Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:03 Kfir Bibas, le plus jeune otage de l'histoire, aurait eu hier 13 mois.
00:08 Pas un mot dans la plupart de vos journaux, rien à la télé, rien à peu près nulle part.
00:12 L'anniversaire le plus triste du monde, disent les membres de sa famille.
00:17 Kfir a été enlevé avec sa mère et son petit frère le 7 octobre au kiboutz de Niros.
00:21 Et il y a quelques minutes, l'armée israélienne a montré les images de cet enlèvement.
00:27 Un peu plus de 4 mois après, on va demander dans un instant pourquoi avoir choisi de montrer ces images aujourd'hui.
00:32 Le colonel Olivier Rafovitch sera avec nous en direct.
00:35 Je vous salue, bonsoir.
00:37 Nous serons ce soir également avec Muriel Wachnin, avocate et présidente de l'organisation juive européenne,
00:42 Tatiana Rodard-Barzak, journaliste politique et Yoan Hizay, du service politique de CNews.
00:49 On va donc écouter cette première séquence.
00:51 C'était il y a quelques minutes. Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, a donc annoncé
00:59 comment Kfir et sa maman, ainsi que son petit frère, ont été enlevés et remis aux mains,
01:07 non pas du Hamas, mais emmenés vers un camp de fédahines.
01:13 Et vous allez entendre tout de suite Daniel Hagari.
01:20 Selon les images et les renseignements que nous avons recueillis,
01:22 après que Shiri Bibas et ses deux enfants ont été enlevés à leur domicile,
01:27 ils ont été emmenés à l'est de Khan Younes, à l'avant-poste appartenant au groupe terroriste des Qataïb Moudjahidin.
01:35 Les images montrent les terroristes enveloppant Shiri et ses bébés dans un drap, essayant de les cacher.
01:42 La vidéo dans laquelle nous voyons la famille Bibas à Gaza est déchirante et nous rappelle à qui nous avons affaire.
01:49 Ce sont des kidnappeurs brutaux de bébés.
01:51 Nous réglerons nos comptes avec eux et au monde entier, je dis,
01:55 nous allons traduire en justice ces kidnappeurs de bébés et de mères.
02:00 Ils ne s'en tireront pas comme ça.
02:02 Colonel Rafovich, je rappelle que vous êtes le porte-parole de l'armée israélienne.
02:07 Est-ce qu'il faut craindre pour leur vie ce soir ?
02:11 Bonsoir et merci de m'inviter à votre émission ce soir.
02:15 Il faut craindre parce qu'on n'a pas de nouvelles et qu'ils sont en main du Hamas,
02:21 et que le Hamas est une organisation terroriste de la pire espèce.
02:25 Et qu'il y a beaucoup d'inquiétudes, évidemment, quant à la situation de la famille Bibas,
02:30 la maman, les deux enfants, Kfir et Ariel et le papa.
02:36 Je voudrais quand même vous dire que dans la vidéo qui a été montrée, on voit seulement Ariel, 4 ans,
02:41 et on peut penser que ce jour-là, lorsqu'elle est kidnappée le 7 octobre,
02:46 elle tient le petit Kfir dans un kangourou, je crois que c'est le terme en français.
02:50 Et les terroristes, au nombre de 7, s'ajoutent à 8 autres qui les attendent
02:57 et les obligent à porter une sorte de couverture
03:01 pour en fait cacher le fait qu'ils soient là, otages, dans la région.
03:08 Et ce sont des images terrifiantes, terribles.
03:10 Elle arrive d'ailleurs pieds nus, chérie, en sortant du véhicule.
03:16 Et depuis maintenant plus de 136 jours, aucune nouvelle.
03:22 Je vous rappelle que le papa, le père des enfants,
03:26 a été dit, Kfir a été kidnappé différemment, enfin je veux dire, avant.
03:32 Kfir, c'est vraiment le symbole de la cruauté du terrorisme du Hamas.
03:40 Pour quelles raisons, parce que ces images, c'est le jour de leur enlèvement,
03:44 c'était le 7 octobre, pour quelles raisons l'armée israélienne les diffuse ce soir ?
03:49 D'abord on a eu ces images grâce au fait que nous avons des forces spéciales,
03:52 des forces hacha-nounès, elles ont été trouvées grâce à nos forces
03:57 qui font un effort gigantesque pour trouver même des petits éléments
04:02 d'informations, de renseignements sur les otages.
04:05 Et lorsque nous avons obtenu ces images, qui proviennent de caméras de rue,
04:10 dans l'Est de Hanouna, dans la ville du Sud de la Banque de Gaza,
04:14 elles ont d'abord été transmises à la famille,
04:16 puis nous avons entendu que la famille accepte qu'elles soient révélées au monde.
04:20 Elles sont très importantes parce qu'elles montrent à la fois
04:22 que le 7 octobre, lorsqu'ils arrivent à Gaza, ils sont vivants,
04:26 que le Hamas en est totalement responsable, même si on parle d'une organisation
04:32 qui s'appelle le Kata'ib el-Mujahidin, ou une sorte de sous-cellule,
04:37 mais qui est reliée au Hamas, qui les détient en tout cas le 7 octobre.
04:41 Et pour nous, le Hamas en est le seul et unique responsable,
04:45 et pour le monde entier c'est le Hamas qui a kidnappé la famille Bibas,
04:48 c'est eux qui doivent prendre des comptes.
04:50 En novembre dernier, je rappelle que le mouvement terroriste avait affirmé
04:53 que Syrie et ses enfants avaient été tués dans des bombardements israéliens,
04:57 et en disant "c'est la faute d'Israël si cette famille est décédée",
05:02 c'est le mot de la réaction de Muriel Wakin,
05:04 on sent bien qu'ils ont en plus servi de monnaie d'échange.
05:09 Alors déjà pour replacer les choses, c'est jamais la faute de la personne
05:14 ou de la famille qui s'est fait prendre en otage,
05:16 sa responsabilité ne peut jamais être pointée,
05:18 la seule responsabilité à pointer ici c'est celle du Hamas,
05:21 il n'y a pas d'autre responsabilité à envisager dans cette terrible prise d'otage
05:26 que celle du Hamas, ça c'est la première des choses.
05:28 Et le point commun avec toutes ces organisations terroristes
05:33 c'est qu'elles essayent de faire glisser la responsabilité,
05:35 leur responsabilité vers d'autres personnes pour s'en défausser tout simplement
05:38 et pour garder la face par rapport au monde entier qui regarde.
05:41 Parce que vous l'avez très justement rappelé tout à l'heure Olivier,
05:44 il s'agit de plus jeunes otages de l'histoire du monde.
05:49 Et c'est le Hamas qui a rendu ça possible,
05:54 c'est le Hamas qui est derrière cette ignominie sans nom et sans bord,
05:58 et sur laquelle je veux dire encore une fois que le 7 octobre c'est hier.
