• l’année dernière
David Castello-Lopes a clairement décidé de tout connaître sur les compétences en matière de bagarre de son invité. Dans cet épisode vous apprendrez que Waly Dia peut se battre à mains nues sur un tatami, avec un balai dans un club mais que son arme de prédilection reste la fuite.

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Amusant
Transcription
00:00 C'était comment Grenoble dans les années 90 ?
00:02 Tu faisais quoi le mercredi après-midi ?
00:03 T'étais bon à l'école ?
00:04 Si tu devais choisir un seul endroit pour recevoir des papouilles,
00:06 t'as déjà eu un profil LinkedIn ?
00:08 Tu mets de la crème ?
00:08 C'est quoi la chose la plus illégale que t'ai fait ?
00:10 Avec quelle personne décédée tu aurais aimé faire l'amour avant qu'elle soit décédée ?
00:15 Si on va sur ton Instagram et qu'on regarde sur, tu sais, genre ce qu'on te propose,
00:24 y'a quoi dans la page qu'on te propose ?
00:26 J'ai un algorithme qui est vraiment basique, c'est la dernière vidéo que j'ai regardée,
00:31 j'ai vraiment 120 trucs de ça.
00:33 Moi j'aime bien les sports de combat et en mars il va y avoir plein de super combats qui arrivent
00:37 et donc du coup tu regardes ma page d'accueil, y'a que des mecs qui se tapent dessus,
00:40 y'a que ça, ou des trucs d'humour beaucoup.
00:43 Y'a forcément des culs de temps en temps.
00:45 Oui, oui, bien sûr.
00:46 Et sans faire le mec, vraiment je regarde pas ça, mais je crois qu'il me dit "regarde".
00:50 Oui, statistiquement ça t'intéresse.
00:52 S'il te plaît, tu regardes des mecs qui se tapent, t'aimes bien rigoler,
00:55 tu dois aimer les culs, quoi.
00:56 Y'a un truc...
00:58 80% des gens qui aiment ces deux choses aiment aussi les culs.
01:02 Alors que vraiment je suis pas ça, c'est pas sur Instagram que tu vas chercher ça, en vrai.
01:07 Mais bon, y'en a, je pense que c'est le simple fait que j'ai mis "homme"
01:11 qui fait qu'il te dit "bon bah, s'il te plaît, regarde".
01:16 Donc tu l'as remarqué le principe de Smalltalk, c'est "j'invite des gens connus
01:19 et on parle de tout, sauf de ce pourquoi la personne est connue".
01:22 T'es né le 6 décembre 1988 ?
01:25 Exactement.
01:27 Moi c'est une date que j'aime pas de ouf.
01:29 Ah, parce que je suis né ?
01:31 Ouais, vraiment, c'est vrai.
01:33 Parce que le jour de tes 13 ans, le 6 décembre 2001,
01:38 je me suis fait larguer par ma meuf de l'époque.
01:41 Et donc le 6 décembre c'est resté un truc, j'ai vu le 6 décembre, j'ai fait un "ah".
01:44 Pour que tu retiennes cette date-là à 13 ans.
01:46 Je retire assez bien les dates.
01:48 Le jour de tes 13 ans, moi j'avais...
01:49 Ah de mes 13 ans, donc toi t'avais quel âge ?
01:50 Moi j'avais 20.
01:52 20 ans.
01:52 J'avais 20 ans.
01:53 C'était un truc sérieux.
01:55 T'as un truc de vraie meuf, vrai machin, etc.
01:56 Tu t'es projeté, les enfants...
01:58 Ouais, en tout cas je me suis fait larguer frontalement
02:00 alors que j'étais encore fou amoureux d'elle.
02:01 Pas ouf.
02:03 Est-ce que tu te souviens, toi, ce que tu faisais le jour de tes 13 ans
02:06 en même temps que moi je me faisais larguer ?
02:07 Si c'était dans l'après-midi ou en fin d'après-midi,
02:10 je devais être à l'entraînement de judo, j'étais en sport-études judo.
02:13 Donc je m'entraînais 5 fois par semaine, plus les compét' le week-end.
02:16 Donc ça devait être par là, à mon avis.
02:20 Ça devait se passer à un moment, soit où je me faisais projeter,
02:22 soit où je projetais quelqu'un.
02:24 Et donc t'es encore aujourd'hui super fort au judo ?
02:26 Ça fait longtemps que je ne suis pas pratiqué, très longtemps.
02:28 Donc je dois être bien merguez.
02:31 Mais j'ai envie de reprendre.
02:32 Parce que pour l'anecdote, j'ai arrêté juste avant ma ceinture noire.
02:36 Et je me dis que ce serait con quand même de mourir
02:38 et de ne pas avoir atteint une ceinture noire dans un art martial.
02:41 Donc ceinture marron, c'est ça ?
02:42 Ouais.
02:42 Et je me dis que ce serait con
02:45 de ne pas avoir ça.
02:47 Et donc j'ai envie de reprendre, mais j'ai ce truc à chaque fois.
02:50 Ouais, mais là je dois faire ça, et là je dois faire ci, et ta ta.
02:52 C'est des entraînements à des heures fixes et tout.
02:55 Et avec le boulot, j'ai du mal.
02:58 Mais je vais me faire une check-list, un truc, des trucs à faire.
03:01 C'est pour ça que souvent les gens reprennent après à la retraite,
03:04 quand ils ont fait leur carrière, et ils font du judo à 57 ans.
03:06 Non, non, non.
03:08 Parce que je fais du sport, mais je fais du sport un peu sporadique,
03:10 à droite, à gauche, quand je peux.
03:12 Et là, je me dis, ce serait quand même...
03:14 Je pourrais me raconter un peu.
03:16 Moi, je me suis arrêté à la ceinture verte.
03:19 Ouais, c'est bien, déjà.
03:20 Je savais faire...
03:22 Mais il me reste des noms.
03:23 Après, vraiment, j'étais petit, j'étais en CM1.
03:25 Ippon Soenage.
03:26 Ah merde, c'est bien.
03:28 Il faut bien descendre sur les genoux et tout ça.
03:30 Il faut y aller.
03:31 Mais j'ai jamais atteint le niveau de...
03:35 J'ai oublié comment s'appelle le truc en japonais,
03:38 mais la planchette japonaise.
03:39 Ah, alors tu vois, j'ai même plus de nom,
03:41 parce que nous, on a plus de la planchette aussi.
03:43 Mais en fait, c'est vraiment un truc,
03:44 pour le placer en compète,
03:47 ça peut arriver.
03:48 Il y a des mecs qui sont des virtuoses,
03:49 ils arrivent à le mettre, mais c'est...
03:51 C'est pas le truc le plus intéressant.
03:52 Ouais, en fait, c'est un truc spectaculaire à voir
03:54 et un peu un truc pour les films.
03:56 Oui, voilà.
03:57 Mais honnêtement, tu t'amuses plus avec d'autres choses.
03:59 Tu sais, il faut faire simple.
04:00 Il faut quand même décrire, parce que nous, on voit...
04:02 Ouais, donc tu prends ta garde, tu tires vers toi,
04:05 t'as le dos qui touche le sol
04:07 et tu te places ton pied sur la hanche
04:08 et tu fais basculer la personne qui fait...
04:12 Une sorte de salto avant.
04:14 Mais pour la placer sur quelqu'un qui fait du judo,
04:16 c'est compliqué.
04:18 Après, il y en a qui y arrivent.
04:19 Et là, normalement, tu gagnes direct
04:20 parce que les deux épaules sont au sol
04:22 et là, c'est hip-hop.
04:23 Ouais, mais il faut faire gaffe que pendant que tu pars en arrière,
04:25 ils ne placent pas une jambe derrière
04:27 et que c'est celui qui te fasse tomber, etc.
04:28 C'est des petits...
04:30 C'est risqué, quoi.
04:31 C'est risqué.
04:32 Il y a des trucs plus, il faut rester basique.
04:34 Aussi mauvais souvenir pour moi,
04:35 j'ai fait du judo et j'ai un film de moi,
04:38 genre en 1990, j'avais 7 ans.
04:41 T'avais déjà les moyens d'avoir une caméra en 90.
04:43 Non, c'était le club, c'était le judo.
04:45 C'était le club de judo.
04:46 Enfin, il y avait quelqu'un qui avait un et qui ensuite dit
04:49 si t'avais envie, tu pouvais avoir la cassette.
04:51 Et je me fais humilier.
04:53 Mais genre 30 secondes, genre un machin,
04:55 et zbim, et il me met au sol et il me fait tout.
04:56 Et t'immobilises.
04:57 C'est pas une humiliation, t'as perdu un combat.
04:59 Dans le judo, tu gagnes, tu perds.
05:02 T'apprends que justement, la défaite,
05:03 c'est pas une humiliation,
05:04 c'est qu'il te manque des choses pour gagner.
05:06 Et ben, tu vas trouver ce qu'il te manque pour gagner
05:09 et la prochaine fois, tu te feras pas avoir comme ça.
05:11 J'avais pas cette sagesse-là en 1990.
05:12 Non, mais c'est ce que t'apprends quand tu fais des sports
05:15 où justement, t'as une défaite,
05:16 où t'es vraiment battu physiquement.
05:19 Au tennis, t'as perdu le match.
05:22 Dans les sports de combat, t'as perdu la bagarre.
05:25 C'est un peu, c'est autre chose.
05:26 Mais ça t'apprend à se dire, une défaite, c'est rien.
05:29 C'est juste que là, sur ce coup-là,
05:31 il a mieux joué aux échecs que toi.
05:34 C'est pas ce que dit Cédric Doumbé de Jordan,
05:37 qui l'avait tué.
05:38 Il est dans un truc vraiment genre,
05:40 "Ben ouais, je l'ai défoncé."
05:41 Non, parce que si tu regardes bien,
05:43 à la fin du combat,
05:45 malgré l'espèce de truc gedin
05:48 qui se passe autour de l'espèce de chaos phénoménal
05:52 qu'il lui met, il a quand même ce truc de dire,
05:55 "Les gars, on respecte le petit, il démarre,
05:59 il va aller loin, etc."
