Geoffroy Lejeune et Philippe Guibert comparent le mouvement de grève SNCF avec celui des agriculteurs
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00:00 En tant qu'homme de gauche, donc là, pendant les minutes qui viennent,
00:02 je vais défendre le droit des travailleurs pauvres
00:06 qui n'ont pas de solution pour s'en sortir et qui souffrent réellement.
00:12 Donc, je ne défendrai pas les gens qui ont un statut, un salaire plutôt bon,
00:16 un comité d'entreprise et la possibilité de faire grève quand ils le veulent
00:22 dans une situation d'une entreprise qui est monopolistique,
00:25 c'est à dire en fait, ils ont un pouvoir de bloquer la France
00:27 et d'empêcher les gens de partir en vacances.
00:29 Je vais plutôt défendre les gens qui n'ont pas de statut,
00:31 qui n'ont pas de retraite, qui n'ont pas de salaire, qui se payent très mal
00:36 et qui ont des conditions de travail épouvantables et qui,
00:39 quand ils font grève, perdent de l'argent, donc ils ne font jamais grève
00:43 et qui, quand ils obtiennent le début du commencement de la queue d'une cerise,
00:46 rentrent chez eux en disant merci, j'ai nommé les agriculteurs.
00:49 Voilà, merci.
00:49 Vous allez vous le dire, vous parlez des agriculteurs.
00:51 En effet, quand on compare avec la colère des agriculteurs
00:54 qui est en train de rebondir, de remonter à la surface
00:57 et ce qui se passe à la SNCF depuis des années et des années,
01:00 mais surtout, c'est insupportable.
01:02 Qu'est ce qu'il faut pour qu'il n'y ait plus de grève à la SNCF ?
01:04 Ils ont eu des augmentations de salaire.
01:08 Ils ont un statut qui est avantageux.
01:09 Ils ont des bons salaires.
01:10 Ils ont eu les augmentations qu'ils demandaient très récemment.
01:13 Ils sont renfloués par l'État quand ça ne va pas.
01:16 Ils ne sont pas virés quand il y a un problème.
01:18 Là, la SNCF, elle est rentable.
01:20 Elle est rentable.
01:21 Mais quand elles ont tellement augmenté les prix, quand c'était pas le cas,
01:23 c'était tes impôts et les miens, les impôts de Lyon qui ont renfloué.
01:27 Ce sont des Français qui ont renfloué les caisses de la SNCF.
01:29 À un moment donné, je ne sais pas comment satisfaire une colère
01:32 qui est un puissant fond, si vous voulez.
01:34 En revanche, par contre, je continue à jouer cette carte d'homme de gauche.
01:38 Mais je pense que le sujet aujourd'hui, c'est les travailleurs pauvres,
01:41 c'est les indépendants, c'est les gens qui sont écrasés par les charges.
01:44 Les gens qui ne peuvent pas.
01:45 En fait, la grève est devenue un luxe dans notre pays.
01:47 Il y a des gens qui ne peuvent pas se le permettre.
01:48 Vous avez vu comme moi les images d'une gamine de 14 ans
01:51 qui faisait tourner l'exploitation de ses parents
01:53 qui étaient partis sur les routes avec leur tracteur.
01:55 Pourquoi elle faisait ça ?
01:56 Ce n'est pas parce qu'elle avait la passion de la ferme à 14 ans.
01:58 C'est parce que sinon, l'exploitation s'arrête
02:00 et c'est un problème pour toute la famille.
02:01 En fait, ces gens-là n'ont pas le...
02:03 Ce n'est pas qu'ils n'ont pas le droit de grève.
02:05 Ils n'ont pas le pouvoir de faire grève.
02:07 La SNCF, c'est possible.
02:08 Ils n'ont aucune conséquence.
02:09 Oui, bien sûr.
02:09 [Musique]
02:12 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]