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00:00 "Tout de suite Maggie, capricieuse, de mauvaise foi, rose tendre, jeune."
00:07 "Maggie du soleil ou bien Maggie l'arme."
00:10 "Elle voit souvent rouge, avec elle sa bouche."
00:31 "Maggie du soleil ou bien Maggie l'arme."
00:34 "On est sur le charme, quand son cœur s'enflamme."
00:38 "Elle joue toute la gamme, oh Maggie elle fait sa météo."
00:43 "Chez elle il fait toujours beau."
00:46 "Porte son grand pyjama, elle est la même."
00:50 "Elle change de crème, elle change d'extrême, mais elle change pas."
00:54 "Maggie le jour, Maggie la nuit, c'est un poème."
00:59 "Un peu de fou, elle est folle, c'est elle qu'on aime."
01:03 "Maggie, Maggie, Maggie, voilà Maggie."
01:12 Caro, Caro!
01:28 Oui, oui.
01:30 Ecoute, tu pourrais bouger quand je t'appelle.
01:33 Dis-moi, mon tube de rouge, tu l'as pas vu?
01:35 Non. Quel tube de rouge?
01:37 Ben le rose! Oh, non mais c'est pas vrai, vous le faites exprès ou quoi?
01:40 Eh ben, s'il fallait que je fasse tant d'histoires, chaque fois que je vais travailler, il y a longtemps que je suis au chômage.
01:45 Ah ça, le temps des histoires.
01:47 Enfin, aujourd'hui c'est son premier jour, demain ça ira mieux.
01:50 C'est ça. Le temps qu'elle terrorise tout le monde au bureau, et là-bas ça va devenir comment?
01:54 Comme ici. Une usine à cingler.
01:57 Vous plaignez pas, Rose. Quand elle est là-bas, vous êtes tranquille ici.
02:00 Oh, ne croyez pas ça. Parce que les femmes comme elle, elles ont une arme redoutable pour empêcher les femmes comme moi de travailler.
02:07 Elles ont le téléphone.
02:10 Bonjour, Rose.
02:11 Bonjour, Monsieur George.
02:12 Bonjour, Caro.
02:13 Salut, George.
02:14 Salut, Jojo.
02:15 Ah, Jojo! Ah bon?
02:17 Non, non, laisse, c'est rien, c'est nouveau. On donne des diminutifs à tout maintenant et à tout le monde.
02:20 Oui, moi c'est Zozo. Féminine, hein?
02:23 Oui. Bon, alors Zozo, le féfé est prêt-prêt parce que je vais être en tatar au bubu, moi.
02:28 J'en vois l'un.
02:30 Tiens, dis-donc, toi, à propos de bureau, il serait peut-être temps d'y aller parce que vu tes notes, c'est pas le moment de prendre ta retraite, hein?
02:34 Je t'ai dit que c'est les maths. J'y comprends rien, c'est normal, non?
02:37 A ce train-là, c'est aux patins à roulettes que t'es le meilleur. Alors, il faut passer en CM1, c'est pas suffisant, hein?
02:41 Alors, au boulot.
02:42 Allez!
02:43 Cartable.
02:46 Voilà. Poulet.
02:47 Au revoir, mon amour.
02:51 Alors, Georges, dis, mon tube de rouge, tu sais, celui que je mets jamais, tu l'aurais pas vu, toi?
02:57 Mais quel tube de rouge?
02:58 Le rose.
02:59 Ah, le rose! Ah, ben oui, le rose, il est dans mon attaché caisse, à côté de ma perruque et mes porte-jartelles.
03:06 Ah, ben si, j'ai bâti les copines.
03:08 Mais, Georges, écoute, c'est pas le moment. Tu sais bien que j'ai angoissé.
03:11 Ouh!
03:12 Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce que t'as, maman?
03:14 Qu'est-ce qui se passe?
03:15 J'ai ça depuis ce matin.
03:16 Ouh, là, là, là, là! Oh, Georges, il verra jamais. Mais jamais, jamais, jamais! Ils vont tous se moquer de moi. Je vais avoir l'air d'une tarte.
03:24 Mais non, mais non!
03:26 Mais qu'est-ce que t'as?
03:27 Oh, Maggie, quoi! Tu fais pas tant de soucis. C'est quand même longtemps que tu travailles dans l'immobilier.