06:01 Après, il fait son marketing, il est pas fou.
06:04 Il est pas fou.
06:04 Il est dans la promotion de lui-même.
06:07 C'est une marque, Doumbé.
06:09 - C'est un perso. - Ouais, c'est ça.
06:10 Mais il se traite lui-même comme une marque,
06:12 si tu regardes bien.
06:13 Mais un peu comme dans la vraie vie,
06:16 comme les gens font pour de faux au catch.
06:18 C'est un peu des super héros.
06:19 C'est pour de faux,
06:20 mais c'est des super héros qui ont des identités propres
06:23 qui se créent et qui sont pas peut-être eux-mêmes.
06:26 Ouais, alors eux, ils ont vraiment des persos.
06:28 Tu vois, ils ont vraiment des trucs
06:29 où ça te crée une mythologie du mec
06:32 qui sort du cercueil.
06:34 Mais parce qu'ils sont obligés de faire ça,
06:35 vu que les combats sont pas vrais.
06:37 Tu vois, t'es obligé d'avoir un truc
06:39 plus intéressant que le combat en lui-même.
06:40 Même si ça reste des athlètes,
06:42 les mecs qui ont pour sauter de 3 mètres
06:43 sur un autre gars qui fait 120 kg, etc.
06:46 Sans lui faire mal, en plus.
06:46 Sans lui faire trop mal.
06:48 Ils se font mal quand même.
06:49 Enfin, ils se font plus mal
06:50 avec les produits qu'ils se mettent
06:51 qu'avec les combats et les chorégraphies.
06:54 Mais voilà, ça reste quand même des athlètes
06:57 qui se chargent comme des bœufs.
06:58 Et ça, c'est le problème,
06:59 les mecs qui claquent à 50 piges.
07:01 Mais ça reste des sportifs.
07:04 Toi, t'es né à Grenoble, si je me trompe pas.
07:06 Il y a plein d'autres gens bien
07:08 qui sont nés à Grenoble.
07:09 J'espère.
07:10 Genre, il y a Stendhal.
07:11 Il y a le chanteur de Sinsémia.
07:14 Ça fait quand même déjà deux personnes.
07:16 Ça fait deux.
07:17 Ils se connaissent pas, mais...
07:17 Ils sont très peu connus.
07:19 C'était comment, Grenoble,
07:22 dans les années 90 ?
07:23 Tu sais pas, en fait,
07:27 comment c'est ta ville quand t'as ce stage-là.
07:29 Tu sais comment est ton quartier,
07:30 tu sais comment est la rue d'à côté, etc.
07:32 Mais tu sais pas vraiment
07:34 à quoi ressemble ta ville, gamin.
07:36 Moi, je m'amusais.
07:37 J'étais avec mes potes, avec ma famille,
07:39 mes cousins, mes trucs.
07:40 Je faisais pas la différence.
07:43 Je voyageais pas beaucoup,
07:44 donc j'avais même pas de comparaison.
07:46 C'est plus tu grandis, plus tu commences à...
07:48 En fait, là, c'est bien, là.
07:50 Puis là, vous avez la plage.
07:51 Puis là, vous avez ci.
07:51 Puis là, vous avez ça.
07:52 Mais petit, si t'as des potes,
07:54 si t'as un toit et des parents qui t'aiment,
07:56 t'es dans la beauté, dans la bonne ville.
07:58 J'ai joué mon spectacle récemment à Grenoble.
08:01 Et donc, je suis allé à Grenoble pour la première fois.
08:02 Où ça ?
08:03 À Grenoble.
08:03 J'ai oublié le...
08:06 Il vous respecte pas.
08:07 Ah, je vous respecte pas.
08:09 Non, pardon.
08:09 J'ai joué à Saint-Egreve.
08:11 Oui, d'accord.
08:11 C'est à côté.
08:12 Pas très loin.
08:13 C'est le plus beau.
08:13 Et non, j'ai trouvé ça...
08:15 Enfin, j'y étais jamais allé.
08:17 J'ai trouvé ça super beau.
08:17 Surtout, je suis monté sur la Bastille.
08:19 Avec les... Dans les boules.
08:20 Dans les boules, avec les oeufs, les oeufs, quoi.
08:22 Les poussins et les boules.
08:24 On s'appelait ça les boules.
08:26 Et il y a une espèce de montagne au milieu de la ville,
08:29 avec une vue sur toute la ville.
08:30 Trop belle, quoi.
08:30 Ouais, ça, c'est l'activité.
08:33 Toi, t'allais avec tes potes à la Bastille ?
08:35 Ouais, bien sûr.
08:35 Mais nous, on montait même à pied, des fois.
08:37 On montait à pied.
08:38 Ah, tu peux faire aller-retard, comme ça ?
08:38 Ouais, tu montes à pied, tu montes en voiture.
08:40 C'est juste qu'on fait payer les touristes dans les boules.
08:42 Mais ouais, Grenoble, c'est une ville...
08:44 C'est une ville avec ses hauts et ses bas, quoi.
08:47 Tu vois, il y a énormément de trucs qui vont pas,
08:49 mais j'ai envie de dire comme plein de villes en France.
08:53 Et avec la réputation qu'elle a, quoi.
08:54 Mais c'est une ville...
08:56 C'est une réputation de ville chiante ou de ville un peu...
09:00 De ville supposée dangereuse.
09:02 Ouais, ouais.
09:03 Mais j'en discutais, justement, avec...
09:05 C'était une journaliste qui s'appelle Nesrin Slawi,
09:07 qui disait que, justement, cette association de ville à dangereuse,
09:10 ça a démarré avec le discours de Sarkozy.
09:13 Le discours de Grenoble qui commençait à parler de la délinquance et machin, et na-na.
09:19 Il est arrivé avec ce vocabulaire-là,
09:20 les journalistes ont tout repris.
09:22 Et tu sais, tu connais, ça crée des occurrences, des trucs.
09:24 Et en fait, après, tout était relié à ça.
09:26 On ne parlait de Grenoble que par ça.
09:27 Ça se trouve, si on fait des vraies statistiques,
09:30 en termes de faits divers, il y en a pas plus qu'ailleurs.
09:33 Mais cette volonté de stigmatiser Grenoble comme ça,
09:36 elle démarre avec le nain libyen.
09:39 Le nain libyen, c'est quoi ?
09:43 C'est quoi le plus vieux souvenir d'actualité que t'as ?
09:49 Genre le...
09:50 La première actu que j'ai...
09:51 La première actu, pas la Coupe du monde, Jeux olympiques, attentat...
09:54 Evidemment, celle qui m'a marqué, c'était le 11 septembre.
09:58 On était au collège, c'était la première fois où tout s'arrête pour une info.
10:04 Juste avant que je me fasse larguer d'ailleurs.
10:06 Je sais pas si...
10:06 Il était 13 ans.
10:08 Je sais pas quel lien on peut faire avec ça.
10:10 Faut que tu vérifies son passé, on sait pas ce qu'il...
10:12 On sait pas à quoi il était lié, tu vois.
10:14 Faut que je me barre de la France !
10:16 Oui, tout de suite.
10:17 Pourquoi ? Parce qu'il va se passer quelque chose !
10:18 Je peux t'en parler.
10:20 Je sais pas, je sais pas.
10:22 Non, mais ouais, c'est vrai que ça, c'était quand même un truc où tu dis...
10:24 Ouais, tout peut s'arrêter pour un événement.
10:27 Ouais.
10:28 Mais en fait, moi, mes souvenirs d'actu, c'est les guignols.
10:30 Ma vie s'arrêtait, c'était à 20h, je me rappelle.
10:32 À 20h, en plus, c'était en clair.
10:33 Ouais, pas canal, mais je disais, peu importe ce qui se passe dans la maison,
10:37 à 20h, je regarde les guignols.
10:39 C'était le seul truc que je regardais de la télé,
10:41 parce que la journée, j'avais pas le droit.
10:42 Et puis quand je rentrais de l'école, je regardais peut-être un dessin animé,
10:45 une connerie, mais les guignols, si je le loupais, j'étais pas bien.
10:49 Après, il y avait le dimanche où ça diffusait toute la semaine.
10:52 Et alors là, t'as 25 minutes,
10:55 demi-heure, trois quarts d'heure.
10:56 Et là, c'était la folie, quoi.
10:58 J'adorais ça.
10:59 Et quand tu regardes aujourd'hui le nombre de vidéos qui ressortent,
11:04 où ils avaient raison il y a 10 ans, 15 ans.
11:07 Et après, il y a eu tout ce moment où ça existait encore, mais c'était...
11:10 Quand Bolloré, il a repris l'histoire.
11:11 Ouais, c'est plus ouf, quoi.
11:13 Ben non, mais c'est simple.
11:14 Ils ont dit "on arrête le politique, on fait les people".
11:17 La plupart des auteurs, des trucs, ils ont dit "bon, on se casse".
11:20 On va pas parler de Kardashian toutes les semaines, tu vois, on s'en fout.
11:24 Donc, ils ont complètement dénaturé le truc, mais exprès.
11:28 Mais toi, tu as continué à regarder jusqu'à tard, même avant Bolloré ?
11:32 Oui, tant que c'était l'équipe Gassio, tout ça, qui...
11:36 Alors, je savais même pas que c'était eux, à l'époque,
11:38 mais j'ai senti l'espèce de basculement ou un moment où c'était plus ça.
11:42 Et j'ai dit "bon, allez, c'est bon, on va plus regarder ça".
11:45 C'est pas ça que je viens chercher, et puis j'étais plus âgé,
11:47 donc j'allais chercher d'autres trucs.
11:49 Et ton premier souvenir de ta vie ?
11:52 Genre, le premier moment où tu dis "tiens, là, je me souviens d'un truc précis".
11:57 - Tout petit ? - Ouais.
11:59 Ouais, j'ai un souvenir où je me suis cassé l'homoplate.
12:02 Parce qu'il est hyper dur à se casser.
12:04 C'est vraiment un os tout plat qui dépasse pas.
12:08 Écoute, on s'amusait.
12:09 Tu sais, il y avait ces jeux, les Cages d'écureuils.
