Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:02 Ce soir sur CNews, de crise en crise, le monde vit une nouvelle fois au rythme de la violence
00:00:07 qui secoue nos sociétés à Mayotte, où les habitants ont monté des barrages sur
00:00:11 les routes pour exprimer leur colère face à l'immigration illégale et la hausse exponentielle
00:00:14 de la délinquance, et où Gérald Darmanin a proposé en dernier recours l'abolition
00:00:18 du droit du sol.
00:00:19 A Paris, où les drogués pourrissent la vie des habitants des quartiers défavorisés
00:00:23 ou l'on règle ses comptes à coups de batte de baseball en plein fast-food, comme si
00:00:27 la loi du plus fort était toujours la meilleure.
00:00:30 Dans nos campagnes aussi, où nos agriculteurs menacent de reprendre leur blocage à force
00:00:34 de ne pas voir les promesses du gouvernement tenues.
00:00:36 Violence aussi en Israël, où les secousses du 7 octobre n'en finissent pas de déchirer
00:00:40 les familles qui toutes ont un enfant à la guerre, qui toutes ont perdu un proche dans
00:00:45 les attaques terroristes du Hamas.
00:00:47 Hier, deux otages ont été libérés par l'armée israélienne.
00:00:50 Une goutte d'eau dans l'océan de la guerre qui fait des ravages à Gaza, mais une immense
00:00:55 dose d'espérance pour tous ceux qui sont encore prisonniers.
00:00:58 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:01:00 D'abord le rappel des titres de l'actualité sur CNews avec Michael Dos Santos.
00:01:04 Plus d'un élève par classe est en moyenne victime de harcèlement scolaire.
00:01:12 Les résultats de cette enquête ont été révélés ce lundi par la nouvelle ministre
00:01:15 de l'éducation nationale, Nicole Belloubet.
00:01:17 6% des collégiés en sont victimes, suivent les écolis entre le CE2 et le CM2, puis les
00:01:22 lycéens.
00:01:23 Après une série de drames, l'exécutif a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire
00:01:27 une priorité absolue.
00:01:28 L'État met fin à la location de voitures électriques pour 100 euros par mois.
00:01:33 Six semaines après son lancement, plus de 50 000 véhicules ont été commandés par
00:01:37 des foyers modestes, soit deux fois plus que l'objectif initial.
00:01:40 Face à un tel succès, l'Elysée a décidé d'interrompre l'opération.
00:01:43 Un nouveau dispositif sera lancé en 2025.
00:01:47 Et puis enfin, Arnaud Rousseau met la pression sur le gouvernement.
00:01:51 Le président de la FNSEA, syndicat majoritaire des agriculteurs, menace la reprise d'action
00:01:56 si aucune décision concrète n'est prise avant le salon de l'agriculture le 24 février
00:02:00 prochain.
00:02:01 Une réunion aura lieu demain à 16h30 à Matignon entre le leader syndical, le ministre de l'agriculture
00:02:06 Marc Fesneau et Gabriel Attal.
00:02:08 - Et merci beaucoup, Michael de Santos.
00:02:09 Louis de Reynel est là, comment ça va ?
00:02:11 - Très bien et vous ?
00:02:12 - En forme.
00:02:13 - Bonsoir Laurence.
00:02:14 - Très bien, bonsoir.
00:02:15 Rachel Khan est là, bonsoir.
00:02:16 - Bonsoir Laurence.
00:02:17 - Ravi de vous accueillir.
00:02:18 François Bulponi est là, aussi un député.
00:02:19 Nous sommes aussi avec Kevin Bossuet, professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:02:23 C'est les vacances scolaires, c'est pour ça que j'ai la chance de vous avoir sur le plateau.
00:02:26 Et monsieur Tayem qui est là, vice-président du CRIF.
00:02:29 Bienvenue sur le plateau.
00:02:30 On va évoquer évidemment ce qui se passe en Israël, la libération de ces deux otages.
00:02:34 Mais avant, j'aimerais qu'on parle de Mayotte parce qu'il me semble que c'est assez fondamental
00:02:37 après ce qui s'est passé ce week-end avec les annonces évidemment de Gérald Darmanin.
00:02:41 On fait le point tout de suite, si vous le voulez bien, avec le sujet de Yael Benhamou.
00:02:44 Et puis on va évoquer cette affaire de droit du sol qui provoque les passions à gauche
00:02:49 et qui déclenche beaucoup de réactions à droite également.
00:02:51 Droit du sol, explication avec Yael Benhamou.
00:02:54 La pression est maintenue à Mayotte.
00:02:57 Les barrages, érigés depuis le 22 janvier, paralysent toujours la circulation.
00:03:01 Derrière moi, vous verrez, il y a une rumeur belle de voitures derrière qui attendent,
00:03:06 espérant peut-être passer, mais qui ne vont pas passer aujourd'hui en tout cas.
00:03:11 Et pour demain, nous attendons le document du ministre pour voir ce qu'il en fera.
00:03:19 La visite express de Gérald Darmanin à Mayotte n'a pas pour l'instant débloqué la situation.
00:03:24 Il a annoncé une révision de la constitution destinée à supprimer le droit du sol.
00:03:29 Une mesure pour enrayer l'immigration incontrôlée.
00:03:31 Mais les habitants ne sont pas satisfaits.
00:03:34 Ils souhaitent des actions concrètes dès maintenant.
00:03:36 Alors ce matin, en déplacement à Rennes, le ministre de l'Intérieur a précisé le calendrier
00:03:41 de cette révision constitutionnelle.
00:03:43 Nous avons plusieurs moments de réforme constitutionnelle possibles,
00:03:47 avec des convocations des parlementaires à Versailles,
00:03:50 qui se réunissent pour modifier la constitution.
00:03:52 Et là, il appartient au président de la République de choisir son moment
00:03:54 puisqu'il en discute avec les forces politiques.
00:03:57 Donc pour répondre à votre question, c'est avant l'été, dans un projet de loi d'urgence.
00:04:00 Le président de la République recevra aujourd'hui Gérald Darmanin et Marie Guevenoue,
00:04:05 la ministre déléguée aux Outre-mer.
00:04:07 Ça fait beaucoup réagir. Il y a des mots tabous comme ça, François Béhoni.
00:04:10 "Droit du sol". Alors là, vous prononcez déjà ces trois petits groupes de mots
00:04:14 et vous avez une éruption volcanique dans notre pays.
00:04:16 Oui, parce que Jean-Marie Le Pen, ça fait des années qu'il a réclamé.
00:04:21 Mais François Bayrou, pareil. Pour Mayotte. Après, on parle de Mayotte.
00:04:24 Bien sûr. Oui, mais on voit bien que si on commence à Mayotte, ça peut aller ailleurs.
00:04:29 Parce que ce qui se passe à Mayotte, dans des proportions qui sont apocalyptiques,
00:04:33 c'est-à-dire que des gens qui viennent d'Écomore uniquement pour avoir des enfants en France,
00:04:36 pour être ensuite avant la nationalité, avec les enfants à nationalité,
00:04:40 ça se passe aussi à un degré moindre, bien sûr, en métropole.
00:04:44 Et ça crée ce que l'on appelle les "nini" des personnes,
00:04:49 parce que les femmes qui sont ni régularisables, ni expulsables.
00:04:52 Dès lors qu'elles ont eu un enfant en France, l'enfant a le droit du sol,
00:04:56 mais la mère n'est pas expulsable ni régularisable.
00:04:58 Et donc, il y a des personnes qui sont comme ça en lévitation,
00:05:00 qui n'ont pas le droit de travailler, mais qui sont en France et qu'on ne peut pas expulser.
00:05:03 Donc, c'est un vrai sujet. Et là, effectivement, le gouvernement dit "bon, c'est Mayotte".
00:05:07 Et on voit bien que derrière, ça peut être une porte ouverte pour modifier un peu la législation.
00:05:12 Sur l'ensemble du territoire de la métropole ?
00:05:14 Tout est possible. Tout est possible.
00:05:16 Bon, Kevin Bossuet, pareil.
00:05:18 Quand on dit "il y a des warnings qui s'allument pour vous dès qu'on dit droit du sol".
00:05:20 Ah non, mais tout de suite, dès qu'on met en avant droit du sol, on est extrémisé.
00:05:24 C'est l'extrême droite, c'est Jean-Marie Le Pen.
00:05:26 Ce n'est pas possible. On est d'horribles fachos.
00:05:29 Et surtout, on fait référence toujours à la tradition française.
00:05:32 Mais je suis désolé.
00:05:34 Enfin, quand vous prenez le Moyen Âge ou quand vous prenez l'époque moderne,
00:05:37 ce qui prédominait, c'était certes le droit du sol.
00:05:42 Mais quand vous prenez la Révolution française, parce que la gauche tout de suite se réfère à la Révolution française,
00:05:47 c'est le droit du sang qui prédominait.
00:05:49 La Constitution de 1864 a mis en avant le droit du sang.
00:05:53 Ce n'est seulement qu'au 19e siècle où, en effet, le droit du sol a été mis en avant
00:05:57 pour des raisons de conscription ou pour essayer de trouver de la main d'œuvre pour peupler nos usines.
00:06:04 De manière plus générale, il faut regarder aussi ce qui se passe ailleurs en Europe.
00:06:07 Vous prenez par exemple la Pologne, vous prenez par exemple la Suisse, vous prenez par exemple l'Italie.
00:06:12 C'est le droit du sang qui domine et je ne pense pas qu'en effet, ce soit des pays fascistes.
00:06:18 La vérité, c'est qu'on a un problème très important, notamment à Mayotte.
00:06:21 On voit bien que le droit du sol aboutit à une immigration qui est incontrôlée.
00:06:26 Et ce qui se passe à Mayotte risque de nous arriver en métropole dans 20 ou 30 ans
00:06:31 si on ne réduit pas en effet ce droit du sol.
00:06:34 C'est une mesure de bon sens et je regrette en effet que la tambouille politicienne
00:06:39 vienne derrière quelque chose que réclament les Français.
00:06:42 Alors les Français, peut-être pas tous les Français.
00:06:44 Une grande partie, disons.
00:06:45 Pas tous les Français, en tout cas, ça fait bondir.
00:06:47 Louis, on va voir dans un instant, on va écouter Emmanuel Bompard,
00:06:50 qui était l'invité ce matin de CNews et de Europe 1, qui lui demande
00:06:52 est-ce que les mineurs, notamment comoriens, soient rapatriés, enfin, ramenés en France,
00:06:58 enfin en métropole, voilà.
00:06:59 Faut être attentif à tout ce qu'on dit là sur ce sujet.
00:07:02 Oui, en fait, le problème, c'est qu'il y a plein de microsolutions
00:07:06 qui sont avancées par les uns et les autres.
00:07:09 La réalité, c'est qu'évidemment, oui, c'est un bon préalable
00:07:12 s'il y a la suppression du droit du sol à Mayotte
00:07:14 pour permettre un peu de sortir la tête de l'eau pour ce territoire.
00:07:17 Mais dans un territoire où vous avez, sur une population de 350 000 personnes,
00:07:21 il n'y avait quand même que 11 000 habitants en 1911.
00:07:24 Enfin, ça a explosé de manière…
00:07:27 Enfin, il n'y a aucun territoire en France qui a vu une telle augmentation.
00:07:32 Mais en fait, vous avez beau…
00:07:33 Même si on supprimait le droit du sol à Mayotte, même si ça se faisait,
00:07:37 moi, je pense, hélas, que ça ne se fera pas,
00:07:38 parce que les conditions d'organisation de la réunion du Congrès
00:07:42 sont très compliquées.
00:07:42 Vous savez, il y a trois sujets qui doivent être soumis,
00:07:45 qui doivent être intégrés dans la Constitution.
00:07:46 Il y a l'IVG, il y a la singularité corse.
00:07:48 Et puis maintenant, donc, il y a la question de la suppression…
00:07:50 On pourrait rajouter la question du droit du sol, mais uniquement pour Mayotte ou…
00:07:54 Attention, parce qu'évidemment, il y a d'autres territoires qui pourraient aussi…
00:07:57 Bien sûr, mais Mayotte fait déjà l'objet d'un droit très spécifique.
00:08:01 Le droit qui est appliqué à Mayotte,
00:08:02 même aujourd'hui, les conditions de naturalisation à Mayotte
00:08:05 ne sont pas les mêmes qu'en métropole.
00:08:07 Donc, quand bien même on aurait la suppression du droit du sol à Mayotte,
00:08:11 le problème resterait à peu près le même,
00:08:13 c'est que vous avez plus de 50% de la population,
00:08:15 donc sur 350 000 habitants,
00:08:17 plus de 50% sont des clandestins ou sont des étrangers
00:08:20 qui aimeraient avoir la nationalité française.
00:08:22 Et on n'en est plus à savoir,
00:08:24 ce n'est plus une question de maîtrise des papiers d'identité.
00:08:27 Après, c'est une question des droits.
00:08:30 Vous avez raison, mais le vrai sujet de fond,
00:08:32 et pour le coup, aujourd'hui, il n'y a pas de réponse,
00:08:34 et je n'en vois pas,
00:08:35 c'est un, qu'est-ce qu'on fait avec les Comores ?
00:08:37 Comment est-ce qu'on fait pour mieux expulser
00:08:40 les Comoriens qui arrivent à Mayotte ?
00:08:41 Et deuxièmement, et c'est à mon avis le sujet le plus compliqué,
00:08:44 comment est-ce qu'on fait pour expulser et empêcher de partir,
00:08:47 surtout, tous les clandestins qui viennent maintenant de la corne de l'Afrique,
00:08:51 qui viennent d'Éthiopie, qui viennent de Somalie,
00:08:53 qui viennent du Congo, qui viennent du Mozambique,
00:08:56 et qui passent par les Comores.
00:08:58 Mais là, ce n'est plus du tout la même immigration.
00:09:01 C'est une immigration, la plupart du temps,
00:09:02 qui vient des anciennes colonies britanniques
00:09:04 et qui pose un problème encore plus important que celle des Comores.
00:09:08 Donc moi, je salue la proposition de Gérald Darmanin,
00:09:14 mais je vois quand même d'emblée,
00:09:16 ça va être très compliqué de mettre en place la suppression du droit du sol.
00:09:19 Et deuxièmement, le sujet de fond, c'est comment est-ce qu'on tarie les flux ?
00:09:22 Et aujourd'hui, il n'y a pas vraiment de réponse.
00:09:23 Le rideau de fer dont on parle, c'est...
00:09:26 Vous savez, Gérald Darmanin a annoncé vouloir mettre un rideau de fer
00:09:30 entre Mayotte et les Comores.
00:09:31 - Ah carrément, en Angoulême ?
00:09:32 - Mais quand on regarde le détail,
00:09:34 moi j'ai appelé des hauts fonctionnaires qui travaillent sur place
00:09:37 et ils m'ont expliqué qu'ils allaient augmenter les vedettes,
00:09:41 les patrouilles de zodiaques en mer.
00:09:43 Il y a un radar qui va être commandé supplémentaire.
00:09:45 Mais bon, on voit bien que ce n'est pas une vraie solution.
00:09:48 Voilà, donc le problème demeure.
00:09:49 - Monsieur Rachel Khan, le droit du sol,
00:09:52 qu'est-ce que ça évoque ?
00:09:53 Le droit du sang dans le sol, cette opposition ?
00:09:54 - En fait, c'est simplement que je me faisais la réflexion,
00:09:57 peut-être qu'aujourd'hui, pour s'adapter à notre temps présent,
00:10:00 il faudrait parler de droit et des devoirs du sol.
00:10:04 Ça serait peut-être intéressant, notamment à travers les questions
00:10:09 de citoyenneté qu'on doit transmettre à nos plus jeunes.
00:10:14 Après, c'est assez surprenant comment les îles,
00:10:18 que ce soit Mayotte, les Antilles, mais aussi,
00:10:21 alors ce n'est pas une île, mais la Guyane,
00:10:23 font ressortir les problématiques nationales de manière plus forte.
00:10:27 Ces inégalités territoriales avec des territoires,
00:10:31 des départements qui veulent être français
00:10:33 et qui ont des problématiques tellement injustes.
00:10:36 J'avais tellement envie que nos agriculteurs puissent parler
00:10:39 de l'agriculture, des problématiques à la Réunion, en Guyane.
00:10:44 Juste un exemple sur la question des droits et des devoirs
00:10:47 et cette citoyenneté-là, cette citoyenneté qui est éloignée.
00:10:50 Le prix du livre, il a fallu attendre 40 ans
00:10:53 pour qu'on ait un prix du livre qui soit le prix unique du livre
00:10:57 qui a été mis en place en 1981.
00:10:59 On a un prix du livre, par exemple, à Mayotte,
00:11:02 qui a été mis en place en 2020, avec une majoration de 15 %.
00:11:06 Donc, déjà, c'est un premier point.
00:11:07 Ensuite, je partage tout à fait ce que vous disiez tout à l'heure,
00:11:10 Monsieur Ragnel, sur cette...
00:11:13 Monsieur Ragnel, attention, là, c'est bien sérieux.
00:11:17 En plateau, on s'appelle par nos prénoms, mais...
00:11:19 Je sais que vous aimez bien comme ça.
00:11:22 Non, mais en fait, je partage effectivement cette nécessité
00:11:26 parce qu'on est dans une problématique de géopolitique locale, en réalité.
00:11:30 Un problème d'espace et un problème de temps.
00:11:32 Et là, c'est l'espace vital des Mahorais qui est entaché et engagé.
00:11:38 Vous avez raison et leurs conditions de vie sont terribles.
00:11:40 La moitié de la population vit avec moins de 160 euros par mois.
00:11:43 Pour vous donner une idée de...
00:11:45 Mais c'est déjà 8 fois plus qu'Aucomore et 10 fois plus qu'à Madagascar.
00:11:49 Pour mesurer aussi l'effet de l'appel d'air,
00:11:51 pour nous, vu la métropole, c'est très faible.