03:33 Ah, oui, oui, mais c'est la première fois que je suis patronne d'une agence. Et ça, crois-moi, ça fait une différence.
03:38 Ah, madame Maggie, parce que vous croyez qu'ici, vous en faites pas encore assez.
03:42 Allez, madame Maggie, du courage. Ça ira très bien.
03:46 Et puis, c'est pas deux petits agents immobiliers de rien du tout qui vont vous impressionner quand même.
03:51 Ah, vous croyez?
03:52 Oh, voyons! Ils vont être ravis de t'avoir.
03:54 Tu crois?
03:55 Ben oui! C'est agréable de travailler avec une femme. Enfin, au début, ça va être dur.
03:59 Ah, bon?
04:00 Ah, ben oui, mais dis donc, c'est pas très agréable de travailler pour une femme.
04:04 Oh, non! Oh!
04:05 Bravo pour la psychologie, toi, hein.
04:07 Allons, allons! T'en feras qu'une bouchée, ne t'inquiète pas, tout ira très bien.
04:11 Non, non, non, je vais tout rater, je vais tout rater.
04:13 Et puis, ces crampes, là, ça me...
04:15 Mais non, c'est rien, ça, c'est normal.
04:17 Ça arrive à tous les gens consciencieux.
04:20 Plus on veut bien faire, plus on est angoissé à l'idée de ne pas réussir.
04:24 Ah, c'est bien connu, ça, oui.
04:26 Ah, oui, c'est comme toi, l'autre nuit.
04:28 Qu'est-ce qu'il y a?
04:30 Je vous en prie, les filles, là.
04:32 Quelle horreur!
04:33 C'est pas du tout ce que vous croyez.
04:35 J'arrivais pas à régler le radio-réveil.
04:37 Oui, mon chéri, bien sûr.
04:39 Oh là là, allez, bon, j'y vais, hein?
04:41 - Bien. - J'y vais.
04:43 Allez, c'est parti.
04:44 Alors, si je suis pas là ce soir,
04:46 cherchez dans les hôpitaux, hein, section...
04:49 "Dépression nerveuse, suicide, patronne séquestrée."
04:52 Hein? Bon, allez, au revoir. Adieu.
04:54 - Adieu, ma chérie. - Adieu, mon petit chéri.
04:57 - Adieu, maman. - Non, Nagui, il faut manger un peu.
04:59 Ah, non, non, ne me parlez pas de manger, ça me coupe l'appétit.
05:01 - Non, non, non. - Regarde, Nagui, à Grenoble,
05:04 il y a un proverbe arabe qui dit "On est ce qu'on mange."
05:07 - Ah bon? Et alors? - Alors, si vous mangez rien,
05:10 vous serez rien. Et vous, si vous ne faites rien,
05:13 vous ne gagnerez rien. Allez, allez, au travail.
05:15 Eh bien, voilà la forme qui revient.
05:17 Ça, c'est pas l'enjeu.
05:19 Vous leur faites la même chose au bureau et vous allez voir.
05:21 Ah ben, je vous dis que c'est la vérité.
05:23 Oh, oh, oh, oh, oh.
05:25 Vous savez, la 1re fois, ça impressionne toujours.
05:27 Et puis après, bien sûr, on fait même plus attention.
05:30 Bon, allez, je t'emmène au bureau.
05:32 Non, non, non, non, je pourrais pas, je pourrais pas, je pourrais pas.
05:35 Je suis bonne à rien.
05:37 Mais je suis toute juste bonne à rester ici dans ma petite cuisine,
05:40 à éplucher des pommes de terre et à refrosser des chemises.
05:42 C'est tout ce que je peux faire.
05:44 Et oh, vous allez pas me piquer mon boulot, en plus, hein?
05:47 Et puis, qu'est-ce qu'ils vont dire, les voisins,
05:50 quand je vais dire que Mme Boisiel s'est dégonflée avant même de commencer?
05:54 Quoi? Oh! Oh, et votre amie Hélène!
05:58 - Qu'est-ce qu'ils vont rigoler? - Oh, non! Vous feriez ça?
06:01 Je me gênais, tiens.
06:03 - Ça suffit. - Oh, merci. Allez, j'y vais.
06:06 Enfin, Caro, t'es pas encore prête, toi?