12:12 - Ouais, ouais. - Des trucs rouillés,
12:14 avec des clous qui dépassent et tout.
12:16 Il n'y avait pas les trucs d'aujourd'hui,
12:18 - les trucs tout mou. - Sur sorte de la moquette.
12:20 - Tu peux vraiment tomber avec ta tête, c'est pas grave. - Tu te jettes comme ça en dauphin,
12:23 il se passera rien.
12:24 Nous, il y avait ça,
12:26 et en fait, on jouait à des courses-poursuites là-dedans,
12:28 et après, on s'attrapait, on se jetait, etc.
12:31 Et en fait, je trébuche sur un truc,
12:33 en même temps, j'ai un pote qui m'attrape,
12:35 qui me fait un espèce de truc de catch,
12:37 et je m'éclate.
12:38 Et en fait, je ressens une espèce de...
12:40 une sillure froide,
12:42 comme ça, et je ne peux plus bouger.
12:44 Enfin, je peux bouger, mais j'ai extrêmement mal.
12:46 Et urgence, machin, et l'homoplate cassée, en fait.
12:49 Mais parce que ça... Et l'homoplate, ça ne se plâtre pas ?
12:53 Non, c'était, je ne sais pas, brisé,
12:55 je ne me rappelle plus des termes exacts,
12:57 mais donc j'avais la telle, le truc,
12:59 j'avais tout ça, et je devais avoir, je ne sais pas, 4 ans, 5 ans.
13:02 - Comme ça. - Tu faisais quoi le mercredi après-midi ?
13:04 Genre, tu sortais de la chasse ? Qu'est-ce que tu regardais ?
13:07 - À part le mercredi après-midi... - Encore le vidéo.
13:09 - Je faisais de la natation, à l'époque. - Oui.
13:12 Je faisais de la natation, c'était mon premier sport.
13:15 - Natation. - Et tu étais bon ?
13:17 Je ne sais pas si tu es bon à ce moment-là,
13:19 je ne sais pas, 6 ans, 7 ans.
13:21 Donc, tu n'es ni bon ni mauvais, tu fais quoi.
13:23 - Tu fais ce qu'on te demande. - Tu te dis, tiens, la frite,
13:25 fais 4-5 trucs, et puis voilà, tu vois.
13:28 Mais donc, je faisais ça, l'après-midi,
13:31 puis après, je voyais des potes.
13:33 C'était vraiment une époque où on était dehors.
13:35 On était vraiment dehors tout le temps.
13:37 Tu as encore connu le club de Rotte ?
13:39 - Oui, bien sûr. - Oui.
13:41 Mais...
13:43 Honnêtement, c'était...
13:45 À part Dragon Ball Z, vraiment, c'est le truc,
13:47 le rendez-vous, parce que sinon, tu ne savais pas de quoi parler après.
13:49 - Oui. - Tu n'arrivais pas dans la cour.
13:51 "Alors, tu as vu, Cornfreezer ?" "Non."
13:53 - Tu es mort. - Oui.
13:55 Tu n'es plus pris dans l'équipe de foot.
13:57 Donc, je...
13:59 Oui, je regardais ça, parce que j'aimais, aussi.
14:01 Mais tout le reste,
14:03 je me souviens, surtout, c'est que dès que ça basculait dans les séries,
14:05 les musclés, les moches...
14:07 - Oui, oui. - Je détestais ça.
14:09 - Je suis d'accord. - Je voyais ça...
14:11 - Les abeilles et les garçons. - Et pourtant,
14:13 même gamin, tu peux te laisser happer par le truc.
14:15 C'est pas possible,
14:17 ces trucs-là, c'est pas pour moi.
14:19 Je ne regardais pas, mais c'est vrai qu'on passait un temps
14:21 incroyable dehors.
14:23 Et tu avais un dessin animé qui t'a marqué,
14:25 qui restait après, ou pas ?
14:27 À part Dragon Ball Z, les Tortues Ninja.
14:29 Les Tortues Ninja, j'adorais ça.
14:31 Mais ça, je crois que c'était pas Club Dorothée, ça.
14:33 - C'était France 3. - Ah, peut-être, ouais.
14:35 - Je crois que c'était France 3.
14:37 Les Tortues Ninja, je crois que c'était vraiment mon truc.
14:39 J'aimais vraiment ça.
14:41 Mais c'était pas forcément le truc le plus populaire, les Tortues Ninja.
14:43 - Bah, ouais,
14:45 c'est quand même un truc...
14:47 Moi, j'avais déjà, je suis plus vieux que toi,
14:49 mais j'avais déjà les Tortues Ninja.
14:51 Et je me souviens déjà de me dire,
14:53 c'est des tortues mutantes,
14:55 adolescentes, qui font du Kung Fu.
14:57 - Ouais, j'ai une idée, les gars !
14:59 (rires)
15:01 - Mais ça marche, quoi ! - Ouais, bien sûr, ça marche.
15:03 - Et leur maître à penser, c'est un vieux rat
15:05 qui a un peignoir.
15:07 - Ouais. - Et tout ça, ouais, d'accord.
15:09 - C'est le modèle des films chinois
15:11 de l'art martiaux, en fait. - Oui, c'est ça.
15:13 - C'est le maître qui éduque,
15:15 et puis après, tu dois venger le maître.
15:17 Et il y a le méchant qui vient défier tout le monde.
15:19 Et voilà, c'est sur ce modèle-là.
15:21 Mais c'est super efficace.
15:23 Mais quand tu t'analyses, quand même,
15:25 tous les dessins animés qu'on regardait, c'était que des dessins animés
15:27 de bagarres. On voulait que la bagarre.
15:29 Enfin, on nous donnait.
15:31 - On nous donnait beaucoup de bagarres. - Que la bagarre.
15:33 - Mais il y avait aussi, moi je me souviens,
15:35 non, je crois que t'es trop jeune pour ça,
15:37 mais Lady Oscar. - Hein ?
15:39 - Lady Oscar, ouais. - Ah, j'ai vu. - Ça, il y avait moins de bagarres dedans.
15:41 Il y avait des trucs un peu... - Un peu plus romantiques, un peu plus...
15:43 - Clémentine, quand tu fermes les yeux, tu devines le merveilleux.
15:45 - Mais tu vois, c'était
15:47 ultra-genré, quoi. - Oui, c'était très très genré.
15:49 - Là, vous, vous avez les histoires d'amour,
15:51 vous avez les coups de poing. - Oui, c'est vrai. - Et après,
15:53 alors comment ça se fait qu'il y a des violences ?
15:55 Avec les mecs, on n'a vu que ça.
15:57 Nous, on a vu des gamins de 8 ans se taper avec des sauterelles
15:59 de 2 mètres. - Ouais. - À un moment,
16:01 tu vois, avec le sang
16:03 là, comme ça. - Et qu'elle,
16:05 le survivant, tu arraches les boyaux.
16:07 - Tu arraches les boyaux, tu es déjà mort et tu ne le sais pas.
16:09 - Tu vois, donc on avait quand même ça
16:11 qui nous rentrait dans la tête.
16:13 Alors après, on n'est pas tous devenus des
16:15 fous furieux, tu vois, mais n'empêche que
16:17 à 8 ans, 7 ans,
16:19 tous les matins, tu peux avoir
16:21 des bagarres. - Oui. - C'est quand même
16:23 spécial. - Ouais. - Comme...
16:25 - C'est vrai. - Comme éducation
16:27 visuelle. - Tu avais un doudou
16:29 ou pas quand tu étais petit ? - Ouais.
16:31 Ouais, j'avais... Ma mère, c'était un
16:33 vieux pyjama qui avait fini
16:35 tout déchiré, qu'elle avait noué.
16:37 Et c'était très marrant
16:39 parce que c'était un chiffon. - Ouais.
16:41 - Mais moi, j'appelais ça un chichon.
16:43 Donc, quand t'arrives,
16:45 qu'il y a des gens à la maison, "Maman, il est où le chichon ?"
16:47 - Ça...
16:49 - Dans le tiroir de gauche comme d'habitude.
16:51 - Ça demande une explication.
16:53 - Je vous dérange.
16:55 - Surtout que c'était vraiment le terme de l'époque. - Ouais, ouais.
16:57 - Chichon, quoi. - Chichon, ouais.
16:59 - Et donc, il y avait ce truc-là qui était assez marrant.
17:01 Mais ouais, c'était vraiment un doudou.
17:03 - Et tu sais où il est, ce doudou, aujourd'hui ? - Il est chez ma mère.
17:05 - Il existe ? - Alors, ma mère, elle a
17:07 tout gardé. - Sauf les trucs que je voulais
17:09 qu'elle garde.
17:11 - Mais elle a gardé tellement de trucs. J'ai des livres
17:13 de l'époque, j'ai des
17:15 2-3 vêtements qui me restent.
17:17 - Les chichons existent toujours. - Le chichon, il est là.
17:19 - Oui, oui, oui. C'est mythique
17:21 pour moi. - Et c'est fou, parce que
17:23 je me souviens, quand t'es petit, moi aussi, j'avais un doudou comme ça.
17:25 Et c'est genre, t'as ton doudou,
17:27 ça va, quoi. C'est genre, c'est comme vraiment
17:29 une espèce d'armure. C'est-à-dire, tu te sens en sécurité.
17:31 Tu sais que s'il y a quelqu'un qui rentre,
17:33 tu veux qu'il fasse quoi ? - Il y a chichon.
17:35 - Ouais, il peut rien t'arriver.
17:37 C'est ton équilibre, quoi.
17:39 Je sais pas, je pense qu'il y a évidemment des gens qui ont
17:41 étudié la question
17:43 du rapport au doudou, tu vois.
17:45 Mais c'est sûr que c'est
17:47 quelque chose, tu vois l'importance que ça a
17:49 à ce moment-là, c'est que...
17:51 C'est qu'on a ce besoin,
17:53 quoi, gamin, d'être attaché
17:55 à des trucs forts. Parce qu'on
17:57 est en recherche affective tout le temps, tout le temps, tout le temps,
17:59 tout le temps, tout le temps. C'est pour ça que, ouais, aimez
18:01 vos gosses, quoi. Si je peux me permettre
18:03 de faire passer un message subversif.