06:04 Pour cette famille, pour ceux qui sont touchés,
06:06 et je pense pour la majeure partie de la population dans le monde
06:11 qui connaît l'histoire de la famille Bimass,
06:13 tout le monde est en attente de savoir si ce petit bonhomme va rentrer chez lui,
06:17 si sa mère, si son petit frère, si le papa
06:19 vont enfin pouvoir être libérés et rentrer chez eux.
06:23 Envie tout simplement.
06:25 Mais encore une fois, on a voulu,
06:28 il semble qu'en les transférant, en les mettant entre les mains
06:31 d'une autre organisation qui est liée au Hamas,
06:33 on a voulu les utiliser comme une monnaie d'échange.
06:37 C'est une monnaie d'échange fantastique,
06:42 c'est une monnaie d'échange extraordinaire pour le Hamas
06:44 qui n'a strictement rien à faire de l'avis des uns ou des autres, on le sait.
06:49 Le Hamas l'a démontré depuis le 7 octobre et même bien avant.
06:52 Donc la seule chose qui est intéressante pour eux,
06:53 c'est qu'ils ont cette monnaie d'échange entre les mains.
06:55 Et voyons maintenant jusqu'où ils sont prêts à aller
06:58 pour rendre cette famille en vie à Israël.
07:02 Je rappelle, ça fait également 136 jours que trois franco-israéliens
07:06 sont retenus en otage.
07:08 On vous rappelle tous les soirs ici leur nom et on vous montre leur visage.
07:12 Ils s'appellent Orion Hofer-Urat et nous demandons évidemment leur libération.
07:16 Tatiana.
07:17 D'abord, c'est terrible parce que d'abord, ça rappelle à ceux
07:20 qui n'arrivent pas encore à qualifier de terroristes ce groupe,
07:24 que là, il s'agit de crime contre l'humanité,
07:26 de crime de guerre purement et simplement.
07:29 Deuxième chose, on attend, c'est vrai aussi, d'épreuve de vie.
07:32 Et c'est ça aussi la crainte, le souhait.
07:35 Et puis, ça nous fait aussi penser évidemment à tous ces otages
07:39 qui restent encore aux mains du Hamas et à la légitimité du coup
07:44 de cette action aussi de Tsaïl qui est décriée par une partie
07:48 de la communauté internationale, mais qui est nécessaire.
07:50 On voit bien la cruauté de ce groupe terroriste et on voit la nécessité
07:54 d'aller chercher.
07:55 Regardez, il y a deux otages qui ont été libérés il y a quelques jours.
07:57 Ça a été une opération extrêmement complexe, mais qui a quand même permis
08:01 de libérer deux otages et on espère qu'il y en aura d'autres qui seront libérés.
08:04 Le colonel Rafovitch, parmi les informations du week-end,
08:07 d'ailleurs, je voulais vous faire commenter, il y a ces images
08:11 qui ont été publiées par le Washington Post.
08:13 Cette vidéo qui montre un employé de l'UMRA qui a été identifié
08:16 et qui est également un membre du Hamas filmé en train de charger
08:20 un corps dans une voiture accompagné d'un terroriste armé.
08:23 La preuve, sans doute, colonel, de la connexion qui existe
08:26 entre l'UMRA et les terroristes du 7 octobre.
08:28 Ce sont des images terrifiantes.
08:31 Regardez de quelle manière ils prennent le corps de ce jeune homme,
08:34 ils le jettent dans le véhicule.
08:36 L'homme en noir est un homme qui travaille pour les Nations Unies,
08:40 pour l'UMRA, il est salarié des Nations Unies.
08:42 On a tous ses détails, on a tout, son nom, son identité,
08:46 sa profession, son emploi et on a transmis d'ailleurs,
08:51 à un moment donné, un certain nombre de noms et de nombres d'hommes
08:56 de l'UMRA qui sont reliés au massacre du 7 octobre,
09:00 je veux dire au massacre directement.
09:02 Et on a également des informations dans lesquelles plus de 10%
09:07 des employés de l'UMRA, plus de 10% sont affiliés,
09:11 reliés au Hamas dans la voie de Gaza et également aux djihad islamiques.
09:16 On a également des images, je ne sais pas si vous les avez vues déjà,
09:20 nous voyons un ambulancier du croissant rouge palestinien,
09:24 l'équivalent de la Croix-Rouge dans les théâtres palestiniens,
09:29 qui utilise le véhicule du croissant rouge,
09:31 qui est habillé avec l'habit de l'ambulancier
09:34 et qui va le 7 octobre transporter un terroriste blessé du Hamas,
09:39 anti-rétroit israélien, lors de l'attaque du point de Herez
09:42 et ensuite le ramener dans l'hôpital à Gaza.
09:44 Je rappelle que tous les hôpitaux que nous avons vérifiés
09:47 et parce que nous avions du renseignement au préalable,
09:49 on a retrouvé des armes, des munitions
09:52 et malheureusement également des éléments reliés aux otages kidnappés
09:56 et également des médicaments comme un acer qui nous a...
09:58 On va voir la séquence des médicaments dans un instant,
10:02 simplement un commentaire.
10:03 Moi j'avais une petite question, colonel,
10:05 j'ai vu passer le chiffre de 30 employés
10:09 qui seraient directement impliqués dans les attaques
10:12 du 7 octobre, 30 emplois de l'UNRWA,
10:14 est-ce que c'est le cas ?
10:17 Est-ce que vous confirmez cela, ce chiffre ?
10:20 Je confirme, je confirme le chiffre.
10:23 Je ne confirme pas que dans les 30, il faut que je revérifie,
10:25 dans mes documents, je n'ai pas là devant moi, je m'excuse,
10:27 mais il y a des dizaines d'hommes qui ont été impliqués directement
10:33 durant le massacre du 7 octobre.
10:36 Les noms ont été transférés entre autres à l'UNRWA
10:39 qui vérifie d'ailleurs, et la Ciorzina aujourd'hui
10:41 mène une enquête au plus haut niveau
10:43 sous la responsabilité de madame Colonna,
10:46 l'ancien ministre des Affaires étrangères,
10:47 qui mène une enquête extrêmement sérieuse
10:49 par rapport à ce sujet dramatique.
10:51 Je n'oublie pas quand même, ce sont des hommes
10:54 qui travaillent à l'ONU, payés par l'ONU,
10:56 qui ont participé, n'est-ce pas, avec leur casquette de l'UNRWA,
11:00 au massacre le plus terrible que l'État d'Israël
11:03 a connu dans son histoire, l'UNRWA,
11:05 l'U-N-W-R-A, c'est inimaginable.
11:08 Il y aura des poursuites, ça ne va pas rester comme ça, évidemment.