00:11:53 Et quand vous comparez avec la situation que quittent les gens pour aller à Mayotte,
00:11:58 c'est extraordinaire. C'est le paradis.
00:12:00 Alors, on va juste écouter Alexis Corbière, qui, lui, estime, sans surprise,
00:12:05 qu'on reprend les thèmes de l'extrême droite en parlant du droit du sol,
00:12:09 en tout cas pour Gérald Darmanin.
00:12:11 Les problèmes de Mayotte ne seront pas réglés par cette rodomontante
00:12:15 électoraliste à la veille d'une élection pour faire croire que ne votez pas
00:12:19 pour l'extrême droite parce que, quelque part, on reprend des éléments de son programme.
00:12:22 C'est le message subliminal en permanence qui est envoyé par cette équipe
00:12:25 depuis quelques temps, qui n'aura aucun effet, y compris pour lutter
00:12:28 et faire reculer la liste du Rassemblement national.
00:12:31 Et pour les problèmes des habitants de Mayotte, cela ne réglera rien.
00:12:34 Je dis, investissons dans cette île.
00:12:36 Permettons qu'au moins les enfants puissent avoir accès à l'école, à l'éducation,
00:12:39 que les gens puissent se laver, les gens puissent avoir accès à l'eau,
00:12:43 les gens ne soient pas dans une situation de pauvreté et de violence permanente.
00:12:47 M. Corbière, c'est exactement ce qu'il souhaite et c'est véritablement ce que demandent
00:12:51 aujourd'hui les maorais.
00:12:52 Oui, c'est ce qu'ils demandent.
00:12:53 C'est impossible dans le contexte actuel.
00:12:55 Quand il y aura un afflux de population en situation régulière, c'est impossible.
00:12:59 Que la sécurité sera à tel niveau, c'est impossible.
00:13:02 Donc, ce que demande la France Insoumise en région, c'est ce que vous dites tout à l'heure,
00:13:05 c'est que les irréguliers, en particulier les mineurs, mais pas seulement,
00:13:08 qui sont aux Mayottes, soient rapatriés au métropole.
00:13:11 Alors, rapatriés, non.
00:13:12 Pas rapatriés, non.
00:13:13 Ah, pas rapatriés, oui, transférés.
00:13:15 Non, mais là, il faut imaginer l'effet d'appel d'air que ça pourrait avoir.
00:13:19 Si on fait ça, déjà l'annonce de Gérald Darmanin de supprimer le visa spécifique pour les maorais,
00:13:27 à mon avis, va avoir un effet très fort.
00:13:29 Et c'est l'île de la Réunion qui est la plus proche, à mon avis, qui va,
00:13:32 dans les prochaines semaines et les prochains mois, être confrontée à tous ces maorais,
00:13:36 enfin, nouveaux maorais ou maorais avec un titre de séjour.
00:13:39 Ils iront partir de Mayotte pour aller vers la Réunion ?
00:13:41 Parce qu'ils auront le droit de quitter Mayotte.
00:13:44 Là, il faut un visa particulier pour quitter Mayotte.
00:13:47 Là, il y a 3 500 bénéficiaires.
00:13:49 Ils partiront plus facilement.
00:13:50 Exactement.
00:13:50 Mais c'est intéressant ce que dit Alexis Corbière,
00:13:53 parce que ça montre qu'il ne connaît absolument pas la réalité des infrastructures à Mayotte.
00:13:57 Il faut quand même imaginer, à Mayotte, le premier collège a été créé en 1963.
00:14:01 Donc, avant 1963, aucun élève n'allait au-delà du collège.
00:14:05 La première école maternelle a été créée en 1993 et le premier lycée en 1980.
00:14:09 J'entends.
00:14:10 Non, mais on revient.
00:14:11 Ce sujet vous passionne.
00:14:11 Ça me passionne parce que c'est la France.
00:14:14 En réalité, c'est inacceptable de laisser les maorais dans une situation
00:14:18 qu'on n'accepterait dans aucun autre département du territoire.
00:14:21 Et sans eau potable, avec des vitres blindées pour les élections.
00:14:23 Et on ne peut pas juste déplorer, parce qu'il faut regarder.
00:14:26 Je termine simplement là-dessus.
00:14:27 Regardons le résultat des élections.
00:14:29 Pour qui votent les maorais ?
00:14:32 Au deuxième tour de la présidentielle, Marine Le Pen faisait près de 60 %,
00:14:36 Emmanuel Macron, 40 %.
00:14:38 Et les maorais ne sont pas intrinsèquement racistes.
00:14:42 Non, mais c'est simplement qu'ils sont totalement dépassés, débordés.
00:14:47 On reprendra ce débat sur Mayotte dans un instant, parce que c'est un sujet important.
00:14:50 On sera avec Estelle Youssoufa, qui est députée de Mayotte.
00:14:54 Mais j'aimerais qu'on évoque ce qui se passe en Israël,
00:14:56 puisqu'on a le plaisir d'avoir Gilles Tailleb en plateau, vice-président du CRIF,
00:15:01 avec cette libération de deux otages par l'armée israélienne, des images très émouvantes.
00:15:05 On va les voir maintenant de cette libération, avec beaucoup de larmes pour ces deux hommes,
00:15:14 beaucoup d'émotions du côté de leur famille, mais une petite lueur d'espoir,
00:15:22 en se disant que c'est peut-être le début d'une vague de libération de ces otages,
00:15:27 si possible avec des pourparlers.
00:15:28 Là, ça a été à l'issue d'un combat armé.
00:15:30 On va écouter le colonel Olivier Raffovitz, porte-parole de TSAL,
00:15:34 expliquer les détails de cette intervention.
00:15:36 Ils étaient dans une famille qui était en fait la manière de les garder, de les mettre chez eux.
00:15:46 Ils étaient devenus un peu leurs serviteurs, ils leur faisaient à manger,
00:15:49 je parle des deux otages israéliens.
00:15:51 Les médicaments, ils ne recevaient pas vraiment.
00:15:54 Et on avait donc le renseignement qui nous a permis de ver que cette opération,
00:15:58 qui a duré quelques secondes en fait, a réussi,
00:16:01 et nous avons pu ramener les deux otages sains et saufs à la maison.
00:16:05 Ils ont perdu pas mal de poids,
00:16:07 mais lorsqu'on aura les résultats finaux des tests qui ont été faits à l'hôpital Shiba de Tel Hashomer,
00:16:16 nous aurons une vision plus claire, mais ils semblent qu'ils soient en bonne santé.
00:16:19 Ils sont en bonne santé a priori, Gilles Tailleb.
00:16:21 C'est un espoir ou pas, de voir sortir des otages de cet enfer ?
00:16:26 Disons, dans la situation dans laquelle on se trouve depuis le 7 octobre,
00:16:29 c'est toujours... on est à la recherche d'une petite lumière.
00:16:33 Et la libération de ces deux otages vivants,
00:16:37 donne un peu d'espoir à tous ceux qui attendent,
00:16:41 aux parents des soldats qui se battent à Gaza.
00:16:44 Vous le savez, pour pouvoir réussir cette opération, c'est une opération très, très compliquée,
00:16:49 puisque, comme l'a dit Olivier, ils étaient dans un immeuble chez des particuliers.
00:16:54 Dans une famille, donc.
00:16:55 Dans une famille.
00:16:56 Et donc, il a fallu arriver à cet endroit.
00:17:01 Et on le sait très bien que les commandos Yabam,
00:17:03 ce qu'on appelle les commandos de la police israélienne,
00:17:07 ont fait bouclier de leur corps,
00:17:10 pour s'assurer de la sortie vivante de ces otages.
00:17:13 Ce qui veut dire qu'on est dans un contexte bien particulier.
00:17:18 Ça nous rappelle, pour certains qui auraient oublié l'horreur qu'on vit depuis le 7 octobre,
00:17:24 ça nous rappelle le sort de ces 134 otages qui restent,
00:17:28 dont on n'est pas sûr du nombre qui seraient encore vivants.
00:17:33 Ça nous rappelle aussi, comme on vient de le dire tout à l'heure,
00:17:35 ils étaient entre les mains du Hamas, ils étaient entre les mains de familles.
00:17:39 Rappelons-nous les images du 7 octobre,
00:17:42 des individus, des terroristes passent la barrière et ils ramènent avec eux un butin.
00:17:47 Rappelons-nous qu'à l'époque, ils s'imaginaient chacun pouvoir les vendre.
00:17:52 Et aujourd'hui, on est devant cette horreur qu'il faut sans cesse rappeler,
00:17:57 parce qu'il y a du négationnisme, parce qu'on l'oublie.
00:18:00 Donc il faut garder ça très fort dans nos cœurs pour nous redonner le beau,
00:18:06 et de continuer à croire.
00:18:08 Vous savez, on disait toujours que le pessimisme
00:18:13 est un luxe que les Juifs ne peuvent pas se permettre.
00:18:16 Ben voilà, c'est une lueur d'espoir en tout cas,
00:18:18 et en tout cas, ça montre bien qu'Israël doit continuer.
00:18:22 Mais dans l'océan de la guerre, c'est ce que je disais,
00:18:25 dans les dommages absolument terribles causés, François Pipponier,
00:18:29 à la population gazaouie, évidemment, cette opération,
00:18:33 elle est très coûteuse en vie.
00:18:36 Et le bilan global est terrifiant.
00:18:40 Et l'ONU, à l'instant, dit la perspective d'une offensive
00:18:42 de l'armée israélienne à Arafat est terrifiante.
00:18:44 C'est terrifiant, mais là, il a fallu, il faut bien comprendre ce qu'il se passe,
00:18:48 si on veut récupérer les otages, il faut rentrer cache d'escalier
00:18:51 par cache d'escalier avec des terroristes du Hamas qui vous attendent,
00:18:55 avec des gens qui vous attendez.
00:18:55 Donc, il y a eu des soldats israéliens qui ont été tués
00:18:57 et il faut bien entendu sécuriser le lieu.
00:19:00 Et ça ne se fait pas comme ça sans dommages collatéraux.
00:19:03 Et c'est terrible.
00:19:04 On a les images de drones de l'intervention.
00:19:07 C'est très intéressant, c'est la première fois qu'on les diffuse.
00:19:10 Ils ont été libérés à Arafat.
00:19:11 A Arafat, là où justement le gouvernement israélien dit
00:19:13 que c'est la dernière poche du Hamas,
00:19:16 puisqu'on peut imaginer qu'ils ont ramené la preuve des otages là-bas
00:19:19 en disant ne venez pas à Arafat, il y a de la population, etc.
00:19:23 Donc, ils se serrent aussi des Palestiniens comme étant un bouclier humain
00:19:25 pour empêcher les Israéliens de rentrer.
00:19:27 Bien sûr, on essaiera de décrypter ces images.
00:19:29 Ce sont des images de drones, Gilles Taillab.
00:19:31 Ce qui est très inquiétant là-dedans, c'est que
00:19:35 on regrette tous, évidemment, toutes les victimes.
00:19:38 On regrette tous de voir ces bombardements,
00:19:40 ces populations errer du nord au sud, du sud au nord.
00:19:45 Mais pourquoi ne se révolte-t-il pas ?
00:19:48 Et comment peut-on faire en sorte que le monde entier continue à s'adresser
00:19:53 à Israël en demandant de négocier avec le Hamas ?
00:19:56 Est-ce qu'on a négocié avec Ben Laden ?
00:19:58 Est-ce qu'on a négocié avec Hitler ?
00:20:00 Non, il n'y a pas de négociation possible.
00:20:02 Il faut que le Hamas se rende,
00:20:04 libère les Palestiniens de leur oppression
00:20:07 et que les Palestiniens eux-mêmes expriment.
00:20:10 Vous savez, pour obtenir une opération pareille,
00:20:11 il faut avoir des renseignements.
00:20:13 Les renseignements viennent évidemment des forces israéliennes,
00:20:16 mais ils viennent aussi de ceux qui ont été arrêtés
00:20:18 et de ceux qui ont peut-être envie de se débarrasser
00:20:20 de ce poids encombrant.
00:20:21 Rachel Khan, ces images impressionnantes de cette intervention,
00:20:24 ces deux hommes libérés et rendus à leur famille.
00:20:28 C'est toujours très fort, les moments comme ça de libération, de ces rescapés.
00:20:33 Je ne veux pas qu'on oublie ce mot de rescapés,
00:20:35 ce sont des otages, mais rescapés.
00:20:38 Effectivement, la lumière, l'espoir, la joie,
00:20:41 le fait qu'effectivement l'armée israélienne avait raison d'aller à Arafat,
00:20:45 après ça interroge toujours sur la question de la complicité de certains civils
00:20:51 et du fait que la barrière n'est pas étanche, malheureusement.
00:20:58 Et ce n'est pas parce qu'on dit ça qu'on n'est pas peiné
00:21:00 de l'ensemble des victimes palestiniennes.
00:21:04 Et puis toujours un pincement au cœur de voir l'extrême gauche française
00:21:08 ne pas se réjouir de cette humanité-là,
00:21:12 de ces humains qui reviennent revoir leur famille.
00:21:15 Bien sûr. Kevin, vous vouliez rajouter quelque chose, Louis ?
00:21:18 On peut se réjouir évidemment de cette libération.
00:21:22 C'est une victoire pour les services de renseignement.
00:21:24 C'est une victoire également pour Tsahal.
00:21:27 Et ça remet en cause aussi tous ces gens qui demandent un cessez-le-feu.
00:21:32 Parce qu'on sent bien que la majorité des otages aujourd'hui est à Arafat.
00:21:36 Il faut que Tsahal continue en effet de les rechercher
00:21:40 et sûre les conséquences sur les Gazaouis.
00:21:42 Mais on est tous attristés de voir ces Gazaouis, certains Gazaouis mourir.
00:21:47 Mais en même temps, Israël, qu'est-ce qu'est en train de faire ce pays ?
00:21:50 Se battre contre une idéologie mortifère qui est l'islamisme.
00:21:54 Est-ce que pendant la Seconde Guerre mondiale,
00:21:57 imaginez-vous des gens dire aux alliés
00:22:00 "Attention à ce que vous faites pour libérer l'Europe du nazisme".
00:22:03 Bien sûr, il y a eu des bombardements à Hambourg.
00:22:06 Il y en a eu à Berlin.
00:22:07 Il y en a eu dans plein d'autres villes.
00:22:08 Il y a eu des morts. C'est horrible.
00:22:09 Mais malheureusement, c'est la guerre.
00:22:11 Et à un moment, il faut se hisser à la hauteur de l'histoire.
00:22:14 Et ce qu'est en train de faire Israël, c'est véritablement une bataille de civilisation.
00:22:19 C'est sauver la démocratie dans un endroit où elle est remise en question.
00:22:23 C'est de sauver le peuple.
00:22:24 Et Israël joue son existence.
00:22:27 Et c'est pour ça qu'il faut continuer à les soutenir.
00:22:29 Et pour moi, c'est une conviction qui est ferme, loin de l'émotion ambiante.
00:22:34 Monsieur Tayeb, un dernier mot.
00:22:35 Je pense qu'il y a beaucoup d'hypocrisie là-dedans.
00:22:39 Je ne parle pas de l'extrême gauche et de l'FI.
00:22:41 Ça fait longtemps que...
00:22:43 Vous savez, au début, à chaque fois qu'on se voyait, on parlait d'eux.
00:22:45 On les critiquait.
00:22:46 Mais maintenant, on n'en a même plus à critiquer.
00:22:47 Ils sont tellement ridicules.
00:22:49 Ils sont tellement en dehors de la réalité.
00:22:51 Ils ont tellement choisi d'être partiaux et d'oublier les victimes.
00:22:56 Les victimes israéliennes ne les intéressent pas.
00:23:00 Quand on les voit demander à ce que l'équipe d'Israël vienne en France
00:23:03 pour les JO sans drapeau, lorsqu'on voit ces déclarations
00:23:07 qui donnent envie de vomir lorsqu'on écoute Bonpar hier...
00:23:11 Ce matin.
00:23:12 Ce matin, pardon.
00:23:13 Chez nous.
00:23:14 Mais il faut les oublier, ces gens-là.
00:23:17 Il faut les combattre, par contre.
00:23:19 Il ne faut pas les lâcher.
00:23:20 Il faut mettre le doigt là où ça fait mal.
00:23:22 Il faut montrer qui ils sont.
00:23:24 Il faut montrer qu'ils sont des ennemis de la République.
00:23:26 Ils sont les ennemis de nos valeurs.
00:23:27 Et ils sont les ennemis de l'humanité tout entière, en réalité.
00:23:31 Ils pensent servir qui ?
00:23:33 Moi, si j'étais un musulman français,
00:23:37 je me sentirais insulté.
00:23:39 D'être défendu ?
00:23:40 D'être défendu par des gens pareils
00:23:42 qui voudraient me prendre pour un imbécile,
00:23:43 pour un criminel, pour un assassin et pour un homme sans cœur.
00:23:46 J'espère que les musulmans vont s'exprimer
00:23:48 et vont se débarrasser de ces gens-là.
00:23:50 Mais dans cette hypocrisie,
00:23:52 il faut aussi que nos gouvernants assument.
00:23:56 Vous êtes du côté d'Israël ou vous êtes contre.
00:23:58 Vous êtes du côté de la démocratie ou vous êtes contre.
00:24:01 On ne peut pas faire un pas en avant et un pas en arrière.
00:24:03 On ne peut pas demander à Israël de négocier avec le Hamas.
00:24:07 Le Hamas, ce sont des criminels qu'il faut éliminer.
00:24:09 Merci beaucoup d'être venu.
00:24:10 On fait une petite pause.
00:24:11 On se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews.
00:24:14 On évoquera la situation des agriculteurs.
00:24:16 La colère n'est pas retombée, loin s'en faut.
00:24:19 Ils sont prêts à reprendre leur blocage.
00:24:20 A tout de suite.
00:24:21 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews.
00:24:27 D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec M. Dos Santos.
00:24:30 Un corps retrouvé à Sainte-Foy-les-Lyons,
00:24:35 près de Lyon, selon le parquet.