18:05 Aimez vos gosses.
18:07 - T'avais une amoureuse
18:09 quand t'étais en maternelle
18:11 ou à l'école primaire ? - Non.
18:13 Franchement, c'est un sujet
18:15 qui a été un non-sujet jusqu'à
18:17 très longtemps. - Jusqu'à il y a trois semaines.
18:19 - Jusqu'à jeudi dernier.
18:21 Non, mais vraiment, alors là,
18:23 je rentrais pas du tout là-dedans.
18:25 Y avait mes potes,
18:27 y avait des amoureuses, des machins, mais moi,
18:29 c'était pas du tout mon sujet.
18:31 Mais alors, pas du tout.
18:33 Je ne sais pas pourquoi encore aujourd'hui,
18:35 mais c'est un truc,
18:37 ça s'est réveillé au collège,
18:39 et encore doucement. - Ouais.
18:41 T'as guélan tard. - Guélan ?
18:43 Putain, c'est tellement dégueulasse.
18:45 - C'est un peu dégueu.
18:47 J'ai vu que c'était générationnel. Y a des gens,
18:49 s'ils sont trop vieux ou trop jeunes,
18:51 ils ont pas guélan. - Ouais, ouais, ouais.
18:53 T'inquiète, je l'ai. Je sais même pas.
18:55 Franchement, je saurais même pas te dire.
18:57 - Tu te souviens pas de la première personne que t'as...
18:59 - Si, si, si, mais je sais pas quand, exactement.
19:01 Je sais même plus à quel âge c'était.
19:03 Mais si, si, ouais, ouais, c'est un truc.
19:05 Mais je te dis, vraiment, plus tard que les autres.
19:07 Quand c'était la course à ça...
19:09 En fait, comme je sentais
19:11 que j'allais pas gagner la course,
19:13 je me suis dit, "Me te mets pas dans la course."
19:15 - C'est genre, comme tu vas pas gagner la bagarre,
19:17 tu te bats pas contre ça. - Ouais, c'est ça.
19:19 Pour l'instant, c'est un championnat où je suis relégable.
19:21 J'ai pas ce qu'elles veulent.
19:23 Je sens que je suis pas là-dedans,
19:25 donc je m'en fous, en fait.
19:27 Je vais me concentrer sur d'autres trucs.
19:29 - T'étais bon à l'école ? - Ouais.
19:31 C'est pas de la prétention, t'as des notes,
19:33 donc tu les vois, mais...
19:35 Ouais, ouais, c'était un truc...
19:37 Après, j'ai eu le revers de la médaille, c'est-à-dire que
19:39 j'y ai réussi sans rien foutre.
19:41 Donc quand il faut foutre...
19:43 - Quand on s'affichait plus de... - Tu vois,
19:45 t'as plus, quoi.
19:47 Parce que t'as pas le mécanisme
19:49 scolaire, etc., mais...
19:51 J'ai une excellente mémoire,
19:53 je pense,
19:55 des choses dont je veux me rappeler.
19:57 Si je veux pas m'en rappeler, je m'en rappelle pas.
19:59 Donc je me rappelais de tout.
20:01 - Tu peux lire un truc et te souvenir ? - C'est dedans, donc...
20:03 J'avais même des profs qui me laissaient dormir.
20:05 Parce que sinon, j'étais chiant, en fait.
20:07 Sinon, tu perturbes, tu trucs.
20:09 Donc il y a des profs qui avaient senti ça,
20:11 et ils ont dit "ben, dors, comme ça, tu fais chier personne".
20:13 De toute façon, ça t'empêche pas d'avoir des bons résultats,
20:15 donc c'est win-win pour tout le monde.
20:17 On t'entend pas, et tu continues,
20:19 tu fais pas baisser le niveau de la classe.
20:21 Donc ouais, ouais, j'étais bon
20:23 jusqu'à...
20:25 Je crois que j'ai commencé un...
20:27 C'était un DUT.
20:29 Où là, t'sais,
20:31 ils t'envoient tous les trucs.
20:33 Parce que je voulais pas faire des grandes études, des trucs...
20:35 Déjà, j'ai dit "ouais, non, je rentrerai pas là-dedans,
20:37 c'est mort, je vais me faire écraser,
20:39 les mecs, ils vivent pour ça, ils sont passionnés par ça".
20:41 Et tu te souviens,
20:43 est-ce que t'avais
20:45 des autres bons élèves dans la classe ?
20:47 Et genre, c'était un peu les rivaux,
20:49 ou toi, c'était même pas si important pour toi
20:51 d'être bon élève, en fait ?
20:53 En fait, je crois
20:55 que j'ai été spectateur de ça
20:57 très très longtemps, même de ma propre vie.
20:59 T'sais, je me voyais vivre.
21:01 Je choisissais pas ce qui m'arrivait.
21:03 Tu retiens, tu dis.
21:05 Mais tu choisis pas de retenir pour dire.
21:07 Je choisissais pas ce que je faisais, en fait.
21:09 Donc ça sortait comme ça.
21:11 J'ai eu la chance d'avoir beaucoup de vocabulaire
21:13 avec mes parents, etc. Et en fait, c'est ça qui te sauve.
21:15 Quand tu travailles pas, c'est que t'as tous les mots.
21:17 Donc de toute façon, tu sauras dire
21:19 quelque chose, même si tu l'as pas appris.
21:21 Tu vois le sens de la question,
21:23 mais cette réflexion, elle peut se transformer avec des mots.
21:25 Parce que parfois, ils ont tous la même réflexion.
21:27 Mais tu ne peux réfléchir
21:29 qu'avec les mots que tu connais.
21:31 Donc si t'as pas les mots,
21:33 t'es cuit.
21:35 Donc c'est ça qui m'a donné
21:37 un parcours scolaire de branleur.
21:39 Tu fais rien, puis tu ressors des trucs.
21:41 Et comme des fois, il y a des jolis mots, ils aiment bien
21:43 te corriger comme ça.
21:45 - Et ça, c'est une question que je posais souvent,
21:47 mais j'aime beaucoup quand même.
21:49 C'est au collège, entre...
21:51 Tu sais, genre...
21:53 Il y a des classes sociales,
21:55 mais qui sont des classes du cool.
21:57 T'as les boloss,
21:59 et t'as une espèce de ventre
22:01 momieux, puis t'as
22:03 l'aristocratie, les mecs
22:05 et les meufs cool.
22:07 Toi, t'étais où sur ce spectre ?
22:09 - Ah, tu veux dire que c'est pas une question de pouvoir d'achat, c'est une question de statut ?
22:11 - Oui, c'est une question de statut.
22:13 - D'accord.
22:15 Moi, j'étais pas là.
22:17 J'avais des potes,
22:19 j'avais une petite vie tranquille et tout,
22:21 mais j'étais pas...
22:23 J'existais pas, en fait.
22:25 Je me définissais pas,
22:27 j'étais pas une kaira,
22:29 j'étais pas un baba cool,
22:31 j'étais pas un antelope, j'étais là.
22:33 J'étais un neutre.
22:35 Et puis, surtout, je traînais
22:37 avec tous.
22:39 J'avais des potes, j'avais les skaters,
22:41 j'avais les mecs du quartier,
22:43 j'étais avec les sekpas,
22:45 je pouvais être avec n'importe qui, en fait,
22:47 à partir du moment où on se respectait et où on rigolait, en fait.
22:49 Moi, je voulais juste rigoler. Si on rigolait,
22:51 c'est bon, on est des copains.
22:53 - Mais tu jouais au foot et tu jouais bien ou pas ?
22:55 - Ouais, je jouais, quoi.
22:57 Tu jouais ce qu'il faut pour qu'on te demande de jouer.
23:00 - Ouais. - Tu vois ?
23:01 Pour qu'on te demande de jouer.
23:03 Moi, mon intégration partout, c'était ça.
23:05 J'ai assez de trucs pour être là,
23:07 mais je suis ni le meilleur ni le moins bon,
23:09 je suis là. Je suis par là,
23:11 même si... Je fais gardien.
23:13 Mais à gaulle volant.
23:15 Tu vois ? À chaque fois, tu trouves des trucs pour...
23:17 - Après, il n'y a plus beaucoup de gaules volants, en fait,
23:19 dans le foot, en général.
23:21 - Non, par ailleurs,
23:23 mais sinon, les gaules volants,
23:25 c'est... D'accord, je vais au cage,
23:27 mais des fois, laisse-moi monter un peu.
23:29 - Tu as gardé des amis de cette époque-là ?
23:33 - Époque collège ?
23:35 - Époque, ouais, de ton enfance
23:37 ou de ton adolescence.
23:39 - Moi, j'ai mon meilleur pote, qui est...
23:41 D'ailleurs, Mehdi, je te fais un petit coucou,
23:43 qui est mon pote depuis ces années-là,
23:45 même depuis la primaire.
23:47 Donc, on ne s'est pas lâchés, tu vois ?
23:49 Et puis, il y en a d'autres, à certains degrés,
23:51 tu vois ? Tu les revois,
23:53 tu ne les revois pas, ou quand tu les revois,
23:55 ça n'a pas changé. Il y a toujours ce même truc.
23:57 Puis d'autres où, justement, même ça s'est renforcé
23:59 plus après, parce qu'on n'avait
24:01 pas les mêmes centres d'intérêt, puis on les a eus après.
24:03 Puis d'autres qui sont... Qui ont disparu,
24:05 mais comme moi, j'ai disparu pour eux.
24:07 Je veux dire, c'est pas...
24:09 Déjà, j'ai changé de ville, donc quand tu changes de ville,
24:11 tu perds trois quarts des gens. - Et Mehdi, il fait quoi aujourd'hui ?
24:13 Il est dans YouTube, là ? - Maintenant, il est photographe,
24:15 vidéaste, il fait du documentaire,
24:17 de la vidéo, de la photo...
24:19 - Et vous bossez ensemble, quelque part ? - Ouais.
24:21 Il vient avec moi sur les tournées.
24:23 On fait plein d'images, plein de trucs. C'est trop cool
24:25 de pouvoir...