11:12 Il y a des poursuites et il y a un temps pour tout.
11:14 Là, le temps est au retour des otages
11:17 et c'est à cela que nous essayons tous de travailler.
11:19 Donc tous les efforts sont concentrés en France, en Israël,
11:23 pour que les otages puissent rentrer chez eux.
11:24 Mais ensuite, bien évidemment,
11:26 viendra le temps d'aller chercher les responsabilités
11:28 et des plaintes sont d'ores et déjà à l'étude vis-à-vis de l'UNRWA
11:31 parce qu'il y a quelque chose d'absolument incroyable
11:35 de se dire que cet organisme qui est là en principe
11:38 pour s'occuper des réfugiés palestiniens
11:40 est venu finalement loin, très très loin de son objectif principal,
11:44 s'en est totalement détourné et a fini par devenir
11:48 l'un des bras armés du Hamas à l'intérieur même des territoires
11:52 dans lesquels l'UNRWA était supposé apporter la paix
11:55 et pacifier les relations.
11:56 Voilà, une dernière séquence, vous en avez parlé.
11:59 L'armée israélienne est tombée à l'hôpital Al-Nasser de Khan Younes
12:01 sur un stock de médicaments.
12:03 Parmi ces médicaments, il y a des médicaments français
12:05 d'ailleurs destinés aux otages
12:06 qui n'ont donc jamais été distribués, regardez.
12:09 Ici, nous avons trouvé des médicaments
12:13 qui étaient censés aller aux otages
12:15 avec des étiquettes et le nom de l'otage.
12:19 Vous pouvez voir des photos ici.
12:21 Les photos ont été coupées, mais certaines inscriptions subsistent.
12:25 Tamar Metzger, Adasagi, Yaffa Hadar
12:31 et d'autres médicaments d'otages
12:32 qui n'ont pas encore été libérés, comme Shempery.
12:37 Des otages qui sont toujours retenus en captivité
12:40 et qui n'ont tout simplement pas reçu leurs médicaments.
12:43 Voilà, moi je serai au gouvernement, je serai Stéphane Séjourné.
12:47 Je me dirais, on a fait des efforts.
12:49 On a tout fait pour que des médicaments arrivent.
12:52 On a même négocié, on a parlé et voilà le résultat.
12:55 Et ensuite, il est peut-être important de rappeler la position de la France.
12:59 Cessez le feu, maintenant.
13:00 Oui, cessez le feu. La France qui effectivement a pris le parti
13:04 de dire maintenant que les bombardements étaient allés suffisamment loin,
13:09 que la population civile dans la bande de Gaza avait été trop durement impactée
13:13 et qu'il était temps quelque part de mettre fin à cette opération militaire
13:16 ou en tout cas qu'elle prenne une autre forme.
13:18 Ce qui est problématique dans la position de la France,
13:20 c'est qu'elle demande un cessez le feu,
13:21 mais qu'elle ne propose aucune autre solution.
13:24 Et aujourd'hui, un cessez le feu, ça reviendrait à laisser les mains libres
13:27 au Hamas, qui n'est pas encore totalement anéanti, hélas.
13:31 Donc, si Israël ne va pas au bout de cette opération,
13:34 eh bien, quelque part, le Hamas pourra se reconstituer
13:37 et pourra évidemment à nouveau un jour peut-être commettre
13:41 un nouveau pogrom de ce type.
13:42 Parce qu'il faut rappeler que le Hamas l'a bien dit.
13:44 Il y aura un deuxième, un troisième, un cinquième et un dixième fête octobre.
13:47 C'est leur but, la destruction d'Israël.
13:49 Donc, si ce n'est pas Israël qui anéantit le Hamas,
13:52 eh bien, il y a de fortes chances que le Hamas ne récidive.
13:55 Donc, évidemment, ça n'est pas une option pour Tsaïl.
13:58 Et c'est en cela que ceux qui appellent à un cessez le feu,
14:01 eh bien, ou vont trop loin ou pas suffisamment.
14:03 Parce que si on ne propose pas une autre solution pour détruire le Hamas,
14:06 appeler à un cessez le feu, eh bien, pour un pays qui a vécu ce drame-là,
14:11 ça n'est évidemment pas entendable.
14:13 Très rapidement, il y a quand même une vraie question à se poser
14:15 sur la question du détournement des moyens.
14:18 Je pense aux moyens financiers colossaux internationaux
14:21 qui ont été utilisés pour construire les tunnels.
14:22 Je pense à ces médicaments qui sont utilisés pour d'autres fins
14:26 que pour les otages.
14:28 Et je pense aussi aux sacs d'aide humanitaire
14:30 qu'on a vus notamment dans la vidéo
14:32 où on voyait le chef du Hamas dans un tunnel
14:34 avec des sacs d'aide humanitaire dans la maison
14:37 qui s'était faite dans ce tunnel près de Hanounès.
14:40 Et donc, je me dis qu'il y a quand même une vraie question à se poser
14:43 sur cette aide internationale massive et humanitaire
14:46 qui est totalement détournée de son objectif.
14:49 Voilà, ça, c'est quand même une vraie question, un vrai problème.
14:51 Voilà, on va terminer en regardant des images.
14:53 En ce moment, je pense qu'elles sont en direct du sud Liban,
14:56 en tout cas, la frontière avec le Liban,
15:00 parce qu'il y a eu des frappes.
15:01 Aujourd'hui, vous allez me confirmer, colonel Rafovich,
15:05 et vous allez juste dire un mot sur l'ultimatum,
15:08 en quelque sorte, que donne l'Israël jusqu'au début du Ramadan,
15:12 qui doit commencer autour du 10 mars,
15:13 pour relâcher les otages sous peine de relancer
15:17 une offensive très forte contre Rafa.
15:20 Je ne veux pas commenter ce qui a été dit au niveau politique.
15:25 Il est clair que cette guerre, le Hamas, a commencé,
15:29 mais c'est Israël qui va la finir,
15:31 avec le retour des otages, avec la destruction,
15:33 les emmantèlements du Hamas.
15:35 Ça prendra le temps que ça la prendra,
15:36 mais il est hors de question de faire un cessez-le-feu aujourd'hui,
15:39 alors que le Hamas continue à avoir des otages,
15:41 à attaquer Israël et à vouloir, comme l'a dit l'un de vos invités,
15:45 la destruction totale de l'État israélien,
15:47 parce que le Hamas veut la destruction totale de l'État israélien, de l'État juif.
15:50 Vous savez, nous voulons aussi un cessez-le-feu,
15:53 mais après le retour des otages et après que le Hamas soit démantelé.
15:58 Et croyez-moi que pour l'intérêt des Gazaouis,
16:02 c'est mieux Gaza sans le Hamas.
16:05 Merci beaucoup, colonel Rappobis, d'avoir été avec nous en direct ce soir.