00:24:37 Il a été retrouvé partiellement calciné et mains et pieds liés.
00:24:41 Pour le moment, la victime n'a pas été identifiée.
00:24:43 Les investigations se poursuivent pour déterminer
00:24:46 les causes de son décès et tenter d'identifier les auteurs.
00:24:49 Tragique incident dans le nord de la France.
00:24:51 Quatre randonneurs ont été fauchés dans la commune de Steinbeck.
00:24:54 Trois d'entre eux sont décédés.
00:24:56 L'un a son pronostic vital engagé.
00:24:58 Selon ces déclarations, le conducteur aurait perdu
00:25:01 le contrôle de son véhicule après s'être endormi au volant.
00:25:04 Une version des faits remise en question par certains habitants
00:25:06 qui dénoncent des excès de vitesse récurrents sur cette route.
00:25:10 Enfin, des milliers de logements vont-ils quitter
00:25:12 le statut de passoire thermique ?
00:25:14 C'est en tout cas le souhait de Bruno Le Maire.
00:25:16 Le ministre de l'Economie espère réformer le mode de calcul du DPE.
00:25:20 Un diagnostic qui classe les logements en fonction
00:25:22 de leur consommation énergétique.
00:25:25 Environ 140 000 logements de moins de 40 mètres carrés
00:25:28 interdits à la location en janvier prochain et classés G
00:25:31 pourraient revenir sur le marché,
00:25:32 principalement ceux chauffés à l'électricité.
00:25:35 Merci beaucoup Michael Dos Santos.
00:25:36 C'est un vrai sujet ces logements,
00:25:38 parce qu'on est dans une telle crise du logement
00:25:40 que ça paraît indispensable.
00:25:41 Si on applique la loi telle qu'elle est votée,
00:25:45 dans deux ans, il y a 4,5 millions de logements
00:25:47 qui sortent d'une location potentielle.
00:25:50 C'est juste un processus.
00:25:51 Tout le monde sait qu'on ne peut pas y arriver.
00:25:52 Donc ce que dit l'ouvernement, c'est
00:25:54 qu'on attendra un peu pour la rénovation énergétique,
00:25:56 mais il faut remettre ces logements sur le marché,
00:25:58 parce que sinon il y aura une crise majeure.
00:25:59 Bien sûr.
00:26:00 Un, pour que les gens puissent se loger,
00:26:01 et deux, pour que les gens puissent continuer
00:26:02 à les mettre sur le marché.
00:26:04 On va parler des agriculteurs,
00:26:05 parce que la colère est loin d'être retombée.
00:26:07 Les agriculteurs demandent des actes désormais.
00:26:10 Gabriel Attal va recevoir demain la FNSEA
00:26:12 et les jeunes agriculteurs.
00:26:13 Arnaud Rousseau de la FNSEA dit que
00:26:15 il faut des décisions concrètes.
00:26:20 Il prévient l'exécutif, il dit maintenant
00:26:22 qu'on veut des décisions concrètes,
00:26:24 qui se voient dans les exploitations,
00:26:25 personne n'a intérêt à nous balader,
00:26:26 parce que s'il n'y a pas de rendez-vous,
00:26:28 à la fin on reviendra.
00:26:29 Bon, ça c'est la FNSEA,
00:26:30 on va entendre dans un instant la coordination rurale,
00:26:32 mais j'aimerais que vous écoutiez
00:26:33 Marc Fénomis de l'Agriculteur,
00:26:35 qui a demandé un peu de patience aux agriculteurs.
00:26:37 Écoutez-le ce matin.
00:26:39 Un décret, ça ne se fait pas sur un coin de table,
00:26:41 ça se fait sérieusement, sinon on va se le faire taper
00:26:43 au niveau juridique, donc on aurait l'air ridicule.
00:26:45 Quand il faut changer la loi, il faut faire la loi.
00:26:47 La loi, ça ne se fait pas non plus en trois jours,
00:26:48 donc on est en train aussi d'agrémenter la loi
00:26:50 d'orientation agricole, de sujet de simplification.
00:26:53 La simplification, c'est parfois détricoter
00:26:55 ce qui a été écrit dans la loi,
00:26:56 c'est parfois faire de la réglementation,
00:26:58 de la déréglementation,
00:26:59 et c'est parfois de retrouver de la cohérence
00:27:00 entre les règlements, ce qu'on est en train de faire,
00:27:02 par exemple, sur la réglementation, sur l'AE.
00:27:05 Donc c'est ce travail qu'on fait,
00:27:07 on s'y est attelé il y a moins de 15 jours,
00:27:09 on a déjà beaucoup avancé en moins de 15 jours,
00:27:11 et je vous assure que dans 15 jours,
00:27:12 on aura diablement avancé,
00:27:14 en tout cas on aura fait en un mois
00:27:15 ce qui n'a pas été fait peut-être en 30 ans.
00:27:18 Ça mérite la patience peut-être.
00:27:20 Bon, alors voilà pour les déclarations
00:27:21 du ministre de l'Agriculture.
00:27:22 Patrick Legras, je crois, est avec nous,
00:27:24 qui porte parole de la coordination orale.
00:27:25 Bonsoir M. Legras.
00:27:26 On vient d'entendre le ministre de l'Agriculture,
00:27:28 en un mois, on aura fait plus qu'en 30 ans.
00:27:30 Est-ce que vous y croyez ?
00:27:32 Non mais on ne prend pas le dossier par...
00:27:35 La première chose que l'on souhaite,
00:27:37 c'est un changement de modèle,
00:27:40 entre autres sur...
00:27:41 On vous entend assez mal,
00:27:41 on va juste faire un petit tour de plateau
00:27:43 en essayant de se reconnecter avec vous,
00:27:46 avec une connexion un tout petit peu plus stable.
00:27:47 Mais c'est ça aussi qui fait le charme de la ruralité,
00:27:50 et souvent vous nous en parliez en disant
00:27:52 "le réseau bonjour".
00:27:55 On vous rappelle dans deux secondes.
00:27:56 Peut-être Louis, sur Marc Fesneau,
00:27:58 qu'est-ce qu'il peut dire d'autre,
00:27:59 à part "il nous faut un peu de temps" ?
00:28:01 Eh bien il pourrait dire vraiment autre chose,
00:28:03 c'est très maladroit de s'exprimer comme ça.
00:28:05 Il aurait pu déjà dire tout ce qui a été fait,
00:28:08 et je pense qu'il y a des mesures qui ont été décidées.
00:28:11 Non mais vous n'allez pas tout rappeler.
00:28:12 Comment ?
00:28:12 On ne va pas tout rappeler.
00:28:13 Mais il y a des mesures symboliques.
00:28:15 La hausse de la taxe sur le GNR,
00:28:18 les 150 millions d'euros de soutien social et fiscal pour l'élevage,
00:28:22 la clause de sauvegarde sur les importations.
00:28:24 Vous les rappelez quand même.
00:28:25 Non mais je me rappelle.
00:28:27 Vous êtes porte-parole du gouvernement, M. Drennel.
00:28:29 Je suis en train d'expliquer que M. Fesneau
00:28:33 est extrêmement maladroit dans sa manière de s'exprimer.
00:28:35 Et je pense qu'en fait, ce qui est important
00:28:37 au-delà de cet épisode-là,
00:28:40 c'est que c'est un rendez-vous politique pour Gabriel Attal.
00:28:42 Gabriel Attal a annoncé beaucoup de choses.
00:28:44 Sa conférence de presse avait été globalement saluée.
00:28:48 En tout cas, ça avait permis de mettre fin
00:28:50 au mouvement de blocage des agriculteurs.
00:28:52 On voit bien que la pression de la base,
00:28:54 de la FNSEA, comme des jeunes agriculteurs,
00:28:57 comme de la coordination rurale,
00:28:58 eh bien, ils attendent tous des résultats concrets.
00:29:01 Ils sont prêts à revenir.
00:29:03 Et donc, rendez-vous très important pour Gabriel Attal.
00:29:06 Il ne peut pas passer à côté de cette réalité.
00:29:07 Je crois qu'on a retrouvé Patrick Legras.
00:29:08 Je vous passe la parole après, François.
00:29:09 Juste Patrick Legras.
00:29:11 On a entendu Marc Fesneau.
00:29:12 Vous vous dites, ça suffit ?
00:29:13 On vous a laissé assez de temps ?
00:29:16 Le premier problème aujourd'hui, c'est sur l'Europe.
00:29:19 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on s'attache à vouloir
00:29:21 résoudre quelques problèmes sur le dossier français,
00:29:25 mais le principal qui a été voté,
00:29:27 puisque comme je vous avais dit, j'étais à Strasbourg.
00:29:29 Aujourd'hui, tout ce qui est pris comme décision à Strasbourg
00:29:32 va à l'encontre de l'engagement de M. Attal.
00:29:35 Donc moi, M. Fesneau, j'écoute bien ce qu'il dit
00:29:36 qu'en 15 jours, on peut faire marche arrière.
00:29:39 Pourquoi pas d'engagement européen ?
00:29:41 C'est clair, on l'a dit sur les clos-miroirs, sur la PAC.
00:29:44 Aujourd'hui, c'est des dossiers simples.
00:29:46 Sur les dossiers français, ça, je me dis qu'on peut regarder.
00:29:48 Ce qu'on veut, c'est des engagements.
00:29:50 On ne veut pas des décisions, évidemment, tout de suite,
00:29:53 en disant on va faire ça tout de suite.
00:29:54 On veut un engagement.
00:29:55 M. Attal a parlé de la sortie de l'exception agriculturelle.
00:30:00 Est-ce que oui ou non ?
00:30:01 Il l'annonce, mais on se rend compte aujourd'hui
00:30:03 que la France et M. Fesneau, comme M. Attal,
00:30:07 ont très, très peu de possibilités.
00:30:10 Tout se passe à l'Europe.
00:30:11 Moi, quand j'entends M. Rousseau qui dit qu'il a appris vendredi,
00:30:14 comme je vous avais dit, moi, je l'ai appris huit jours avant.
00:30:16 Donc, on joue au chat et à la souris pour gagner du temps,
00:30:20 pour que le salon se passe bien et après le salon,
00:30:22 on dira vous inquiétez pas, on va s'occuper de vous.
00:30:24 Aujourd'hui, on ne peut pas faire une politique différente
00:30:27 avec les mêmes bonhommes.
00:30:28 C'est impossible.
00:30:29 Et je répète, M. Canfin, qu'il se prononce en disant
00:30:32 on va détricoter ce qu'on a tricoté.
00:30:35 C'est simple, il y a des gens qui peuvent parler,
00:30:36 prendre des engagements au niveau européen.
00:30:38 On ne changera pas sur ce dossier-là.
00:30:40 Les arrangements, c'est très bien, des avantages fiscaux
00:30:43 et je dirais un peu de trésorerie pour les agriculteurs, c'est un plus.
00:30:46 Mais le gros problème, le centre, comme j'ai dit,
00:30:48 le cœur du réacteur agricole, c'est Bruxelles et Strasbourg.
00:30:51 Un dernier mot, Patrick, vous êtes prêt à reprendre vos actions ?
00:30:54 Vous aviez dit qu'il y en aurait peut-être déjà
00:30:55 dès le début de la semaine.
00:30:56 Ce n'est pas qu'on est prêt, c'est qu'on est en train.
00:31:00 Bon, là, on n'est quand même pas une journée.
00:31:01 On attend, on espère qu'on sera aussi reçus par M. Attal
00:31:05 ou le président de la République dans les deux jours.
00:31:07 On n'est pas une journée à dire.
00:31:08 Mais c'est sûr qu'en fonction de ce qui sera annoncé,
00:31:11 ça va être très rapide.
00:31:13 On en est désolés, mais on n'a pas le choix.
00:31:16 Aujourd'hui, les 10 jours ou les 15 jours,
00:31:20 depuis l'annonce de M. Attal, il n'y a eu que des effets inverses aux annonces.
00:31:24 C'est simple, vous allez à Bruxelles, vous demandez l'engagement des 4% de Jachère.
00:31:28 Tout le monde, même si on s'écharpe en France, les politiques,
00:31:31 ont décidé de maintenir les 4% ou les 7% agri-environnementales.
00:31:36 Donc, comme on a dit, la commission la plus importante, c'est celle de M. Canfin.
00:31:39 Que M. Canfin se prononce, on n'arrive pas à l'avoir.
00:31:42 C'est incroyable, on n'arrive pas à avoir des réactions des gens
00:31:45 qui ont tricoté le dossier depuis que, je dirais,
00:31:48 le gouvernement ou la présidence actuelle.
00:31:51 C'est quand même bizarre.
00:31:52 Ça veut dire, Patrick Legras, que le Salon de l'agriculture,
00:31:55 ça ne va pas être une promenade de santé pour les politiques ?
00:31:57 Vous allez les secouer un peu ?
00:31:59 Je pense que ça va commencer avant.
00:32:01 Après, la balle est dans leur camp.
00:32:04 C'est à eux de prendre les décisions et d'avoir le courage de dire
00:32:07 "nous avons besoin d'une solution européenne".
00:32:09 Mais là, ils ont tous l'impression de dire "on va y arriver".
00:32:11 Mais ils ne peuvent pas y arriver.
00:32:12 C'est une question d'honnêteté.
00:32:14 Voilà, une question d'honnêteté pour que les agriculteurs français vivent.
00:32:16 C'est simple.
00:32:18 Bon, merci beaucoup, Patrick Legras, porte-parole de la coordination rurale.
00:32:21 François Pébounis, ce n'est pas terminé du tout, cet effort ?
00:32:23 Pas du tout, c'est l'ordre de vérité pour Gabriel Attal.
00:32:26 C'est-à-dire que, avec les agriculteurs, le discours ne suffit pas.
00:32:29 Il faut des actes.
00:32:30 Et or, on sait très bien, on l'a dit dès le début,
00:32:32 que les actes, c'est Bruxelles qui peut les donner, les plus importants.
00:32:36 Et là, on voit bien qu'entre ce que dit le Premier ministre,
00:32:38 ce que dit le ministre de l'Agriculture et ce qui se passe à Bruxelles,
00:32:41 il y a une bataille parce que Bruxelles a une logique,
00:32:44 qui est là même depuis des années, qu'ils vont continuer de mettre en œuvre.
00:32:47 Alors là, le ministre pour qui j'ai le plus grand respect,
00:32:49 parce que c'est un ami, va dire "on va faire en un mois ce qu'on n'a pas fait en 30 ans".
00:32:54 Mon Dieu.
00:32:54 La réponse des agriculteurs, c'est "pourquoi vous ne l'avez pas fait avant ?
00:32:57 Puisque c'est aussi facile que ça".
00:32:58 C'est juste ses tanks ennemis qui sont au pouvoir.
00:33:00 Voilà, donc voilà.
00:33:01 Mais je pense que lui, il est lui-même en grande difficulté,
00:33:03 parce que derrière, il y a toute une administration qui doit effectivement faire des décrets.
00:33:08 Il faut préparer des... Et ça ne se fait pas en 48 heures.
00:33:10 Mais ça, ça n'a pas été dit aux agriculteurs.
00:33:12 On leur a dit "vous inquiétez pas, on va tout faire de suite".
00:33:13 Les 4% de jachères, pipo pour l'instant.
00:33:15 C'est pipo, oui, bien sûr.
00:33:17 On ne peut pas dire autre chose, Kévin Bossuet.
00:33:18 Non mais surtout que les agriculteurs ont l'impression qu'on se moque d'eux.
00:33:22 On raconte à Paris ce que l'on contredit à Bruxelles.
00:33:27 Votre invité parlait de M. Canfin.
00:33:29 M. Canfin, c'est un député Renaissance qui était numéro 2 sur la liste de Nathalie Loiseau.
00:33:37 C'est lui qui est à l'origine du Green Deal.
00:33:39 C'est lui qui est à l'origine des 4% de jachères,
00:33:43 de toutes ces normes qui asphyxient nos agriculteurs.
00:33:47 Comment voulez-vous qu'Emmanuel Macron soit crédible
00:33:49 quand il avait cette personne-là sur sa liste ?
00:33:52 En outre, moi, je suis désolé, mais sur le traité Mercosur,
00:33:56 il y a encore quelques mois, M. Macron était pour.
00:33:59 Là, il nous raconte que c'est quelque chose qui n'est pas possible.
00:34:02 La vérité, c'est qu'on touche au cœur même du logiciel macroniste, l'européisme.
00:34:08 Et Emmanuel Macron n'ira jamais contre cela.
00:34:11 Quand vous regardez à l'échelle européenne,
00:34:13 ce qui gangrène la pensée de nos agriculteurs,
00:34:17 c'est par exemple l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne,
00:34:20 avec les œufs ukrainiens, avec les poulets ukrainiens.
00:34:23 Mais ça, Emmanuel Macron n'ira pas contre.
00:34:26 D'ailleurs, je me souviens que quand M. Zelensky,
00:34:29 au Parlement européen, a été invité,
00:34:31 M. Charles Michel avait dit "Bienvenue chez vous, bienvenue en Europe".
00:34:35 Mais non, ça, ce n'est pas possible.
00:34:37 Les agriculteurs veulent des réponses fermes là-dessus.
00:34:39 Et sur les conséquences d'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne,
00:34:43 rien que pour la PAC, si l'Ukraine entre dans l'Union européenne,
00:34:46 ce sera 13,7 milliards pour l'Ukraine.
00:34:49 Et ça va paupériser un peu plus les agriculteurs des autres pays.
00:34:53 - Rachel, un petit mot.
00:34:54 On a entendu Patrick Legras qui parlait de l'exception agriculturelle.
00:34:57 On a souvent parlé de l'exception culturelle.
00:34:59 Pour l'instant, elle n'existe pas, cette exception agriculturelle.
00:35:02 - Elle n'existe pas.
00:35:04 - Elle risque de ne pas exister.
00:35:05 - Eh oui, mais c'est surtout qu'on reste très marqués
00:35:08 par ce qui a pu se passer il y a quelques semaines.