24:27 de pouvoir faire ça avec quelqu'un
24:29 avec qui tu ne foutais rien
24:31 et tu attendais que le temps passe.
24:33 Et aujourd'hui, il faut qu'on trouve du temps pour se voir,
24:35 mais on y arrive. On y arrive,
24:37 et ça, c'est trop, trop bien.
24:39 J'ai beaucoup de potes, mine de rien,
24:41 depuis beaucoup d'années.
24:43 Les gens, ça se compte en 10 ans, 15 ans, 20 ans...
24:45 C'est sain, je trouve, c'est important.
24:49 Et puis je me sens bien avec eux.
24:51 - Et il y avait des gens
24:53 dont tu te souviens que tu les aimais pas au collège ou pas ?
24:55 Genre, il aurait pu être un...
24:57 - J'accordais pas assez d'importance aux gens.
25:01 - Mais je sais pas, même des gens qui t'ont fait des remarques désagréables,
25:03 des gens où tu dis genre...
25:05 - Bah en fait, le truc, c'est que moi,
25:07 quand j'étais à cet âge-là,
25:09 tu vois, même ma tête, j'ai pas une tête
25:11 ni de méchant ni de gentil, j'ai une tête...
25:13 Donc tu sais pas où me situer sur l'échelle de...
25:15 - De la violence.
25:17 - Tu sais pas où je suis.
25:19 Donc il y avait déjà ce truc de...
25:21 Comme on sait pas,
25:23 bon, pourquoi le faire chier ?
25:25 Il y a des victimes plus faciles.
25:27 Et je me rappelle, par contre, le premier jour
25:29 de la rentrée au collège,
25:31 il y a un mec qui vient me voir,
25:33 je sais même plus son nom, parce que je crois que je l'ai même pas revu après.
25:35 Et il me dit,
25:37 "Toi, tu viens du fin fond de mon cul et tu manges des bananes."
25:39 Ouais, bah il s'est pris une droite.
25:41 Et du coup,
25:43 après, tranquille.
25:45 - Mais tu savais donner des droites, quand même ?
25:47 T'avais une des compétences de bagarre, quoi.
25:49 - Non, mais c'est des mini-bagarres de gamins
25:51 que t'as fait, tu vois, et puis je t'ai dit, on avait Dragon Ball Z,
25:53 on avait des bagarres, toute notre vie.
25:55 Et puis même, c'est un truc, bon,
25:57 j'ai été déjà battu.
25:59 C'est vraiment des gros guillemets, parce que c'est des bagarres
26:01 de bébés, quoi, d'enfants qui se chamaillent,
26:03 tu vois. Mais j'avais ce truc.
26:05 Et puis surtout, c'était mon père qui m'avait dit,
26:07 voilà, au collège,
26:09 à tout moment, il y en a un qui te prend la tête,
26:11 fais quelque chose tout de suite.
26:13 Parce que si tu fais rien, ça s'installe.
26:15 Et après,
26:17 on n'avait pas encore cette éducation au harcèlement,
26:19 machin, c'était plus
26:21 on te fait chier, tu réponds
26:23 tout de suite. Tout de suite.
26:25 Et même si tu perds, c'est pas grave.
26:27 Parce que comme tu auras répondu,
26:29 derrière, ça veut dire que pour l'agresseur,
26:31 ce sera compliqué. C'est-à-dire à chaque fois
26:33 que tu vas le faire, tu vas t'en prendre une.
26:35 Peut-être je vais m'en prendre quatre, mais au moins...
26:37 - Au moins, c'est genre, attends, s'il y a quelqu'un d'autre à côté...
26:39 - Les agresseurs, c'est des lâches. Ils vont toujours
26:41 vers celui qui va rien faire, qui va pas répondre,
26:43 qui va machin. Donc c'était mon père, il me disait,
26:45 si on te fait quelque chose, tu réponds. Parce que
26:47 de toute façon, il va te le faire. Donc,
26:49 autant que dans l'histoire, ce soit,
26:51 tu vois, ce soit au moins 70, 30, quoi, qu'il ne soit
26:53 rien passé. Donc,
26:55 ouais, j'avais eu ce truc-là. Et comme,
26:57 dès qu'il se passe un truc dans un collège,
26:59 tout le monde le sait. Tu vois ?
27:01 Donc peut-être que ça... Je sais même pas si
27:03 les gens l'avaient su ou pas, mais
27:05 peut-être que ça a fait ça, et que du coup,
27:07 j'avais pas de raison de pas aimer des gens, en fait.
27:09 Parce que soit on m'aimait bien, soit on me parlait pas, en fait.
27:11 - T'as une crédibilité, en fait, un peu peut-être dès le départ.
27:13 - Mais je pense même pas. Je te jure,
27:15 je pense que c'est un truc de...
27:17 Vraiment, je...
27:19 En plus, là, je discute avec des parents dont
27:21 les enfants sont victimes de harcèlement et tout.
27:23 Et je le vois, c'est des profils de gamins qui,
27:25 malheureusement, arrivent pas à répondre.
27:27 Pour plein de raisons, tu vois ?
27:29 Parce qu'ils auraient même pas... Normalement,
27:31 ils devraient même pas avoir à répondre à ça. On devrait arrêter les agresseurs avant.
27:33 Mais, t'sais, moi, je suis pragmatique.
27:35 Des fois, oui, y a un monde idéal,
27:37 et y a le monde tel qu'il est. Et le monde tel qu'il est,
27:39 il fait que si tu réponds pas, bah il se passe ça.
27:41 Et je le vois,
27:43 que voilà, y a ce truc
27:45 aujourd'hui où...
27:47 Bah les pauvres, ils sont démunis, quoi,
27:49 par rapport à ça. Et puis avec des équipes, des fois,
27:51 pédagogiques, on les a vus, là, sur les...
27:53 sur les dernières actus, où les mecs font rien.
27:55 Ils attendent que ça s'endorme, et quand y a un gamin
27:57 qui se suicide, là, ils font semblant
27:59 de réagir. Et voilà,
28:01 nous, à l'époque, on avait aucune
28:03 notion de ça, alors on avait pas les réseaux.
28:05 Donc, à la limite, le harcèlement, ça arrêtait
28:07 à la sortie, quoi.
28:09 Mais c'est vrai, quoi.
28:11 Nous, c'était cette culture de "réponds".
28:13 "Réponds, réponds". - C'est pour ça que mon père,
28:15 il m'avait dit exactement la même chose. Il m'a dit...
28:17 Plus clairement, il m'a dit "tu lui...
28:19 tu lui pètes la gueule, en fait,
28:21 alors tu vas avoir des problèmes, mais là, c'est moi
28:23 qui m'en occuperai. C'est moi qui irai parler à la principale,
28:25 etc." Et je sais plus si c'est
28:27 un truc que tu peux trop dire maintenant, c'est genre y a un mec qui te fait
28:29 chier, tu lui pètes sa gueule, mais
28:31 moi, j'ai fait la même chose que toi, un peu plus
28:33 tard, moi, ça a duré genre un an et demi,
28:35 et y a un type qui était vraiment le chef des mecs qui me
28:37 harcelaient,
28:39 et je lui ai pété son appareil un jour,
28:41 machin, mais en plus, il avait rien dit de plus que d'habitude,
28:43 un petit truc en plus, mais c'était juste trop, tu vois.
28:45 - Ah, ça y est. - Et à partir de là,
28:47 y a aucun problème, quoi. - C'est terrible.
28:49 - Bah, c'est horrible. - Mais,
28:51 je te dis, encore une fois, y a la réalité
28:53 qu'on aimerait bien avec les valeurs morales
28:55 et tout ce qui s'ensuit, et le
28:57 pragmatisme de "bah, tu me fais chier,
28:59 je t'allume", et
29:01 c'est malheureux, moi, je...
29:03 Je sais même pas si on peut donner
29:05 ce conseil ou pas aujourd'hui, tu vois,
29:07 je sais pas, mais
29:09 est-ce que le plus intéressant, c'est quoi ? C'est que ça s'arrête
29:11 ou que ça s'améliore dans le global ?
29:13 J'en sais rien. - En fait, ça peut être les deux,
29:15 mais tu lui fous ton pain dans la gueule, et ensuite, d'une façon
29:17 plus globale, il faut qu'on règle ce problème.
29:19 - Oui, voilà, c'est ça, évidemment, mais
29:21 qu'est-ce que tu fais dans l'instant ? Parce que
29:23 y a des gamins, c'est là, c'est maintenant, c'est aujourd'hui,
29:25 qui se font harceler
29:27 et qu'est-ce qu'on fait, quoi ?
29:29 On peut pas dire à tous les gamins et péter la gueule à tout le monde,
29:31 quoi, tu vois ? - Mention au bac ?
29:33 - Ouais, mention, bien.
29:35 - Classe. - Ouais, mais en vraiment faisant
29:37 que dalle, c'est une honte. J'ai rien fait.
29:39 J'ai eu de la chance, en plus.
29:41 Parce que t'es, y a des matières, si tu fais rien, t'es mort, quand même.
29:43 - Ouais. - Tu vois, les maths,
29:45 les sciences, etc. SVT,
29:47 j'ai rien suivi de l'année.
29:49 Mais de l'année, c'est-à-dire vraiment, j'ai rien fait.
29:51 Tu sais, je venais en cours, j'avais pas de trousse,
29:53 j'avais rien. - Donc bac S ?
29:55 - Non, non, un ES, mais j'avais SVT. - Ah oui, t'avais un ES.
29:57 - Et... Mais vraiment,
29:59 c'était
30:01 exemplaire d'inutilité,
30:03 ma présence.
30:05 Et...
30:07 Le jour où j'écoute en SVT, un jour, j'écoute,
30:09 on tombe sur un exercice,
30:11 je crois que c'était les mytho-condries,
30:13 je crois, des trucs comme ça. Enfin, je suis même plus sûr,
30:15 tu vois, j'ai oublié. Je tombe sur ça au bac.
30:17 Mais un mois après,
30:19 tu vois, un ou deux mois après, c'est là-dessus que je tombe.
30:21 Et j'ai 15.
