• il y a 9 mois
Transcription
00:00 Catastrophe ou bénédiction ?
00:01 Ces derniers jours, on a pu lire beaucoup de choses hyper alarmistes sur la situation chez Xbox.
00:06 Comme on dit, il n'y a pas de fumée sans feu, et cette semaine, on en a eu la confirmation.
00:10 Xbox, le grand rival de PlayStation, va changer de cap avec certaines de ses exclusivités.
00:15 Pour faire passer la pilule, on a eu droit à un aperçu du futur de la marque,
00:19 du côté des services et du côté du hardware.
00:22 Reste à savoir si ce nouveau plan a convaincu les joueurs ou non,
00:25 et dans 10 minutes, vous aurez toutes les clés pour comprendre
00:27 pourquoi cette prise de parole clivante a été décidée.
00:30 Ce jeudi 15 février 2024, face aux joueurs et à l'industrie tout entière,
00:39 on a pu voir les trois tauliers de la marque Xbox, Phil Spencer, Sarah Bond et Matt Booty,
00:44 qui n'y sont pas allés de main morte sur les annonces.
00:46 Ils ont livré pendant une vingtaine de minutes bien condensées un véritable état des lieux d'Xbox,
00:51 en 2024, ce que la marque a accompli et où elle doit aller pour toujours grossir.
00:56 La croissance, c'était le maître mot de ce speech,
00:59 et c'est un objectif qui impose que l'on s'affranchisse de certaines limites, de certaines frontières.
01:03 En parlant de croissance, on a d'ailleurs eu un nouveau chiffre capital, 34 millions,
01:08 c'est le nombre d'abonnés Game Pass, toutes formes confondues.
01:11 C'est notamment à eux que s'est dressé ce stream,
01:14 histoire d'éteindre les nombreux départs d'incendie et les craintes.
01:17 Une bonne partie d'ailleurs de ces 34 millions d'abonnés accueilleront Diablo 4 sur le Game Pass,
01:22 d'ici le 28 mars 2024.
01:24 Diablo 4 est le premier ajout hérité du rachat d'Activision Blizzard King,
01:29 un rachat qui a foutu un sacré bazar dans le quotidien d'Xbox.
01:32 Devenu l'un des éditeurs les plus massifs de la planète,
01:35 le géant a sabré le champagne lors des derniers bilans financiers.
01:38 Sauf que voilà, en dehors de ça, tout n'est clairement pas tout rose.
01:42 Certains remaniements en interne font tâche, notamment chez Blizzard,
01:45 et puis il y a surtout les 1900 personnes qui ont vu leurs emplois supprimés.
01:50 Faut surtout pas les oublier, et c'était quelques jours avant les résultats financiers hyper positifs.
01:55 Ça fait tâche.
01:56 Ces bilans montrent d'ailleurs que la division console reste extrêmement fragile,
02:01 tandis que l'activité édition s'envole.
02:03 Il y avait clairement de quoi s'inquiéter pour l'avenir des machines Xbox,
02:07 et c'était aussi le taf du trio de rassurer à ce niveau-là.
02:11 Non, Xbox n'abandonne pas ses consoles,
02:14 elle reste le point d'entrée le plus premium dans l'écosystème.
02:17 Non, le Game Pass ne sera pas dispo sur une autre machine concurrente dans un avenir proche.
02:22 Non, les séries ne seront pas les dernières Xbox,
02:25 on travaille d'ores et déjà sur la nouvelle génération,
02:28 avec un gap technologique inédit apparemment.
02:31 Mais en attendant, la grosse annonce que tout le monde attendait,
02:34 ce sont ces fameux jeux exclusifs Xbox,
02:37 qui débarqueraient sur Switch et PS5.
02:40 Et là-dessus, Phil Spencer a annoncé 4 jeux, sans les nommer.
02:44 Il donne cette opportunité à ses studios, qui ont le droit de gérer leur communication,
02:50 et leur planning, comme il l'entend.
02:52 Histoire de faire taire les rumeurs,
02:53 il déclare aussi que Starfield et Indiana Jones ne font pas partie de cette liste.
02:57 Ces 4 fantastiques sont avant tout des jeux qui ont fait leur temps sur Xbox et PC,
03:03 et pourraient donc trouver de nouveaux joueurs ailleurs.