16:09 Muriel.
16:10 Moi, j'aimerais simplement...
16:11 En fait, je me pose une question depuis le début.
16:13 Je ne comprends pas.
16:14 Je ne comprends véritablement pas la position de la France.
16:17 Je n'arrive pas à comprendre comment, en ayant trois otages français
16:22 retenus à Gaza, comment finalement la France appelle à un cessez-le-feu
16:26 sans faire de la question des otages la priorité.
16:29 Je me dis, si c'était quelqu'un de ma famille qui était retenu là-bas,
16:33 est-ce que j'accepterais l'idée que mon président,
16:36 président de la France, dont je suis citoyenne,
16:40 vienne dire "on va d'abord faire un cessez-le-feu
16:42 et on verra ensuite la question des otages".
16:44 Il y a quelque chose de totalement incompréhensible sur ce point-là.
16:48 Il faut dire les choses clairement et sans tabou.
16:50 Le président de la République pense aussi, évidemment,
16:54 à cette partie de la population française
16:56 qui est particulièrement sensible au sort des Gazaouis.
17:00 Et donc, de fait, la position de la France tient compte
17:03 de cette partie de la population là, notamment les musulmans,
17:07 qui sont plus sensibles, disons, que la population générale.
17:09 Je ne sais pas si je m'exprime bien, mais en tout cas,
17:11 une partie importante des musulmans se disent
17:14 que ce qui se passe dans la bande de Gaza est aujourd'hui inaccessible.
17:17 Beaucoup le pensent, pas seulement les musulmans.
17:19 Pas seulement les musulmans.
17:20 Mais beaucoup le pensent, pas seulement les musulmans.
17:22 Mais c'est vrai que la population musulmane
17:24 est plutôt celle qui est descendue dans les rues,
17:26 qui manifeste son soutien aux Gazaouis, etc.
17:29 Et ça, le président de la République, dans la position de la France,
17:32 il en tient compte nécessairement.
17:33 Oui, mais il y a quelque chose pour moi qui est totalement raté,
17:35 qui a été raté en fait depuis le début.
17:38 À partir du moment où le président de la République
17:39 n'est pas venu à cette marche contre l'antisémitisme,
17:41 il a loupé un premier coche.
17:42 Et depuis, on a le sentiment que toutes les étapes
17:45 sont loupées les unes après les autres.
17:47 Il aurait eu un discours clair et net
17:49 sur le fait qu'il faille récupérer les trois otages français.
17:52 Il passait aussi un message à l'ensemble des citoyens de France.
17:55 Et peut-être que les choses se seraient calmées à tous les niveaux,
17:58 y compris sur ces manifestations qui fleurissent toutes les semaines
18:01 sur Paris, en région parisienne et en France, pour soutenir le Hamas.
18:05 En fait, il l'a dit.
18:06 Il a dit "notre priorité, c'est les otages".
18:08 Mais aussi "notre priorité, c'est le feu".
18:11 Mais aussi "notre priorité, c'est les médicaments".
18:13 C'est le problème, souvenez-vous, sa première allocution,
18:15 c'était de dire "il n'y a pas de oui-mais pour combattre le terrorisme".
18:18 Mais en fait, il n'y a eu que des "mais", c'est ça le problème.
18:20 Il n'y a eu que ça.
18:22 Et c'est bien le souci, il a voulu ménager, si j'ose dire,
18:24 la chèvre et le chou, et du coup, en fait, il a mécontenté tout le monde.
18:27 Et je pense que c'est même très contre-productif,
18:29 parce qu'au final, en effet, c'est vrai que la communauté juive
18:32 ne comprend pas, ne comprend pas que la priorité ne soit pas les otages.
18:37 Et de l'autre côté, il y a aussi cette fameuse question
18:39 où il a voulu encore une fois ménager les choses en disant
18:41 "le jour même de l'hommage aux victimes françaises du 7 octobre,
18:45 je vais aussi faire en effet une cérémonie d'hommage
18:48 pour les Français qui ont été tués à Gaza".
18:51 Et du coup, c'est vrai que tout ça est compliqué,
18:52 parce que ce n'est pas pour ou contre.
18:55 C'est-à-dire que les messages sont totalement brouillés.
18:56 On peut dire "c'est terrible ce qui s'est passé cet octobre"
19:00 et dire "c'est terrible aussi ce qui se passe pour les Gazaouis".
19:02 Mais faire duer en même temps, en permanence, c'est juste ingérable.
19:05 J'y vois une deuxième difficulté de manière très courte, Olivier.
19:09 Une difficulté majeure, je pense, que c'est un aveu de faiblesse
19:12 vis-à-vis des terroristes, vis-à-vis du Hamas, que la France passe.
19:15 Et qu'avec les terroristes, on le sait, la France le sait très bien
19:19 parce qu'elle en a payé un prix très cher.
19:20 Il n'y a pas si longtemps que ça.
19:22 C'est un message de fermeté et de clarté qui doit passer.
19:24 Et ce message clair et ferme, pour l'instant,
19:26 la présidence française ne l'a pas passé.
19:29 En France, une séquence qui s'est déroulée ce week-end au Bataclan,
19:31 une séquence où des drapeaux palestiniens ont été brandis
19:33 au cri de "Free Palestine", une séquence qui, ce matin,
19:36 incidérait Patrick Jardin, qui est le père d'une des 90 victimes
19:39 des terroristes du Bataclan, le 13 novembre 2015.
19:42 Regardez.
19:43 Qu'est-ce qu'on voit ?
19:53 On voit des jeunes avec des drapeaux palestiniens.
19:56 Donc, c'était bien prémédité, leur truc.
19:59 Ils ne sont pas venus là, les mains dans les poches.
20:01 Donc, moi, ça m'inquiète parce que j'estime que, déjà,
20:05 on n'aurait pas dû les laisser rentrer avec des drapeaux palestiniens,
20:08 surtout au Bataclan.
20:09 Ces gens ne respectent rien.
20:11 Ils n'ont même pas le respect des victimes qui sont tombées là-bas.
20:15 Et ça, je trouve ça absolument inadmissible.
20:18 Ce week-end, c'était exactement le 10 février.
20:22 C'était à l'occasion de la venue d'un groupe syrien.
20:24 Mais qu'est-ce que ça veut dire, "Free Palestine" ?
20:26 En réalité, ça veut dire libérer tous les territoires palestiniens
20:30 de la présence juive.
20:31 Voilà ce que ça veut dire.
20:31 Oui, et le message est très clair.
20:33 Et je pense, là, comme ça,
20:36 je pense à tous les avocats qui ont participé au procès V13,
20:39 qui a duré six mois, le procès du Bataclan,
20:41 où on a vu, on a étudié, en fait, pendant des longues semaines,
20:45 l'idéologie mortifère qui avait causé cet attentat.