00:35:11 Et cette plus que colère des agriculteurs, une nouvelle fois.
00:35:14 Ces personnes qui ont été délaissées dans leur travail,
00:35:19 dans ce difficile travail.
00:35:20 Alors, c'est vrai que là, il y a une réelle maladresse.
00:35:23 Et Louis, je vous rejoins lorsque vous dites que ce n'est pas bien ficelé,
00:35:28 cette prise de parole, puisqu'on n'a pas besoin de connaître
00:35:31 les coulisses de leur travail.
00:35:35 On n'a pas besoin de savoir.
00:35:36 - On veut juste comment pour les agir.
00:35:38 - Et voilà, on veut juste des faits.
00:35:40 Après, on est quand même toujours dans cette année électorale européenne.
00:35:45 Et je pense que la sentence va être assez lourde
00:35:48 si on n'a pas un programme bien ficelé.
00:35:50 - Il n'y a toujours pas de tête de liste, que de reconnaissance.
00:35:52 - Non, mais je pense que les syndicats agricoles
00:35:56 sont aussi dépassés par la base.
00:35:57 C'est-à-dire que quand ils sont retournés dans les exploitations,
00:35:59 on leur a dit mais nous, on n'est pas d'accord, il faut y retourner.
00:36:01 - Des gros syndicats.
00:36:02 Moi, je pense que la coordination rurale,
00:36:04 - La FNSEE et les jeunes agriculteurs en particulier.
00:36:06 - Ils ont marché sur le terrain.
00:36:07 Louis, dans 11 jours, c'est le Salon d'agriculture.
00:36:09 - Oui, dans 11 jours, et la FNSEE, les jeunes agriculteurs seront reçus,
00:36:13 puisque la tradition veut qu'avant le Salon de l'agriculture,
00:36:16 ils sont reçus par le président de la République.
00:36:18 Donc, ils vont pouvoir rencontrer Emmanuel Macron.
00:36:20 Que se diront-ils ? Dans quel climat ?
00:36:23 Que lui promettent-ils ?
00:36:23 - Il leur dira, je vous ai compris, ne vous inquiétez pas.
00:36:26 - Eux, je pense qu'ils diront, on n'a toujours pas compris.
00:36:28 En tout cas, on attend des réponses sonantes et trébuchantes.
00:36:32 Non, mais la difficulté politique pour Emmanuel Macron,
00:36:35 c'est que globalement, les réponses à apporter
00:36:38 sont diamétralement opposées à son projet politique.
00:36:40 C'est un peu ce que vous évoquiez.
00:36:42 Et donc, comment faire pour répondre aux agriculteurs
00:36:46 sans pour autant compromettre un indien politique
00:36:48 qui ne va absolument pas dans ce sens-là ?
00:36:50 Et je pense que le plus grand risque par rapport aux solutions à apporter,
00:36:53 ce serait de donner uniquement des subventions aux agriculteurs
00:36:56 pour surtout éviter de se compromettre.
00:36:59 Mais on sait qu'à long terme, la politique des subventions,
00:37:02 ça n'a jamais créé la moindre solution.
00:37:04 Ce que demandent les agriculteurs, les éleveurs, c'est une solution durable.
00:37:07 C'est pouvoir vivre de leur travail et ne pas être obligé de mendier
00:37:10 ou de faire la manche. - Et pas de survivre.
00:37:11 - Exactement, parce que ce ne sont pas des mendiants, les paysans.
00:37:14 - On en aura, non, on s'en fout.
00:37:15 - Non, non, vraiment. - On aura l'occasion d'en parler,
00:37:16 parce qu'évidemment, plus le salon de l'agriculture va approcher,
00:37:19 plus la pression va monter sur les politiques.
00:37:22 J'aimerais qu'on parle un tout petit peu de sécurité,
00:37:24 parce qu'on est, pour le coup, à quatre mois et demi, je crois, des JO,
00:37:27 les Jeux Olympiques.
00:37:28 On a entendu la maire de Paris aujourd'hui évoquer la porte de la chapelle
00:37:32 dans le nord de Paris comme étant semblable aux Champs-Élysées,
00:37:35 éclat de rire de la part des Parisiens.
00:37:38 Et surtout, je voudrais vous montrer ce reportage de Fabrice Helsner,
00:37:40 qui est très impressionnant.
00:37:41 Il s'est rendu dans le quartier Stalingrad, dans le nord de Paris,
00:37:44 où les trafiquants de drogue, les consommateurs
00:37:48 pourrissent littéralement la vie des habitants.
00:37:50 On va regarder ce reportage et on va en débattre ensuite.
00:37:54 C'est une scène courante ici, à Stalingrad.
00:37:59 Un policier poursuit deux hommes qui s'enfuient dans les couloirs du métro.
00:38:07 Un peu plus loin, des agents de sécurité de la RATP
00:38:12 ont réussi à intercepter deux individus.
00:38:15 Après une fouille, aucune trace de craque,
00:38:18 hormis une liasse de billets.
00:38:20 La plupart de ces personnes-là ont le craque dans la bouche.
00:38:23 C'est des cailloux qui sont enroulés dans du cellophane,
00:38:26 qu'ils mettent entre les dents.
00:38:27 S'ils sentent un risque important, que ce soit de nous ou de la police,
00:38:31 ils vont l'avaler.
00:38:32 Les consommateurs envahissent le quartier,
00:38:35 comme cet homme qui prend sa dose dans les escaliers du métro.
00:38:38 Ou encore cette femme de 45 ans
00:38:42 qui nous emmène avec elle dans les toilettes publiques.
00:38:44 C'est ici qu'elle se cache pour prendre sa dose.
00:38:48 Elle a commencé il y a six ans.
00:38:50 Elle tente maintenant de lâcher prise.
00:38:52 J'essaye d'arrêter.
00:38:52 Déjà l'autre fois, pendant trois semaines, je ne suis pas venue.
00:38:55 Après, pendant un mois, je suis venue presque tous les week-ends.
00:38:57 Sur un mois, je suis venue trois week-ends.
00:38:59 Et puis là, pendant deux semaines, je ne suis pas revenue.
00:39:02 Et la semaine dernière, j'étais là la semaine dernière, le week-end, le vendredi.
00:39:05 Mais pour les riverains, c'est un véritable enfer.
00:39:08 Maintenant, je ne sors plus.
00:39:09 Je ne rentre plus à la théâtre.
00:39:10 Avant, j'allais tout le temps.
00:39:12 Mais ce n'est plus possible.
00:39:13 J'avais déjà vu une belle agression dans le quartier.
00:39:16 Notamment, c'était un garçon qui prenait du crack.
00:39:19 Selon ces habitants, ces crises viennent par vagues.
00:39:22 Les drogués sont plus ou moins nombreux selon les périodes.
00:39:25 Voilà pour la réalité de ce que vivent les habitants.
00:39:27 Sandra Buisson du service de police, de Justice de CNews,
00:39:29 nous dit que le préfet de police de Paris a estimé
00:39:32 que le nombre d'interpellations de trafiquants de crack
00:39:34 a doublé entre 2022 et 2023.
00:39:37 Qu'il ne reste plus que 100 à 150 consommateurs de crack
00:39:39 dans le nord-est parisien.
00:39:40 Avant, ils étaient à plusieurs centaines.
00:39:42 Et qu'il y a un gros dispositif de voie publique
00:39:44 dans le nord de Paris.
00:39:44 C'est vrai.
00:39:46 On ne dit pas que les policiers ne font rien.
00:39:47 On dit juste qu'il y a des habitants dans cette capitale
00:39:50 qui ne vivent pas le même quotidien
00:39:51 que dans d'autres arrondissements.
00:39:52 C'est la réalité.
00:39:52 Je pense qu'il y aura une période un peu plus calme
00:39:55 au moment des JO.
00:39:56 Ah bah oui.
00:39:56 Parce que tout le monde va faire l'effort
00:39:58 d'éviter que ça continue dans les JO.
00:40:00 Mais après les JO, le problème sera le même.
00:40:02 Parce que si d'ailleurs, il n'y a pas de prise en charge médicale
00:40:04 pour les consommateurs de crack,
00:40:05 ils vont continuer à venir.
00:40:07 Et le deal va continuer.
00:40:09 Oui, monsieur Bousquet.
00:40:10 J'emprunte souvent la ligne 7 et la ligne 2,
00:40:14 qui fait la jonction à Stalingrad.
00:40:16 Je connais cet endroit-là.
00:40:17 C'est un pandémonium à celles fermées.
00:40:20 Moi-même, j'ai été agressé une fois
00:40:22 où on m'a menacé de me couper le pied
00:40:25 car je refusais de donner de l'argent à un mendiant.
00:40:27 J'ai assisté à des agressions qui étaient horribles.
00:40:30 J'ai assisté à des gens qui déféquaient dans la rame.
00:40:32 J'ai assisté à un migrant qui se masturbait dans la rame
00:40:35 aux yeux des enfants.
00:40:36 C'est le quotidien avec une population qui a peur.
00:40:40 Et ce qui est incroyable,
00:40:41 c'est que les habitants de Stalingrad
00:40:43 sont assignés à résidence.
00:40:44 Mais après 21 heures ou 22 heures,
00:40:46 ils n'osent plus sortir.
00:40:47 Ils se confinent, comme dit la dame.
00:40:49 Ils se confinent.
00:40:50 Ils ont même un groupe WhatsApp
00:40:52 pour s'échanger les informations,
00:40:54 pour savoir s'ils peuvent sortir ou pas.
00:40:56 Et il y a une autre ligne aussi qui est assez problématique.
00:40:58 C'est la ligne de tramway T3B
00:41:00 qui passe par Porte de la Chapelle,
00:41:02 par Rosa Park, etc.
00:41:04 Où là, on subit les mêmes choses.
00:41:06 Moi, je l'apprends de temps en temps.
00:41:07 Où vous avez des gens qui se droguent dans la rame.
00:41:10 Donc, vous avez évoqué les Jeux olympiques.
00:41:12 C'est vrai qu'il y a un déplacement.
00:41:13 C'est le problème.
00:41:14 À Porte de la Chapelle,
00:41:15 il y a des infrastructures pour les Jeux olympiques
00:41:17 qui sont en train d'être construites.
00:41:18 C'est les Champs-Élysées, Kevin.
00:41:19 Ah oui, c'est les Champs-Élysées, évidemment.
00:41:21 Et là, c'est en train de se déplacer,
00:41:23 notamment à Rosa Park.
00:41:25 Le problème, c'est qu'on déplace les migrants.
00:41:27 Quand les gens en ont marre,
00:41:28 on les déplace à nouveau.
00:41:30 Et le problème, il n'y a pas de résolution.
00:41:32 Et c'est une honte de voir ça,
00:41:35 de cette misère-là,
00:41:36 dans une puissance comme la France.
00:41:37 On est un pays extrêmement puissant.
00:41:39 On est incapable de résoudre ce problème.
00:41:41 Et l'image chez les touristes,
00:41:42 moi, j'ai vu la figure déconfite des touristes
00:41:45 qui voyaient ce genre de spectacle.
00:41:46 Il n'y a vraiment qu'en France que l'on voit ça.
00:41:48 Et j'ai beaucoup voyagé en Europe.
00:41:50 Évidemment, je parle de l'Europe.
00:41:51 Je ne parle pas d'ailleurs, mais c'est scandaleux.
00:41:52 Bon, Rachel.
00:41:53 Les touristes, mais nos enfants.
00:41:54 Mais bien sûr.
00:41:55 Nos enfants, les petits qui sont scolarisés
00:41:59 dans des endroits comme ceux-là,
00:42:00 qui ne peuvent pas rentrer chez eux le soir tout seuls
00:42:04 parce qu'il y a effectivement des gens qui sont malades.
00:42:07 En fait, ce sont des gens malades.
00:42:09 Et il appartient véritablement à la puissance publique
00:42:13 de remettre en place un ordre public sanitaire,
00:42:17 mais pas se masquer le regard, détourner le regard
00:42:20 et se faire croire que c'est les Champs-Élysées.
00:42:22 Non, ce n'est pas les Champs-Élysées.
00:42:23 Par ailleurs, on a quand même un vrai problème
00:42:26 de salubrité publique.
00:42:29 Là, en arrivant, moi, c'était les rats.
00:42:31 J'ai vu plusieurs rats en arrivant, en prenant le métro.
00:42:34 Non, mais je me demande, moi, je suis désolée,
00:42:35 mais pour les Jeux olympiques,
00:42:37 on peut les appeler sur Mulot comme on veut.
00:42:38 Ça ne change pas.
00:42:39 Ils seront là.
00:42:40 Ils seront là.
00:42:40 Ils ne feront peut-être pas les ratatouilles en ombre.
00:42:42 Louis, un tout petit mot.
00:42:44 C'est vrai que la préfecture de police de Paris a raison.
00:42:46 Du boulot a été fait.
00:42:47 Ils ont évacué les squats, ils ont eu le square.
00:42:51 Mais il y a toujours cette délacrance.
00:42:53 Mais en fait, tout est lié.
00:42:55 C'est-à-dire qu'il y a quand même une bonne partie
00:42:57 aussi des consommateurs de crack qui sont en situation irrégulière,
00:43:00 qui sont des clandestins, qui arrivent dans le nord-est de Paris.
00:43:04 Il n'y a pas de volonté d'éradiquer, de mettre fin à ce problème-là.
00:43:09 On voit bien, il n'y a quasiment pas d'expulsion.
00:43:11 La plupart de ces gens-là viennent de pays en guerre.
00:43:14 On voit bien que politiquement, le problème,
00:43:18 vous aurez beau mettre tous les caches misères possibles et imaginables,
00:43:20 et vous verrez, il y aura des caches misères pendant les Jeux olympiques.
00:43:23 Pourtout, il y a plein de tentes sous les ponts de Paris.
00:43:25 Vous verrez qu'il n'y aura plus de tentes.
00:43:28 Il y a des migrants qui vont être...
00:43:28 - Oui, ça va être une ville, peut-être, qui...
00:43:30 - Oui, mais des migrants...
00:43:31 - ... pendant les Jeux olympiques et par allemagne.
00:43:33 - C'est une espèce d'opération place nette pour donner une image de Paris
00:43:36 qui, globalement, ne correspond pas à la réalité.
00:43:38 Mais on voit bien que...
00:43:39 - Alors, il n'y a pas de soirée.
00:43:41 - Juste pour terminer sur les Jeux olympiques,
00:43:42 je sais que ce n'est pas exactement le sujet, mais ça nous réserve encore...
00:43:45 Je pense que ça va être...
00:43:46 Le dispositif initial prévu, de toute façon, tout va évoluer.
00:43:50 La jauge a déjà beaucoup baissé.
00:43:51 - Ah oui, sur la cérémonie d'ouverture.
00:43:53 - Il y a eu un exercice, il y a dix jours, quand même,
00:43:55 pour essayer de voir comment les péniches allaient descendre.
00:43:57 Il y a eu un accident, il y a une péniche qui a heurté un pont.
00:43:59 C'était un exercice à l'occasion.
00:44:01 - Il y a un pont qui est fermé, c'est une péniche.
00:44:02 - Voilà, voilà.
00:44:02 - Le pont de Sully.
00:44:03 Donc, il y aura plein de nouvelles surprises, vous verrez.
00:44:06 - Je voulais juste vous montrer une autre image.
00:44:07 Je ne sais pas si Anthony, qui est en régie,
00:44:09 est là à Schiltigheim...
00:44:11 Schlittigheim, je n'y arriverai pas.
00:44:12 Schiltigheim, voilà, dans le Barin.
00:44:14 Des clients d'un fast-food qui se sont fait littéralement attaquer
00:44:17 par une bande rivale en plein fast-food.
00:44:19 Je ne sais pas si on a le son, parce que c'est assez éloquent.
00:44:22 On a l'impression d'une orange mécanique,
00:44:25 tout simplement orange mécanique, qui avait une bosse verte.
00:44:28 - Oui, c'est une violence qui est endémique,
00:44:30 qui est de plus en plus importante.
00:44:32 Et moi, ce qui me marque, c'est qu'on nous a volé un droit fondamental.
00:44:35 C'est le droit à l'insouciance et même le droit à la tranquillité.
00:44:39 Quand vous prenez les transports en commun
00:44:40 ou même quand vous allez dans des lieux publics,
00:44:43 vous avez toujours la peur qu'on vienne vous agresser.
00:44:46 Moi, je le vois quand je prends le métro,
00:44:47 dès qu'il y a quelqu'un un peu "bizarre" qui entre dans la rame,
00:44:50 qui met sa main, par exemple, dans sa veste,
00:44:52 tout le monde est là en train de se dire,
00:44:53 est-ce qu'il ne va pas sortir quelque chose ?
00:44:55 Et moi, je suis stressé par tout cela.
00:44:58 J'en ai marre de vivre dans une ville qui est Paris,
00:45:00 où finalement, et pourtant, je suis un grand gaillard,
00:45:03 je veux dire, je n'ai pas à avoir peur,
00:45:04 mais même moi, je commence à avoir peur.
00:45:06 Et je retrouve un peu de tranquillité,
00:45:08 je retrouve un peu d'insouciance l'été,
00:45:10 quand je vais dans certains pays,
00:45:12 la Pologne, la Hongrie,
00:45:13 et quand les plus anciens me disent,
00:45:15 mais tu sais, ce qu'on vit aujourd'hui en Pologne ou en Hongrie,
00:45:19 c'est ce qu'on vivait en France il y a 30 ou 40 ans.
00:45:22 Mais je me suis dit, qu'est-ce qu'on n'a pas fait ?
00:45:24 Pourquoi ces verrous idéologiques ?
00:45:26 Pourquoi une justice qui ne punit pas assez ?
00:45:29 Pourquoi ne pas faire en sorte, finalement,
00:45:31 que ces migrants, on ne puisse pas les renvoyer chez eux ?
00:45:34 On nous parle d'OQTF qui ne sont pas exécutés, etc.
