«The New Look», la série Apple TV qui nous fait adorer Dior

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Transcript

00:00 - Il est 10h22, la suite de Culture Média sur Europe 1 avec votre invité Thomas Hill, le psychiatre passionnant Christophe André.

00:08 - Il y a des passages étonnants dans votre livre "S'estimer, s'oublier". Vous parlez par exemple de nudité

00:14 parce que c'est un abécidé, un abécédaire je ne l'ai pas dit, donc il y a la lettre N, le mot nudité.

00:20 Vous expliquez que le naturisme en général augmente l'estime de soi.

00:25 On aurait pu penser que se mettre à poil ça expose nos complexes, mais pas du tout.

00:30 - Oui, ça c'est passionnant. Alors bon, tout le monde n'arrive pas à se mettre tout nu sur la plage

00:35 sur les lieux de vacances, mais ce qu'il faut comprendre c'est que le naturisme n'est pas le nudisme.

00:40 Le nudisme c'est, voilà, j'ai une petite occasion, il fait soleil, il n'y a pas grand monde,

00:45 je me mets à poil et puis je bronze un peu mes fesses. Le naturisme c'est se mettre nu et puis avoir une vision du monde.

00:53 Voilà, aimer la nature,

00:55 considérer que tous les corps sont respectables,

00:57 estimables, regardables, et c'est

01:01 cultiver une sorte de bienveillance finalement envers les défauts physiques parce que quand vous faites du naturisme ou même du nudisme

01:09 vous voyez bien que les corps, c'est pas comme les corps des réseaux sociaux, les corps de la télé, les corps du cinéma,

01:15 avec les corps, ils ont des défauts

01:17 et que les gens qui sont à l'intérieur de ces corps n'en sont pas quand même moins sympathiques.

01:23 Voilà, je peux avoir un corps mal foutu,

01:25 selon les normes en tout cas, et puis être quelqu'un de super sympa, super bien, et ce que racontent les naturistes, moi je suis pas

01:32 naturiste, c'est trop complexé sans doute, j'en sais rien, et puis je crois que c'est une histoire d'entraînement, mais

01:37 ce qu'ils disent c'est qu'on en arrive à une sorte d'indifférence tranquille par rapport à la nudité, que ça donne un sentiment de liberté

01:45 formidable, très très agréable. - Il va falloir s'y mettre les amis.

01:47 - Et que du coup on n'est plus... le paradoxe c'est que

01:51 imaginons, voilà, si vous n'avez pas l'habitude, vous êtes tout nu et vous avez l'impression que tout le monde vous regarde, qu'il vous manque un truc, etc.

01:57 Et eux disent non, au contraire, au bout d'un moment,

02:00 on est tourné vers l'extérieur, on est tourné vers la vie, on est allégé, on est débarrassé de ce côté inquiet de soi-même

02:08 et donc c'est bon pour le moral. - Là encore une fois, on s'oublie un petit peu en dessous.

02:12 - Absolument. - On va s'y mettre. - Oui, oui, demain on devient tout nu, non ?

02:14 - Demain, alors, à la radio, bien sûr, ça se fait beaucoup maintenant.

02:16 Et alors, Héloïse Gaud, on va parler un petit peu de série, parce que dans votre besace série aujourd'hui, vous êtes venue avec un bio-pic sur un maître de la haute couture.

02:25 - J'adore.

02:27 - J'adore.

02:29 - J'adore Christian Dior.

02:31 C'est en tout cas ce qu'on ressent devant l'élégante série de New Look, qui raconte une partie de l'histoire de ce grand couturier français, un homme touchant et courageux,

02:38 avec un casting très, très chic, avec entre autres John Malkovich, Glenn Close, Juliette Binoche.

02:44 Cette série a beaucoup d'allure. Alors, ce qui est intéressant, contrairement aux autres fictions sur des grands couturiers,

02:48 en ce moment, il y a Balenciaga sur Disney+, c'est Kaiser Karl aussi qui va arriver,

02:52 celle-ci, cette fiction, s'intéresse moins aux créations de Dior qu'à ses choix moraux,

02:57 parce que l'intrigue se déroule pendant et juste après l'occupation de Paris par les nazis.