30:23 - Là, c'est chance. - Quel escroc !
30:25 Mais c'est que de l'escroquerie comme ça, tu vois.
30:27 Mais pourquoi ? Parce que
30:29 c'est resté, vu que j'ai écouté.
30:31 C'est resté là, c'est le seul truc, et je tombe dessus,
30:33 tu vois. Donc, ouais, voilà.
30:35 C'est comme ça que j'ai eu cette manchère. - Et après,
30:37 t'as fait des études à ce moment-là ? - Ouais.
30:39 Alors, au début, j'ai fait deux ans à Grenoble.
30:41 Enfin, j'ai fait trois ans à Grenoble.
30:43 J'ai commencé en DUT, mais j'ai arrêté
30:45 au bout d'un mois ou deux.
30:47 Je suis allé bosser.
30:49 Je me suis dit, je vais faire des sous parce que je ne vais rien écouter là-dedans.
30:51 Donc, voilà.
30:53 Et après, comme j'avais
30:55 commencé à organiser un peu des événements,
30:57 à l'époque, je dansais, c'était battle et tout, on organisait des trucs.
30:59 Je me suis dit, ouais, l'événementiel, c'est cool, quoi.
31:01 En plus, ça change tout le temps. On voit plein de gens.
31:03 Tu ne sors pas enfermé dans un truc.
31:05 Donc, je me suis dit, quelles études faire
31:07 pour faire de l'événementiel ?
31:09 Donc, c'est la communication.
31:11 J'ai fait de l'alternance. J'ai fait un BTS
31:13 communication d'alternance pendant deux ans que j'ai eu.
31:15 Et après, je suis parti
31:17 à Nantes, où j'étais censé faire la troisième
31:19 année de licence.
31:21 Je me suis barré encore. Parce que je n'arrête pas
31:23 de me barrer. Dès que je vois que je ne vais rien foutre,
31:25 je me casse. Je ne vais pas perdre un an.
31:27 - Et tu as quand même appris des trucs dans ton BTS
31:29 de communication qui te sont restés aujourd'hui ?
31:31 - En fait, j'ai appris comment les pubs
31:33 nous baisent.
31:35 C'est comme ça que j'ai appris.
31:37 C'est comme ça que j'ai vu. Je me suis dit, d'accord.
31:39 C'est comme ça que vous réfléchissez pour nous vendre ça.
31:41 Quand tu connais le mécanisme,
31:43 tu le vois partout. Dans toutes les pubs, dans toutes les
31:45 campagnes, dans tous les trucs. Tu vois tout. Le positionnement,
31:47 le machin, le nanana, la phrase d'accroche,
31:49 le patata. Donc, tu sais.
31:51 Et en fait, tu décryptes tout.
31:53 Tu sais même à qui ils s'adressent et pourquoi.
31:55 Et quel ciblage et quel truc.
31:57 En fait, tu es un peu immunisé
31:59 face à ça.
32:01 Donc, ça a participé à
32:03 mon espèce d'esprit critique peut-être que j'ai aujourd'hui.
32:05 Tu vois, c'est de savoir
32:07 décrypter les
32:09 arnaques de ces trucs-là.
32:11 - Et donc, tu as fait plein de petits boulots.
32:13 - Ah ouais.
32:15 Je pense à part le McDo,
32:17 j'ai tout fait. J'ai fait de la
32:19 vente, de l'animation, de la sécu,
32:21 de l'intérim,
32:23 là, sur le moment,
32:25 ce que tu peux faire.
32:27 J'avais l'objectif d'avoir de l'oseille.
32:29 - Ouais. - Donc,
32:31 tu me donnes une opportunité d'avoir de l'oseille,
32:33 j'y vais. Je le faisais.
32:35 Même après, quand j'étais en alternance,
32:37 c'était cool parce que là, tu fais tes études, t'es payé.
32:39 - Et il te reste des souvenirs
32:41 de ça ?
32:43 Tu dis que t'as fait de la sécurité.
32:45 T'as fait la sécurité de quel endroit ?
32:47 - En fait, je travaillais dans une...
32:49 Alors, attends.
32:51 Je travaillais dans une boîte de nuit.
32:53 Mais j'avais genre 16 ans, 17 ans.
32:55 - Ouais. - Et c'était, bon,
32:57 c'est tenu par des mecs qui en ont rien à foutre de ta carte d'identité.
32:59 C'est juste parce que comme je connaissais, avec les événements
33:01 que je faisais, certaines équipes, certains trucs,
33:03 tu peux faire venir les bons qui vont consommer.
33:05 Ceux que tu sais qu'il faut pas faire rentrer
33:07 parce qu'eux, ils viennent là plein, mais ils boivent pas.
33:09 Bref. Il y avait ce truc-là
33:11 où le mec, il m'avait dit, "Bon, viens là,
33:13 organise des trucs. Tu peux vendre des tables."
33:15 Puis comme je mixais un peu, je pouvais
33:17 mixer de temps en temps, sinon j'étais derrière le bar et tout ça.
33:19 Et de temps en temps, je me retrouvais avec
33:21 les mecs de sécu. - Ouais.
33:23 - Et moi, quand tu me vois, tu te dis pas que je fais
33:25 de la sécu, tu vois. - Pas rentrer.
33:27 - Déjà, comparé avec les mecs qu'il y a, même si, tu vois,
33:29 même si je suis un peu sportif et tout,
33:31 les mecs font 2 mètres, c'est 110 kilos,
33:33 et à côté, t'es crevette.
33:35 Et de temps en temps, je devais
33:37 faire de la sécu, en fait.
33:39 Parce que les mecs étaient pas là ou machin,
33:41 mais ce qui était marrant avec moi, c'est
33:43 que personne s'attend à ce que je la fasse.
33:45 Donc en fait, tu vois des trucs
33:47 que les tours de contrôle de 2 mètres, ils voient pas.
33:49 Parce que dès qu'ils arrivent,
33:51 ils te demandent au garde à vous, tiens-toi bien.
33:53 - T'étais un gorille en civil.
33:55 - Moi, tu vois le gars, tu dis, c'est un client,
33:57 lui, tu vois, il est bourré comme nous.
33:59 Il y a pas de problème, tu vois.
34:01 Donc, ils voyaient pas
34:03 ce que je voyais, moi,
34:05 et donc des fois, je m'en rappelle, une fois, j'ai été obligé
34:07 de virer 3 mecs.
34:09 Je suis incapable physiquement de virer 3 mecs.
34:11 Bourré, c'est possible, mais pas bourré, je peux pas.
34:13 Donc en fait, j'ai chopé un balai,
34:15 et je les étais à coups de balai, comme ça.
34:17 Parce que les mecs, ils étaient un peu
34:19 en train de se marrer entre eux, là.
34:21 Et donc, je leur ai mis des coups de balai
34:23 pour sortir.
34:25 En fait, je pense que
34:27 dans leur fonce-dé,
34:29 de voir un mec qui leur met
34:31 des coups de balai
34:33 à 3-4 heures du matin,
34:35 ils ont dû se dire, "Vas-y, trop compliqué, trop d'informations."
34:37 Puis l'autre, il doit être un peu, tu vois.
34:39 Il doit être un peu...
34:41 Mais surtout, je mets des coups de balai,
34:43 et j'ai pas de viseur qui me rentre dedans.
34:45 Donc, les mecs, ils font quand même
34:47 des associations d'idées. Si le mec, on le laisse faire ça,
34:49 c'est qu'un truc.
34:51 Tu vois ce que je veux dire ?
34:53 S'il y a pas un videur qui l'attrape et qui le couche,
34:55 c'est que le mec s'est admis
34:57 qu'il fasse ça. - Il fait ça, quoi.
34:59 Il est de l'autre côté. - Voilà.
35:01 Donc, il y avait ce truc de, bon, on se casse, quoi.
35:03 Après, ils se sont fait virer par les vrais, tu vois.
35:05 Mais comme la boîte était très grande,
35:07 c'était un grand truc pour ceux qui connaissent,
35:09 c'était le "Drac West". - Le "Drac West" ?
35:11 - Ceux qui vont se rappeler de ça. - À Grenoble.
35:13 - Vers Fontaine, là, ceux qui connaissent. Mais c'était à côté de Grenoble.
35:15 La boîte était très, très grande,
35:17 avec plein de salles partout, machin.
35:19 Et j'avais assez de sécu, donc tu faisais
35:21 avec les moyens du bord, quoi.
35:23 - Euh...
35:25 On peut parler de promo, quand même ? - Si tu veux.
35:27 - Un petit peu. - Si tu veux, ouais.
35:29 - Qu'est-ce que...
35:31 C'est quoi ? - Je bois parce que c'est important, là.
35:33 - Mais bien sûr, bien sûr, bien sûr.
35:35 Vas-y, je t'hydrate. - C'est le mot moins important.
35:37 Non, écoute, bah je...
35:39 Je démarre un nouveau spectacle, là,
35:41 qui démarre début février, à Paris
35:43 et après dans toute la France. On a de la chance qu'à Paris,
35:45 c'est déjà quasi complet et tout, donc on est
35:47 super contents.
35:49 Moi, c'est l'aboutissement de tout
35:51 le bordel que je veux faire autour, tu vois, même là.
35:53 L'idée, c'est de venir...
35:55 C'est là où ça se passe, quoi. C'est sur scène.
35:57 Donc c'est super cool.
35:59 On a bien bossé avec... J'ai un co-auteur
36:01 qui s'appelle Mickael Quiroga et qui en écrit
36:03 depuis une dizaine d'années ensemble, tous les chroniques,
36:05 les spectacles et tout.
36:07 Donc on a bien bossé ce truc-là.
36:09 J'ai une série qui s'appelle
36:11 "Nudes", réalisée par André Abescon,
36:13 qui sort aussi le 1er février.
36:15 Il y a tout qui démarre le 1er février.
36:17 Le mec, il a tout misé le 1er février.
36:19 Donc voilà.
36:21 Et puis j'ai d'autres projets qui sont en cours là
36:23 et qui vont arriver, quoi. Mais ouais, on bosse.
36:25 Puis il y a la radio, toujours, France Inter.