00:45:37 Mais faisons pression sur les pays pour qu'ils les récupèrent.
00:45:40 On est la France quand même !
00:45:42 - Je vais vous assurer que ce ne sont pas des migrants.
00:45:43 - Ah non, mais ça, ce ne sont pas des migrants !
00:45:45 Ok, mais je peux vous dire, Laurence, dans le métro,
00:45:47 c'est principalement des migrants, pour l'emprunter régulièrement.
00:45:50 - Non mais, des images comme celle-là,
00:45:52 ça fait 40 ans qu'en banlieue, on les vit.
00:45:55 Et pendant ce temps-là, on a cru que ça n'est passé qu'en banlieue.
00:45:57 Et puis maintenant, ça dérape partout.
00:45:59 Et la France, c'était pas vrai.
00:46:00 On a cru pendant longtemps qu'on allait pouvoir cantonner ça
00:46:03 dans certains quartiers, et maintenant, ça va partout.
00:46:05 Parce que ces jeunes-là, ils ont compris que
00:46:08 se taper entre eux dans le même quartier,
00:46:10 c'est pas très intelligent,
00:46:11 ils vont pas aller dans les beaux quartiers maintenant.
00:46:12 Ils ont compris que s'il y a des trucs à faire, c'est plutôt là-bas.
00:46:15 Et le processus, c'était engagé, annoncé, personne n'y a cru.
00:46:19 Et maintenant, on y est.
00:46:20 - Allez, on va faire une petite pause.
00:46:21 Je vous signale qu'avec le petit QR code qui s'affiche sur votre écran,
00:46:24 vous pouvez télécharger l'appli CNews sur votre téléphone portable.
00:46:29 Vous l'avez, Louis, l'appli ?
00:46:30 - Il faut que je l'attende.
00:46:31 Eh si, l'application CNews, je l'ai !
00:46:32 - Ah, j'espère bien !
00:46:33 - Bien sûr !
00:46:34 - Non mais voilà, il suffit de...
00:46:35 Voilà, vous flashez le QR code.
00:46:36 - Je pourrais intervenir dans une de vos émissions, Laura.
00:46:38 - Oui, on s'y vote !
00:46:40 - Si c'est ça votre question, je le ferai avec grand plaisir !
00:46:43 - Vous pourriez couper des petits bouts de lui de Ragnel, comme ça !
00:46:46 Bon, allez, on fait une petite pause.
00:46:47 On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
00:46:50 On reviendra sur ce qui se passe à Mayotte et sur la proposition de Gérald Darmanin
00:46:53 d'abolir le droit du sol à Mayotte.
00:46:55 À tout de suite !
00:46:56 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:01 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:03 Droit du sol contre droit du sang, le débat n'est pas nouveau.
00:47:06 Il remonte à 1851, lorsque pour des raisons militaires,
00:47:10 il fallait grossir les rangs de l'armée.
00:47:12 La nationalité française a été accordée à tous ceux qui naissaient sur le sol de France
00:47:15 à certaines conditions.
00:47:16 Aujourd'hui, dévoyé, le droit du sol est en train de détruire Mayotte,
00:47:20 où les habitants vivent la peur au ventre face à la pression migratoire des Comores.
00:47:24 Gérald Darmanin a donc dégainé l'arme ultime pour tenter de stopper cette fuite en avant.
00:47:28 L'abolition du droit du sol à Mayotte, les belles-âmes de gauche y voient une atteinte
00:47:32 au droit de l'homme, celle de droite demande au six-sècle la généralisation
00:47:36 à l'ensemble du territoire français, quand les Mahorais ne demandent qu'une seule chose.
00:47:40 Le droit, oui, mais le droit de vivre normalement.
00:47:43 Le droit pour leurs enfants de ne pas monter dans des bus blindés pour aller à l'école.
00:47:46 Le droit de vivre en sécurité, d'avoir accès à la santé, d'avoir de l'eau potable, tout simplement.
00:47:51 Ce qui est en jeu dans ce domme, qui fut autrefois un véritable paradis sur terre.
00:47:55 C'est un droit fondamental, le retour justement de l'état de droit,
00:47:59 celui qui est en train de s'effondrer sous nos yeux et surtout sous leurs pieds.
00:48:03 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:48:05 Et il est 18h, d'abord le rappel des titres de l'actualité sur CNews et sur Europe 1.
00:48:22 Plus d'un élève par classe en moyenne est victime de harcèlement scolaire,
00:48:25 résultat d'une enquête révélée aujourd'hui par la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
00:48:29 Nicole Belloubet.
00:48:30 6% des collégiens en sont victimes, suivent les écoliers entre le CE2 et le CM.
00:48:35 Depuis les lycéens, l'an dernier, après une série de drames,
00:48:38 indétemment de suicides d'adolescents,
00:48:39 l'exécutif avait fait de la lutte contre le harcèlement scolaire une priorité absolue.
00:48:44 L'État met fin à l'allocation de voitures électriques à 100 euros par mois.
00:48:48 Six semaines après son lancement, plus de 50 000 véhicules ont été commandés par des foyers modestes,
00:48:52 soit presque deux fois l'objectif initial face à un tel succès.
00:48:57 L'Elysée a donc décidé d'interrompre l'opération.
00:49:00 Un nouveau dispositif sera lancé en 2025.
00:49:03 Des milliers de logements vont-ils quitter le statut de passoire thermique ?
00:49:06 C'est en tout cas le souhait de Bruno Le Maire.
00:49:08 Le ministre de l'Économie espère réformer le mode de calcul du DPE,
00:49:12 diagnostic qui classe les logements en fonction de leur consommation d'énergie.
00:49:16 Environ 140 000 logements de moins de 40 m² classés G,
00:49:19 interdits à l'allocation en janvier prochain,
00:49:21 pourraient revenir sur le marché, principalement ceux qui sont chauffés à l'électricité.
00:49:27 Enfin, 129e jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:32 Trois de ces otages sont français.
00:49:34 Ils se prénomment Ofer, Orion et Oad.
00:49:37 Nous pensons à ces otages ce soir, à leurs familles,
00:49:39 et nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:49:42 Il est 18h02.
00:49:44 Nous sommes sur Europe 1 et sur CNews avec Louis de Ragnel,
00:49:46 chef du service politique d'Europe 1.
00:49:47 Bonsoir.
00:49:48 Bonsoir Laurence.
00:49:48 Rachel Khan, essayiste et juriste.
00:49:50 Bonsoir.
00:49:50 Bonsoir Laurence.
00:49:51 Joseph Macé-Scaron, qui est essayiste et consultant.
00:49:53 Bonsoir mon cher Joseph.
00:49:54 Kevin Bossuet, professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:49:57 Merci d'être là.
00:49:58 Et François Pipponi, ancien député.
00:50:00 Bonjour Laurence.
00:50:00 On va commencer évidemment par Mayotte, par ce droit du sol,
00:50:03 cette arme ultime, comme je le disais, qui a été brandie ce week-end par Gérald Darmanin
00:50:07 pour tenter de stopper cette pression migratoire venue des Comores.
00:50:10 On rejoint sur place notre envoyée spéciale, Célia Barotte.
00:50:13 Célia qui nous résume un tout petit peu ce qui s'est passé pendant le week-end.
00:50:17 Gérald Darmanin est venu et pourtant les barrages de circulation sont maintenus.
00:50:22 Les maorais sont donc mitigés suite aux annonces de Gérald Darmanin.
00:50:26 Les collectifs citoyens, les forces vives de Mayotte attendent que les annonces du ministre de l'Intérieur
00:50:31 soient rédigées dans un document écrit, que ces annonces soient officialisées.
00:50:35 Le ministre de l'Intérieur a annoncé plusieurs mesures comme l'évacuation du camp Cavani,
00:50:40 la fin du droit du sol à Mayotte, le durcissement des conditions du regroupement familial
00:50:44 ou encore la limitation drastique des titres de séjour.
00:50:47 Gérald Darmanin a profité de sa venue à Mayotte pour lancer l'opération Wambushu 2.
00:50:53 15 membres du GIGN sont arrivés à Mayotte.
00:50:56 Des opérations d'interpellation vont être menées pour lutter contre la délinquance
00:51:00 mais aussi pour lutter contre l'immigration irrégulière.
00:51:03 Marie Guevenoux, la nouvelle ministre déléguée chargée des Outre-mer,
00:51:06 a promis de revenir dans un mois pour faire un point sur la situation.
00:51:10 Merci Célia Barotte pour ce point complet.
00:51:12 Le droit du sol François Buponi, à chaque fois que ce mot est prononcé,
00:51:15 c'est vrai que ça a fait des réactions et des polémiques sans fin à gauche,
00:51:19 on va écouter Manuel Bompard qui était ce matin notre invité,
00:51:21 mais à droite aussi parce que chacun demande la généralisation de l'abolition du droit du sol.
00:51:27 C'est un sujet tabou dont on n'ose pas parler depuis les années 80,
00:51:31 on n'osait plus en parler et là Gérald Darmanin...
00:51:32 Pourquoi depuis les années 80 ?
00:51:33 Parce que depuis la gauche il n'est pas arrivé au pouvoir.
00:51:35 Parce que c'est une théorie de Jean-Marie Le Pen qui disait
00:51:36 il faut revenir au droit du sol, il faut empêcher,
00:51:38 regardez ce qui va se passer dans notre pays
00:51:40 et la gauche disait non pas du tout,
00:51:42 il ne faut surtout pas toucher à ce principe sacro-saint
00:51:44 qui est une des valeurs de notre République.
00:51:46 Là Gérald Darmanin hier dit officiellement que le gouvernement
00:51:49 est prêt à demander au Parlement de revenir,
00:51:52 pour Mayotte pour l'instant, sur le problème du droit du sol.
00:51:55 C'est donc un débat qui est relancé et on voit bien la stratégie
00:51:57 qui est celle du gouvernement derrière.
00:52:00 Sera-t-il capable de faire voter ce texte ?
00:52:02 On verra bien mais c'est effectivement...
00:52:04 Il y a beaucoup de questions sur le vote de ce texte par le Parlement.
00:52:06 Mais un tabou qui tombe et ce n'était pas fait...
00:52:09 Ça a été voulu penser pour que le débat s'anime dans notre pays.
00:52:12 Estelle Youssoupha vient de nous rejoindre, bonsoir,
00:52:14 vous êtes députée éliotte de Mayotte, merci beaucoup d'être là.
00:52:17 Merci à vous.
00:52:17 Vous êtes venue régulièrement sur nos plateaux
00:52:19 pour dénoncer la situation à Mayotte
00:52:21 qui est absolument inacceptable,
00:52:22 je l'évoquais il y a quelques instants.
00:52:24 L'abolition du droit du sol, c'est la solution miracle
00:52:26 pour régler tous les problèmes de Mayotte ou pas, madame Youssoupha ?
00:52:29 Il n'y a pas de solution miracle pour régler 20 ans d'incurie,
00:52:32 ça c'est clair.
00:52:33 Par contre, mettre fin à la pompe aspirante
00:52:36 en abolissant le droit du sol, c'est le seul moyen
00:52:41 d'empêcher l'afflux quotidien de centaines de migrants
00:52:44 qui débarquent sur nos plages.
00:52:45 Il y a combien de bébés qui naissent à la maternité par exemple ?
00:52:48 On est à 12 000 naissances par an, plus de 900 dans les bidonvilles.
00:52:52 Et le seul objet, c'est que 90% de ces naissances
00:52:56 sont le fait de mères étrangères
00:52:58 qui sont automatiquement protégées et inexpulsables
00:53:01 parce qu'elles ont un enfant potentiellement français.
00:53:04 Donc c'est ça le sujet de l'abolition du droit du sol,
00:53:07 ça veut dire fin de la délivrance automatique de visas pour elles.
00:53:10 C'est 90% des visas qui sont délivrés à Mayotte.
00:53:14 C'est des mères qui ont fait des bébés papiers.
00:53:19 Des bébés qui sont réels mais qui leur procurent des papiers ?
00:53:21 Nous on les appelle comme ça parce qu'en fait,
00:53:24 ces enfants, quand elles sont arrêtées,
00:53:27 elles disent "ceux ne sont pas les miens"
00:53:30 pour qu'ils restent sur le territoire
00:53:33 et ces mères réapparaissent quand ils ont 16, 17, 18 ans.
00:53:37 Ils sont abandonnés ?
00:53:38 Ils sont abandonnés, c'est pour ça qu'on est avec des dizaines de milliers d'enfants isolés,
00:53:42 seuls à Mayotte.
00:53:43 C'est-à-dire que vraiment, on a besoin de solutions radicales
00:53:45 parce que la situation, elle est gravissime.
00:53:48 Et j'entends tout à fait, vous avez raison M. Pufoni,
00:53:51 c'est un énorme pari pour l'exécutif.
00:53:54 Mais en fait, moi j'ai besoin de vous dire que ça sera les masques.
00:53:59 Les vrais faux amis de Mayotte,
00:54:01 ceux qui sont en train d'utiliser Mayotte toute la journée
00:54:04 pour se gargariser d'un éventuel risque.
00:54:09 Ou qu'à gauche, quand ils sont aux abonnés absents,
00:54:12 quand on n'a pas d'eau, quand on n'a pas droit à l'éducation, à la justice, etc.
00:54:16 Ou alors de faire peur à M. et Mme Michur, leur disant
00:54:20 "ce qui se passe à Mayotte, ça se passe chez vous".
00:54:22 Mais non, ce qui se passe chez vous, ce n'est pas des jeunes avec des machettes.
00:54:26 Il faut quand même comprendre que chez vous,
00:54:28 ce n'est pas des enfants qui vont sous protection de la gendarmerie à l'école.
00:54:31 - Les bus scolaires blindés, c'est ça ?
00:54:34 - Les bus scolaires, les bus des soignants à Mayotte
00:54:38 vont au travail sous protection de la gendarmerie.
00:54:41 La gendarmerie ne peut pas protéger tout le monde.
00:54:42 Donc chacun, tout le monde au sort de cette table, risque sa peau,
00:54:46 quand on va faire ses courses, on voit ses gosses à l'école, va travailler.
00:54:49 Ce n'est pas ça ici.
00:54:51 Moi, je suis surtout touchée par la compassion du reste du pays.
00:54:56 La population qui est scandalisée par ce qui se passe à Mayotte.
00:54:59 Mais il va falloir que tous dans l'hémicycle, comme au Sénat,
00:55:03 on prenne nos responsabilités.
00:55:06 Il ne va pas falloir utiliser les Européennes
00:55:08 pour que Mayotte soit l'otage de toutes les positions politiciennes des Arizona.
00:55:11 Parce que je vois les Twitter de tout le monde là.
00:55:13 Je rappelle qu'à Mayotte, la plupart des élus locaux sont des élus LR.
00:55:19 Il va falloir qu'ils rappellent deux, trois trucs à Paris
00:55:21 et que Mme Le Pen se souvienne des scores qu'elle fait à Mayotte.
00:55:24 Parce que les électeurs maorais ont placé beaucoup de confiance en elle.
00:55:30 Et donc, à un moment, il va falloir que tout le monde assume
00:55:32 de dire qu'on est des partis de gouvernement.
00:55:34 Mais en fait, soit vous êtes tout le temps, tout le temps,
00:55:36 dans toute opposition à toute solution,
00:55:39 soit quand il y a une solution constructive, d'où qu'elle vienne, on y travaille.
00:55:43 Moi, travailler avec l'exécutif, je rappelle que je fais partie de l'opposition.
00:55:46 Ce n'est quand même pas écrit sur mon fond que je vais travailler avec.
00:55:48 - Avec eux.
00:55:49 On va revenir sur le droit du sol dans un instant.
00:55:51 Joseph, je vois que ça vous intéresse beaucoup.
00:55:53 - Moi, ça me passionne parce que, oui, vraiment, en 86,
00:56:00 j'ai fait la connaissance d'un monsieur qui s'appelait,
00:56:03 je dis monsieur Henri Jean-Baptiste.
00:56:05 - Oui.
00:56:05 - Qui vous dit certainement... - Un grand monsieur.
00:56:07 - Un grand monsieur, un grand monsieur qui avait vraiment Mayotte au cœur.
00:56:11 Et quand, pardon, quand je vous entends, j'ai l'impression de l'entendre.
00:56:14 Voilà. Donc, oui, oui, ça me dit quelque chose.
00:56:17 Et vous voyez, en 86, ce type de problématique, nous sommes en 2023.
00:56:22 S'il n'y a pas l'illustration 2024, pardonnez-moi.
00:56:24 - Joseph.
00:56:25 - 2024, oui, mais parfois avec eux, on ne sait plus.
00:56:27 Non, 2024 et franchement, on se dit mais c'est juste pas possible.
00:56:32 Vraiment, rien n'a été fait.
00:56:34 Deux petits points.
00:56:35 Premier point, quand je lis dans le journal Le Monde,
00:56:38 je vais vous donner la phrase exacte.
00:56:40 L'exécutif choisit de relancer le droit du sol.
00:56:44 Ben non, ce n'est pas l'exécutif qui choisit.
00:56:46 - Le droit du sol ou le droit du sang ?
00:56:48 - Non, la question du droit du sol.
00:56:49 - La question du droit du sol.
00:56:50 - Oui, mais il est écrit, l'exécutif choisit de relancer le droit du sol.
00:56:54 Mais ce n'est pas l'exécutif qui choisit, c'est le réel.
00:56:57 C'est ce que madame vient d'exprimer.
00:56:58 Et partout, vous allez évidemment, bien sûr, entendre ça.
00:57:01 Premier point.
00:57:02 Deuxièmement, on va nous sereiner partout,
00:57:04 parce que comme les gens sont un peu paresseux,
00:57:06 on va nous sereiner partout que si on enlève le droit du sol,
00:57:09 ce sera un coût porté aux valeurs de la République.
00:57:12 - Parce que je disais...
00:57:13 - Juste petite chose pour les gens qui nous écoutent.
00:57:15 Le droit du sol a été...
00:57:17 C'est un édit de Louis X le Hutin, le 3 juillet 1315.
