, un club tout calme,
06:03 on sait qu'entre Maurice et Stéphan,
06:06 aujourd'hui, ce n'est pas l'amour fou,
06:07 que le président fait ce qu'il peut au milieu,
06:09 il y a des tensions,
06:10 c'est plus que vivant un club de foot.
06:14 Et là, l'OM, ça a complètement implosé.
06:18 Mais je n'oublie pas qu'en début de saison,
06:20 je n'ai entendu personne, personne douter
06:23 et dire que ça allait se passer comme ça à l'OM.
06:27 - Pas comme ça, mais néanmoins,
06:28 avant même le début de saison,
06:29 non mais juste Gilbert, je vais faire très court,
06:31 on a quand même douté du fait de changer tout le temps d'entraîneur,
06:34 douter du fait que ça puisse être simple.
06:36 - Top ! Mickael, attend !
06:38 - Oui mais il faut laisser la parole à un pauvre auditeur là !
06:40 - Quand je fais l'interview de Longoria,
06:42 début juillet,
06:44 on est encore loin du match contre le Pana,
06:46 et que moi je lui parle de ça,
06:48 et que je lui dis mais,
06:49 il y a un truc que je ne comprends pas entre ce que vous dites
06:52 et les changements.
06:54 Le problème c'est que tu te retrouves face à une situation,
06:56 quand tu lui poses la question,
06:57 tu dis "ben oui, mais n'empêche que ça a marché".
06:59 Il a réussi à faire en sorte que ça fonctionne,
07:02 donc tu es obligé de dire
07:04 "c'est pas normal,
07:05 c'est pas tellement cohérent avec ton discours".
07:07 Néanmoins, l'OM s'en sort,
07:09 deux années de suite,
07:10 tu te dis "pourquoi pas ?"
07:14 Et moi je pense que ce tour préliminaire a tout fracassé.
07:17 On ne s'en rend pas assez compte.
07:18 - Mickael, tu nous écoutes depuis tout à l'heure,
07:20 comment tu veux réagir face à ce débat sur Longoria ?
07:23 - Ben alors,
07:25 vu que je passe souvent,
07:29 et en début de saison, j'avais fracassé Longoria.
07:32 Je fais partie des rares qui ont fracassé Longoria,
07:37 où mes amis m'ont dit "mais t'as vu que t'es dur avec Longoria".
07:41 Ouais, alors Longoria a fait du bon travail.
07:45 On dit tout le temps "ouais, mais avec les moyens du bord".
07:48 Je vous invite à calculer
07:50 combien il a dépensé en transferts sur les quatre dernières années.
07:54 C'est juste phénoménal.
07:55 - Oui, on avait fait le compte l'autre jour,
07:57 il y avait plus de 160 mouvements, si je me souviens bien.
07:59 - Oui, oui, mais c'est surtout...
08:01 - C'est surtout l'argent, la valorisation des joueurs et la dépense.
08:03 - On a payé des joueurs, mais des blindes et des blindes,
08:06 et qu'on revend surtout à perte.
08:08 Parce que Longoria, c'est bien, il a fait des mouvements,
08:11 mais il a fait surtout beaucoup, beaucoup de mouvements à perte.
08:14 Ce que je reprochais surtout, c'était le manque...
08:18 où on ne gardait pas un seul coach.
08:22 Tampaoli...
08:23 - Non mais d'accord, moi je veux bien,
08:24 mais qu'est-ce que tu disais de la deuxième et de la troisième place ?
08:27 - Ben moi...
08:28 - Parce que ça, c'était pas rien quand même !
08:30 - Non mais c'est pas rien, mais quand on regarde un peu le football français,
08:37 le championnat est devenu pathétique.
08:39 On a le PSG qui domine le championnat,
08:42 et là on se retrouve l'année dernière avec un Lens qui fait un parcours magnifique.
08:45 Cette année, c'est Brest, on a eu des Montpellier,
08:49 on n'a jamais un championnat cohérent.
08:51 Le championnat français n'est pas cohérent.
08:54 Donc cette année, au final, c'est une catastrophe.
08:57 Marseille dans une crise, mais monumentale.
08:59 On est à 8 points de la Ligue des champions.
09:01 À 8 points en étant avec 0 victoire depuis le 17 décembre.
09:06 Si on avait un championnat qui tenait un minimum la route,
09:09 Marseille serait déjà larguée, serait déjà terminée.
09:12 Au final, on n'est plus qu'à 5 points de Lyon,
09:15 où on se foutait de la gueule de Lyon depuis le début de la saison qui joue le maintien.
09:20 On n'est qu'à 5 points de Lyon et à 8 points de la Ligue des champions.
09:23 Donc en fait, on nous explique plein de choses que Marseille réussit son Ligue des champions,
09:29 mais c'est parce que le championnat n'est pas bon.
09:31 [SILENCE]