• il y a 9 mois
Après une casse de son foil tribord et une escale en Nouvelle-Zélande, Anthony Marchand a repris la mer direction le Cap Horn alors qu'une grosse dépression descend sur l'Actual Ultim 3.

Alors que l'Actual Ultim évoluait sereinement à l'avant d'une belle dépression et dans une mer agréable, le skippeur a constaté une casse sur le dispositif qui permet au foil tribord de rester en position basse. Un foil désigne, en termes de marine, une surface portante immergée et inclinée par rapport à la coque et qui permet de soulever partiellement ou totalement la coque hors de l'eau pour réduire sa traînée hydrodynamique et gagner en vitesse.

Anthony a donc fait escale durant 27 heures au port de Dunedin, au sud de la Nouvelle-Zélande. Une situation difficile à vivre pour Anthony Marchand, qui fait une escale technique pour la 2è fois sur cette course autour du monde, après Cap Town en Afrique du sud. Malgré tout, Anthony ne lâche rien et s'est très vite reconcentré sur sa course.

Actual Ultim 3 est sécurisé même s’il est forcément pénalisé car privé de foils. «A bord, cela change énormément le confort du trimaran car les flotteurs ont tendances à s’enfoncer davantage sous l’eau et ce n’est pas toujours très agréable mais on s’habitue à tout.», souligne Anthony.

Prudence pour le trimaran "handicapé"

Un nouveau danger guette avec une l'arrivée d'une vilaine dépression tropicale en provenance de Polynésie. Stratégiquement le marin décide de ralentir sa vitesse afin de ne pas entrer dans cette mer chaotique afin d'atteindre la Cap Horn dans les meilleures conditions.

Le risque d’endommager le bateau, qui est déjà blessé car privé de ses foils, devenait trop important. C’est indiscutablement la bonne décision même si je bouillonne un peu de voir Éric Péron revenir à fond derrière moi », a avoué le marin ce vendredi 16 février au matin.

Anthony Marchand tient un carnet de bord vidéo chaque vendredi dans l’Humanité, depuis son départ de Brest le 7 janvier. Le principe est simple : il réalise avec cinq autres concurrents de la classe Ultim (multicoques géants de 30 mètres et plus), une course autour du monde en solitaire.

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Transcription
00:00 Jour de course.
00:01 On est au dessus des ciels, sur Noël Sealand, à Dunkin.
00:07 Il y a eu des soucis de remontée, de descente de feuilles.
00:13 Il y a un petit trou dans la coque à l'étrave.
00:17 C'était trop compliqué à reboucher et à colmater en mer.
00:21 Il fallait s'arrêter pour bien gérer ce problème et pour pouvoir aller à l'eau.
00:27 Et surtout repartir pour le Pacifique dans de bonnes conditions.
00:31 On sait que c'est un océan qui est capricieux.
00:34 La route pour le Horn et encore après le Horn n'est jamais très simple.
00:38 On va dire que depuis l'Australie, on ne peut plus utiliser les foils.
00:41 A bord, on l'avait enlevé en capitaine et là, le trimor, il ne se jette plus là-dedans.
00:45 Naviguer en ultime sans foils, ce n'est vraiment pas simple.
00:47 Ce sont des bateaux qui sont faits pour voler.
00:49 Les bateaux foils sont vraiment faits pour faire aller plus vite le bateau.
00:52 Mais en fait, ça nous rajoute énormément de confort aussi.
00:55 Je suis toujours content d'être en mer.
00:57 On fait route en des conditions plus clémentes.
00:59 Pendant deux jours, j'ai eu des conditions vraiment très musclées.
01:01 Et là, on va regarder un peu dehors.
01:03 On fait un blabla, mais ça ne se voit pas de la caméra.
01:05 Les cheveux, ça commence à être la tête.
01:18 Je me fais des cheveux blancs, je vois ça.
01:20 C'est le stress, ça.
01:22 Les conditions sont vraiment pas mal pour avancer vers l'est.
01:25 On va sûrement devoir ralentir pendant quelques heures,
01:29 pendant une petite journée, pour laisser passer une grosse dépression.
01:32 Je vais passer juste devant nous au cap Horn.
01:34 Ça évitera de passer en même temps qu'elle au cap Horn,
01:36 parce que ce sera des conditions trop dangereuses.
01:38 Il faut faire un peu le berrou.
01:39 Dans la voile, de temps en temps, il faut savoir un peu ralentir.
01:41 L'objectif, c'est d'arriver à Brest.
01:43 Donc, je vais passer par là.
01:46 Là, on est dans une phase où j'ai roulé à voile devant,
01:48 on ralentit fortement pour laisser passer la dépression
01:52 qui devrait me gêner avant le cap Horn.
01:57 Et j'ai un problème sur l'enrouleur, sur le tambour de J1.
02:02 Toutes les soudures, elles ont cassé.
02:04 On va dire que la cage métallique se balade.
02:08 Et là, on a un problème sur le tambour de J2.
02:12 On va dire que la cage métallique se balade.
02:15 Et ça fait déjanter la ligne d'enroulement.
02:18 Donc là, je suis en train de repointer,
02:20 recoller avec de la colle un peu métal,
02:22 les tiges sur cette pièce en inox.
02:27 J'en fais deux par deux.
02:30 Et après, je vais devoir refaire un congé avec de la colle.
02:34 Et je vais essayer d'enrouler du carbone un peu depuis le tour.
02:41 Je vais prendre le carbone.
02:43 Je vais utiliser un petit peu le chauffe-eau, le chalumeau
02:50 pour faire cuire un peu la strate.
02:53 Il fallait faire attention à la bague qui est en dessous.
02:56 C'est pas mal.
02:58 Au final, on va en fêter pour faire tout le tour du bateau.
03:02 Et essayer de se reposer après des petites séances de bricolage.
03:07 Pour montrer l'extérieur.
03:09 [bruit du bateau]
03:12 [bruit du bateau]
03:15 [bruit du bateau]
03:18 [bruit du bateau]
03:21 [bruit du bateau]
03:24 Merci.
03:25 [SILENCE]

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