00:57:21 Voilà, c'est le droit du sol.
00:57:23 C'est la monarchie qui l'a institué en France.
00:57:26 Donc, franchement, pour trouver valeur républicaine,
00:57:28 il faut trouver autre chose.
00:57:28 - Et le code civil en 1851 pour fournir les rangs de l'armée.
00:57:31 Comme je le disais, Kevin Bossuet, professeur de l'histoire géo.
00:57:34 - En voulant...
00:57:35 - Il a éduqué, mais c'était...
00:57:36 - Histoire, pas géo, pardon.
00:57:38 - En voulant apporter la misère du monde,
00:57:40 on a en fait importé à Mayotte la culture de la machette
00:57:43 et la destruction de nos services publics.
00:57:45 Quand j'entends la gauche sans frontiériste nous dire
00:57:48 que leur remise en cause du droit du sol, c'est horrible.
00:57:51 Mais regardez ce qui se passe à Mayotte.
00:57:53 En ne voulant pas mettre en place des frontières,
00:57:55 on recrée des petites frontières.
00:57:57 Les gens, les gens chez eux recréent des frontières
00:58:00 à travers notamment des barbelés, à travers des barreaux aux fenêtres.
00:58:04 Il y a des établissements scolaires, en effet, qui ont réhaussé leurs murs,
00:58:07 qui se protègent comme ils peuvent.
00:58:09 Et surtout, la destruction des services publics,
00:58:12 parce qu'il y a une surpopulation scolaire à Mayotte
00:58:14 qui a des conséquences notamment sur le service public de l'éducation,
00:58:18 avec parfois des rotations dans les écoles
00:58:20 où une partie des élèves va à l'école le matin,
00:58:23 une autre partie l'après-midi.
00:58:25 Et un enseignement qui est compliqué.
00:58:27 Trois chiffres quand même, moi, qui m'ont marqué.
00:58:28 Quand vous prenez le niveau des élèves en fin de troisième,
00:58:32 70% n'ont pas les capacités requises en fin de sixième.
00:58:39 Et c'est plus de 90% au niveau des mathématiques.
00:58:43 Donc c'est quand même incroyable.
00:58:44 Et 10% des élèves qui sont bacheliers à Mayotte
00:58:48 ne peuvent pas suivre des études supérieures
00:58:50 parce qu'ils n'en ont pas de niveau.
00:58:52 Donc voyez bien qu'une immigration non contrôlée
00:58:55 aboutit à la destruction de notre service public.
00:58:57 - Parce que ce que vous ne dites pas,
00:58:59 c'est que 80% des élèves sont étrangers dans nos classes, en fait.
00:59:02 C'est des élèves qui n'ont jamais mis les pieds dans une école,
00:59:05 qui découvrent, ceux qui ont un livre, comment on se comporte en classe.
00:59:09 Et en fait, moi, j'entends tout à fait,
00:59:11 et à Mayotte, on n'a pas de leçons à recevoir en humanité, au grand principe.
00:59:16 La moitié de la population est étrangère, l'accueil, on sait faire.
00:59:19 Ce qu'on dit, c'est qu'on n'y arrive plus.
00:59:21 Parce que vous ne pouvez pas faire de politique publique
00:59:23 quand vous ne savez pas vous compter.
00:59:25 Quand vous ne contribuez pas au service public,
00:59:27 parce qu'en fait, vous n'êtes pas imposés, vous ne contribuez pas.
00:59:30 C'est un pacte républicain, c'est qu'on met tous au pot.
00:59:34 Mais en fait, le système, il implose.
00:59:36 Donc effectivement, nous, ce qui nous désespère,
00:59:39 c'est d'en arriver à ce point de saturation
00:59:43 et d'entendre que dans l'hexagone, ça va être
00:59:46 un débat qui n'a rien à voir avec la réalité.
00:59:49 Moi, je le dis, et vraiment avec gravité.
00:59:52 La situation à Mayotte est tellement grave que soit ça passe, soit ça casse.
00:59:56 Soit ça passe ici, soit ça casse à Mayotte.
00:59:58 Et ce n'est pas une figure de style, là, on est dans un climat insurrectionnel.
01:00:03 Le ministre de l'Intérieur propose six mois pour travailler sur le projet de Mayotte,
01:00:07 la réforme constitutionnelle, en prenant un risque énorme.
01:00:11 Le mouvement social va probablement, je l'espère, lui donner ces six mois.
01:00:18 Mais c'est tout.
01:00:20 Mais on danse sur un volcan.
01:00:21 C'est tout. Après, des gens vont tirer leur conclusion.
01:00:24 Ils vous regardent, ils nous regardent et vont dire si les politiques ont capitulé,
01:00:28 ils nous tournent le dos, la France tourne en dehors.
01:00:30 Et donc, on perd le département.
01:00:32 On s'en butera du territoire national.
01:00:35 Si je vous repasse la parole, on entendra notamment Manuel Bompard dire,
01:00:38 demander à ce que tous ces mineurs étrangers dont vous parlez,
01:00:42 enfin qui sont sur le sol de Mayotte, soient exfiltrés sur la métropole.
01:00:48 Et puis, on verra un sondage.
01:00:49 Est-ce que les Français sont d'accord avec l'abolition du droit du sol
01:00:52 et à Mayotte et sur l'ensemble du territoire ?
01:00:54 Réponse dans un instant, dans Punchline, CNews Europe 1.
01:00:56 18h18, en se retrouvant direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1,
01:01:03 on évoque la situation à Mayotte avec les résultats de ce sondage CSA pour CNews Europe 1.
01:01:08 Et le JDD, 73% des Français approuvent la suppression du droit du sol
01:01:12 pour le département de Mayotte.
01:01:14 Ça, c'est la question évidemment qui a été soulevée par Gérald Darmanin
01:01:17 lors de son voyage ce week-end à Mayotte.
01:01:19 Et l'autre chiffre du jour, c'est ce 65% des Français
01:01:23 qui sont favorables cette fois à la suppression du droit du sol
01:01:25 sur l'ensemble du territoire français.
01:01:28 C'est pour ça évidemment que l'opposition de gauche, Louis de Rugnell, a tout de suite dit,
01:01:32 "attention, si vous ouvrez la boîte de Pandore pour Mayotte concernant le droit du sol,
01:01:35 il pourrait y avoir d'autres exemples derrière".
01:01:38 Et d'ailleurs, on voit que 65% des Français veulent la suppression du droit du sol en France.
01:01:42 Ils ont compris ce qui va se passer.
01:01:43 Moi, je pense que c'est inéluctable d'ici 30 à 40 ans,
01:01:47 en tout cas en métropole, il y aura une remise en question du droit du sol
01:01:51 parce que, alors ce n'est pas du tout les mêmes réalités à Mayotte et en métropole,
01:01:56 mais la pression migratoire en métropole est telle à Mayotte
01:02:01 qu'il n'y a d'autres solutions que de faire ça.
01:02:03 En fait, le droit du sol a été mis en place, a été sanctuarisé, a été défendu
01:02:08 à partir du moment où c'était un refuge qui était garanti par la France
01:02:12 pour un certain nombre de personnes dont on avait besoin.
01:02:15 Et aujourd'hui, c'est tout le contraire.
01:02:16 C'est-à-dire que ce sont des gens qui viennent alors qu'on n'a pas les capacités pour les accueillir.
01:02:21 Tout est submergé à Mayotte, tout est dépassé.
01:02:24 Et tout est dévoyé, enfin, comme on nous disait.
01:02:26 Et absolument, et tout est dévoyé.
01:02:28 Donc Mayotte est une sorte de…
01:02:29 12 000 naissances par an à la maternité.
01:02:30 Première maternité d'Europe.
01:02:33 Et 90% de part oriente étrangère.
01:02:35 Donc en fait, c'est une machine…
01:02:37 C'est un concentré en fait de…
01:02:38 Oui, c'est un concentré.
01:02:39 C'est un concentré de tous les mots français.
01:02:40 Vous êtes députée de Mayotte.
01:02:42 Parce que ça rime.
01:02:43 Oui.
01:02:44 Non, mais simplement quand même un mot sur le…
01:02:46 Sur la…
01:02:48 Oui, mais j'aimerais que…
01:02:49 Juste sur le droit du sol, c'est la solution miracle ?
01:02:52 Non, ce n'est pas la solution miracle, mais je pense que ce que vous souhaitiez dire,
01:02:55 c'était qu'en fait, effectivement, Mayotte et la position de notre pays,
01:03:00 c'est nos incohérences administratives,
01:03:02 les méga trous dans la grosse grosse raquette.
01:03:05 C'est nos grandes lâchetés, nos petits principes, nos hypocrisies.
01:03:09 Et c'est un concentré sur 375 km².
01:03:12 Sauf que nous, on a une population qui est extrêmement pacifique,
01:03:16 qui est accueillante, qui est confiante dans les autorités.
01:03:21 On a choisi la France.
01:03:22 On est français depuis 1841.
01:03:24 On a voté pour le rester.
01:03:26 On est le territoire le plus consulté sur la question.
01:03:28 Et en fait, effectivement, d'être pris dans un tsunami migratoire
01:03:34 qui n'est pas une fiction, qui est une réalité,
01:03:36 la moitié de la population, c'est comme s'il y avait 33 millions d'étrangers dans l'Hexagone.
01:03:40 C'est ça, les proportions à Mayotte,
01:03:42 qui sont en fait dans une démarche abjecte d'utiliser la natalité,
01:03:48 la démographie et nos propres lois contre notre pays,
01:03:52 parce que c'est ce qui se passe.
01:03:53 On a quand même un voisin qui revendique Mayotte, les Comores.
01:03:56 Et les Comores, c'est un partenaire qui incite à l'immigration à Mayotte
01:04:01 pour asseoir sa revendication sur Mayotte,
01:04:05 qui maintenant, les Comores sont en train d'organiser la deuxième filière africaine.
01:04:09 Maintenant, on a des demandeurs d'asile qui arrivent des Grands Lacs,
01:04:13 de Somalie, du Yémen, de Syrie, du Mozambique.
01:04:18 La saturation de la population, elle est totalement légitime.
01:04:21 En fait, on ne peut pas nous dire, nous qui payons des impôts comme tout le monde,
01:04:26 avons le droit de vote, mais on n'a pas accès à la santé,
01:04:28 pas accès à la justice, pas accès à l'éducation,
01:04:30 de nous dire, mais oui, mais les grands principes, en fait,
01:04:33 ça fait quelques décennies qu'on est totalement dans l'exceptionnel à Mayotte,
01:04:37 le dérogatoire, et que là, on va nous expliquer,
01:04:39 ah mais non, mais vous comprenez, pour ne pas nous heurter,
01:04:41 pour ne pas nous heurter, nous, potentiellement dans l'hexagone,
01:04:44 sur potentiellement, non, non, non, là, moi, je suis dans le réel.
01:04:47 Et je pense qu'effectivement, il y a cette discussion sur le permis de séjour territorialisé
01:04:53 qui serait aboli, et les uns l'agitent, et les uns les autres l'agitent,
01:04:57 en disant, ce serait un appel d'air pour la réunion.
01:05:01 - C'est-à-dire que concrètement, ça permettrait à ces gens qui auraient ce,
01:05:03 comment vous dites, permis ?
01:05:05 - Le visa territorialisé.
01:05:06 En fait, la stratégie du gouvernement, c'est de dire, on abolit le droit du sol,
01:05:12 et on met fin au visa territorialisé qui fixe à Mayotte les migrants.
01:05:17 Et en fait, évidemment, une fois que vous avez aboli le droit du sol,
01:05:20 vous passez de milliers de visas qui sont délivrés chaque mois
01:05:23 à quelques dizaines.
01:05:24 Ça, c'est le pari du gouvernement.
01:05:25 - Et si l'abolition du droit du sol n'était pas votée par le Congrès ?
01:05:31 - Je pense qu'automatiquement, il n'y aurait pas de suppression du visa territorialisé,
01:05:37 parce que sinon, il y aurait un appel d'air formidable.
01:05:39 - Il faut qu'on continue la logique absurde d'aujourd'hui.
01:05:42 - Voilà, ce serait le statu quo, en fait.
01:05:43 Mais le statu quo, juste pour qu'on soit clair, le statu quo à Mayotte, il n'est pas possible.
01:05:47 S'il n'y a pas de solution politique, ce sera un bain de sang.
01:05:50 Et vraiment, je pèse mes mots.
01:05:51 - Si on regarde, quand bien même il y aurait la suppression du droit du sol à Mayotte,
01:05:57 le défi reste énorme pour tous les Mahorais,
01:06:01 puisqu'il y a quand même plus de la moitié, vous l'avez rappelé, de la population qui est étrangère.
01:06:06 Et donc, tant qu'on n'arrive pas à expulser à la fois vers les Comores,
01:06:09 tant qu'on n'arrive pas à faire en sorte qu'ils ne viennent pas des Comores,
01:06:12 et tant qu'on n'arrive pas à dissoner, pour ceux qui viennent de l'Afrique,
01:06:16 le problème est résolu.
01:06:17 - Non, monsieur Féboni, on s'entendait bien.
01:06:19 Et là, vous allez recommencer avec cette entraine des délais Comores,
01:06:22 alors que ça fait 20 ans qu'on les aide, le pays le plus corrompu, 150 millions.
01:06:26 En promettant la main sur le cœur, je mets fin à l'immigration clandestine,
01:06:29 les bonhommes les envoient.
01:06:31 Franchement, revenez avec nous sur terre, qu'est-ce que vous faites là ?
01:06:34 - J'ai été membre du groupe d'amitié France Comores.
01:06:36 - On fait tous des erreurs.
01:06:38 - À un moment, il faut se réveiller, mon cher.
01:06:40 - Je dis que la solution théorique, c'est quand même de faire en sorte
01:06:42 qu'aux Comores, il y ait un frénet de développement.
01:06:44 C'est difficile à mettre en œuvre, pour éviter qu'ils partent à Mayotte.
01:06:47 - On arrête la théorie ?
01:06:48 Si vous voulez faire de l'amitié avec les Comores, vous les prenez les Comoriens.
01:06:52 - On a essayé, on a donné pardon, on a envoyé des délégations.
01:06:55 - On va écouter Manuel Boupard de la France Insoumise.
01:06:57 Il était ce matin l'invité de Sonia Magrouk.
01:06:59 Lui, il estime qu'on devrait prendre les mineurs Comoriens
01:07:02 pour les exfiltrer sur la métropole.
01:07:06 Écoutez-le.
01:07:07 - Moi, j'écoute les revendications qui sont portées par le collectif citoyen de Mayotte.
01:07:11 Premièrement, on met fin aux visas territorialisées,
01:07:13 parce qu'on ne laisse pas les Mahorais tout seuls face à ces problèmes d'immigration.
01:07:18 Deuxièmement, on accueille une partie, notamment des mineurs,
01:07:21 qui traînent aujourd'hui dans la rue à Mayotte.
01:07:23 On les accueille pour une partie dans l'hexagone, je l'assume,
01:07:27 pour ne pas laisser les Mahorais tout seuls.
01:07:28 - Pour ne pas laisser les Mahorais tout seuls.
01:07:30 - Alors, moi, je trouve ça formidable,
01:07:32 parce que M. Boupard, il est quand même élu de Marseille,
01:07:34 où il y a la plus grosse communauté comorienne,
01:07:37 donc il parle à son électorat de deux.
01:07:40 Effectivement, voilà, il faut comprendre de quoi on parle.
01:07:43 La deuxième chose, c'est quand même que l'application de la circulaire Tobira,
01:07:48 c'est un minimum.
01:07:49 Moi, je suis convaincue qu'une fois que le reste du pays
01:07:52 aura goûté au bonheur d'accueillir autant de migrants,
01:07:55 tout de suite, on aura moins de difficultés
01:07:57 pour déployer la marine nationale et protéger notre frontière
01:08:00 et empêcher que chaque jour, des centaines de migrants
01:08:02 débarquent sur les plages à Mayotte.
01:08:04 Je suis certaine qu'une fois que le reste du pays aura accueilli ces migrants,
01:08:09 là, tout de suite, il y aura un consensus national pour dire
01:08:12 "oui, il faut frontex à Mayotte, oui, il faut développer les gardes-côtes".
01:08:16 Si vous voulez, moi, je veux bien la générosité des grandes leçons,
01:08:19 mais quand tout le monde met au pot et tout le monde accueille,
01:08:23 et évidemment, on ne peut pas nous bassiner avec l'égalité des grands principes.
01:08:27 Et puis, quand il s'agit de faire les efforts, c'est Mayotte toute seule.
01:08:30 Pour être précise, l'accueil des mineurs isolés à Mayotte,
01:08:34 les familles d'accueil dans l'Hexagone, c'est quatre enfants.
01:08:38 À Mayotte, par dérogation, c'est neuf.
01:08:41 - Neuf par famille. - C'est-à-dire que moi,
01:08:44 et vraiment, je le dis, mais je n'ironise pas,
01:08:47 je veux bien tout entendre sur les grands principes.
01:08:49 L'enfance à Mayotte, elle est en danger.
01:08:52 Donc, à un moment que tout le monde agisse en responsabilité,
01:08:56 quand vous avez des résultats catastrophiques à l'école,
01:09:01 que vous n'avez pas de cantine, pas de toilette,
01:09:03 que les enfants sont effectivement en rotation,
01:09:05 ce n'est pas dans quelques établissements, c'est dans tous les établissements scolaires,
01:09:09 on a une responsabilité, nous, d'adultes, de prendre notre part.
01:09:13 Et pour ne pas avoir d'effet d'appel d'air,
01:09:15 il faut effectivement fermer la frontière, c'est impératif,
01:09:19 et fermer le droit du sol.
01:09:21 Sinon, on sera dans une pompe aspirante délirante.
01:09:24 C'est pour ça que c'est un plan qui est complexe,
01:09:27 mais qui est aussi à la hauteur de la complexité de la situation, j'allais vous dire.