20:50 Et je me dis que, là, encore une fois,
20:52 le message n'est pas passé assez clairement pour qu'il y ait des gens,
20:54 des citoyens français, qui viennent crier "Free Palestine"
20:57 à l'intérieur du Bataclan.
20:59 C'est qu'on a loupé quelque chose, là aussi.
21:00 On n'a pas tiré les leçons de ce qui s'est passé au Bataclan.
21:03 On ne les a pas tirées de manière suffisamment forte
21:05 pour que les gens retiennent la leçon cinq ans, six ans plus tard.
21:08 Vous n'avez pas pris, Zahradin, on ne l'a pas pris sur cet extrait,
21:10 mais il dit que c'est un peu la responsabilité du Bataclan
21:13 de faire venir un groupe comme ça, avec un message qui peut amener...
21:19 Il faut remettre dans le contexte.
21:21 Il se trouve que c'était un groupe, je crois, syro-allemand,
21:24 et c'était au moment d'une chanson, justement,
21:25 sur le conflit israélo-palestinien.
21:27 C'est évidemment qu'il y a une responsabilité aussi
21:29 dans une période de tension, de conflit.
21:31 Cela dit, c'est vrai que c'est un crachat...
21:33 Si vous laissez rentrer les gens avec un drapeau palestinien,
21:36 il va se passer quelque chose.
21:37 C'est un crachat au visage des familles des 90 victimes au sein du Bataclan.
21:42 Et puis, de façon plus générale, je rejoins Murel,
21:43 ça remet quand même en mémoire le lourd tribut qu'a payé
21:49 la communauté juive ces dernières années lors des attentats,
21:52 l'hyper-Kachar, le Bataclan, Toulouse, et j'en passe.
21:55 Donc, si vous voulez, c'est vrai que c'est une responsabilité problématique.
21:58 Et ça me rappelle cette image, souvenez-vous, il y a quelques mois,
22:01 d'un groupe de jeunes qui avait débarqué justement devant le Bataclan
22:04 en disant "on veut parler au responsable".
22:05 D'ailleurs, c'était un juif, on veut lui parler.
22:07 Et c'était juste après le 7 octobre.
22:09 Et ça m'a fait penser à ça.
22:10 Et je me suis dit "voilà, c'est quand même effroyable qu'on en soit encore là".
22:13 On a loupé beaucoup de choses dans ce pays.
22:14 Et ces images en sont évidemment le symbole.
22:17 Tatiana disait "c'est un crachat".
22:19 C'est plus qu'un crachat, c'est une profanation.
22:22 L'endroit même où ça se passe fait que c'est une profanation.
22:25 Ça rappelle aussi que Place de la République,
22:28 nous avons entendu crier à la Wachbar,
22:31 peu de temps après le pogrom du 7 octobre.
22:34 Des événements comme cela en France,
22:36 il y en a eu un certain nombre depuis quatre mois maintenant.
22:38 Ça montre, je vous l'ai dit, que nous avons loupé évidemment beaucoup de choses.
22:42 Est-ce que vous pensez que les gens qui crient "Free Palestine"
22:45 dans la salle du Bataclan,
22:46 ce ne sont pas des gens qui se sont réjouis de ce qui s'est passé ?
22:49 Moi, je crois précisément qu'une partie d'entre eux...
22:51 - Moi, je n'irai pas jusque là.
22:52 On ne peut pas aller jusque là, je suis désolé.
22:54 - Oui, mais Yohann, là, on parle.
22:55 - Je crois qu'une partie de ceux qui sont là,
22:58 comme une partie de ceux qui criaient à la Wachbar,
23:00 Place de la République,
23:01 se sont réjouis de ce qui s'est passé.
23:03 J'ai vu une partie de ces manifestants.
23:05 Je sais ce qu'ils ont crié, je sais ce qu'ils ont scandé.
23:07 Je l'ai vu de mes yeux, je l'ai entendu avec mes oreilles.
23:10 Personnellement, je peux vous dire qu'une partie d'entre eux se sont réjouis.
23:14 Il y a en France un certain nombre de Français
23:16 qui se sont réjouis de ce qui s'est passé.
23:18 Il ne faut pas le nier, il ne faut pas se voiler la face.
23:21 - Non, mais je veux dire...
23:22 - Il faut quand même, Yohann, faire attention à ce que vous dites.
23:25 Est-ce que là, vous êtes en train de faire des amalgames...
23:27 - Non, non, non, je dis que...
23:28 - Compliqués, compliqués.
23:29 - Non, non, je dis que...
23:30 - Et vous avez, en tant que journaliste poétique, une responsabilité.
23:31 - Oui, mais je dis qu'une partie des...
23:32 - Il faut faire attention à ça.
23:33 - On est responsable de ce qu'on dit, là.
23:34 - Par contre, Akira, je dis qu'une partie des Français, c'est incontestable.
23:36 Une partie des Français s'est réjouie de ce qui s'est passé le 7 octobre.
23:41 C'est incontestable.
23:42 Il y a eu des scènes de joie, on les a vues.
23:44 - Non, je veux dire, pardon.
23:45 - Oui, c'est très long, moi, je crois.
23:47 C'était vraiment une mino...
23:48 - Mais j'entends bien.
23:49 - C'était vraiment minoritaire.
23:50 - J'entends bien, mais vous pouvez tempérer un peu votre propos, en ce qui me concerne,
23:55 en disant qu'en fait, on sait bien qu'en France, il y a toute une partie qui a considéré
23:58 que les actes commis par le Hamas le 7 octobre étaient des actes de résistance.
24:01 - Oui.
24:02 - Ah oui ?
24:03 - Donc, à partir de là, on peut imaginer, effectivement, que pour une partie de la population,
24:07 les actes étaient justifiés par le fait que ce soit de la résistance et non des actes
24:12 terroristes.
24:13 - Oui, on l'a vu, on l'a vu.
24:14 - Ça justifie.
24:15 Il n'y a pas de quoi se réjouir.
24:16 C'est le terme de réjouir qui me...
24:17 - Non, il n'y a pas de quoi se réjouir.
24:18 Mais en fait, c'est vrai que quand on voit les images de l'IS au sein du Bataclan en
24:24 train de crier "Free Palestine", on se demande ce qu'il y a derrière.
24:27 Ça reste en interrogation, un point d'interrogation, on ne peut pas faire d'interrogation.
24:30 - En tout cas.
24:31 - Mais on peut légitimement se demander pourquoi ressentir le besoin de rentrer dans cette
24:35 salle du Bataclan avec des drapeaux palestiniens et crier "Free Palestine" à ce moment-là
24:42 précisément.
24:43 - En tout cas, en France, il y a des imams qui peuvent comparer Satan ou faire un lien
24:49 entre le drapeau français et Satan.
24:52 On va en parler dans un instant.
