Dans une proposition de loi, le député LR de la Loire Antoine Vermorel-Marques s’attaque à la « mode jetable », en particulier celle du géant chinois Shein, en poussant à l’instauration d’un système de bonus-malus en fonction de l’impact environnemental des marques.
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00:00 Acheter un produit à 3 euros, avoir un tee-shirt pour 3 euros, une robe pour 10 euros, c'est forcément tentant.
00:05 Ça peut se trouver aussi sur d'autres plateformes comme par exemple Vinted.
00:08 On peut avoir ces produits, évidemment d'occasion, mais il y a un million de produits monoprix par exemple sur Vinted.
00:15 Donc on a du choix, on a du choix pour tous les Français et c'est toujours moins cher et ce sera toujours moins cher que Chine.
00:21 Quand on parle de Chine ou Témus, c'est les clients qui y vont, ils y vont pourquoi ?
00:25 Est-ce qu'ils y vont pour faire des économies ou est-ce qu'ils y vont justement parce qu'ils peuvent en acheter plein ?
00:29 Ils y vont parce qu'ils ont l'impression en effet de pouvoir en acheter plein et c'est d'ailleurs une catastrophe financière pour eux
00:34 parce que comme on les incite à surconsommer tous les jours, à la fin ils en achètent encore plus et ils en jettent encore plus.
00:41 Résultat, tous ces vêtements finissent dans leur poubelle et de ces poubelles, on pollue la planète entière.
00:47 La solution vous pensez viendra de ce genre de loi ou au contraire d'expliquer comment ces produits sont fabriqués,
00:53 la responsabilité qu'on a nous en tant que consommateurs ?
00:55 On doit avoir une prise de conscience mais je pense qu'on ne peut pas demander aux Français dans ces moments d'inflation
01:00 d'avoir un comportement personnel où on se dit non je ne vais pas acheter là.
01:04 La jeune génération peut avoir envie, on voit la jeune génération par exemple qui ne veut acheter que Vinted.
01:09 Mais pour le commun des Français, évidemment c'est compliqué de pouvoir se dire je peux avoir quelque chose de pas cher,
01:15 je peux me faire plaisir, non je pense qu'on ne peut pas en fait derrière avoir cette responsabilité.
01:20 C'est pour ça que le politique est indispensable pour pouvoir créer des lois et nous permettre d'avoir des bons gestes.
01:25 Ça vous fait mal cette concurrence ?
01:27 C'est plus que mal, c'est plus de 10 000 emplois qui ont été détruits dans une année.
01:31 C'est des sociétés célèbres en France comme NafNaf, comme Koukaï, comme Cameo qui ont été détruits.
01:36 Donc oui c'est une horreur.
01:37 Est-ce que Chine par exemple c'est vraiment pire que Zara ou H&M ?
01:42 Parce qu'on nous parle beaucoup de Chine mais moi je sais que je vais beaucoup à Zara,
01:44 pourtant je crois que ce n'est pas terrible non plus en termes de qualité, c'est bien plus cher mais ce n'est pas top.
01:48 Alors Zara a commis un vrai crime il y a plus de 30 ans en lançant la fast fashion.
01:53 Donc il y a la surconsommation qui a été lancée mais ça n'a aucun rapport entre les deux.
01:57 Chine c'est 8 000 nouveaux produits tous les jours, Zara c'est 500 par semaine.
02:01 Donc on n'est pas du tout dans les mêmes effets.
02:04 Chine c'est près de 70 % à 90 % de produits en polyester.
02:08 Donc c'est du plastique en permanence.
02:10 Chine c'est aussi des ouvrières qui travaillent 75 heures par semaine.
02:15 Donc on est dans des moments où on est proche de l'esclavagisme en Asie.
02:19 Et surtout quand on va au Ghana, quand on va sur les plages, on voit partout des produits Chine.
02:24 Et ces produits Chine, évidemment il faut les arrêter.
02:27 Yann Rivoyland, quand on vous entend, on se dit que ce n'est pas si loin du débat qu'on peut avoir autour des agriculteurs par exemple.
02:31 Ils disent on a des produits qui viennent de l'étranger, qui ne respectent pas les mêmes normes que nous, c'est un peu ça aussi cette résonance ?
02:36 On en est assez proche.
02:38 Et d'ailleurs j'entends beaucoup de marques qui me disent mais ces normes j'en ai marre parce que je dois payer.
02:42 Et de l'autre côté, on ne met aucune norme, on ne met aucune contrainte.
02:46 Donc oui, en effet, il y a beaucoup de parallèles entre les deux.
02:49 Alors les frambondeuses qui ont perdu leur emploi ne peuvent pas prendre un cracteur pour pouvoir bloquer les autoroutes.
02:55 Donc évidemment on ne voit pas la même détresse sociale, mais tous les emplois qui ont été détruits,
03:00 évidemment c'est une catastrophe pour toutes ces personnes qui, dans toutes les petites villes,
03:04 je pense par exemple à Camailleux, et en fait on voit des milliers de Camailleux, des centaines de Camilleux je veux dire, qui ont été fermés.
03:10 - C'est le numéro 1 français un camaillou ? - Oui bien sûr, c'est près de 2600 blocs qui ont été détruits.