Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, était l'invité de BFMTV ce dimanche soir.
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00:00 Je crois que presque tous les gardes d'essau récents, une fois nommés,
00:02 sont allés prendre conseil auprès de lui.
00:04 C'est vrai.
00:05 Qu'est-ce qu'il vous a dit quand vous avez été nommé ?
00:09 D'abord que c'était un ministère difficile.
00:14 Il m'a offert son livre "Les épines et les roses"
00:19 avec une merveilleuse dédicace,
00:22 pour me dire et pour me rappeler cette réalité que j'ai très vite constatée,
00:27 chaque fois qu'un crime est commis.
00:30 Au fond, certains disent que la justice est laxiste
00:36 et que c'est parce que la justice est laxiste qu'il y a de la délinquance.
00:41 Et puis nous avons évoqué des choses qui nous sont communes,
00:44 la présomption d'innocence,
00:46 qui est complètement déliquescente aujourd'hui pour dire les choses.
00:50 Il a été avec moi d'une grande bienveillance
00:52 et pour ne rien vous cacher, j'étais très gourmand des conseils qu'il m'a donnés.
00:58 On sent ému, vous avez perdu une figure tutélaire,
01:03 comme ancien avocat, comme lointain successeur Place Vendôme.
01:08 Qu'est-ce que vous garderez de Robert Badinter ?
01:12 Un homme de combat, je pense que tout le monde l'a dit,
01:14 un homme de conviction, un grand ministre de la justice,
01:18 un grand juge, il a présidé le Conseil constitutionnel.
01:22 Et un grand avocat, oui, qui a été beaucoup secoué,
01:26 beaucoup bousculé, beaucoup critiqué.
01:29 Vous parliez de ce qui s'est passé Place Vendôme,
01:32 où certains criaient "Badinter assassin".
01:35 Jean-Marie Le Pen dit d'ailleurs "c'est la justice laxiste"
01:39 que ce que dit aujourd'hui le Front National.
01:41 – D'ailleurs ce midi, dans BFM Politique, Marion Maréchal,
01:44 assumer le fait de ne pas avoir réagi à la mort de Robert Badinter,
01:48 ça c'est quelque chose qui vous choque de voir qu'une partie,
01:51 une franche de l'échiquier politique,
01:53 soit lui rend hommage du bout des lèvres, soit ne le fait pas.
01:56 – Ce qu'a fait Marion Maréchal Le Pen, ça a au moins un avantage,
01:59 c'est l'avantage de la franchise.
02:02 Il était curieux, singulier, paradoxal,
02:05 qu'elle verse des larmes de crocodile sur Robert Badinter.
02:10 Je pense que Robert Badinter n'est pas la tasse de thé de Reconquête,
02:14 ni d'ailleurs la tasse de thé du Rassemblement national.
02:17 – Eux ont réagi.
02:18 – Oui, ils ont réagi, oui, ils ont réagi.
02:21 Ils ont dit deux ou trois mots,
02:24 mais la réalité c'est que Robert Badinter
02:27 n'a jamais porté les valeurs du Rassemblement national.
02:30 Et d'ailleurs il y a un continuum, c'est assez intéressant de voir
02:34 ce que dit à l'époque Place Vendôme,
02:37 là où on va lui rendre cet hommage national,
02:41 ce qu'il dit à l'époque et ce que dit aujourd'hui sa fille.
02:43 C'est exactement la même chose, c'est les mêmes ritournelles,
02:48 C'est ces mêmes choses recuites depuis 40 ans.