06:08 Mais je vais être en retard. C'est toi qui doit reparler bien vite.
06:11 - C'est à cause de toi que je suis là. Allez, bien vite. - Mais je vais être en retard, quoi.
06:14 Dis donc, le dossier Jolin, il serait pas par ici, par hasard?
06:30 - J'en sais rien. - Quoi?
06:32 - J'en sais rien. - Oh, quel bordel, cette boîte, hein?
06:35 Et en plus, c'est le jour qu'ils choisissent pour nous envoyer le nouveau directeur.
06:38 Ces abreuils qui lui entrent, là.
06:40 - Trice. - Quoi?
06:41 - Directrice. - Oh, non.
06:43 C'est pas vrai. Oh, non.
06:45 Déjà que la baraque tournait pas trop fort.
06:47 Alors, s'ils nous envoient une bonne femme,
06:49 alors, ça, ça va arranger toutes les choses, hein.
06:52 Dis donc, elle sera pas pire que le Mercier, hein?
06:54 Oh, bah, ça, même un babouin mongolien
06:57 ne pouvait pas être pire que le Mercier.
06:59 Alors, une bonne femme, hein, dans un boulot,
07:01 quand ça se ramène, mais c'est la galère.
07:04 C'est la galère tout de suite.
07:06 Je dis pas que même...
07:08 même quand ça empêche pas les mecs de travailler,
07:11 ça tombe enceinte, alors on les paye pendant 6 mois à rien foutre.
07:14 Et puis, quand elles sont là, par hasard,
07:17 elles ont des crises d'honneur tout le temps
07:19 à cause de leur jule qui leur crée des problèmes.
07:21 Je te parle même pas des 4 jours par mois
07:23 pendant lesquels il est même pas question de leur dire un mot.
07:25 - Oh, mais t'arrêtes, ton numéro.
07:27 T'es dur, hein? T'aimes pas les femmes, toi, ou quoi?
07:30 - Mais j'ai mes raisons pour ça.
07:32 - Tes raisons?
07:34 - J'en ai épousé une.
07:36 - Ah, mais c'est vrai, ça.
07:38 Elles pourraient pas nous foutre la paix, hein?
07:40 Nous, est-ce qu'on va leur piquer leur boulot?
07:42 Non? Bah, alors, chacun sa place.
07:44 Moi, je vais jamais dans la cuisine.
07:46 C'est chez ma femme. C'est son truc, ça.
07:49 - Donc, tu crois qu'elle travaillait, ta femme?
07:51 Je veux dire, à part la cuisine.
07:53 - Évidemment qu'elle travaille.
07:54 Il manquerait plus que ça qu'elle travaille pas.
07:56 Si elle bossait pas avec elle, fait qu'on ira en vacances.
07:58 Hein? - Jacques, t'es gentil.
08:00 Tu me dis plus de mal des femmes en face de moi, hein?
08:02 Je ne supporte pas.
08:04 - Tu ne supportes pas, François?
08:05 - Ma mère est une femme.
08:07 (rires)
08:09 - Ah, bah, alors, ça, je comprends.
08:10 Ça, je comprends. Tiens, la voilà.
08:12 Je suis sûr que ça va être une emmerdeuse.
08:14 - Bonjour.
08:19 - Madame Boissier.
08:20 - Oh, non, non, non, non, pas de madame Boissier entre nous.
08:23 Appelez-moi Maggie, hein?
08:25 On est tous dans le même bateau, après tout.
08:27 - Oui, sur le Titanic.
08:29 - Alors, et moi, comment je vous appelle?
08:32 - François. - François.
08:34 Et vous? - Monsieur Le Vert.
08:36 - Monsieur Le Vert.
08:37 - Qu'est-ce qu'il y a, Maggie? Ça ne va pas?
08:39 - Ça y est, ça commence.
08:41 - Qu'est-ce que vous disiez, monsieur le rouge?
08:43 - Non, Le Vert. Le Vert, oui.
08:45 Je m'appelle, je disais, je m'appelle Jacques Le Vert.
08:48 V-R-I-R.
08:50 Oui, je suis le sous-directeur.
08:52 - Ah, oui.
08:53 Et vous?
08:55 - Je suis le secrétaire réceptionniste.
