Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en direct de Mayotte : «Le président de la République m'a chargé de dire aux Mahorais que nous allons prendre une décision radicale : l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte».
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00:00 Comme vous le savez depuis maintenant plus de trois ans, je suis régulièrement à Mayotte et je sais qu'il y a à Mayotte toutes les chances de réussir.
00:10 Il y a en même temps la situation que nous connaissons aujourd'hui qui est une situation évidemment extrêmement difficile pour les maorais avec des barrages.
00:18 Des barrages dont je veux dire qu'on peut comprendre les revendications et nous sommes ici venus à la demande du président de la République pour y répondre.
00:24 Mais ces barrages d'abord handicapent l'île de Mayotte en premier. Handicap économiquement avec une difficulté économique et du chômage.
00:33 La ministre déléguée va recevoir la délégation des entreprises qui lui a demandé rendez-vous.
00:37 Handicap au moins de la sécurité puisque ces barrages font naître aussi de la violence et on profite parfois de ces barrages pour commettre des actes de violence.
00:45 Alors je sais que ce n'est pas le souhait de l'énorme majorité de la population.
00:48 Handicap sanitaire puisque le non ramassage des détritus peut poser des questions évidemment de salubrité et de maladie.
00:55 Et puis évidemment de départ, handicap d'attractivité pour Mayotte de personnes qui repartent dans l'hexagone, des médecins, des responsables économiques associatifs.
01:04 Et c'est évidemment terrible pour Mayotte.
01:06 Donc nous sommes venus là pour apporter des réponses à cette crise importante et notamment en premier des réponses sur la question migratoire.
01:13 Le président de la République m'a chargé de dire aux Mahorais que nous allons prendre une décision radicale qui est l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte.
01:22 Dans une révision constitutionnelle que choisira le président de la République.
01:26 C'est-à-dire qu'il ne sera plus possible de devenir français si on n'est pas soi-même enfant de parents français.
01:34 Et nous couperons ainsi littéralement l'attractivité qu'il peut y avoir dans l'archipel mahorais.
01:40 Il ne sera donc plus possible de pouvoir venir à Mayotte de façon irrégulière ou régulière, de mettre un enfant au monde ici et d'espérer devenir français de cette façon.
01:53 Donc d'abord c'est une mesure extrêmement forte, nette, radicale qui évidemment sera circonscrite à l'archipel de Mayotte.
02:02 Il ne s'agit pas de le faire pour d'autres territoires de la République.
02:05 Et ce sera l'objet de la révision constitutionnelle que précisera le président de la République.
02:09 Deuxièmement, vous avez vu que la loi immigration a beaucoup durci les conditions de regroupement familial à Mayotte.
02:18 Ça n'a pas été dit. D'ailleurs je constate que tous les parlementaires mahorais n'ont pas voté la loi immigration.
02:23 Je le regrette profondément.
02:25 Pourtant aujourd'hui vous avez un changement radical également pour pouvoir faire venir sa famille lorsque vous êtes un étranger régulier sur le territoire national.
02:36 Puisqu'auparavant il fallait avoir une présence de 18 mois sur le territoire national et un titre de séjour d'un an pour pouvoir faire venir sa famille.
02:44 C'était une des raisons pour lesquelles il y avait aussi cette immigration importante à Mayotte et qui dérègle les services publics et qui est l'objet de la revendication des mahorais.
02:53 Nous sommes passés de 18 mois à 3 ans. Il faut 3 ans de résidence désormais.
02:57 Et il faut avoir un titre de séjour d'au moins 5 ans.
03:00 C'est-à-dire que nous allons diviser par 5 sans doute le nombre d'engouement familial à Mayotte.
03:06 Et nous nous en réjouissons.
03:08 La loi est d'application immédiate. C'est ce que je suis venu dire au service de l'État sous l'autorité de M. le Préfet. Je remercie pour son travail.
03:15 Puis 3ement, puisque nous allons mettre fin aux droits du sol et que par ailleurs nous avons changé drastiquement les mesures qui visent soit aux engouements familials soit au titre de séjour.
03:26 Nous allons nous donner jusqu'à la prochaine loi Mayotte que va préciser la ministre déléguée pour mettre fin aux visas territorialisés.
03:32 Puisque nous aurons beaucoup moins de titres de séjour et que nous aurons plus la possibilité de français lorsque l'on vient à Mayotte de façon régulière ou irrégulière.
03:41 Ces visas territorialisés n'ont plus lieu d'être.
03:44 Et en effet Mayotte qui est un territoire commun à l'ensemble de la République n'a plus à connaître cette situation.
03:50 Il faut que nous fassions les choses en l'ordre dans les semaines qui viennent.
03:54 D'abord la ministre va préciser le projet de loi Mayotte qui pourra contenir les mesures législatives que je viens d'annoncer à la demande du Président de la République et du Premier ministre.
04:03 Et puis ensuite, et ça nous le verrons évidemment dans le travail que nous ferons dans quelques instants avec les élus et les collectifs et les citoyens que nous allons rencontrer tout au long de la journée.
04:11 Mettre en place d'autres dispositions puisque Mayotte c'est évidemment pas qu'une question migratoire.
04:15 C'est évidemment beaucoup d'autres sujets économiques, sociaux, environnementaux.
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