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La bière la plus vendue en France, juste après la Heineken, affiche un degré d’alcool très élevé, 8,6 % Vol., et un prix plutôt faible. L’astuce ? Le fabricant ajoute dans sa recette du sucre, sous forme de glucose.

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Transcription
00:00 Vous allez comprendre comment l'industriel qui fabrique la 8.6, la bière la plus vendue en France,
00:04 juste après la Réunion canadienne, arrive à produire une bière qui tabasse au niveau de son degré d'alcool,
00:08 mais pas au niveau de son prix.
00:09 Et comme je n'ai pas réussi à aller dans l'usine, on va aller voir le concurrent.
00:13 - Bah c'est une 3 Montblonde. - À 8,5°C.
00:15 - Pour une bière, ça fait partie des bières assez puissantes, effectivement.
00:18 L'essentiel du marché tourne autour des bières autour de 5, 6°C aujourd'hui.
00:22 Donc là-haut, vous voyez passer le maltodorge qui va nous permettre de commencer le brassin.
00:24 Alors, ici on va mélanger du maltodorge à l'eau.
00:27 - La bière, c'est un alcool de céréales.
00:30 - Alors ça, typiquement, c'est un petit échantillon de maltodorge.
00:34 Et si on l'écrase, on voit des grains un peu ouverts ici.
00:37 - C'est de l'amidon. L'amidon, c'est un sucre complexe.
00:39 C'est plein de sucres attachés ensemble, qui, pendant le brassage, vont se détacher en sucres plus simples.
00:44 Et les sucres plus simples, souvent, ils finissent par -ose, comme saccharose, glucose.
00:48 Et là, maltose.
00:49 - Retenez bien les noms de ces trois sucres, puisqu'on va les retrouver un peu plus tard dans la vidéo.
00:53 - T'as vu comme ça sent bon ?
00:54 Ça sent les céréales, ça sent le pain cuit, ça sent le sucre, c'est sucré.
00:58 Donc, moi, quand j'étais petit, j'en buvais souvent ce qu'on appelle du mou.
01:02 Et c'est un petit déj, quoi.
01:04 - Vous aimez bien la bière dans la Flamme d'Or française.
01:06 - C'est notre vie.
01:07 - On est où, là ?
01:13 - Eh ben là, on est au pied des cuves de fermentation, Adrien.
01:15 - Alors, dans ces gros fermenteurs, qu'est-ce qui se passe ?
01:17 On va envoyer les brassins de la salle de brassage et ajouter la levure.
01:21 Et le maltose, les levures, elles peuvent le manger et le transformer en alcool.
01:24 Et le degré d'alcool augmente, mais le sucre baisse.
01:27 Plus il y a de maltose d'orge par rapport au volume d'eau, plus il y a de degré d'alcool.
01:30 Avec le maltose d'orge qu'on va mettre en œuvre à l'étape du brassage,
01:33 on va obtenir une bière qui est à peu près à 7°C.
01:35 Là, Quentin, il va ajouter quelques sacs de sucre dans notre brassin.
01:44 Pour la levure, c'est un peu comme des bonbons.
01:46 Et elle va tout transformer vraiment en alcool, en définitive.
01:49 On va augmenter d'un degré et demi, deux degrés, le degré d'alcool de la bière finie.
01:54 Donc c'est de la triche ou pas ?
01:56 C'est de la triche ? Non, ce n'est pas de la triche.
01:58 La question, elle est plutôt autour de l'équilibre gustatif de la bière.
02:01 Parce que dans le malt, dans les grains, il y a aussi des protéines, etc.
02:06 qui vont vraiment donner du corps à la bière.
02:07 Faire des bières à 9°C, 100% malt, ça fait des bières qui sont très lourdes.
02:11 Au bout de 20 jours, la bière va être filtrée et ensuite mise en bouteille.
02:18 Là, elle fait 8,5°C, c'est sûr.
02:20 Voilà, elle fait 8,5°C, c'est sûr.
02:21 Mais elle fait aussi, et ça c'est moins réjouissant, 6,03€ le litre.
02:24 Autrement dit, la 8,6°C...
02:26 Elle est donc deux fois moins chère que la Trois-Monts, elle est à 3,10€ du litre.
02:30 Moi, c'est ce que j'appelle les bons rapports qualité-cuit.
02:32 Ce qui va jouer sur le prix essentiellement, ça va être l'utilisation des matières premières.
02:36 On voit dans la Trois-Monts, dans la vidéo précédente, que c'est du sucre cristal,
02:40 comme celui qu'on va utiliser à la maison.
02:41 Ici, la particularité, c'est que c'est précisé sirop de glucose.
02:45 Pourquoi ? Parce qu'en fait, il est extrêmement peu cher,
02:47 et en tout cas, beaucoup moins cher que le sucre cristal.
