Visitez notre site :
http://www.france24.com
Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24
Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Jamal Netanyahou, son opposition à une offensive terrestre israélienne à Rafah,
00:04 tant que la sécurité des civils ne sera pas garantie.
00:07 Cette ville dans laquelle s'est réfugiée près de la moitié de la population gazaouie,
00:11 est sous la menace constante d'une intensification d'opérations israéliennes dans la bande de Gaza.
00:16 Hier, un peu plus au nord, les soldats israéliens ont investi l'hôpital de Khan Younes.
00:21 Selon eux, des otages du Hamas y ont été retenus.
00:25 Sur le même sujet, nous vous proposons comme promis ce témoignage d'une infirmière.
00:30 Pendant deux semaines, Imane Maharifi, accompagnée de sept médecins français,
00:35 s'est rendue dans la bande de Gaza en coordination avec l'association des médecins palestiniens, Palmed.
00:40 L'équipe française a voulu prêter main-forte au personnel de l'hôpital européen de Gaza,
00:44 qui, à l'instar de tous les hôpitaux de la bande de Gaza,
00:47 peine à pallier le manque de médecins et de places pour traiter les blessés,
00:52 tandis que les bombardements israéliens continuent.
00:54 Attention, certaines images peuvent choquer.
00:57 C'est un témoignage recueilli par Maïssa Awad et Jonathan Walsh.
01:02 Je suis Imane Maharifi, je suis infirmière,
01:06 et j'ai eu l'occasion d'être de la première équipe française à entrer à Gaza, à l'hôpital européen,
01:15 dans le sud de Khan Younes, dans le nord de Rafah,
01:19 pour une mission humanitaire de 15 jours sur place.
01:22 Voilà l'hôpital européen, voilà ce que c'est devenu.
01:27 Là on fait des sutures, là on doit faire des sutures nous, comme ça,
01:42 avec du matériel, comme ça, n'importe comment, c'est compliqué.
01:46 Ils sont pleins de volonté, ils ont envie de bien faire des choses, mais ils ne peuvent pas.
01:50 Il n'y a plus trop de monde, pas assez de matériel.
01:52 Dans le choix de l'utilisation des traitements, il y a toujours cette économie.
01:57 On sait ce qu'on a en stock et ce qu'on n'a pas.
01:59 Regardez, on lui fait ça, rien. Il n'y a rien, il n'y a pas d'antidote.
02:12 Regardez, regardez.
02:19 - Qu'est-ce que tu as mal ?
02:21 - Je veux voir papa.
02:23 - C'est bon, on va faire le médecin.
02:25 Il a une plaie au cervical, il a une plaie là.
02:29 Regardez son pied.
02:31 - Qu'est-ce que tu as Mahmoud ?
02:33 - Oui, oui.
02:35 - C'est trop dur pour moi.
02:37 Oui, c'est Mahmoud. Je l'appelle Mahmoud, il a 8 ans.
02:43 C'est inhumain. Même les animaux, on ne les soignerait pas comme ça.
02:48 Ils sont dépersonnifiés.
02:51 Elle est là.
02:55 Elle a 23 ans, cette jeune femme.
02:59 Elle a reçu une balle dans la tête.
03:01 Elle est réclusée de toute chirurgie.
03:04 Elle est en train de décéder aux urgences.
03:06 Elle convulse. On fait des médicaments pour au moins stopper les convulsions.
03:10 Mais il n'y a rien d'autre à faire, pas de place.
03:12 Elle a 23 ans. Voilà la réalité.
03:16 Elle a sombré dans le coma.
03:18 Et ensuite, elle a mis beaucoup de temps à décéder.
03:21 Plusieurs jours.
03:23 C'est un lieu de vie. Dans les couloirs, vous avez des draps suspendus au faux plafond
03:35 pour avoir un coin d'intimité.
03:44 Les bombardements se rapprochent. L'hôpital risque fortement d'être bientôt impacté.
03:49 Deux jours avant notre départ, je disais, les faux plafonds sont tombés.
03:53 On a vraiment eu des chutes sur les lits, dans les chambres.
03:57 Il y a de la fumée. Je ne sais pas sur quoi.
04:00 J'étais en réa quand c'est arrivé.
04:02 Aïe, aïe, il y a une fossile.
04:04 Je suis choquée. Je ne sais pas si on va sortir de l'hôpital. Je suis en panique.
04:08 Il a fallu prendre les patients au bas-vue pour les ventiler.
04:13 Parce qu'il n'y avait plus d'électricité.
04:15 J'aimerais repartir. J'aimerais repartir dès que possible.
04:20 J'étais partie sur "je vais aider les collègues, nous sommes dans l'action".
04:23 Mais je n'avais pas pris la dimension du fait qu'eux-mêmes allaient être en deuil de plein de choses.
04:28 Mon retour est particulier. Je savais ce qui se passait avant.
04:32 Mais de le matérialiser avec tous mes sens.
04:35 Tous mes sens sont restés à Gaza.
04:38 Tous mes sens.