08:57 - Ah, vous êtes mon secrétaire.
08:59 Je peux dire que j'ai de la chance, hein?
09:02 - Oh, Maggie, voyons.
09:04 - Qu'est-ce qu'il y a, Jacques?
09:07 - Non, rien. Je voulais simplement vous signaler
09:10 que tous les dossiers sont à votre gauche, là,
09:14 dans ce casier.
09:16 Et c'est rangé par le mot alphabétique.
09:18 Alors, ça commence par la lettre A,
09:20 ça continue par la lettre B.
09:21 - Non, attendez, attendez, j'ai un doute, là.
09:23 Après B, ça ne serait pas C?
09:26 - C'est ça.
09:27 - Voilà.
09:28 - Ben, vous voyez, je sais très bien
09:30 ce qu'est un ordre alphabétique.
09:32 Et je sais aussi que ce matin,
09:33 vous devez faire visiter des bureaux,
09:34 dans les Champs-Élysées.
09:35 - Ah, mais je sais, mais j'y allais.
09:36 D'ailleurs, mais je voulais simplement
09:37 vous mettre au courant.
09:38 - Ah, non, c'est pas la peine.
09:39 Oh, ne vous donnez pas ce mal.
09:41 Tout est là, hein? Je m'y retrouverai.
09:43 Après tout, c'est à la portée de n'importe qui,
09:45 même d'une femme.
09:46 - Oh, oui, alors, c'est vraiment
09:48 à la portée du premier venu.
09:50 - Non, non, je vous explique.
09:53 J'ai dit à la portée du premier venu
09:55 parce que moi, moi, j'avais compris tout de suite.
09:58 Voilà, c'est pour ça que je vous prie
10:00 de m'excuser, Mme Boit.
10:02 Moi, Maggie, je vais aller faire visiter les bureaux.
10:05 - C'est ça.
10:06 - Voilà.
10:07 - Vous avez besoin de moi, Maggie?
10:09 - Non, non, pas pour l'instant, non.
10:10 Je vais regarder tout ça.
10:12 - Bien, je suis à la réception.
10:15 (soupir)
10:17 - François!
10:23 François!
10:25 - Oui?
10:28 - Qu'est-ce que ça veut dire, ça?
10:30 - J'en sais rien, Maggie.
10:31 C'est le dossier du beau-frère de M. Lemercier,
10:33 votre prédécesseur. Il s'en occupait personnellement.
10:35 - Oui, mais ça ne va pas se passer comme ça.
10:37 Asseyez-vous.
10:38 - Pfff!
10:39 Pfff!
10:43 - Vous êtes prêts?
10:45 - Oui.
10:46 - Monsieur, malgré nos mises en demeure successives...
10:50 Non, non, non, François.
10:52 Successive, ça prend deux C.
10:54 - Non, ça prend deux S.
10:56 - Ça prend deux S et deux C.
10:58 - C'est rien, c'est pas grave.
11:00 On recommence.
11:02 Alors, monsieur, malgré nos mises en demeure successives...
11:05 Non, non, François.
11:07 Successive, c'est deux C.
11:09 - Merci, Maggie.
11:10 J'ai vu le moment où j'allais faire deux fois la même faute.
11:13 - Alors, un...
11:15 Successive, vous n'avez pas réglé vos loyers depuis deux ans.
11:20 Non, non, non, non, non, non.
11:22 C'est pas assez dur, ça. Attendez, on va trouver autre chose.
11:25 C'est...
11:26 Oh! Mais non, mais arrêtez!
11:28 Mais vous vous êtes recusé!
11:30 - Vous avez tombé!
11:31 - Mais oui! Je me suis fait mal à la jambe!
11:33 - Je viens de voir.
11:39 (rires)
11:41 - Marguerite?
11:43 Qu'est-ce que ça veut dire?
11:45 Qui est ce type?
11:47 - C'est François, mon secrétaire.
11:49 - Ah, ton secrétaire. De mieux en mieux.
11:51 - Madame Boissier, je crois que je suis du travail.
11:54 - Oui.
11:55 - Mon chéri, c'est pas du tout ce que tu crois.
11:58 - Non, moi, je crois ce que je vois.
12:00 - Non, non, mon chéri, attends, laisse-moi t'expliquer.
