• il y a 9 mois
Discours d'hommage à Robert Badinter

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00:00 - Richard Ferrand: La parole est à madame Elisabeth Morin.
00:02 - Elisabeth Morin: Mesdames et messieurs les membres du
00:09 gouvernement, mesdames et messieurs les députés, dans cet hémicycle où
00:20 retentit sa voix, en une séance inoubliable de septembre 1981, c'est
00:29 l'avocat pénaliste, le conseiller très écouté de François Mitterrand, le
00:39 garde des Sceaux portant l'art oratoire à son degré suprême, mais aussi le
00:45 président du conseil constitutionnel, le sénateur et le président de la
00:52 réforme de la peine de mort. Sa force de conviction, son engagement,
01:01 son sens aigu de la justice et du droit, vous les connaissez.
01:07 Avec finesse, avec élégance. Il les incarnait à la manière d'un
01:11 sage, fidèle aux principes, fidèle à la justice et à la règle.
01:15 Avec finesse, avec élégance. Il les incarnait à la manière d'un
01:21 sage, fidèle aux principes, indifférent aux outrages.
01:27 Homme de culture, amoureux des livres et des anciens manuscrits, Robert
01:31 Badinter puisait dans l'histoire les modèles exigeants qu'il se donnait.
01:35 De Victor Hugo, il aimait à citer cette phrase.
01:39 "Le droit qu'on ne peut retirer à personne, c'est le droit de devenir
01:45 meilleur." Aussi considérait-il avec Hugo la
01:49 peine de mort comme le signe spécial et éternel de la barbarie.
01:55 Lui qui ne voulait plus d'une justice qui tue s'illustra aussi par
01:59 d'autres avancées, comme la fin des juridictions d'exception,
02:03 l'abrogation de la loi de 1942 qui discriminait l'homosexualité,
02:09 le régime indemnitaire des victimes d'accidents de la route ou encore
02:13 l'ouverture de recours individuels devant la Cour européenne des droits
02:17 de l'homme. Dans tous ces combats, le souci
02:21 d'une pleine justice orientait et déterminait l'action publique.
02:25 Humaniste avec Hugo, il était socialiste à la façon de Jaurès
02:31 qui disait "La République a vaincu parce qu'elle est dans la direction
02:35 des auteurs et que l'homme ne peut s'élever sans monter vers elle.
02:41 Ceux qui depuis un siècle ont mis très haut leur idéal ont été
02:45 justifiés par l'histoire." Oui, Robert Badinter allait à l'idéal
02:51 par les chemins de crête. Enfant de la République, dont la
02:55 famille avait fui la Bessarabie et ses persécutions, il savait que
03:01 la puissance émancipatrice de l'universalisme républicain,
03:07 et à son tour, la fait vivre. À nous de continuer son œuvre,
03:13 à nous de suivre son magnifique exemple.
03:17 Hugo, Jaurès, l'attendent aujourd'hui au Temple des grands hommes,
03:23 ce panthéon où, je le souhaite, Robert Badinter les rejoindra un jour.
03:30 À son épouse, Elisabeth, à ses enfants, à ses amis et à ses proches,
03:36 au nom de la représentation nationale et en mon nom personnel,
03:40 j'adresse nos condoléances à Tristé.
03:44 Mesdames et messieurs les membres du gouvernement, mesdames et messieurs
03:47 les députés, en mémoire de Robert Badinter et en son hommage, je vous
03:52 demande de bien vouloir observer une minute de silence.
03:56 (...)
04:02 (...)
04:09 (...)
04:15 (...)
04:44 Je vous remercie.
04:46 (...)
04:52 (...)
04:58 (...)
05:05 (...)
05:11 (...)
05:17 (...)

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