03:06 Spencer a ressorti sa phrase clé qu'on avait tendance à oublier,
03:09 et pour vous en parler, j'ai avec moi un petit extrait vidéo
03:13 qui va vous rappeler une période révolue.
03:14 C'était il y a 6 ans, au Game Awards 2018.
03:17 Sur scène, on a les 3 patrons de PlayStation, Xbox et Nintendo,
03:22 partageant le discours d'ouverture de la cérémonie.
03:24 Un discours plein d'unité, durant lequel Phil Spencer dit ceci.
03:28 "Because when everybody plays, we all win."
03:32 "Quand tout le monde joue, tout le monde gagne."
03:34 Et ces mots, Phil Spencer les a prononcés par deux fois,
03:37 durant le stream de cette semaine.
03:38 Je sais pas vous, mais j'y vois une sorte d'appel du pied,
03:41 une proposition d'armistice, histoire que PlayStation et Xbox
03:45 puissent travailler ensemble à nouveau,
03:47 plutôt que de se faire des coups bas,
03:49 comme ça a été le cas depuis ce fameux discours d'unité.
03:51 Si la séquence que je vous ai montrée était importante
03:54 pour comprendre le contexte actuel,
03:56 c'est aussi parce que ces gens ne sont pour la plupart plus en service.
03:59 Shawn Layden, chez PlayStation, fit Nito.
04:01 Il avait très vite laissé sa place à Jim Ryan,
04:04 qui était bien plus vindicatif dans son approche de la concurrence.
04:07 Quand Arejif y s'est mis chez Nintendo, lui aussi il est parti, c'est ciao.
04:11 Remplacé par Doug Bowser.
04:13 On va mettre Nintendo d'autre côté un moment,
04:15 et se focaliser sur le duel Xbox/PlayStation,
04:18 parce que c'est lui qui a été au cœur de l'actu,
04:20 et inquiète désormais certains fans,
04:22 pour qui la fin de plusieurs exclusivités de jeux internes
04:25 est un synonyme d'échec.
04:26 Pour comprendre ce qui se passe,
04:27 il faut bien se rappeler que cette génération de consoles dans laquelle on est,
04:31 partait hyper bien pour Xbox.
04:33 Souvenez-vous, vers 2019-2020,
04:36 le Game Pass n'a aucun concurrent, et c'est un modèle qui plaît.
04:39 Il fait même peur à PlayStation,
04:41 qui le critique vivement avant de réagir en bossant son catalogue par abonnement,
04:45 le projet Spartacus, qui deviendra la refonte du PS Plus.
04:49 Xbox, c'est l'argent infini de Microsoft,
04:51 alors pour Sony, il n'y a pas 36 solutions.
04:54 Pour limiter la puissance du Game Pass, il faut le parasiter à la racine.
04:57 Il faut tisser des contrats avec les développeurs,
05:00 et s'offrir des exclusivités temporaires un peu partout.
05:03 Et oui, rappelez-vous, c'est ça la marque de fabrique des années Jim Ryan,
05:06 chez PlayStation, année depuis Révolu.
05:09 On a plein de jeux d'éditeurs tiers,
05:11 qu'on va présenter et marketer comme des exclus PlayStation,
05:14 moyennant un petit chèque au passage.
05:16 Si Xbox va régulièrement démarcher des éditeurs
05:19 pour proposer leurs meilleurs jeux en Day One sur le Game Pass,
05:22 Sony tente tout simplement de faire en sorte
05:25 qu'ils ne sortent pas sur Xbox pendant les premiers mois d'activité.
05:28 C'est pas fair play, mais ça marche.
05:30 C'est un move qu'on voit souvent,
05:32 et qui est régulièrement justifié comme étant du bon sens.
05:35 Sony étant leader, il apparaît normal
05:38 de se concentrer avant tout sur la machine la plus populaire du marché.
05:41 On le voit encore aujourd'hui, avec les prods signés d'éditeurs asiatiques,
05:45 Konami, Capcom, Square Enix, Bandai Namco,
05:47 ils sont tous coutumiers des jeux exclusifs PlayStation,
05:50 qui arrivent éventuellement ailleurs après.
05:53 Sauf qu'à un moment donné, Sony est allé trop loin dans cette démarche.