12:02 - Oui, c'est ça, j'aimerais bien que tu m'expliques ce qui est arrivé.
12:05 - Mais tu peux pas savoir! C'est bête!
12:07 - C'est idiot! Écoute, j'étais là, tu vois, il était là.
12:10 Alors là, je lui dis que t'as une lettre,
12:12 et puis je me suis penchée pour regarder les fautes d'orthographe,
12:14 parce que... qu'est-ce qu'il fait comme faute d'orthographe?
12:16 Et alors, en me penchant un peu trop,
12:19 blouh! Je suis tombée sur lui comme ça et...
12:21 - C'est ça, oui, et pour te rattraper, t'as pris dans ses bras.
12:23 - Voilà, c'est ça.
12:25 - Tu me prends pour un con, en plus?
12:27 - Mais non, je te prends pas pour un con, en plus.
12:29 - Bon, alors, écoute-moi, Maggie,
12:31 je vais faire exactement ce que tu aurais fait dans une pareille situation.
12:34 - Non, Georges, t'en supplie, ne fais pas de bêtises.
12:36 - Je vais me tirer et ne plus jamais revenir.
12:38 - Oh non, non, ne fais pas ça, ne fais pas!
12:40 - Excusez-moi, Maggie, je viens chercher le dossier,
12:42 sans que je ne dise arrête, c'est...
12:44 - Ne fais pas ça, mon chéri, ne fais pas de bêtises!
12:46 Ne fais pas de bêtises! - Eh bien, ça continue.
12:48 (rires)
12:50 - Non, c'est tout le temps,
12:54 pourquoi tu me donnes un petit bonbon?
12:56 C'est un malentendu.
12:58 - Ça y est, ça recommence, il y avait longtemps.
13:02 - Non, non, ce que tu as fait est inadmissible.
13:04 Par conséquent, je ne l'aimais pas.
13:06 - Oh non, Georges!
13:08 - Rien à signaler.
13:10 - Non, Georges! - On s'en fout ou quoi?
13:12 - Écoute-moi, Georges.
13:14 - Oh, Georges, Georges, je te jure que c'est vrai.
13:26 Je lui ai dicté une lettre et je suis tombée.
13:30 - Hé, chérie, soyons sérieux, hein?
13:32 Si tu m'avais surpris avec ma secrétaire
13:34 et que je te raconte ça, tu me croirais?
13:36 - Non. - Non? Alors, pourquoi veux-tu que je te croise?
13:38 - Parce que je te dis la vérité, écoute.
13:40 Si je me sentais en faute, j'aurais trouvé un truc plus malin.
13:42 - Oui, c'est ça pour aujourd'hui. Et pour les autres fois?
13:46 - Mais il n'y a pas eu d'autres fois.
13:48 - C'est pourtant longtemps que tu travailles, hein?
13:50 - Mais François n'est mon secrétaire que depuis ce matin.
13:52 - Il y a eu d'autres secrétaires, non?
13:54 - Oh, c'était des femmes.
13:56 - Et alors, qu'est-ce que ça prouve?
13:58 - Bon, écoute-moi bien, Marguerite.
14:00 Je n'irai pas par quatre chemins.
14:02 J'irai droit au but.
14:04 Tu sais que je n'aime pas parler pour ne rien dire.
14:06 - Tu as raison, mon chéri.
14:08 - Bon. Tu reconnais que...
14:10 - Oui, oui, c'est vrai. Non, non, c'est vrai.
14:12 Les apparences sont contre moi.
14:14 - Ah, non? Ah, non? C'est toi qui étais contre ton secrétaire!
14:16 C'est pas pareil!
14:18 - Je t'aurais précieuse si j'avais voulu te tromper.
14:20 Mais j'aurais trouvé un endroit plus tranquille que mon bureau, hein?
14:22 - Mais n'empêche que je t'ai vue!
14:24 - Ah, non, non, non, non, non.
14:26 - Mais j'ai trouvé un endroit plus tranquille que mon bureau, hein?
14:28 - Mais n'empêche que je t'ai vue!
14:30 - Mais non, tu m'as vue! Qu'est-ce que tu m'as vue?
14:32 Tu m'as vue tomber sur mon secrétaire et me relever.
14:34 - Oui, oui. - Mais c'était pas comme ça!
14:36 - Non, non, non, Marguerite, non, non, non.