01:09:30 - Monsieur Rachel Kahn.
01:09:31 - Moi, ce que je... Merci, mais merci mille fois,
01:09:33 parce que ça fait tellement de bien d'entendre une parole sur le réel, en fait.
01:09:38 C'est-à-dire que là, on a M. Bompard,
01:09:43 qui, alors, au nom du décolonialisme,
01:09:47 au nom de la lutte contre l'islamophobie,
01:09:50 au nom, finalement, du racisme, il nous donne des grandes leçons,
01:09:54 là, pour le coup, complètement décalées et aux antipodes de la réalité.
01:09:59 Merci d'avoir rappelé que vous êtes français avant l'Alsace et la Lorraine,
01:10:05 et que vous avez cet amour des institutions et de la France.
01:10:09 Et notamment, très précisément, cette question du droit du sol est posée
01:10:13 pour que vous puissiez avoir les mêmes droits
01:10:16 et les mêmes lois en application sur votre territoire,
01:10:19 parce qu'en fait, c'est ça, l'enjeu.
01:10:21 Dans notre Constitution, les hommes libres,
01:10:24 les hommes naissent libres et érogent en droit.
01:10:26 La problématique, c'est que vous n'avez pas accès à ce droit fondamental-là.
01:10:31 - Et je pense que c'est important de comprendre
01:10:33 que Mayotte ne va pas rester prisonnière de sa géographie.
01:10:36 On ne va pas, en 2024, découvrir qu'on est à 500 km de l'Afrique
01:10:39 et 60 km d'Ecomore.
01:10:41 Juste, voilà, nous, on s'est battus pour rester dans la République,
01:10:45 on va y rester, on se bat pour notre survie,
01:10:48 on demande au reste du pays d'adapter la Constitution en fonction des enjeux.
01:10:54 Et en fait, effectivement, même si je suis très réticente
01:10:57 à aller sur le débat sur l'abolition du droit du sol dans l'Hexagone,
01:11:01 fondamentalement, parce qu'on ne touche pas la Constitution,
01:11:06 sinon avec une main tremblante,
01:11:08 mais est-ce que nos textes ne doivent pas refléter aussi les enjeux de l'époque ?
01:11:13 C'est ça qui est posé.
01:11:16 - Juste quand même sur les enfants,
01:11:21 les enfants de non-accompagnés,
01:11:23 qu'est-ce qu'on fait ?
01:11:24 Je suis d'accord pour le droit du sol, j'ai pas de problème,
01:11:26 mais pour ceux qui sont là, qu'est-ce qu'on fait ?
01:11:30 Comment on fait pour les accueillir ?
01:11:32 Parce qu'on ne peut pas les expulser, ils sont inexpulsables.
01:11:35 Comment on fait pour les accueillir dignement en France ?
01:11:38 - En fait, je pense que c'est un gros sujet,
01:11:41 c'est ce qu'on appelle les "ni-ni", ni expulsables, ni régularisables.
01:11:46 Et ça, c'est un sujet qui est sur la table, qui nous préoccupe tous à Mayotte.
01:11:50 Beaucoup d'entre eux basculent dans l'hyperviolence
01:11:53 quand ils comprennent qu'ils n'auront jamais les papiers.
01:11:55 Et je pense qu'il faut aussi entendre,
01:11:58 et c'est pour ça que j'ai parlé de la responsabilité des adultes,
01:12:01 ces enfants, pour comprendre le parcours de ces gamins,
01:12:04 ils arrivent soit en kwasa tout seuls, en bateau tout seuls,
01:12:07 soit ils ont vu leur mère arrêtée par la PAF qui leur dit "c'est pas mon enfant".
01:12:11 Donc imaginez le traumatisme.
01:12:12 Ils sont placés dans des familles qui ne savent même pas les reconnaître.
01:12:15 Ils vont dans des écoles un jour le matin, un jour le soir.
01:12:19 L'un d'entre eux a poignardé un camarade.
01:12:21 Personne ne savait qui les avait inscrits.
01:12:23 Personne ne savait son identité.
01:12:25 Ces enfants sont traumatisés.
01:12:27 Ils sont éduqués par le chevalier blanc de service,
01:12:32 l'enseignant qui vient se faire de l'humanitaire à coup de prime à Mayotte
01:12:35 plutôt que d'aller le faire en Afrique,
01:12:36 qui le bassine de grandes idées en lui disant "t'auras tes papiers, t'auras tes papiers, t'auras tes papiers".
01:12:40 Il va à la PREF, la préfecture, et puis là on lui dit "mais non, en fait, vous ne remplissez pas les conditions".
01:12:46 Là, il y a les gangs et en fait, ils deviennent des bêtes sauvages.
01:12:50 - Avec des machettes, des bandes de gens qui les rembambent.
01:12:52 - Très très jeunes.
01:12:53 C'est une violence à partir de 10 ans, 12 ans, qui découpe des gens en morceaux.
01:12:58 Je pèse mes mots.
01:13:00 Et cela, en fait, il nous pose à nous tous un cas de conscience.
01:13:05 Je ne vous parle pas de l'esclavage humain, des abus sexuels, de la vulnérabilité,
01:13:09 parce que ce sont des enfants qui sont isolés, qui sont sur un territoire où les adultes, nous, sommes minoritaires.
01:13:16 Nous, adultes à Mayotte, sommes minoritaires.
01:13:19 Il y a plus de mineurs que d'adultes.
01:13:21 Donc en fait, effectivement, il n'y a pas d'autre impératif que le reste du pays prenne des solutions.
01:13:26 Mais des solutions, j'allais dire, du point A au point B et pas au-delà,
01:13:31 parce que sinon, on aura toute la jeunesse de la sous-région qui va débarquer en exigeant.
01:13:36 On ne peut pas ouvrir plus de droits.
01:13:38 - Bien sûr. Un dernier mot, Louis Drayner.
01:13:39 Le droit du sol, la bonne ligne du droit du sol pour Mayotte,
01:13:41 est-ce que d'autres territoires pourraient demander la même chose ?
01:13:46 Est-ce que c'est le risque politique ?
01:13:47 - Non, je ne pense pas que d'autres territoires, d'autres départements français demanderaient le même dispositif.
01:13:52 En revanche, que le sujet s'importe, le débat s'importe, et d'ailleurs, c'est déjà le cas en métropole.
01:13:59 Oui, ça, clairement, le débat, d'ailleurs, on en a parlé autour de cette table.
01:14:03 Et je vois bien, on comprend très bien pourquoi il y a un besoin de réponse immédiat à Mayotte.
01:14:10 Et donc, je trouve que c'est très bien que le gouvernement ait fait cette proposition.
01:14:15 - Mais la Guyane ne pourrait pas être concernée ?
01:14:18 - La Guyane pourrait...
01:14:19 - Alors, il y a des problèmes de sonde différents.
01:14:21 - C'est pour ça que je voulais poser la question.
01:14:23 - Oui, mais c'est la submersion. Il y a moins de submersion.
01:14:26 C'est-à-dire que Mayotte, la grande difficulté, je ne vous l'apprends pas,
01:14:28 mais c'est que vous êtes sur une île qui, globalement, est petite, qui a assez peu de ressources.
01:14:34 Et donc, tout est détourné parce qu'il y a une pression telle que vous installez la moindre infrastructure,
01:14:39 trois semaines après, elle est complètement cassée ou parce que tout le monde a essayé d'en abuser.
01:14:44 Regardez la problématique de l'eau, c'est exactement ça.
01:14:46 - Mais même si le sujet se pose en Guyane, je ne pense pas que le consensus politique soit le même.
01:14:51 Parce que la Guyane vote plutôt à gauche et à Mayotte, c'est à droite.
01:14:57 Et il y a un consensus de toute la classe politique et de toute la population pour aller dans ce même sens.
01:15:03 Je ne suis pas sûre non plus que la Guyane soit avec un même diagnostic.
01:15:08 - Le résultat de notre sondage, 73% des Français approuvent la suppression du droit du sol pour Mayotte
01:15:12 et 65% de la suppression du droit du sol sur l'ensemble des territoires français.
01:15:16 Allez, il est 18h32, le rappel de l'actualité sur CNews et Europe 1 avec Michel Dos Santos.
01:15:21 - Le quatrième randonneur fauché ce lundi par une voiture dans la commune de Stenbeck est décédé.
01:15:29 Le groupe était essentiellement composé de personnes âgées.
01:15:32 En garde à vue, le conducteur a affirmé avoir perdu le contrôle de son véhicule après s'être endormi au volant.
01:15:37 Une version d'effet remise en question par certains habitants
01:15:39 qui dénoncent des excès de vitesse récurrents sur cette route limitée à 30 km/h.
01:15:44 Arnaud Rousseau met la pression sur le gouvernement.
01:15:46 Le président de la FNSEA, syndicat majoritaire des agriculteurs,
01:15:50 menace la reprise d'action si aucune décision concrète n'est actée avant le salon de l'agriculture le 24 février prochain.
01:15:56 Une réunion aura lieu demain à 16h30 à Matignon entre le leader syndical,
01:16:00 le ministre de l'Agriculture Marc Faineau et Gabriel Hazard.
01:16:04 Enfin, à l'image des agriculteurs, les infirmiers libéraux ont manifesté leur colère ce lundi
01:16:08 dans plusieurs villes de France comme Marseille, Bordeaux ou encore Dijon.
01:16:12 Des opérations escargots pourraient clamer entre autres une revalorisation de leurs actes
01:16:15 dont les montants sont identiques depuis 15 ans.
01:16:18 Selon le collectif des infirmiers et libéraux, plus d'un cabinet sur deux pourrait fermer d'ici 5 ans.
01:16:22 Merci beaucoup, Michael de Santos.
01:16:25 Les colères montent un peu partout en France.
01:16:27 Effectivement, il y a un vrai risque que tout cela...
01:16:31 On paie toutes les factures en même temps.
01:16:33 C'est tous les problèmes non réglés depuis 30-40 ans qui explosent.
01:16:36 Tout nous arrive en même temps à la fin du monde.
01:16:37 L'agriculture, la question de l'immigration...
01:16:39 Il y a quand même une matrice avec une logique où on a tout confié à l'Europe,
01:16:45 où on a vu aucune menace arriver.
01:16:47 On pensait qu'on vivait dans le monde de oui-oui.
01:16:49 Et c'est pour ça qu'on arrive à un stade où il faut tout remettre en cause.
01:16:52 Il faut remettre en cause...
01:16:53 Tout remettre en cause ?
01:16:54 Il faut garder les fondamentaux quand même.
01:16:56 Attendez, la remise en cause du droit du sol, c'est une rupture fondamentale,
01:17:00 même philosophique de toute la politique qui est gratuite française.
01:17:03 La question agricole par rapport à l'Europe, c'est une rupture fondamentale qu'il faut...
01:17:07 De toute façon, c'est ce que demandent les agriculteurs.
01:17:09 Plus les problèmes qu'on ne voit pas venir,
01:17:11 parce que Mayotte, je le disais, ça fait plus de 40 ans qu'on en parle,
01:17:14 mais ce qui va se passer en Nouvelle-Calédonie aujourd'hui avec la crise du nickel,
01:17:19 ce qui est en train même de se passer,
01:17:21 et vous n'entendez aucun politique s'en préoccuper, je dis bien aucun.
01:17:24 Vous avez raison, ça faut.
01:17:25 Allez, petite pause, on se retrouve dans un instant.
01:17:27 Sur CNews et sur Europe 1, on évoquera Aurore Berger,
01:17:30 qui compte supprimer les subventions aux associations féministes
01:17:33 qui ont eu des propos ambigus après les massacres du 7 octobre.
01:17:36 Notre invité, c'est Chloé Morin, qui publie ce livre "Quand il aura 20 ans",
01:17:40 et qui dénonce les excès du wokisme à tout de suite.
01:17:42 18h39, en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1,
01:17:49 toujours avec Louis Doreignel, qui est en pleine forme,
01:17:52 avec Rachel Kahn, avec Joseph Macéz-Carron, Kevin Bossuet,
01:17:56 et Chloé Morin qui nous a rejoints et s'aïssent.
01:17:58 Bonsoir Chloé Morin.
01:17:59 Bonsoir.
01:17:59 "Quand il aura 20 ans", c'est le titre de votre essai.
01:18:01 À ceux qui éteignent les lumières aux éditions Faire, passionnant.
01:18:04 Et c'est pour dénoncer les excès du wokisme,
01:18:06 avec des passages qu'on va évoquer dans un instant,
01:18:08 ce que le livre est vraiment passionnant.
01:18:10 J'aimerais d'abord vous interpeller sur ce qu'a dit Aurore Berger hier,
01:18:13 qui compte supprimer des subventions aux associations féministes
01:18:16 qui ont été ambigües après les massacres du 7 octobre.
01:18:18 C'est un véritable sujet dont elle s'est emparée, la ministre.
01:18:21 Explication avec Isabelle Piboulot, et je vous demande votre avis ensuite.
01:18:26 Les associations féministes, bientôt passées au peigne fin.
01:18:29 Invitée sur Radio J ce 11 février,
01:18:32 la ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes,
01:18:35 et de la lutte contre les discriminations,
01:18:37 est revenue sur l'attaque terroriste du 7 octobre,
01:18:39 en pointant la position des associations féministes.
01:18:42 Aurore Berger déclare.
01:18:44 Au nom du gouvernement, j'ai demandé de manière très scrupuleuse
01:18:48 qu'on regarde toutes les déclarations de toutes les associations féministes
01:18:53 liées justement au 7 octobre et à ce qui s'est suivi,
01:18:57 parce que je refuse que l'État soutienne financièrement des associations
01:19:01 qui ne sauraient pas caractériser ce qui s'est passé.
01:19:05 Les subventions pourraient donc être supprimées,
01:19:07 mais acquis, aucun organisme n'a été cité par la ministre.
01:19:10 Pour l'opposition, cette question ne devrait même pas être sur la table,
01:19:14 c'est ce que soutient Emmanuel Bompard,
01:19:16 coordinateur national de la France Insoumise.
01:19:18 Si madame Berger pense que la priorité aujourd'hui c'est de faire ça,
01:19:21 franchement je trouve ça pathétique.
01:19:22 Je n'ai vu aucune ambiguïté d'aucune association féministe
01:19:26 sur la condamnation des crimes qui ont été commis par le 7 octobre.
01:19:29 On vous voit !
01:19:30 Le collectif Nous Toutes dénonce une instrumentalisation.
01:19:34 Ce n'est pas la première fois que les féministes se sont prises pour cible.
01:19:37 Le 25 novembre dernier, Nous Toutes avait été prise à partie
01:19:40 lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes.
01:19:44 Le 28 novembre, un communiqué est posté sur les réseaux sociaux.
01:19:48 Nous condamnons sans ambiguïté les crimes sexuels et sexistes,
01:19:51 viols et féminicides commis par le Hamas.
01:19:54 Aurore Berger a formulé sa demande la semaine dernière
01:19:57 à l'administration dont elle attend un retour dans les prochains jours.
01:20:01 Chloé Morin, est-ce que c'est une démarche légitime,
01:20:03 évidemment de la part de la ministre, ou est-ce que c'est un coup de conne ?
01:20:06 Je pense que c'est plus un coup de conne.
01:20:08 Pour le coup, je suis la première à dire que les associations féministes
01:20:10 n'ont pas été, comment dire, qui a eu une forme de deux poids,
01:20:13 deux mesures dans la manière dont elles dénoncent certains faits.
01:20:17 Et en l'occurrence, pour les actes du terroriste du 7 octobre,
01:20:21 c'était le cas pour certaines d'entre elles.
01:20:23 Elles n'ont pas dit que les femmes israéliennes
01:20:27 ont spécifiquement été visées de manière ignoble.
01:20:31 Et donc, je pense qu'il y avait une ambiguïté
01:20:33 et qu'il faut avoir un débat là-dessus, clairement.
01:20:36 Maintenant, tout ce qui consiste à censurer, à essayer de faire taire,
01:20:41 on touche quand même là à un principe essentiel qui est la liberté d'association.
01:20:45 Donc, je pense qu'il faut y aller.
01:20:47 - Ne pas faire taire, c'est supprimer les subventions publiques.
01:20:49 - Oui, mais si vous voulez, pour moi, le critère, c'est s'il y a incitation à la haine raciale,
01:20:56 s'il y a des choses qui tombent sous le coup de la loi, évidemment.
01:20:59 En dehors de ça, franchement, j'ai du mal.
01:21:00 - Alors, ça fait réagir et Kevin Bossuet et Joseph Mazesca, en disant...
01:21:03 Kevin, professeur d'histoire.
01:21:03 - Moi, je trouve ça parfaitement normal.
01:21:05 On paye des impôts et je veux que mes impôts soient correctement utilisés
01:21:10 et donnés à des associations qui ne sombrent pas dans un négationnisme putride.
01:21:16 Ce qui s'est passé le 7 octobre est juste horrible.
01:21:19 On a découvert des femmes avec le bassin fracassé,
01:21:22 des femmes avec des objets tranchants, notamment dans les parties intimes,
01:21:27 des seins découpés et une partie des associations féministes n'a pas parlé de cela,
01:21:32 voire a dit que ça n'avait pas existé.
01:21:35 Ça, c'est une honte.
01:21:36 Et moi, j'ai l'impression quand même que certaines associations féministes
01:21:40 choisissent finalement les victimes et les coupables.
01:21:44 Lors de l'affaire Mila, beaucoup d'associations féministes n'ont pas pris parti pour Mila,
01:21:49 tout simplement parce qu'elles auraient été islamophobes,
01:21:52 comme certaines ne prennent pas parti pour ces femmes-là parce qu'elles sont juives.
01:21:57 C'est ça, la réalité.
01:21:58 - Et ensuite, Rachel ?
01:21:58 - Il y a une différence, il me semble, entre dire que ça n'a pas existé
01:22:02 ou ne pas se prononcer, parce que moi, j'ai plutôt l'impression que là où elles sont coupables
01:22:06 pour beaucoup d'entre elles, c'est qu'elles n'en parlent juste pas
01:22:08 et qu'elles dénoncent, en fait, si elles sont prontes à dénoncer le patriarcat partout,
01:22:15 lorsque c'est le patriarcat musulman.
