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Il y a exactement 20 ans naissait la chaîne de télévision locale Canal Onex ! Chronique d'un projet innovant avec l'un de ses artisants conceptuels: René Longet.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:13 Il y a 20 ans, les Onésiens découvraient des reportages
00:16 centrés sur leur commune à travers la chaîne de télévision Canal Oné.
00:20 C'est le conseil administratif de l'époque, René Longer,
00:23 qui avait initié cette aventure.
00:26 Aujourd'hui, et déjà il y a 20 ans, les gens avaient de la peine
00:30 quelque part d'avoir accès aux nouvelles locales,
00:33 et ce n'est pas du tout quelque chose qui vient d'en haut
00:36 pour être diffusé auprès de là-bas.
00:39 C'était que les gens puissent mieux connaître ce que font les autres,
00:43 créer des liens dans le quartier par rapport au projet de la commune,
00:47 par rapport au projet des associations, la vie sportive, la vie culturelle.
00:51 On s'est dit que ça animerait la connaissance des personnes
00:56 de ce qui se passe dans leur environnement.
00:58 Après avoir convaincu une majorité du conseil municipal,
01:01 fallait-il encore, vis-à-vis de l'Office fédéral de la communication,
01:04 l'OFCOM, garantir l'indépendance rédactionnelle.
01:07 Quant au financement, il était assuré pour deux tiers par Télé Onésia,
01:11 propriétaire du réseau câble onésien, et un tiers par la commune.
01:16 L'idée, c'était qu'il y ait une rédaction indépendante de la commune.
01:20 On a toujours garanti le statut rédactionnel.
01:23 Parce que moi, ça ne m'intéressait absolument pas d'avoir la voix de son maître
01:26 ou d'avoir une télévision téléguidée par une quelconque autorité
01:30 qui peut passer un message, même si elle était objective pour l'autorité.
01:36 Elle aurait été ressentie comme en partie de la propagande par les destinataires.
01:41 Donc, moi, ça me paraissait essentiel pour des raisons juridiques,
01:44 mais surtout éthique et aussi d'animation,
01:47 parce que les onésiennes et les onésiens qui regardent ça se disent
01:50 « Mais là, il y a un professionnel, une équipe professionnelle
01:53 qui a des critères professionnels pour décider ce qui est intéressant et ce qui n'est pas. »
01:58 Et parfois, j'aurais fait d'autres choix, mais ça ne m'appartenait pas,
02:02 je ne suis pas journaliste et les élus, il n'y avait aucun journaliste
02:05 qui pouvait dire « Moi, j'aurais fait autrement. »
02:08 On faisait confiance au professionnel et ça a très bien marché pour moi, en tout cas.
02:12 Les gens étaient contents, je crois, réellement.
02:15 À raison de cinq reportages par semaine, de magazines,
02:18 d'émissions spéciales, parfois en direct,
02:21 l'équipe de Canalonet a informé la population locale durant plus de douze ans.
02:25 Tout le monde qui entreprenait quelque chose,
02:28 qui faisait une activité qui pouvait intéresser un groupe
02:31 substantiel de téléspectatrices et téléspectateurs,
02:34 avait une chance d'y passer.
02:36 Et ça, je trouvais très rassurant.
02:38 Ça domestiquait aussi quelque part,
02:40 ça démocratisait un média qui pouvait paraître élitaire.
02:44 Et là, non, c'était la télévision de tout le monde.
02:46 Et ça, vraiment, moi j'étais très content,
02:49 je trouvais ça extrêmement positif.
02:51 Et j'ai regretté pour des raisons auxquelles je n'ai pas été associé du tout.
02:55 À un moment donné, ça s'est arrêté.
02:57 C'est en 2017 que les représentants du conseil administratif en place
03:01 ont remis les commandes à l'ément bleu.
03:03 Moi, ça ne m'a pas paru très logique et pas très cohérent
03:07 parce que je n'ai pas du tout été consulté ou impliqué dans la décision.
03:11 J'en ai pris hâte.
03:12 Je pense que c'est surtout la population qui a été frustrée,
03:14 plus que moi, quelque part.
03:16 Moi, j'ai amené quelque chose qui a fonctionné
03:18 et tout à coup, ça a été enlevé.
03:20 Je ne suis pas sûr qu'il y ait eu beaucoup d'explications pour dire pourquoi.
03:23 Forcément, ça laisse un souvenir ambivalent
03:26 parce qu'on se dit pourquoi ça a été arrêté.
03:28 Parce qu'on est encore plus aujourd'hui dans une période
03:31 où les gens se méfient, où il y a des fake news partout,
03:34 où on pense que les élus sont tous des gens
03:36 qui travaillent pour eux et pas pour les autres, etc.
03:39 Et on s'est privé d'un outil de transparence quelque part aussi.
03:43 Un média local indépendant qui formait des journalistes,
03:47 des employés de commerce et engagait des jeunes pour certaines opérations
03:51 n'a eu que d'autres choix, malgré le soutien d'une grande partie de la population,
03:55 de cesser de diffuser.
03:57 On peut parler de gâchis, car le choix des élus de l'époque
04:01 de payer la télévision cantonale Léman Bleu pour réaliser des pubs reportages
04:05 s'est avéré contraire à la loi fédérale sur la radio et la télévision LRTV.
04:10 Au final, Léman Bleu a renoncé au mandat.
04:14 Aujourd'hui, c'est une poignée de citoyens onésiens
04:17 qui ont créé l'association Raisonnet,
04:19 qui mandate TV Onet pour réaliser des reportages.
04:22 Toutefois, les cotisations dont est la publicité ne couvrent de loin pas les frais.
04:26 Si la Commune n'envisage pas un quelconque financement,
04:30 il est fort probable que les onésiens n'auront plus un regard
04:34 sur les événements de la Commune.