14:38 Tu t'en tireras pas comme ça, hein?
14:40 - Comment, comment, comment je m'en tirerais?
14:42 - Alors, alors, Marguerite, Marguerite.
14:44 Ton secrétaire peut entrer, alors.
14:46 - Oh, là, là.
14:48 Est-ce que je t'aime quand tu es jaloux comme ça?
14:50 - Je suis pas jaloux, moi.
14:52 - N'empêche que... - N'empêche qu'on y est du tout, oui.
14:54 - Oh!
14:56 Bon.
14:58 C'est vrai? - Oui.
15:00 - Ça s'est passé comme tu l'as dit?
15:02 - Oh, mais je te jure, mon chéri, je te jure
15:04 sur ce que j'ai de plus précieux au monde.
15:06 - Ah, oui?
15:08 - Sur toi.
15:10 - Oh, là, là. Oh, là, là. J'aimerais mieux que ce soit quelqu'un d'autre.
15:12 - Oh, Jean, mon chéri.
15:14 Attends, attends, attends. Chut!
15:16 - Donc, tu vas? - Attends.
15:18 - Qu'est-ce que tu fais?
15:20 - Chut!
15:22 - Je vais t'expliquer
15:26 pourquoi je pourrais jamais
15:28 te tromper, mon amour.
15:30 Oh, mon petit. - Maïgui, allons.
15:32 - Oh, Jean. - Allons, allons.
15:34 Pas maintenant. Il est 10 h du matin.
15:36 - Ah, bon. Écoute, si c'est comme ça, je m'en vais.
15:38 - Non, non, non, non, non.
15:40 Je demande qu'elle te convaincue, peut-être.
15:42 - Oh, c'est pas vrai. Mais c'est pas vrai.
15:44 Est-ce que tu peux être jaloux?
15:46 - Ah, non, je suis pas jaloux.
15:48 Écoute, franchement, ça m'a flanqué à un choc
15:50 quand je suis entré dans ton bureau.
15:52 - Oh, merde! Mon bureau! J'avais compris.
15:54 Oh, là, là. Ils doivent se demander où je suis passée.
15:56 À ce soir, mon chéri.
15:58 J'en reviens. Oh, là, là.
16:00 - Bon. Eh bien.
16:04 J'ai encore perdu
16:06 une belle occasion de fermer ma gueule.
16:08 - Eh bien, je te l'avais dit.
16:10 Hein? Les bonnes femmes,
16:12 on peut rien en faire.
16:14 T'as vu celle-là? 5 minutes.
16:16 T'as perdu plus de 5 minutes.
16:18 T'es aussi, d'ailleurs, mon salotien rapide, hein?
16:20 5 minutes.
16:22 Alors, c'était comment,
16:24 Madame Boissier?
16:26 - Puisque je te dis qu'il ne s'est rien passé.
16:28 C'était un malentendu, je te dis.
16:30 - Si son mari veut croire ça, moi, je veux bien.
16:32 Moi, je sais ce que j'aurais fait à sa place.
16:34 Blanc et interdiction de sortir.
16:36 C'est normal, hein?
16:38 Quand un gars laisse sa femme aller travailler,
16:40 eh bien, c'est de la provocation, ça.
16:42 Non, mais il faut être malade.
16:44 Autant passer une petite annonce.
16:46 Ma femme est à vous quand vous voulez,
16:48 gratuitement, et je suis port-gardant.
16:50 - Tu ne m'as pas dit que ta femme travaillait?
16:52 - Ah, oui. Non, mais moi, c'est pas pareil.
16:54 Pas pareil du tout, non.
16:56 Ma femme, elle travaille chez mon meilleur ami.
16:58 Alors, on a une confiance totale.
17:00 On partage tout. Totale confiance.
17:02 - Et si t'arrêtais un peu tes conneries?
17:04 - Elle a glissé, je l'ai retenue, c'est tout.
17:06 Eh bien, moi, je veux bien la retenir comme ça tous les jours.
17:08 - Prêt. En attendant, c'est moi qui vous retiens le verre.
17:10 - Hein?
17:12 - C'est le directeur de la rue Lourcelle.
17:14 Pas de commission, du coup, encore.
17:16 On travaille pour rien, maintenant?