05:56 Et lorsque Jim Ryan va négocier des exclusivités
05:59 chez l'éditeur américain Bethesda, historiquement proche d'Xbox,
06:03 Phil Spencer, pendant ce temps, y voit rouge.
06:05 Les jeux Deathloop et Ghostwire Tokyo sont commandés
06:08 en exclusivité temporaire PlayStation,
06:10 ce qui handicap beaucoup Xbox.
06:12 Il se murmure même que le très attendu Starfield
06:14 subirait lui aussi le même sort.
06:16 Pour Xbox, c'est la goutte d'eau,
06:18 et afin de sécuriser le catalogue de sa machine,
06:21 Spencer arrive à convaincre Satya Nadella,
06:23 le tout puissant patron de Microsoft,
06:25 de sortir le chéquier pour tout simplement racheter Bethesda.
06:29 Et c'est pas banal qu'un consolier rachète un éditeur tout entier,
06:33 ça se fait habituellement pas,
06:34 vu qu'on prive les autres d'un immense catalogue.
06:37 En faisant ça, Xbox évite que Sony ne puisse négocier des exclus
06:41 avec cette branche-là du gaming,
06:43 8 milliards de dollars la dissuasion, c'est plutôt pas mal.
06:46 Alors en quoi est-ce que cette petite histoire va nous aider
06:48 à piger le mouv' de cette semaine qu'a tenu Xbox ?
06:51 Vous allez voir, c'est une histoire d'égo mal placé et de mauvais calculs.
06:54 À partir de là, chez Xbox, c'est le début d'une posture
06:57 qui aujourd'hui vient d'exploser.
06:59 Cette posture, c'est une posture de force et de confiance,
07:02 qui permet à Xbox d'affirmer régulièrement
07:05 que sur la question des exclusivités, ils n'ont en aucun cas besoin de PlayStation
07:09 pour faire de cette acquisition un succès.
07:12 Bethesda, c'est pour eux, les futurs jeux seront des exclus Xbox,
07:15 et pour le reste, on verra au cas par cas.
07:18 À l'époque, je me rappelle avoir fait plusieurs vidéos
07:20 pour dire que c'était peut-être mieux de garder les jeux Bethesda en multiplateforme.
07:24 Pour moi, garder de bons jeux accessibles à tous
07:27 et les regrouper "gratuitement" dans le Game Pass,
07:30 c'était la meilleure pub possible pour étendre le pouvoir du service.
07:34 Ça conservait l'image de marque d'Xbox en tant que "good guy",
07:37 et ça permettait de convertir progressivement de nouveaux joueurs.
07:40 En leur disant "les jeux que vous avez achetés et qui sont très cool,
07:43 vous auriez pu les avoir "gratuitement" au sein du catalogue Xbox".
07:48 Mais non, l'histoire m'a donné tort,
07:49 et acheter une Xbox Series signifiait avoir accès à plein d'exclusivités
07:54 qu'on ne retrouverait pas ailleurs.
07:55 Starfield est resté une exclue Xbox,
07:57 et le futur Elder Scrolls, l'héritier de Skyrim,
08:00 en serait probablement une supposément.
08:03 Sauf que depuis ce bombage de torts sans règles,
08:05 la situation s'est un peu noircie pour Xbox.
08:08 Pour que cette stratégie d'exclusivité fonctionne,
08:11 il faut que les jeux soient bons, ça ne s'invente pas.
08:13 Or, Bethesda, depuis son rachat, n'a pas vraiment livré que des pépites.
08:17 En dehors du très bon Deathloop et du sympathique Ghostwire Tokyo,
08:21 le public n'a que très moyennement apprécié Redfall,
08:24 c'est un euphémisme,
08:25 quant à Starfield, bien qu'hyper attendu,
08:28 le jeu a divisé certains ladors, d'autres beaucoup moins.
08:31 Je ne vais pas me prononcer là-dessus plus longtemps,
08:33 je vais encore recevoir des MP d'insultes.
08:35 Le catalogue Bethesda ne brille pas autant que prévu,
08:37 quant au Game Pass, on pourrait y passer une heure entière,
08:40 mais en gros, les chiffres explosent probablement pas autant que prévu,
08:44 tandis qu'on y a démocratisé des pratiques douteuses,
08:47 genre les accès anticipés payants sur des jeux Xbox Game Studios,
08:51 ce qui entache la promesse initiale d'avoir leurs jeux Day One.