02:49 Donc déjà, ça fait une grosse différence.
02:51 Et puis, cette différence de prix, elle s'explique sur les volumes.
02:54 On a des volumes beaucoup plus importants,
02:55 qui sont produits de 8,6°C que de blonde de Trois-Monts.
02:58 - Chez Bavaria, qui produit la 8,6°C,
03:00 c'est une brasserie qui est largement plus importante que la nôtre.
03:05 Quand tu fabriques plus, t'as un coût de revient industriel qui est inférieur.
03:08 Ça, c'est vrai.
03:09 - On est devant une Cronenbourg 9,0°C à 3,5€ du litre.
03:14 C'est le même prix quasiment que la 8,6°C.
03:16 Cronenbourg, c'est un gros industriel.
03:18 On se rend bien compte que l'échelle n'est pas du tout la même.
03:20 - Et vous allez voir le goût non plus, mais attention, il y a une surprise.
03:24 - Je m'appelle Sébastien.
03:30 Je travaille dans le monde de la bière depuis plus de 18 ans.
03:32 J'aime la bière.
03:33 J'ai deux établissements dédiés à la bière.
03:35 C'est pas forcément très agréable.
03:41 La sucrosité, peu de subtilité.
03:45 La sucrosité résiduelle qui donne soif après.
03:49 - C'est quoi, résiduel ?
03:50 - C'est du sucre qui est présent dans la bière.
03:52 Ça n'a pas été entièrement consommé à la fermentation.
03:54 Et c'est pour plaire au papy du consommateur lambda
03:57 parce que le sucré, c'est un goût qui est complètement inné.
03:59 C'est le premier.
04:00 Ça, c'est le deuxième.
04:00 - Tu peux le prendre.
04:01 - Ah, je ne suis pas fan des bières sucrées.
04:05 Il y a une certaine rondeur, une petite amertume en fin de bouche.
04:08 Troisième.
04:09 Donc là, très clairement, on a des esthères, fruitées.
04:14 Donc sur le côté banane, un petit peu pomme,
04:17 qui n'est pas désagréable.
04:18 Il y a de la rondeur, une certaine sécheresse.
04:22 Il y a de la sucrosité sur les deux premières.
04:24 J'ai l'impression d'en avoir un peu moins sur la troisième.
04:25 - Tu n'as pas été frappé par un degré d'alcool particulièrement élevé ?
04:28 - Là, à la dégustation, ce n'est pas ce que j'ai ressenti.
04:29 - Alors, le sujet de mon reportage déjà,
04:40 avant que je te dise ce que tu as goûté.
04:41 Je veux savoir comment c'est possible de fabriquer une bière
04:43 qui a un fort degré d'alcool,
04:44 mais qui ne coûte pas très cher.
04:46 Il y a une marque qui est très connue pour ça.
04:47 - Le 8/6 ?
04:49 - Oui, bravo !
04:50 - Je dirais que c'est la dernière.
04:52 - Et non.
04:52 - Et non ?
04:53 - C'est la deuxième.
04:56 - La deuxième.
04:57 Étonnant.
04:58 À l'aveugle comme ça, on est sur un produit qui n'est pas mal fait
05:00 et qui peut plaire au plus grand nombre.
05:01 - C'est la moins chère des trois.
05:02 3,1 euros le litre.
05:06 - Ce qui n'est vraiment pas cher.
05:07 - Celle que tu as classée numéro 1,
05:09 Cronenbourg Blonde Extra Intense 9.0.
05:12 Très étonné.
05:13 - 3,5 euros le litre.
05:15 - Ce n'est pas cher, encore une fois, pour une bière,
05:16 pour le binge drinking.
05:18 C'est l'action de boire très rapidement des alcools qui sont plutôt forts
05:21 pour aller chercher l'ivresse très rapidement.
05:23 Le binge drinking, ce n'est vraiment pas mon truc.
05:25 Moi, j'aime bien la bière.
05:26 J'aime bien le côté dégustation de la bière.
05:29 - La dernière, c'est la 3/9.
05:31 C'est aussi la plus chère.
05:32 Est-ce que ça te donne envie de boire des bières fortes ?
05:35 - Non, ça n'a jamais été mon truc.
05:37 Là, on va aller chercher de la simplicité,
05:39 de la sucrosité, de la rondeur, du taux d'alcool.
05:42 Ce qui n'est pas du tout ma recherche dans la bière.
05:43 - Bilan des courses, la Crow et la 8.6 s'en sortent plutôt pas mal.
05:48 Mais si vous aimez vraiment la bière et pas les gueules de bois,
05:51 évitez-les.
05:55 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:57 ♪ ♪ ♪
06:03 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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