17:18 On vend des baraques pour pouvoir payer la nôtre, le verre.
17:20 Pas pour se retrouver à la rue.
17:22 (rires)
17:24 Un appartement comme ça, on peut le vendre 30 % plus cher.
17:26 Il y aura toujours preneur.
17:28 Et puis vous, c'est pas le moment de dormir.
17:30 Allez, allez vous chercher le dossier du puits.
17:32 J'ai rendez-vous avec eux cet après-midi. Allez.
17:34 - Maggie, je voulais m'excuser pour tout à l'heure.
17:36 - Non, non, non. C'est pas de votre faute.
17:38 Vous n'êtes absolument pour rien. C'est rien.
17:40 - Bon, ben, j'y vais, alors.
17:42 - Fais ça.
17:44 - Et votre mari, il dit rien.
17:54 (rires)
17:56 - Non, pourquoi?
17:58 Faudrait qu'il dise quelque chose.
18:00 - Je sais pas, moi.
18:02 Je trouvais ma femme en train de...
18:04 - Vous trouveriez votre femme en train de quoi, le verre?
18:08 - En train de...
18:10 - Hum?
18:12 - Je sais pas.
18:14 En train de travailler.
18:16 (rires)
18:18 - Vous trouveriez votre femme en train de travailler?
18:20 Qu'est-ce que vous feriez, le verre?
18:22 - Eh bien, je sais pas.
18:24 (rires)
18:26 Je crois que je serais content, madame Bourassa.
18:28 (rires)
18:30 - Seriez content?
18:32 Eh bien, puisque ça a l'air de vous inquiéter à ce point,
18:34 mon mari est très content.
18:36 Vous êtes rassuré, le verre?
18:38 Vous aussi, vous êtes content?
18:40 - Je suis content, madame Bourassier.
18:42 - Et vous seriez content si j'étais contente?
18:44 - Oh! Je serais très content, madame Bourassier.
18:46 - Oui.
18:48 Alors faites-moi plaisir,
18:50 occupez-vous de vos affaires
18:52 et laissez-moi m'occuper des miennes.
18:54 Et en attendant, j'aimerais que vous vous occupiez
18:56 tout de suite, maintenant,
18:58 de celle de la rue, l'oursel. Allez-y.
19:00 - J'y vais tout de suite, madame.
19:02 - Oui, bien.
19:04 - Qu'est-ce qu'il y a, le verre?
19:06 Encore une grosse inquiétude?
19:08 (rires)
19:10 - Non, non.
19:12 Non, non.
19:14 Euh... si.
19:16 Non, je voulais...
19:18 je voulais vous dire...
19:20 Pour tout à l'heure, je vous prie de m'excuser.
19:22 J'aurais pas dû.
19:24 (rires)
19:26 Si vous n'avez pas l'habitude,
19:28 moi, je me trouve brusquement
19:30 en face d'un vrai mec, là,
19:32 après des...
19:34 à mon âge, j'ai des années,
19:36 des années de travail derrière moi.
19:38 Alors j'ai pas l'habitude. Moi, ça me...
19:40 Si vous saviez, madame Boissier, si vous saviez...
19:42 - Qu'est-ce qu'il y a, le verre?
19:44 - Je suis en train de vous le dire, madame Boissier.
19:46 - Qu'est-ce qu'il vous prend?
19:48 - Comprenez-moi qu'en brusquement, à mon âge,
19:50 comme je vous ai dit, on se trouve brusquement
19:52 en face d'une bonne femme. Non, d'une femme,
19:54 au bureau. Alors qu'on en ait déjà
19:56 une à la maison et que c'est pas facile
19:58 et qu'il y a tout.
20:00 Et qu'en plus, qu'en plus, on touche
20:02 15 000 par mois plus les pourcentages,
20:04 ben, ça devient... - Combien? Combien vous avez dit,
20:06 le verre? - 15 000 par mois.
20:08 - 15 000 francs par mois?
20:10 (rires)
20:12 Non, mais de qui on se moque, ici?
20:14 Non, mais vous savez combien j'ai,
20:16 moi, le verre, pour rattraper vos conneries
20:18 et pour vous materner, en plus?
20:20 Hein, les tas de chiffres? 12 000!
20:22 - Oh, mais c'est quoi? - 12 000 francs par mois!