03:01 - Êtes-vous toujours fière de la révolution que vous avez lancée ?

03:04 - C'est une partie de la vérité.

03:06 - Mais il y a toujours une autre version de l'histoire, et cette vérité-là n'a pas été racontée.

03:11 - Créer n'arrêtera peut-être pas les balles, mais c'est le meilleur moyen de nous tourner vers l'avenir.

03:17 C'est donc surtout de la mode au cœur de la guerre dont nous parle cette série, avec les dilemmes que ce sujet soulève.

03:23 Faut-il accepter de créer des pièces pour les nazis, afin de faire survivre sa marque ?

03:27 Cette question torture l'esprit de Christian Dior.

03:30 D'un côté, il doit continuer à gagner sa vie pour lui et sa petite sœur Catherine,

03:34 mais d'un autre, il accepte d'héberger les amis résistants de Catherine à ses risques et périls.

03:38 La sœur de Dior est finalement envoyée dans le camp de Ravensbrück.

03:41 D'ailleurs, la série s'attarde beaucoup sur l'histoire assez méconnue de cette femme.

03:45 - Et cette série ne parle pas seulement de Christian Dior.

03:48 - Et non, bien sûr, parce que le parcours de ce créateur rime avec ceux d'autres grands stylistes,

03:52 comme Pierre Balmain, Cristobal Balenciaga, ou encore la redoutable Coco Chanel.

03:57 Redoutable, car en plus d'être parfaitement odieuse, disons que Coco n'a pas été la plus résistante des Françaises.

04:02 - Chanel est particulièrement fourbe. - Ah ça oui.

04:05 - La légende de la talentueuse Coco Chanel.

04:09 - Si seulement les gens connaissaient la vérité.

04:12 La vérité, c'est que cette femme a couché avec l'ennemi pour reprendre son entreprise à des actionnaires juifs,

04:16 qu'elle a donc dépossédés.

04:18 On apprend beaucoup, beaucoup de choses dans cette série soignée,

04:21 qui expose les choix plus ou moins contestables de la haute couture française face à l'occupation nazie.

04:25 Les reconstitutions du Paris de l'époque sont impressionnantes, la réalisation est léchée.

04:29 Il y a quelques surprises réjouissantes, comme l'apparition d'Olivia Ruiz en Edith Piaf.

04:34 Même si j'ai été gênée par l'accent frenchie très superficiel des acteurs américains,

04:39 ils adorent ça les américains forcer l'accent frenchie quand ça se passe en France.

04:43 Même si, il faut dire, il y a quelques longueurs dans les premiers épisodes,

04:46 je trouve que cette série vaut le détour, notamment lorsqu'elle raconte le nouveau souffle créatif,

04:50 salvateur pour le pays de l'après-guerre.

04:52 - Les gens ont besoin de renouer avec l'émotion,

04:55 ils ont besoin de rêver et de se sentir de nouveau vivant.

04:58 Nous pouvons imaginer un nouveau monde pour eux.

05:01 - The New Look, c'était un magazine ça New Look, Sébastien Bordenave ?

05:07 - C'est un magazine !

05:08 - C'est un magazine ? Ah vous continuez à être un bon mec !

05:10 - Et The New Look, c'est aussi la tendance que Dior a créée justement après-guerre.

05:14 - Le nouveau look, c'est en cours de diffusion en tout cas sur Apple TV+.

05:18 Trois épisodes sont déjà disponibles et un nouvel épisode arrive chaque vendredi.

05:23 Merci beaucoup Héloïse Goua.

05:25 - Et sur ce, le journal permanent sur Europe 1, nous serons avec un invité inattendu spécialement pour vous,

05:29 Christophe André, un certain Jean-Louis Confiance.

05:32 A tout de suite sur Europe 1.

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