08:54 Mais ça, c'est rien comparé à la réalité du terrain sur le marché des consoles.
08:58 Les Xbox Series ont beau être de superbes machines,
09:01 hyper compétitives et super bien positionnées,
09:04 elles ne font que pâle figure face aux ventes de la PlayStation.
09:07 En 2023, lorsqu'il se vendait une Xbox Series,
09:10 il se vendait trois PS5.
09:12 Il faut rappeler que les Xbox Series commencent à des prix hyper compétitifs,
09:16 un peu plus haut que 200 euros,
09:18 donc c'est clairement pas un souci de positionnement prix-produits,
09:21 c'est un souci de marque, c'est un souci d'image.
09:24 Les joueurs achètent massivement chez PlayStation,
09:26 et même avec une offre plus variée et un Game Pass attractif,
09:30 ça ne change pas la donne.
09:31 En plus de ça, désormais,
09:33 PlayStation a son propre catalogue par abonnement, très compétitif,
09:36 donc peu à peu, les avantages concurrentiels d'Xbox s'étiolent.
09:40 Ça sert plus tant que ça d'avoir une posture hyper défensive,
09:43 et la coopération aura probablement de bien meilleurs résultats.
09:47 Et pour finir, on se rappelle du coup de massue qui a été donné en 2023
09:51 lors de la validation du rachat d'Activision Blizzard King,
09:54 Xbox étant obligée de donner des gages à la terre entière
09:57 pour prouver que cette acquisition n'allait pas le rendre hyper dominant.
10:00 Et si certains observateurs voyaient au début du rachat
10:03 un futur Xbox plein d'exclusivités,
10:05 la réalité, c'est que c'est devenu surtout un gros éditeur,
10:08 mais qui ne peut plus assurer ce fameux catalogue exclusif.
10:11 Face à la situation actuelle et à cause des rumeurs,
10:14 Xbox a donc dû prendre la parole pour présenter son plan,
10:17 quitte à se froisser avec certains fans.
10:19 Pourtant, dans les faits, rien n'a vraiment trop changé.
10:22 Ori est sur Xbox et Switch,
10:24 Minecraft et ses dérivés sont dispo partout, y compris sur PlayStation,
10:28 et Psychonauts 2 s'est aussi exporté chez le grand rival d'Xbox.
10:32 Voir débarquer des titres comme High Fire Rush,
10:35 Grounded, Sea of Thieves ou Pentiment,
10:38 les quatre fameux jeux qui débarqueraient ailleurs que sur Xbox,
10:41 n'est donc que la continuité d'une stratégie déjà amorcée.
10:44 Et puis, soyons honnêtes, ce sont des jeux qui sont très qualitatifs
10:47 et qui ont fait leur temps dans l'écosystème actuel.
10:50 Et puis, voir Sony récupérer des jeux-service Xbox comme Sea of Thieves,
10:55 c'est une excellente chose !
10:56 Les deux boîtes sont gagnants-gagnants,
10:58 et je suis persuadé que des tonnes de joueurs PS5 vont adorer s'amuser sur Sea of Thieves.
11:02 Xbox n'est donc pas mort et cherche surtout à grossir constamment,
11:06 c'est ça son but.
11:06 Une volonté qui passera inévitablement
11:09 par l'abandon des frontières physiques du jeu vidéo.
11:11 La console reste le point d'entrée privilégié
11:14 et elle peut compter sur un service fort.
11:15 Le Game Pass est régulièrement alimenté
11:18 par des jeux qui sont dispo sans surcoût
11:20 avant probablement de s'exporter ailleurs pour continuer leur croissance.
11:24 Donc finalement, le gros changement de cette conférence,
11:27 c'est cette forme de détente entre les deux blocs
11:29 et la reprise du business entre eux,
11:31 un compromis qui leur offre à chacun des opportunités salvatrices de croissance.
11:35 Pour reprendre les mots de Phil Spencer,
11:37 quand tout le monde joue, tout le monde gagne.
11:39 N'hésitez pas à nous dire ce que vous pensez de cet avis,
11:41 c'est le mien en tout cas,
11:42 vous avez l'espace commentaire pour vous exprimer.
11:44 On vous remercie de nous avoir regardés et on vous dit bon jeu !
11:48 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
11:52 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
11:56 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
12:00 [SILENCE]