20:24 Oh, mais attendez,
20:26 ça va pas se passer comme ça, hein.
20:28 Je vais prendre la direction. Oh, 12 000!
20:30 Bon, eh bien, puisque c'est comme ça,
20:32 puisque vous êtes payé aussi cher,
20:34 vous allez vous occuper de tout ça pendant le déjeuner.
20:36 Et moi, ha, ha, moi,
20:38 je vais me prendre la plus grande pose
20:40 de toute l'histoire
20:42 de l'immobilier.
20:44 Oh, non.
20:46 - Allô, Jean, mon chéri,
20:48 t'es toujours là-haut,
20:50 dans la chambre, au lit?
20:52 - Très bien, mon amour. Alors, ne bouge pas,
20:54 j'arrive.
20:56 Allez, au travail, tous les deux.
20:58 Ciao.
21:00 - Je te l'avais dit.
21:02 Les bonnes femmes, c'est tout pareil, ça.
21:04 - Sauf ma mère.
21:06 - Sauf ta mère.
21:08 - Eh, allez donc.
21:12 Si ça lui fait cet effet-là d'être patronne,
21:14 j'ai pas fini de la voir à la maison, moi.
21:16 - Tiens, Rose.
21:18 - Mme Maggie? - Oui?
21:20 - Faut que je sache, moi. Vous restez déjeuner?
21:22 - Moi, je crois bien. J'ai une faim de loup.
21:24 - Oh, c'est normal, ça. Ça creuse.
21:26 - Qu'est-ce qui creuse?
21:28 - Ben, l'immobilier.
21:30 - Surtout quand on reste pas immobile, hein?
21:32 Alors, qu'est-ce que vous nous avez préparé de bon?
21:34 - Du chaud lapin. - Hein?
21:36 - Non, je veux dire un chaud lapin,
21:38 avec... un lapin chaud, quoi.
21:40 - Oui, j'ai compris. - Avec des cèpes.
21:42 - Oui. - C'est terrible. Vous m'en direz des nouvelles.
21:44 - Oui, allez, lui, ta table.
21:46 - Mme Maggie? - Oui?
21:48 - Faut que je sois au courant, moi. Vous allez rentrer comme ça
21:50 tous les jours pour déjeuner? - Non, mais non, ça,
21:52 c'est exceptionnel. - Ah bon?
21:54 Je vais me sentir tout seul, moi.
21:56 - Oh, mon petit... Monsieur George,
21:58 vous en faites pas, je suis là, moi.
22:00 (rires)
22:02 - Eh ben, Rose, oh...
22:04 (rires)
22:06 ♪ - Elle change de mari ♪
22:10 ♪ Elle change pas d'ami ♪
22:12 ♪ Mais ce qu'elle aime, Maggie, c'est qu'on l'aime ♪
22:14 ♪ Oh, bonjour, la scène ♪
22:16 ♪ Elle aime les orages ♪
22:18 ♪ Mais pas les nuages ♪
22:20 ♪ Superficielle et punaturelle ♪
22:22 ♪ Son climat, c'est de l'arc-en-ciel ♪
22:26 ♪ Côté coeur ou côté jardin ♪
22:28 ♪ Elle fait la loi ♪
22:30 ♪ Petite malheur ou d'un chagrin ♪
22:32 ♪ Elle ne connaît pas ♪
22:34 ♪ Même tous elles sont comme Kévin Valence ♪
22:37 ♪ Y'a pas de mesure ♪
22:39 ♪ Avec elle, y'a toujours une chance ♪
22:41 ♪ C'est sa nature ♪
22:43 ♪ Maggie ♪
22:45 ♪ Oh, Maggie ♪
22:47 ♪ Oh, Maggie ♪
22:49 ♪ Voilà Maggie ♪
22:51 ♪ Elle prie, mais c'est toujours tendresse ♪
22:54 ♪ Elle rit, et c'est jamais tristesse ♪
22:56 ♪ Elle rit, toujours à toute vitesse ♪
22:58 ♪ C'est sa Maggie ♪
23:00 ♪ ♪ ♪
23:03 ♪ ♪ ♪
23:05 ♪ ♪ ♪
23:07 ♪ ♪ ♪
23:09 Sous-titrage Société Radio-Canada
23:11 Merci à tous !
23:13 [SILENCE]