36:27 Les problèmes.
36:29 Et voilà.
36:31 Les menaces de mort, les balles de bordel.
36:33 Les chambards de mort,
36:35 les gardes à vue, tout ça. Enfin, c'est pas pour moi, encore une fois.
36:37 Moi, je passe entre les gouttes, je suis content.
36:39 Mais bon, voilà.
36:41 C'est une émission qui subit beaucoup de trucs.
36:43 Mais bon, on est content de la faire.
36:45 - Et maintenant, alors il y a une partie...
36:47 Toutes les dernières parties de Smalltalk,
36:49 normalement, c'est des questions en vrac.
36:51 Alors par exemple, tu veux me dire... Ouais, mais enfin, c'était déjà un petit peu en vrac, là.
36:53 - Et pas non plus un fil conducteur.
36:55 - C'est chronologique, en fait.
36:57 C'est chronologique. C'était l'enfance, l'adolescence,
36:59 etc. Et donc, non, t'as déjà répondu à ça.
37:01 T'as des compétences en matière de bagarre.
37:03 T'as tapé des gens avec des râteaux.
37:05 - Et t'as mis une droite au mec qui a parlé de tofu.
37:07 - Ah, j'ai des compétences.
37:09 Non, mais ça m'est arrivé, quoi.
37:11 Comme plein de petits gars,
37:13 à un moment où t'es dans...
37:15 Ça fait très longtemps que ça m'est plus arrivé.
37:17 - C'était quand, en fait ? Je sais pas.
37:19 - C'était quand...
37:21 C'est encore une histoire de boîte.
37:23 Non, mais je sors plus.
37:25 J'ai très, très peu dans les boîtes et tout.
37:27 Mais une fois, je m'étais retrouvé dans une boîte.
37:29 Et c'était, je sais pas,
37:31 il y a peut-être 4 ans, 4-5 ans.
37:33 Et il y avait...
37:35 Tu sais, souvent, les gens, ils viennent et demandent des photos.
37:37 Et il y avait une fille qui m'a demandé une photo.
37:41 Et c'était la meuf d'un gars.
37:43 Le gars a pas apprécié qu'elle discute avec moi.
37:47 Et en fait, je suis sorti tout seul parce que...
37:49 Enfin, on était ensemble avec des potes dans la boîte.
37:51 Mais à un moment, j'ai voulu me barrer.
37:53 Je me suis barré tout seul.
37:55 Et il s'est dit, bon, c'est peut-être le moment d'attraper la personne.
37:57 Sauf que moi, j'avais pas bu.
37:59 Lui, si.
38:01 C'est la base de la bagarre.
38:03 Si t'es bourré, t'es nul.
38:05 T'es nul. Tu crois que t'es fort, mais t'es nul.
38:07 T'es vraiment nul parce que t'as...
38:09 T'es lent, quoi.
38:11 T'as une vitesse de réaction qui est pas la même.
38:13 Tu vois, t'as rien. Et puis, la deuxième règle de la bagarre,
38:15 c'est pourquoi tu te bats.
38:17 C'est toujours...
38:19 Parfois, quelqu'un de plus faible peut arriver à prendre l'ascendant
38:21 si sa motivation de bagarre
38:23 est un peu plus forte que l'autre.
38:25 Tu vois.
38:27 Et lui, il avait les deux conditions qui marchaient pas.
38:29 Parce que moi, me défendre, c'est une motivation très grande.
38:31 Je n'attaque jamais personne, mais je me défends tout le temps.
38:33 Tout le temps.
38:35 Même quelqu'un qui peut me dire un truc,
38:37 je vais pas réagir. Je m'en fous.
38:39 Ça peut être grave vite.
38:41 Un mec, il peut sortir un truc.
38:43 J'ai pas envie de prendre ces risques-là. Je m'en fous.
38:45 Mais si je suis obligé de me défendre, je me défends tout de suite.
38:47 Alors que lui, peut-être qu'il s'attendait pas à ça.
38:49 C'était là, mais...
38:51 Sinon, non. Je fais plus ça.
38:53 - Et ça, c'est... - Bon, ça, c'est fini.
38:55 Je suis parti, quoi. J'ai appris quelques coups, puis je suis parti.
38:57 Je cherche pas à assassiner quelqu'un ou quoi.
38:59 C'est juste "laisse-moi".
39:01 Moi, c'est juste ça.
39:03 Mon but dans la vie, c'est juste savoir
39:05 avoir des bases de défense
39:07 au cas où il y a un gogole qui...
39:09 Mais la première règle de défense, c'est la fuite.
39:11 Il faut partir.
39:13 Le self-defense, c'est bien.
39:15 C'est très bien. Ça marche si tu t'es beaucoup entraîné.
39:17 Et si tu as des réflexes en toi,
39:19 même en cas de stress.
39:21 Mais le premier réflexe,
39:23 c'est de fuir. C'est de partir.
39:25 Parce que là, t'es sûr que tu prends pas de coups.
39:27 Un peu dans ton égo, peut-être, et encore.
39:29 Mais d'abord, se barrer.
39:31 Mais tu t'entraînes encore, toi, tu sais.
39:33 Oui, oui, oui. Mais c'est pas
39:35 pour des histoires de dehors, de la rue.
39:37 Je m'en fous. Dans la rue,
39:39 franchement, pour s'embrouiller avec moi,
39:41 il faut vraiment avoir du temps.
39:43 Je vais pas escalader le truc.
39:45 J'ai pas de rage en moi
39:47 sur des gens.
39:49 J'arrive pas à ça. Même des fois, on m'a dit
39:51 "Pourquoi t'as rien fait ?"
39:53 "Pourquoi ?" "Vas-y, dis ce qu'il y a à dire."
39:55 Je m'en fous, tu vois. Je m'en tape,
39:57 en fait. Et donc, ça me...
39:59 J'ai pas cette idée-là de violence.
40:01 Mais voilà, j'aime bien se sentir
40:03 que je peux me défendre. Ça, j'aime bien.
40:05 De savoir que je suis là et que je peux
40:07 transmettre. J'ai une petite fille, tu vois, lui transmettre quelques trucs.
40:09 Voilà.
40:11 Je trouve que c'est...
40:13 C'est important de...
40:15 Tu sais, ce fameux dicton.
40:17 "Vaut mieux être un guerrier dans un jardin
40:19 qu'un jardinier à la guerre."
40:21 Je connaissais pas, mais...
40:23 Tu vois, c'est ça.
40:25 Et je suis pas un guerrier, mais
40:27 juste je sais faire deux, trois machins.
40:29 Tu rêves de bagarre ou pas, des fois ? Ou jamais ?
40:31 Ouais, mais c'est nul, les rêves de bagarre. Tu peux rien faire.
40:33 Tu sais que même Cédric Doumbé,
40:35 il m'a dit que quand je rêve
40:37 de bagarre, je suis
40:39 tout lent. T'imagines ? Alors qu'il a
40:41 la bagarre dans le sang, tu vois.
40:43 Quand je me bagarre en rêve, j'ai l'impression que je suis
40:45 Jordan Zébossin. En fait, je suis hyper lent.
40:49 Je pense que c'est quelque chose
40:51 qui est lié,
40:53 je ne sais quoi, à l'insubconscient,
40:55 l'inconscient. On n'est pas fait pour se battre.
40:57 Le corps, il est nul pour se battre.
40:59 Tes mains, c'est de la merde. Tu frappes sur un truc un peu
41:01 dur, tu te casses les trucs. Tu te prends
41:03 un coup là, tu dors. On n'est pas fait pour se battre.
41:05 Tu vois, on est des êtres
41:07 d'amour, en vrai. Donc peut-être que
41:09 dans le subconscient, il y a même pas cette notion de violence
41:11 parce qu'on n'a pas un corps adapté à la bagarre.
41:13 On est flingué
41:15 en tant qu'humain à la bagarre. On est nul.
41:17 Si tu devais choisir
41:19 un seul endroit où recevoir
41:21 des papouilles jusqu'à
41:23 ta mort, tout le temps,
41:25 quel serait cet endroit ?
41:27 Le bras, là ?
41:29 C'est un peu tout le monde, ça.
41:31 Non, il y a des gens, c'est ici.
41:33 Voilà, tu vois. On a une info.
41:35 T'as vu, ça m'a...
41:37 C'est tendu, d'un coup. Juste avant, dis-moi,
41:39 je suis un mec normal, tranquille. Vas-y, touche pas.
41:41 Touche pas mon cou, là.
41:43 Non, ouais, ça peut-être.
41:45 J'avoue, j'avais pas creusé la question.
41:47 Est-ce que tu préférais peser deux fois ton poids
41:49 ou la moitié de ton poids ?
41:51 Putain, c'est une bonne question.
41:53 Enfin, il y a des gens...
41:55 Si tu pèses 300 kilos, c'est facile.
41:57 Ouais, voilà, mais moi, je fais 80 kilos,
41:59 à peu près. 40 ou 160 ?
42:01 Les deux sont mieux. Putain, ouais, c'est chaud.
42:03 Bah...
42:05 40, je pense
42:07 que je vais mourir.
42:09 Si je fais 40 kilos, je pense que je vais crever.
42:11 Tu seras pas...
42:13 Tu seras pas au top, ouais.
42:15 160, est-ce que tu meurs ?
42:17 Non, hein. Non, non, tu seras juste...
42:19 Tu es très obèse, mais...
42:21 Enfin, tu peux mourir aussi, mais je veux dire,
42:23 c'est... Putain, question.
42:25 Quand je meurs ?
42:27 Bah, en fait, je vais prendre 40 kilos, le cercueil sera moins cher.
42:29 Ouais.
42:31 Est-ce que...
42:35 Qu'est-ce que tu penses de ton propre visage ?
42:37 Je vais pas te dire
42:39 je m'en fous, ce serait trop simple.
42:41 Non, en fait, j'ai eu...
42:43 Comme tout le monde, quand t'es petit,
42:45 tu t'essayes de te situer
42:47 sur l'échelle de l'obérosité.
42:49 Tu te dis "je suis où ?" et d'autres trucs.