24:53 Juste après, le rappel des titres de Simon Guélin.
24:56 Salut Simon.
24:57 - Bonsoir Olivier et bonsoir à tous.
24:58 Les agriculteurs maintiennent l'impression sur le gouvernement.
25:01 À quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, ils ont manifesté aujourd'hui
25:05 à Dunkerque, dans la Marne ou encore à Marseille pour manifester leur mécontentement.
25:09 Emmanuel Macron reçoit demain à l'Elysée les syndicats agricoles majoritaires.
25:13 Le procès du principal suspect du meurtre d'Éric Masson s'est ouvert aujourd'hui devant
25:18 la cour d'assises d'Avignon.
25:19 Ce policier de 36 ans assassiné de trois balles sur un point de deal à Avignon, c'était
25:24 le 5 mai 2021.
25:25 Et lors de cette première journée d'audience, Ilyas A a continué de nier les faits.
25:30 Il encourt bien sûr la prison à perpétuité.
25:32 Et puis les enquêteurs examineront le corps d'Alexei Navalny pendant au moins 14 jours.
25:37 C'est ce qu'a annoncé cet après-midi le porte-parole de l'opposant au Kremlin.
25:41 Alexei Navalny est décédé vendredi dernier dans une prison russe.
25:44 Et aujourd'hui, sa veuve Yulia Navalnaya a rencontré à Bruxelles le chef de la diplomatie
25:49 européenne Joseph Borrell, qui a d'ailleurs affirmé que Vladimir Poutine devra rendre
25:53 des comptes, cher Olivier.
25:54 Merci Simon.
25:55 L'affaire de cet imam dont quiconque parle le drapeau français à Satan, le ministre
26:00 de l'Intérieur a annoncé avoir demandé l'expulsion de Mahjoubi.
26:03 Une enquête préliminaire est ouverte pour apologie du terrorisme.
26:06 Depuis le mois de novembre, les prêches de cet imam qui intervenait à Bagnole-sur-Seize
26:10 dans le Gard avaient été signalées à plusieurs reprises.
26:13 On va l'écouter.
26:14 On aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrènent, qui nous font mal à
26:20 la tête, qui n'ont aucune valeur auprès d'Allah.
26:23 La seule valeur qu'ils ont, c'est une valeur satanique.
26:25 Vous voyez tous ces drapeaux qu'on a, qu'on lève dans les matchs et on crie, on tape le
26:31 musulman sur ta tête et on l'insulte de tous les noms.
26:34 C'est drapeau satanique.
26:35 Ce soir, qu'en dit-il ? Il dit qu'en employant l'adjectif tricolore, on a pu croire que
26:42 j'insultais, dit-il, le drapeau français.
26:45 Je comprends que ça ait choqué.
26:46 C'est un lapsus.
26:47 Voilà ce qu'il dit.
26:48 Gérald Darmanin a annoncé avoir demandé le retrait du titre de séjour.
26:51 Que fait cet homme sur le territoire français ? Et surtout, est-ce qu'on peut l'expulser
26:55 ? Parce que c'est intolerable ce qu'il a dit.
26:58 Je crois savoir que cet homme a cinq enfants.
27:00 Ça va être compliqué.
27:01 Si les enfants sont nés sur le territoire français, je pense que la procédure d'expulsion
27:04 va être véritablement difficile à mener.
27:06 Impossible.
27:07 Mais elle va être très, très compliquée.
27:09 Et puis, on a malheureusement l'habitude, les associations vont monter au créneau pour
27:13 s'opposer aux décisions qui pourraient être prises courageusement par certains magistrats.
27:17 Mais enfin, les propos qui sont tenus et qu'on a entendus aujourd'hui sur les réseaux et
27:22 maintenant à votre antenne posent réellement question.
27:24 Il fait mention d'un drapeau tricolore.
27:27 Je ne sais pas de quel lapsus, derrière quel, à quel drapeau il pensait en fait.
27:32 Le drapeau tricolore, on a quand même le sentiment qu'il parlait du drapeau français, mais
27:35 il s'en expliquera devant ses juges, puisqu'il y a une enquête qui est ouverte et que vraisemblablement
27:39 il sera renvoyé devant un magistrat pour s'expliquer.
27:41 Je parlais du monde musulman et du football, dit-il.
27:44 Du monde musulman et du football, c'est-à-dire des drapeaux qui seraient brandis dans les
27:48 enceintes du satanique.
27:49 Il n'a jamais été question de lui propos, ni de loin, ni de près de dire que le drapeau
27:51 français est satanique.
27:52 Je parlais du monde musulman et du football, sont ces mots, ce soir, dans une interview
27:56 qu'il a donnée à Midi-Libre.
27:58 J'ai défendu les valeurs de la France, j'ai manifesté mon désaccord total, que ce soit
28:02 avec les radicaux, les intégristes Daesh, et j'ai condamné l'assassinat d'homme
28:05 Samuel Paty, ainsi que les événements de Charlie Hebdo.
28:08 J'ai milité au sein du comité.
28:09 Vivre ensemble.
28:10 Je vous propose de marquer une pause, on va en rediscuter, parce que ce n'est pas fini,
28:14 et on se retrouve juste après.
28:15 On parlait il y a un instant, et on va revenir à cet imam, Majoubi, nationalité tunisienne,
28:27 de cinq enfants, président des mosquées d'Ugar, premier vice-président du conseil départemental
28:32 du culte musulman.
28:33 Je voulais qu'on écoute l'imam de Bordeaux, qui était cet après-midi sur l'antenne
28:36 de CNews.
28:37 Il dit, à propos de ce qu'on a entendu, de comparer le drapeau tricolore à Satan,
28:42 ou en tout cas de faire un lien, il dit que ce sont des propos inadmissibles et délirants.
28:46 C'est le mot qu'il en parle.
28:49 Ce sont des propos inadmissibles, délirants et dangereux, vu l'impact que cela pourrait
28:57 avoir sur une jeunesse déjà vulnérable.
29:00 C'est ce type de discours qui nourrit ce que j'appelle le séparatisme mental, qui
29:06 aboutit à un séparatisme sociétal, vers peut-être un séparatisme violent.
29:12 Il y a un problème de formation des imams.
29:14 On a l'illustration ici d'un serment brouillant, confus, où il mélange tout.
29:22 D'ailleurs, c'est un imam étranger.
29:24 La moindre des choses, c'est de respecter le pays qu'il accueille.
29:28 Donc, il est déjà en porte-à-fond par rapport à sa propre religion.
29:31 C'est une question importante, la question des formations des imams.
29:35 Mais juste sur la question de l'expulsion, Muriel Avocat, je le répète, a dit que c'est
29:39 impossible.
29:40 Quasiment.
29:41 Il y a cinq enfants, évidemment.
29:42 Si certains sont nés en France, ça l'est encore plus.
