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Style de vieTranscription
00:00 La cuisine parisienne, la gastronomie même en France en général,
00:03 est tenue par des gens qui sont issus souvent de l'immigration,
00:05 des gens qui n'ont pas forcément de papier.
00:07 Aujourd'hui, à ces gens-là, on leur dit qu'on ne veut plus trop de vous,
00:09 alors qu'en vrai, on a vraiment besoin d'eux.
00:10 Si la cuisine française aujourd'hui est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO,
00:14 c'est bien aux étrangers qu'on le doit aussi.
00:17 Il n'y a pas de cuisine sans mélange et sans diversité.
00:19 Ici, on est à grande contrôle pour une soirée un peu exceptionnelle.
00:22 Cette soirée s'appelle la casserole de trop.
00:24 En réaction au vote au Parlement de la loi Asile et Immigration,
00:27 c'est vraiment un mouvement qui est né du milieu de la restauration.
00:31 Deux cuisiniers en particulier, Juan Pablo et Esteban,
00:34 qui sont des cuisiniers franco-colombiens
00:36 et qui ont été profondément choqués et meurtris par le vote de cette loi.
00:41 Être restaurateur, ça veut dire restaurer l'humain.
00:43 Ça veut dire forcément parler d'hospitalité,
00:45 parler de richesse dans l'intégration de la différence.
00:48 Et aujourd'hui, une grosse part de la cuisine française,
00:51 c'est une cuisine qui s'est faite de toutes ces rencontres, de toute cette richesse.
00:54 Donc t'as la liste ici derrière toi de tous les chefs qui cuisinent.
00:58 Il y en a 22, il y a à peu près 22 nationalités.
01:00 Moi, je suis colombien.
01:01 On a du sud-asiatique.
01:03 Et marocain.
01:04 Et toutes ces nationalités ont fait une assiette.
01:06 C'est un truc qui vient de trois pays différents,
01:08 mais qui au final est hyper proche sur le piquant un peu,
01:12 mais pas trop, sur la fraîcheur.
01:14 Et sur le fait de faire beaucoup trop à manger.
01:16 C'est une loi qui n'a aucun sens.
01:18 Donc elle est raciste, elle est dangereuse et elle est contre-productive.
01:21 Par rapport à notre secteur, qui a en Ile-de-France 50% de personnes en cuisine qui sont étrangères.
01:27 Et ça, il ne faut pas qu'on l'oublie.
01:27 Sans les étrangers aujourd'hui en France, on est mort.
01:30 Aujourd'hui, on voit beaucoup de gens colorés dans les cuisines,
01:33 mais plutôt cachés côté plonge.
01:34 On voit beaucoup de gens colorés qui font la mise en place, qui font des commis, etc.
01:37 Mais on ne parle jamais.
01:38 On ne met jamais de visage sur ces gens-là, jamais de nom sur ces gens-là.
01:41 Alors que ces gens-là, ils tiennent la cuisine, ils tiennent les restaurants,
01:43 ils tiennent la restauration en général.
01:44 Donc là, on est là pour montrer la force du collectif,
01:47 montrer que ce n'est pas que toi qui nous arrange de prendre toutes les cultures.
01:49 Et on est là pour les soutenir, leur montrer que nous, on pense à eux,
01:52 et nous, on les reconnaît, et nous, on veut les valoriser.
01:53 On espère, en tout cas, on fera tout pour que ce mouvement se poursuive, grandisse.
01:58 Tout ce qui se passe ce soir, tout ce mouvement-là,
02:00 ça pèse la nouvelle guerre de la cuisine française.