01:22:16 C'est plutôt ce discours-là et ce deux poids, deux mesures que je dénonce.
01:22:21 Je n'ai pas l'impression qu'elles aient dit, en quoi que ce soit,
01:22:24 que ces actes étaient pour autant normaux ou justifiés.
01:22:28 - Est-ce que le silence n'est pas une forme de complicité ?
01:22:30 - Rachel, Kahn et ensuite Joseph.
01:22:32 Sur à la fois ce que dit Aurore Berger.
01:22:35 - Oui, mais je trouve que c'est d'une impérieuse nécessité, en fait,
01:22:39 de regarder ce que font et comment l'argent public est utilisé.
01:22:46 Et notamment après le 7 octobre, il y a eu ces manifestations
01:22:50 où lorsque des associations de femmes juives sont venues pour faire partie du même cortège,
01:22:56 elles ont été exclues de ce cortège.
01:22:58 Un antisémitisme larvé au sein des associations.
01:23:01 Il faut rappeler que le féminisme est un humanisme, un universaliste
01:23:04 et qu'en aucun cas le féminisme peut être un cheval de Troie à la barbarie.
01:23:10 Donc je pense que c'est d'une impérieuse nécessité et que par ailleurs,
01:23:14 comme pour toutes les associations, que ce soit pour le féminisme,
01:23:17 les associations qui se disent culturelles ou sportives,
01:23:21 la République doit être absolument présente dans ces associations.
01:23:23 - Joseph Macéscarment, vous êtes plus nuancé, vous ?
01:23:27 - Oui, évidemment, parce que je pense quand même, bien sûr, qu'il s'agit d'un coup de com'.
01:23:32 Sinon ce ne serait pas Aurore Berger, elle ne serait plus Aurore Berger.
01:23:34 Donc ce n'était pas un coup de com'.
01:23:35 - Vous lui déniez le droit d'avoir des combats sincères.
01:23:38 Mais qui êtes-vous, Joseph Macéscarment ?
01:23:40 - Eh bien, elle est comme moi, Florence Ferrari, elle a des convictions successives.
01:23:45 Voilà, seulement moi, je ne suis pas ministre.
01:23:47 Donc exactement comme moi, mais elles sont extrêmement successives.
01:23:50 Mais ce n'est pas du tout un problème,
01:23:52 parce que de toute façon, Emmanuel Macron n'aime pas les gens qui ont des convictions fermes.
01:23:55 Voilà, donc je reviens là-dessus.
01:23:58 Simplement, je pense qu'elle a raison,
01:24:01 parce que de toute façon, elle met le point sur une association féministe,
01:24:05 par définition, défend les femmes.
01:24:07 - Mais pas toutes.
01:24:09 - Non mais oui, son but, c'est de défendre les femmes.
01:24:12 Maintenant, le problème que ça pose,
01:24:18 c'est évidemment cette question au sein de la gauche.
01:24:22 C'est-à-dire, est-ce que la gauche peut,
01:24:25 est-à-dire, est-à-dire, est-à même de comprendre la sortie,
01:24:29 ou la recommandation, peu importe, d'Horst-Berger ?
01:24:32 Parce qu'on voit bien qu'en France, il y a une difficulté pour la gauche.
01:24:36 C'est-à-dire, on voit bien que la gauche, majoritairement,
01:24:39 enfin l'immense majorité, est plutôt sur une ligne
01:24:43 qui vient d'attaquer Horst-Berger.
01:24:46 Ce qui n'est pas le cas du tout partout en Europe.
01:24:49 Je dis parce qu'en Allemagne, il est en train de se passer,
01:24:51 vous le savez mieux que moi, un phénomène intéressant.
01:24:55 C'est-à-dire la naissance d'une gauche qui est à la fois républicaine,
01:25:00 alors certains vont la trouver populiste, etc.,
01:25:02 mais républicaine et qui est exactement sur une ligne
01:25:06 qui n'est pas du tout celle de la gauche en France.
01:25:08 La gauche est au cœur de votre ouvrage, Chloé Morin.
01:25:10 Oui, d'ailleurs, c'est un livre qui s'adresse plutôt à la gauche,
01:25:13 parce qu'en réalité, toute une partie de la gauche
01:25:16 considère que le wawokisme n'existe pas.
01:25:18 Et la conviction que j'ai, moi, c'est que si la gauche républicaine
01:25:22 et humaniste ne regarde pas ce phénomène en face
01:25:25 et ne le condamne pas, pour toutes les dérives que j'essaye de pointer,
01:25:29 elle sera disqualifiée durablement et ne reviendra jamais au pouvoir.
01:25:32 C'est ça le sujet aujourd'hui.
01:25:33 C'est-à-dire que oui, la gauche est profondément divisée.
01:25:36 Parce que c'est prochainement qu'il apparaît
01:25:38 les anti-wawokistes exactement sur votre ligne.
01:25:40 Oui, mais c'est le simple fait de prononcer le mot wawok,
01:25:43 en fait, fait que vous êtes excommunié de la gauche.
01:25:45 Donc le débat est très difficile.
01:25:48 Le problème, c'est que si défendre la liberté d'expression,
01:25:52 ça n'est plus être de gauche.
01:25:54 Si dire que la censure, c'est un problème, ça n'est plus être de gauche.
01:25:57 Si dire que la laïcité, c'est quelque chose d'important,
01:26:00 ça n'est plus être de gauche.
01:26:01 C'est clair qu'en fait, il ne va plus y avoir grand monde à gauche.
01:26:03 Mais qui à gauche défend ce que vous dites aujourd'hui ?
01:26:06 Vous avez plus grand monde, mais il y en a quelques uns.
01:26:09 Quelqu'un comme Bernard Cazeneuve, il est quand même sur ces points.
01:26:12 Manuel Valls.
01:26:14 On a quand même le sentiment que cette gauche-là a complètement disparu.
01:26:17 Et on a du mal à imaginer comment elle peut à nouveau incarner quelque chose.
01:26:20 Parce qu'il y a un processus d'intimidation qui fait que lorsque vous vous exprimez là-dessus,
01:26:27 je viens de le savoir, vous vous faites insulter de tout côté en disant
01:26:29 que vous êtes devenu de droite, voire d'extrême droite.
01:26:32 C'est le mot Vallis.
01:26:34 C'est exactement...
01:26:36 Après, ce qui me rend assez sereine, c'est que je me souviens en 2015,
01:26:39 quand Manuel Valls dénonçait l'islamo-gauchisme,
01:26:43 à gauche, il se prenait des tombeaux d'injures.
01:26:45 Aujourd'hui, à gauche, il y a beaucoup moins de monde qui considère
01:26:48 que ça n'existe vraiment pas, l'islamo-gauchisme.
01:26:50 Donc le gauchisme, je pense que ça sera comme ça.
01:26:52 Donc dans 15 ans, ils se rendront à l'évidence.
01:26:55 Alors vous avez publié ce matin une tribune très intéressante
01:26:57 à propos de Robert Badinter, dont on déplore tous la mort à 95 ans.
01:27:01 Un hommage national aura lieu pour lui mercredi au ministère de la Justice.
01:27:05 Mais vous dites en gros que si on enlevait son combat pour l'abolition de la peine de mort,
01:27:09 qui est central dans sa vie, et si on gardait ses autres combats,
01:27:12 en fait, il serait honni par cette gauche qui l'encense aujourd'hui.
01:27:15 Écoutons ce qu'il disait à l'époque sur la laïcité.
01:27:18 Robert Badinter, écoutez-le.
01:27:20 La laïcité, elle est au cœur de la société française.
01:27:23 On n'a pas besoin d'adjectifs, on n'a pas besoin de dire "ouverte", "moderne",
01:27:27 comme si la laïcité pouvait être démodée ou fermée.
01:27:31 Non, la laïcité est républicaine, elle est liée à l'histoire de la République.
01:27:35 Et elle est une garantie à la fois de la liberté de conscience
01:27:39 et, je dirais, de la dignité de chacun.
01:27:42 Chloé Morin, c'est vraiment ce que vous dites dans cette tribune.
01:27:43 Oui, si vous voulez, il y a une forme d'unanimité, en tout cas, surtout à gauche,
01:27:48 pour saluer les combats de Robert Badinter et considérer qu'il est...
01:27:51 Mais j'ai un peu l'impression qu'avec lui, on enterre une certaine gauche,
01:27:55 parce qu'il y a pas mal de gens aujourd'hui qui le saluent
01:27:59 et qui n'en partagent pas le quart du tiers des combats.
01:28:02 Et qu'ils considèrent, lui, par exemple, que la présomption d'innocence est importante.
01:28:07 Et là, on a des débats sur tout ce qui se passe dans le monde du cinéma.
01:28:12 On voit bien qu'une grande partie de la gauche passe par perdre ses profils
01:28:16 à la question de la présomption d'innocence, qui est pourtant importante.
01:28:18 Une grande partie de la gauche considère qu'on peut censurer des œuvres.
01:28:22 Ça peut nous faire plaisir, mais je vois pas, moi,
01:28:24 en quoi ça fait avancer la cause des femmes au quotidien.
01:28:27 Et vous dites même qu'ils auraient excommuniqué Robert comme Elisabeth Badinter.
01:28:33 Oui, c'est intéressant le parallèle, parce que lui est au réolier
01:28:37 de cette abolition de l'appel de mort.
01:28:38 Donc, il a échappé à ce procès, mais Elisabeth Badinter, ça fait longtemps...
01:28:43 Enfin, moi, j'ai l'impression d'avoir toujours entendu qu'elle n'est plus de gauche,
01:28:45 qu'elle est réac, etc.
01:28:47 C'est exactement cette dérive-là qui conduit, à mon sens,
01:28:53 au fait que la gauche, aujourd'hui, est minoritaire largement dans le pays.
01:28:57 Je peux vous poser une question un peu taquine ?
01:28:59 Parce qu'en fait, cette gauche-là, cette gauche anti-Woke, républicaine,
01:29:04 elle a à un moment donné, enfin, il y a eu un frémissement,
01:29:07 je pense évidemment, bien sûr, aux chercheurs trop tôt disparus,
01:29:11 qui étaient Laurent Bouvet, une personne extraordinaire.
01:29:15 Et en fait, tout ce mouvement autour, printemps républicain,
01:29:18 on a l'impression qu'ils ont cru, à un moment donné,
01:29:20 qu'Emmanuel Macron pouvait incarner.
01:29:23 On est d'accord ?
01:29:24 Et finalement, on a perçu qu'ils se sont peut-être dissous dans le macronisme.
01:29:29 - Très mort.
01:29:29 - Sans doute en partie, c'est pour ça que vous disiez qu'il incarne aujourd'hui.
01:29:34 Je pense que, quelque part, quand on regarde, en tout cas, les électeurs,
01:29:37 il y en a encore qui se reconnaissent dans Emmanuel Macron
01:29:41 et qui pourtant appartiennent à cette gauche-là.
01:29:43 La question, donc, ce sera celle de l'incarnation,
01:29:45 au-delà d'Emmanuel Macron.
01:29:47 Je ne sais pas s'il y en aura une et je ne sais pas laquelle elle sera,
01:29:51 mais est-ce que cette gauche est fortement satisfaite
01:29:56 de ce qu'Emmanuel Macron a fait ?
01:29:58 Je n'en suis pas sûre, mais si vous voulez,
01:30:01 quand vous regardez du côté de lfi, c'est tellement pire qu'à choisir.
01:30:05 - Chloé Morin, dans votre livre, vous faites des petits moments,
01:30:08 des petits passages de science-fiction, si je peux résumer ça ainsi.
01:30:10 Vous vous projetez, peut-être dans vos 20 ans, avec cette petite scène.
01:30:14 "Répétez après moi, nos ancêtres, les Afro-Eurasiens,
01:30:18 les 20 élèves, filles, garçons et neutres de la classe de première,
01:30:21 non genrée du lycée Emmanuel Macron du Grand Paris, périphérique ouest,
01:30:25 reprennent en chœur nos ancêtres, les Afro-Eurasiens."
01:30:28 Et puis, il y a quelqu'un qui, quelques pages plus tard, lui dit
01:30:30 "Mais moi, mon arrière-grand-père ou mon grand-père me disait
01:30:32 nos ancêtres, les Gaulois."
01:30:34 Vous pensez qu'on va en arriver là, dans notre pays,
01:30:37 ou c'est juste pour agiter les consciences ?
01:30:40 - La dystopie sert à...
01:30:43 D'abord, ce n'est pas interdit de sourire et de s'amuser
01:30:46 des pires travers de nos sociétés.
01:30:49 Et puis ensuite, le détour par la fiction permet, je trouve,
01:30:53 toujours de réfléchir, parfois de mieux réfléchir que lorsqu'on lit
01:30:57 des essais très, très longs sur des problématiques compliquées.
01:31:01 Et moi, personnellement, c'est souvent en regardant des séries,
01:31:05 en lisant des romans, que j'avance dans ma réflexion.
01:31:10 Et donc, c'est pour ça que j'ai ponctué ce livre de dystopie,
01:31:14 en espérant que ça soit amusant et divertissant pour mes lecteurs.
01:31:18 - Avec des élèves qui se plaignent parce qu'ils ont des implants
01:31:20 neuronaux fabriqués par Neuralink, Rachel Kahn.
01:31:23 C'est vraiment un peu tout ce que vous dénoncez, vous aussi,
01:31:25 à longueur d'émission, à longueur...
01:31:27 - Oui, et puis j'aime beaucoup le travail de Chloé Morin.
01:31:31 Je regrette qu'elle n'ait pas eu le prix du livre politique
01:31:33 lorsqu'elle a sorti son ouvrage sur les élus.
01:31:37 On a les élus qu'on mérite.
01:31:39 J'avais adoré cet essai.
01:31:41 Et effectivement, ce pas de côté, après...
01:31:46 Est-ce que justement, par rapport à cet essai,
01:31:48 vous avez évolué ou vous considérez que par rapport à 2022
01:31:53 et la géographie politique qu'on a aujourd'hui,
01:31:57 on est puni, en fait, de nos élus encore,
01:31:59 ou bien on a toujours les élus qu'on mérite ?
01:32:01 - C'est de pire en pire.
01:32:03 D'ailleurs, on a les patrimoines des élus qui sortent là, au demain.
01:32:10 - Oui, les patrimoines.
01:32:11 - Voilà, on va passer encore 24 heures à commenter
01:32:13 le patrimoine des différents ministres en se disant
01:32:15 "Au secours, il y a la moitié de millionnaires".
01:32:18 Je trouve qu'on a une qualité particulière,
01:32:23 qui est qu'on fait de la mousse avec des choses secondaires
01:32:26 et qu'on ne traite pas l'essentiel.
01:32:28 - Et l'essentiel, c'est ?
01:32:30 - Typiquement, ce dont on vient de discuter là,
01:32:31 quand on parle de féminisme, du droit des femmes, de la laïcité.
01:32:36 Voilà, ça mérite beaucoup plus de débats
01:32:39 que de savoir quel est le patrimoine des ministres
01:32:41 ou des trucs sur leur vie personnelle.
01:32:44 - Nubé Dragnel, un tout petit mot là-dessus,
01:32:45 si vous pouvez faire court.
01:32:47 - Non, mais ce que j'apprécie chez vous,
01:32:50 c'est que vous avez toujours été extrêmement cash.
01:32:52 Vous avez un parcours ancré à gauche,
01:32:54 vous aviez travaillé pour Jean-Marc Ayrault, je crois, à Matignon.
01:32:57 - Emmanuel Valls.
01:32:58 - Et vous jouez ce rôle un peu d'agitateur de la gauche
01:33:02 que je trouve intéressant, parce que ça montre aussi qu'il y a encore...
01:33:05 Vous, vous êtes authentiquement de gauche,
01:33:07 avec cette gauche de Jaurès qui n'existe quasiment plus.
01:33:10 Et je trouve que c'est assez agréable parce que vous êtes plutôt...
01:33:13 Enfin, vous êtes jeune et donc ça montre qu'il y a peut-être encore un peu de souffle
01:33:17 pour cette gauche-là.
01:33:18 Mais non, mais sincèrement, on peut avoir l'impression que ce discours-là...
01:33:22 - Vous rêvez du retour de la bipolarisation, la droite, la gauche.
01:33:25 - C'est que je trouve intéressant d'avoir quand même des personnes
01:33:27 qui réexpliquent les fondamentaux de la gauche.
01:33:30 Et la gauche de Jaurès...
01:33:31 Enfin, je dis Jaurès...
01:33:32 - La bipolarisation, c'est la démocratie.
01:33:35 - La bipolarisation, c'est la démocratie.
01:33:38 - On vit quoi, Jacques-Philippe ?
01:33:39 On vit pas la dictature non plus ?
01:33:41 - Évidemment que non, mais la démocratie, c'est l'alternance.
01:33:44 Il peut pas y avoir de démocratie sans qu'il n'y ait d'alternance.
01:33:47 - Vous allez voir, après Emmanuel Macron, ça pourrait revenir.
01:33:50 - Je pense.
01:33:51 - Ne pensez pas que c'est terminé.
01:33:52 - Nous n'avons pas de dystopie.
01:33:53 Merci beaucoup, Chloé Marlin.
01:33:54 "Quand il aura 20 ans", à ceux qui éteignent les lumières,
01:33:56 aux éditions Fayard.
01:33:57 Voilà, un livre qu'on vous recommande sur CNews et sur Europe 1.
01:34:00 Merci à vous, chers amis auditeurs et téléspectateurs.
01:34:02 Dans un instant, vous allez retrouver Hélène Zellani
01:34:04 pour Europe 1 soir.
01:34:06 Et ensuite, Christine Kelly, bien sûr, pour passer à l'info sur CNews.
01:34:08 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:34:10 À demain.
01:34:11 [SILENCE]