Invité sur le plateau de 180 Minutes Info, l'avocat pénaliste Vincent de la Morandière s'est exprimé sur les policiers dans le cadre du jugement dans l'affaire du meurtre d’Éric Masson. «Les policiers ne peuvent pas cumuler le monopole de la force et le monopole de la preuve», explique-t-il.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - En ce qui concerne la mort en diaire, ce que dit Yvon Youfolle, la police est souvent en première ligne face à l'hyperviolence.
00:06 Vous êtes d'accord avec cela ?
00:07 - C'est vrai, on sait, ils ont un monopole dans l'exercice de la force.
00:11 C'est très bien et ça, il n'y a absolument aucun problème là-dessus.
00:14 Il faut que la force étatique soit encadrée, soit réservée à certains.
00:18 Par contre, la difficulté dans cet usage de la force, c'est qu'ils ont un monopole dans la preuve.
00:22 Et dès qu'ils font usage de la force eux, mais là, ce n'est pas le cas du dossier en question,
00:27 dès qu'ils font usage eux de la force, ce sont leurs collègues qui appartiennent au même corps
00:32 qui font les enquêtes sur le caractère légitime ou pas de cette force-là.
00:35 - L'IGPN en l'occurrence.
00:36 - L'IGPN.
00:37 Et on s'aperçoit que les policiers ne peuvent pas cumuler le monopole de la force, c'est le monopole de la preuve.
00:41 Ce qui est très impressionnant dans le système judiciaire français, c'est que personne n'est content.
00:45 Dès qu'il y a un policier qui est victime ou auteur, en fait, personne ne trouve son compte.
00:49 Les policiers se sentent abandonnés par le système judiciaire
00:53 et au moment de la mort du brigadier Eric Masson, des manifestations avaient brandi le terme
01:01 "le problème de la police, c'est la justice".
01:04 Donc les policiers se sentent abandonnés par l'institution judiciaire
01:07 et les justiciables, quand ils sont face aux policiers dans un procès pénal,
01:10 généralement se sentent impuissants et abandonnés aussi.
01:13 [Musique]
01:17 [SILENCE]