29:44 On est dans un impasse administratif.
29:47 Il y a ça.
29:48 Et puis, il est par ailleurs depuis 35 ans sur les territoires français, accessoirement.
29:52 Ce n'est pas un imam détaché, attention.
29:54 C'est un imam qui est venu en France, mais pas du tout détaché par la Tunisie, qui
29:58 est venu par ses propres moyens et parce qu'il souhaitait venir faire des prêches en France.
30:02 Donc, c'est encore une autre histoire.
30:03 Qui est marié, qui a des enfants, cinq enfants, qui sont scolarisés.
30:06 En effet, ça va être extrêmement compliqué.
30:09 Dans le projet de loi immigration, il y avait justement un cas de figure qui était exactement
30:12 celui-ci.
30:13 Un imam qui pose un problème de trouble à l'ordre public, qui menace les valeurs de
30:18 la République et à qui on peut justement considérer que même s'il a depuis très
30:22 longtemps, qu'il est marié avec quelqu'un depuis très longtemps et qui a des enfants
30:24 scolarisés, on peut peut-être l'expulser.
30:26 Alors là, je vous interromps parce que là, vous voyez les imams détachés en France.
30:30 Ce n'est pas son cas.
30:31 Mais depuis le 1er janvier, il n'y a plus d'imam détaché.
30:34 En tout cas, c'est interdit.
30:35 Il y en avait 105.
30:36 Oui, c'est une vraie question.
30:37 Il y a environ 300 imams aujourd'hui détachés en France.
30:40 150 venus de Turquie, 120 d'Algérie.
30:42 C'est 10% des imams.
30:44 Et du coup, ça pose une vraie question.
30:45 Depuis cette loi, justement, on ne peut plus détacher les imams.
30:48 C'est le problème.
30:49 Et c'est exactement ce que disait l'imam de la formation des imams.
30:52 Parce qu'on interdit de détacher maintenant les imams de pays étrangers.
30:55 Majoritairement, aujourd'hui, c'est le Maroc, la Turquie et l'Algérie.
30:58 Lui, en l'occurrence, c'est Tunisie.
30:59 Mais encore une fois, c'est un autre problème.
31:00 Mais il faut venir.
31:01 On est forts.
31:02 Mais le problème, c'est qu'on n'a pas de cursus aujourd'hui reconnu.
31:04 Il faut créer une école.
31:05 Il faut créer une université.
31:06 Aujourd'hui, il y a un cursus de 3 ans pour devenir imam en France.
31:10 Mais on n'a pas de formation reconnue par l'État français.
31:13 Et donc, ça pose une vraie problématique.
31:15 Et puis, deuxième chose, cela dit, si je prends le problème à l'envers, la question
31:19 de cet imam aujourd'hui 2.0, cet imam radical 2.0, parce qu'il faut quand même mettre les mots.
31:24 Là, c'est du salafisme.
31:25 C'est un prêche totalement salafiste.
31:27 Qui est totalement filmé.
31:28 C'est très intéressant parce que ça montre quand même l'intérêt des prêches en français.
31:32 D'abord, parce que du coup, on voit ce qui se passe, on comprend ce qui se passe.
31:35 Ça montre la problématique de ces prêches du vendredi qui sont extrêmement suivis, écoutés.
31:40 Et donc, tous ces fidèles qui ont écouté ce prêche et qui posent un énorme problème
31:45 parce que là, il y a clairement une question de séparatisme et d'apologie du terrorisme.
31:50 D'ailleurs, c'est pour ça qu'il est poursuivi aujourd'hui aussi.
31:51 Et puis, troisième chose, ça pose aussi la question, si vous voulez, du contrôle.
31:56 Parce qu'en l'occurrence, cet imam, non seulement il est imam dans sa mosquée, mais en plus,
32:00 il est président de sa mosquée.
32:01 Mais le problème, c'est que qui dirige ces mosquées ? C'est ceux qui financent.
32:04 Donc, ça pose la question du financement des mosquées aujourd'hui en France.
32:07 - Amaury-Honne.
32:08 - Oui, le plus probable, effectivement, c'est que cette personne ne soit pas expulsable,
32:11 compte tenu du fait, effectivement, qu'il vit en France depuis des décennies,
32:14 qu'il a des enfants, qu'ils sont probablement nés sur le territoire français.
32:18 Tout cela va être extrêmement compliqué.
32:19 Ça montre une nouvelle fois que l'État français n'est pas maître en France.
32:22 En réalité, on ne peut pas faire ce qu'on veut.
32:24 On vit dans un État de droit et c'est heureux.
32:26 Mais c'est vrai que si on veut préserver cet État de droit, compte tenu de la colère populaire
32:30 face à ce genre de faits qui se répètent et qui se répètent,
32:35 eh bien, il serait bon peut-être, effectivement, d'adapter la loi.
32:37 Parce qu'il y a une loi immigration qui a été votée.
32:40 C'est vrai. Est-ce qu'elle va assez loin ? On en doute.
32:43 - Apologie.
32:44 - Pardon, une chose, il reste un petit problème aussi,
32:46 c'est est-ce que la Tunisie, s'il y a une QTF, va accepter de récupérer cet imam ?
32:49 - A votre avis ?
32:50 - On souvient l'histoire de l'imam Ibrousen.
32:52 - Il va rester ici, évidemment.
32:54 Que dit le code pénal quand on provoque comme ça des actes de terrorisme ?
32:58 - Cinq assassinats.
33:00 - Apologie des actes, cinq ans.
33:01 - Cinq à sept ans en fonction, parce que là, c'est en plus publié,
33:04 donc c'est public, c'est sur les réseaux sociaux,
33:06 c'est une aggravation, donc on peut monter jusqu'à sept ans.
33:08 Sauf que je vous rappelle qu'on a eu des faits d'apologie
33:12 et de provocation à la haine pas plus tard qu'il y a deux mois et demi de cela.
33:16 C'était l'imam de Bokère qui a été jugé à Nice.
33:19 Que la sanction qui est tombée, qui a coûté de six mois.
33:22 - Et après, il peut refaire ses prêches.
33:24 - Un an d'interdiction.
33:25 Alors le parquet a fait appel, mais ce sont des sanctions qui sont trop légères
33:29 et qui ne passent pas le message de manière assez claire et assez forte
33:33 pour justement stopper les velléités d'autres personnes
33:37 qui pourraient tenter, comme cet imam, de tenir des prêches
33:40 avec ce caractère haineux.
33:41 Parce que c'est de la provocation à la haine,
33:43 de l'apologie du terrorisme et de la provocation à la haine.
33:46 Et que quand il touche comme ça un public très large le vendredi après-midi,
33:50 dans ce public très large, il y a des esprits plus faibles,
33:52 moins bien formés que d'autres, qui peuvent s'imprégner de ce discours
33:56 et commettre des passages à l'acte violents contre des citoyens français
33:59 parce qu'ils sont représentants du fameux drapeau tricolore.
