L'ancien ministre de la Justice Robert Badinter, à l'origine de l'abolition de la peine de mort en France en 1981, est décédé à l'âge de 95 ans. L'homme a porté des grands combats tout au long de sa vie.
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00:00 Vincent, quand on parle depuis tout à l'heure, depuis une vingtaine de minutes maintenant,
00:03 avec la disparition de Robert Bonaterre, tout de suite de la peine de mort,
00:06 évidemment on a dit à quel point c'était son grand combat.
00:08 Mais quand vous êtes arrivé sur ce plateau, vous avez dit tout de suite
00:11 il y a plein d'autres choses dans les combats de Robert Bonaterre.
00:13 Il a apporté dans la loi française des choses qui peuvent paraître évidentes aujourd'hui,
00:19 mais qui à l'époque ont été aussi ses combats.
00:21 Oui, effectivement, on parle évidemment de 1981 et de l'abolition de la peine de mort.
00:25 D'ailleurs Alain Duhamel le disait aujourd'hui, c'est lui qui avait cette volonté ancrée en lui.
00:31 Il faut même remonter au-delà, au procès qu'il a suivi en 1973,
00:36 "Buffet-Bontemps", deux hommes accusés de meurtre,
00:39 les livres qu'il a sortis, l'exécution quand il a accompagné ces hommes à l'échafaud,
00:42 le livre qui a suivi, l'abolition, tout ça, on est avant 1981.
00:46 On parle de, effectivement, l'abolition de la peine de mort en 1981,
00:49 mais il ne faut pas oublier 1982, la dépénalisation de l'homosexualité.
00:52 C'est aussi Robert Bonaterre qui était garde des sceaux,
00:54 qu'il a été quasiment pendant cinq ans.
00:57 On parle de quelque chose aussi qui aujourd'hui, vous le disiez, paraît logique,
01:00 l'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation, la loi Badinter.
01:04 Aujourd'hui, quand vous êtes blessé dans un accident de la circulation,
01:07 même de façon involontaire, vous pouvez être indemnisé, c'est grâce à Robert Badinter.
01:11 Et puis, une anecdote, Alain Jakubowicz disait,
01:14 c'est la figure un peu tutélaire du barreau des avocats.
01:17 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, tous les avocats nous parlent de cette figure,
01:20 des valeurs qu'il a portées.
01:22 Quand on arrive à la chancellerie Place Vendôme, dans l'antichambre,
01:25 on va dire dans le vestibule, il y a un grand mur avec tous les portraits des gardes des sceaux.
01:28 Et c'est assez marrant de regarder les visiteurs venir et de regarder ce mur
01:32 et de ne regarder finalement en premier qu'un seul portrait, celui de Robert Bonaterre.
01:37 Parce qu'aujourd'hui, quand on parle d'un garde des sceaux, on regarde Robert Bonaterre.