Vainqueure de la mass-start ce dimanche à Nove Mesto, Justine Braisaz-Braisaz a décroché le premier titre mondial de sa carrière dans une épreuve individuelle. Un succès qui s'est notamment construit lors d'un dernier tir très stressant pour la Française.
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00:00 Je pensais forcément à ma famille, à Julien, à Côme qui sont à la maison et qui doivent être vraiment très heureux.
00:08 Je pensais à mes parents et puis après je me mets sur des rails.
00:13 Non, non, en fait je suis sincèrement heureuse, j'hallucine de cette quinzaine pour toute l'équipe.
00:19 Autant de médailles, je connais le potentiel, je pense qu'on connaît tous le potentiel en interne de notre équipe
00:25 et est-ce qu'on pouvait imaginer de tels résultats sur ces championnats du monde ?
00:30 Je pense qu'on a énormément de sourires et ça fait vraiment plaisir.
00:35 On en rêvait, vous l'avez fait finalement.
00:37 Alexis et Fred ont trouvé votre course plus que magistrale, c'était même un chef-d'oeuvre de biathlon.
00:42 Donc si vous deviez revoir l'un de ces morceaux de chef-d'oeuvre de biathlon, ce serait votre dernier tir, c'est ça ?
00:48 C'est le dernier tir, oui.
00:49 Alors revoyons-le, Alexis et Fred, on partage ce moment avec Justine.
00:52 C'est vous qui avez la main, Justine avec Fred et Alexis pour revoir ce moment-là.
00:56 Pourquoi vous vouliez le revoir d'abord Justine ?
00:58 Parce que c'est ce qui me donne le plus de frissons, c'est le tir.
01:03 Tu penses, avant ce tir, que tu peux être championne du monde ou pas du tout ?
01:06 Oui j'y pense, mais je pense aussi que je peux tout rater.
01:09 Donc concrètement tu te dis quoi là, cette première seconde avant que ça commence ?
01:12 Je pense à bien m'installer parce que c'est ce avec quoi je me suis vraiment battue sur cette quinzaine,
01:17 des équilibres en debout et je savais que si...
01:21 T'as quand même plusieurs balles dans le coucher.
01:25 Et puis voilà, je savais que j'avais 30 secondes d'avance, c'est pas facile à gérer,
01:32 mais en même temps tu te dis, est-ce que j'ai vraiment envie de me mettre dans le rouge
01:35 dans un dernier tour face à Lisa Lituzzi, en allant sur la...
01:39 En fait je me suis dit, tout ça ne botte pas.
01:41 Avant d'arriver sur ce dernier tir, on te renseigne, tu sais combien de temps d'avance tu as,
01:45 tu fais ton calcul de "j'ai une balle d'avance, de marge", un peu comme nous on peut le faire
01:49 pour expliquer aux gens que justement tu as une marge d'erreur, ça tu le fais aussi.
01:52 Oui, je connais l'écart avec mes poursuivantes.
01:56 Je sais aussi qu'en ski j'ai eu une belle gestion et qu'on avait encore des très bons skis aujourd'hui
02:02 qui auraient permis de batailler dans le dernier tour, j'avais les ressources.
02:06 Maintenant, aller chercher un 5/5 c'est tellement agréable pour pouvoir profiter derrière.
02:12 Il se passe beaucoup de choses, on a quoi, 5/6 minutes de la boucle de 2,5 c'est à peu près ça je pense.
02:18 Les pensées elles fusent.
02:22 Et à un moment donné, à quelques mètres du pâtis, c'est le vide sidéral dans la tête.
02:27 Et je suis allé chercher l'essentiel, je suis allé chercher le noir.
02:33 Désolé, j'ai pris mes couilles et puis je suis allé faire ça.
02:37 On aimerait te poser encore plein d'autres choses mais on a malheureusement des prépa à temps.
02:40 Dans l'IBU également, on voulait vous montrer une dernière image après la Marseillaise avec vos larmes.
02:47 Justine, parce que ça nous a émus, c'était poignant parce qu'on a senti ce moment où vous étiez en train de lâcher prise.
02:54 J'allais dire c'est triste, non c'est la musique, la musique ça fait...
02:58 C'est toujours ça la musique.
03:00 Ça crée des émotions et puis ça m'est pas arrivé souvent mais là sur le podium j'ai pris conscience des paroles de la Marseillaise
03:08 et de l'histoire du point un peu satine et je me suis dit mais c'est un honneur, c'est dingue.
03:13 Et c'est pour ça que j'avais les larmes aux yeux.
03:16 Merci infiniment Justine, c'est un immense bonheur de vous avoir accompagné dans cette quête et dans ce bonheur.
03:21 Merci infiniment.