34:02 - Sans surprise, un sondage CSA pour CNews Europe et LGDD
34:04 dit que 92% des Français estiment qu'il faut expulser les imams étrangers
34:09 qui tiennent des prêches anti-français.
34:12 Sondage qui nous a été livré, vous allez entendre, dès 18h ce soir.
34:16 Mais lui, ce n'est pas un imam étranger.
34:19 Je le rappelle, même s'il est tunisien, on ne peut pas le considérer comme...
34:22 - Un imam détaché.
34:23 - Ce n'est pas tout à fait la même chose.
34:24 Je voulais que l'on termine en parlant de ce qui se passe
34:28 entre le RN et Emmanuel Macron,
34:31 ou plutôt d'Emmanuel Macron contre le RN.
34:34 Emmanuel Macron a dit, pour l'hommage à Manouchian,
34:39 "mercredi, l'entrée au Panthéon, on ne veut pas du RN,
34:42 on ne veut pas de Marine Le Pen, réponse de Jordane Bardella".
34:50 On va écouter, je rappelle que c'est la panthéonisation
34:54 de Misak Manouchian, résistant communiste, et de son épouse.
34:57 - À chaque fois que la République nous convoque,
35:03 nous répondons à son appel.
35:04 Et le Rassemblement national sera présent à cet hommage.
35:07 Nous sommes favorables à cette panthéonisation.
35:12 Et encore une fois, le président de la République n'a pas à trier
35:16 qui sont selon lui les bons ou les mauvais élus de la République française.
35:20 Nous représentons des millions de Français.
35:23 Nous sommes parfaitement irréprochables,
35:26 ce qui n'est peut-être pas le cas de tous les mouvements politiques
35:28 dans l'histoire.
35:29 - L'arc républicain, il n'est pas question de faire entrer dedans le RN.
35:35 Mais le problème avec Emmanuel Macron, c'est qu'un jour oui,
35:37 un jour non, c'est les Zig et le Zag.
35:39 Gabriel Attali dit le contraire.
35:41 L'arc républicain pour lui, c'est l'hémicycle.
35:44 Emmanuel Macron dit non, ce n'est pas l'hémicycle.
35:47 Bon, c'est compliqué de suivre.
35:49 - C'est vrai qu'Emmanuel Macron n'est pas très lisible
35:51 sur cette histoire-là, dans le sens où aujourd'hui,
35:55 il dit que le RN n'est pas dans l'arc républicain.
35:57 Pourtant, c'est le même Emmanuel Macron qui recevait Jordan Bardella,
36:00 qu'on vient d'entendre au même titre que tous les autres partis,
36:02 que tous les autres chefs de parti lors des rencontres de Saint-Denis.
36:06 C'est le même Emmanuel Macron qui recadre Elisabeth Borne
36:10 quand elle dit que le RN est l'héritier du maréchal Pétain.
36:14 Alors même que là, il demande effectivement à ce que le RN
36:17 ne vienne pas à la panthéonisation,
36:20 effectivement, qui aura lieu après-demain.
36:22 Donc, si vous voulez, on a du mal à comprendre précisément
36:26 ce qu'il veut dire et ce qu'il pense profondément.
36:28 Et ça montre, me semble-t-il, qu'il ne sait pas comment faire,
36:32 qu'il ne sait plus comment faire pour se saisir du problème RN.
36:35 Face à la montée inexorable du Rassemblement national,
36:38 il semble ne plus avoir prise et donc il change de position
36:41 un peu au gré de son humeur.
36:42 - Tatiana, il y a une chose, l'affaire Manouchian,
36:45 en particulier l'histoire de la panthéonisation,
36:48 c'est de leur dire "ne venez pas", ça veut dire le RN, c'est le FN,
36:51 le FN, c'est l'IFI, en quelque sorte.
36:54 Est-ce que c'est la bonne tactique ?
36:56 - C'est totalement contre-producide par rapport à tout ce que vient d'expliquer Johan,
36:59 c'est-à-dire par rapport à tout le passif, si j'ose dire,
37:01 du président de la République, à tous ces mots, M-O-T-S.
37:04 C'est vrai que c'est un souci.
37:05 Et par ailleurs, je pense que son erreur là,
37:08 sémantique dans cette interview à l'Humanité,
37:11 c'est de ne pas avoir fait le distinguo dans l'arc républicain
37:13 entre l'arc républicain stricto sensu, ça veut dire à l'Assemblée nationale,
37:16 en tant qu'élu, par le peuple au suffrage universel,
37:19 et l'arc républicain symbolique, c'est-à-dire l'adhésion
37:23 aux valeurs de la République, ce qu'on vient d'évoquer là auparavant.
37:26 Alors du coup, ça, c'est une problématique parce que si vous voulez,
37:28 c'est un vrai débat, cela dit, c'est un vrai débat qu'on peut avoir.
37:31 C'est un vrai débat qui, d'ailleurs, n'est pas réglé et qui l'a depuis très longtemps,
37:34 depuis toujours d'ailleurs, quand on évoque le FN avant et le RN aujourd'hui.
37:39 Mais je trouve que c'est un peu de mauvaise soie pour une raison,
37:42 non pas qu'il n'y ait pas lieu, ce débat, je pense qu'il a vraiment lieu d'être,
37:46 mais en revanche, d'abord, c'est une façon quand même pour Emmanuel Macron,
37:49 à quatre mois des européennes, d'essayer de faire un petit appel du pied
37:53 à l'aile gauche de sa majorité qui a quand même largement été maltraitée ces derniers temps.
37:57 Et puis deuxièmement, c'est une façon d'entrer en campagne avec un corps,
38:01 mais pas de tête, c'est-à-dire qu'il n'y a quand même toujours pas de tête de liste
38:03 pour ces européennes pour son parti, ça pose quand même un petit souci.
38:06 Donc si vous voulez, c'est un vrai débat, mais si on l'a, il faut vraiment l'avoir jusqu'au bout.
38:10 - Nous, on ne va pas pouvoir l'avoir plus que ça. - Non, c'est dommage.
38:12 - Parce que c'est l'heure, j'en suis désolé.
38:13 Merci beaucoup à tous les trois.
38:15 Je vous rappelle le QR code pour revoir cette émission,
38:17 pour revoir toutes les émissions de CNews.
38:19 Voilà, c'est sur l'appli.
38:21 Je remercie Jade Roger, je remercie Maxime Lavandier
38:23 pour avoir aidé à préparer cette émission dans un instant.
38:26 Maureen Vidal pour le 22h et puis 22h30.
38:28 Julien Fasquet, Soir Info, merci beaucoup.
38:30 ♪ ♪ ♪