42:51 Et en fait, c'était très bizarre
42:53 parce que
42:55 au collège,
42:57 comme je te disais, zéro succès.
42:59 Zéro, vraiment.
43:01 Un truc, peut-être qu'il y en avait une ou deux.
43:03 T'entends vaguement la rumeur
43:05 que "peut-être elle veut sortir avec toi", mais t'sais,
43:07 déjà t'as dit "peut-être". Donc je vais pas aller
43:09 à tout ce risque-là, peut-être
43:11 il annule le truc.
43:13 Et en fait, au lycée, ça a basculé.
43:15 Pourtant j'avais pas trop changé, tu vois.
43:17 J'avais un peu la même gueule, j'avais peut-être des boutons en moins,
43:19 mais j'avais un peu la même gueule.
43:21 Mais parce que
43:23 mon morphotype est devenu à la mode.
43:25 Le R'n'B, les sportifs,
43:27 les trucs, donc tu ressemblais
43:29 un peu plus à ce
43:31 que l'imaginaire collectif
43:33 féminin de l'époque.
43:35 Sur les magazines, il y avait des gens qui te ressemblaient.
43:37 Tu vois, comme je dis, je dis merci Hocher et Thierry Henry.
43:39 C'est eux qui nous ont amené
43:41 ce truc,
43:43 même après les Chris Brown, les machins,
43:45 on rentrait dans des critères
43:47 et tout. Donc en fait, je me suis dit, ça sert
43:49 à rien de te juger, parce que c'est pas toi qui décides, apparemment,
43:51 de quel est le critère de beauté
43:53 de truc, c'est en fonction
43:55 de ce que l'industrie fait croire.
43:57 Donc en fait, je me suis dit,
43:59 voilà, tu vois, j'aime bien ma tête.
44:01 J'aime bien ma tête. Je me réveille le matin,
44:03 je me dis "ouais, ça va".
44:05 C'est bon, tout est bien.
44:07 Par exemple, j'ai une cicatrice là,
44:09 qui s'est effacée là, mais qui est encore, je ne sais pas si on la voit là,
44:11 mais qui est là. Donc pendant un moment,
44:13 j'ai eu une balafre. - Et tu t'es fait quoi ?
44:15 - Je me fais vraiment
44:17 me faire passer pour un thug de ouf, avec des
44:19 histoires de... - J'étais en train de défoncer la gueule.
44:21 - Non, je me suis fait défoncer la gueule.
44:23 Je me suis pris un coup de batte, en fait,
44:25 dans la bouche. D'ailleurs, ça, c'est une fausse
44:27 dent. Ça m'avait vraiment arraché.
44:29 - Et tu avais quel âge ? - J'avais
44:31 15 piges, comme ça.
44:33 Bref. Et donc, j'ai eu ce truc
44:35 de défiguration, quoi.
44:37 Où tu n'as vraiment plus de tête et tout le monde
44:39 s'accorde sur un truc, avec
44:41 des points de suture.
44:43 C'est jaune un peu, des fois.
44:45 Vraiment, tu es horrible, avec une dent en moins.
44:47 Donc, j'ai eu ça.
44:49 Du coup, quand je suis revenu à la normale,
44:51 tu kiffes, en fait.
44:53 Tu kiffes de ne plus avoir un truc
44:55 qui traverse la tête.
44:57 Donc, je crois que ça m'a vacciné sur ça.
44:59 Après, évidemment, j'aime bien. Je me fais
45:01 des petits dégradés, je me fais des trucs.
45:03 - Tu essaies d'être présentable. - Tu mets de la crème.
45:05 - Ouais. - Ouais.
45:07 - Tu essaies d'être présentable. Parce que je me dis...
45:09 Ça peut servir. En fait, si je m'en sers plus,
45:13 ça peut servir, ta gueule,
45:15 à un moment, pour un film ou pour un truc.
45:17 Il faut une tête plus ou moins bien entretenue.
45:19 Tu n'en sais rien.
45:21 Je réfléchis en même temps,
45:23 de savoir quel rapport j'ai à ça.
45:25 Je me préoccupe peut-être plus du corps
45:27 que de la tête. - Ouais. Que du visage.
45:29 - Ouais. La tête, de toute façon,
45:31 qu'est-ce que tu veux que je change ? - Tu ne veux pas mettre tes yeux.
45:33 - Non. Tu vois, tu ne veux pas faire grand-chose.
45:35 Je galère encore à avoir
45:37 de la barbe partout.
45:39 Tu vois, je...
45:41 Je pense que je me préoccupe plus de ça,
45:43 de l'état du corps que du visage.
45:45 - C'est quoi la chose la plus illégale que tu aies faite de ta vie ?
45:47 - Je ne peux pas le dire.
45:49 - OK. La plus illégale
45:51 que tu peux dire. - La plus illégale
45:53 que je peux dire ? Un truc qui est marrant,
45:55 c'est que j'ai volé des voleurs.
45:57 - Oh ! - Ouais.
45:59 - Robin Desbois. - J'ai volé des voleurs.
46:01 - Ah non, je ne sais pas. - Non, lui, il vole les riches.
46:03 - Non, Omar, dans
46:05 la série, dans
46:07 « The Wire ». - Oui, « The Wire », c'est ça.
46:09 - Tu as volé des voleurs. - Ouais,
46:11 j'ai volé des voleurs. C'était marrant, c'est parce que...
46:13 En fait, je ne suis pas... Je n'ai jamais été dans des trucs.
46:15 Mais j'ai toujours traîné avec des
46:17 mecs qui faisaient des trucs.
46:19 Puis des fois, tu connais le mec qui fait un truc qui...
46:21 Et un jour, je ne sais même plus pourquoi,
46:23 il y avait des mecs,
46:25 ils avaient volé... Je crois qu'ils avaient
46:27 cambriolé une baraque, un truc.
46:29 Et moi, je devais les voir pour autre chose.
46:31 Et les mecs, ils laissent tout ce qu'ils ont volé
46:33 sur la table, des billets, des machins, des trucs.
46:35 Moi, je suis
46:37 un renard. Moi, je vois ça, je dis...
46:39 Et hop, je me barre.
46:41 Ce n'est pas eux qui vont porter plainte.
46:43 Tu vois, peut-être qu'ils vont me chercher,
46:45 mais s'ils viennent me chercher, il y en a des plus dangereux que derrière.
46:47 Donc, tu vois, ce n'est pas très grave.
46:49 Donc, je me suis dit, là, vous êtes des nullards.
46:51 Vous êtes vraiment des nullards.
46:53 Donc, là, j'ai volé des voleurs.
46:55 Mais bon, voilà, je n'ai jamais rien fait d'eux.
46:57 - Tu as déjà eu un profil LinkedIn ou pas ?
46:59 - Non. - Non ?
47:01 - La vie m'en a préservé.
47:03 Je n'étais pas loin.
47:05 Je n'étais pas loin, sorti de mon alternance et tout.
47:07 C'est là où ça a commencé à se taper,
47:09 tu vois, LinkedIn et tout. Mais...
47:11 - Non, pas de LinkedIn. - La vie a fait que
47:13 je n'ai pas besoin d'aller mentir là-dedans.
47:15 J'ai vu, hein,
47:17 le monde de LinkedIn.
47:19 C'est le macronisme,
47:21 puissance 2.0, quoi.
47:23 Ça y est, quoi.
47:25 C'est terrible. Alors, j'imagine que c'est plein d'opportunités
47:27 pour plein de gens.
47:29 Et c'est super. Tu vois que ça permet
47:31 à des gens de trouver du taf et machin. Mais l'état d'esprit...
47:33 - Oui, oui.
47:35 - Tu vois, moi, là-dedans...
47:37 - Assez peu, assez peu.
47:39 - Je pense que ce n'est pas
47:41 un réseau qui m'a ciblé du tout.
47:43 - Quel est...
47:45 Ta plus grande douleur physique,
47:47 est-ce que c'était le coup de batte ici ou pas ?
47:49 - En fait, ça, je n'ai pas eu mal parce que je me suis évanoui.
47:51 - Ah oui. Et je me suis demandé pourquoi.
47:53 On t'a donné un coup de batte ou pas ? - Non, on s'en fout.
47:55 - C'est bon.
47:57 - Tu ne t'es jamais pris un coup de batte dans le visage.
47:59 - Je veux dire, c'est d'une balaie.
48:01 - T'as l'intention de s'évanouir.
48:03 - Au judo,
48:05 je m'étais cassé le pied.
48:07 Et ça, tu le sens, quoi.
48:09 Parce que ce n'est pas une douleur assez forte pour que ça...
48:11 Tu sais, ça crée un truc chimique en toi qui l'oublie.
48:13 En plus, il y a un mec qui te l'écrase bien
48:15 et qui tourne.
48:17 Et puis, le combat ne s'arrête pas tout de suite parce que tu ne cries pas tout de suite.
48:19 Donc, ça m'avait bien fait mal.
48:21 Ouais, ouais, c'est ça.
48:25 Après, j'ai eu des douleurs,
48:27 que ce soit coups, accidents, chutes,
48:29 des trucs qui te font mal.
48:31 Mais celui-là, ça m'avait marqué.
48:33 Parce qu'en plus, tu ne peux pas marcher.
48:35 Tu as la douleur et tu as tout le merdier derrière
48:37 pendant des mois et tout.
48:39 Donc, ouais, physique, je pense que c'est ça.
48:41 - Est-ce qu'il y a quelque chose
48:43 que tu regrettes ?
48:45 - Tellement. Il y a tellement de trucs que je regrette.
48:47 Je ne saurais pas quoi te dire.
48:49 Je pense que ce que je regrette, c'est les trucs que je ne sais pas
48:51 que j'ai faits.
48:53 Peut-être à des gens.
48:55 - Tu t'imagines qu'ils existent, mais tu ne sais pas.
48:57 - Je pense que ça existe. Il y a peut-être des gens à qui j'ai dit
48:59 des trucs qui les ont
49:01 fait vriller pendant longtemps.
49:03 Tu vois, où je n'ai pas été
49:05 fiable
49:07 à un moment. Des gens qui comptaient
49:09 sur moi et que je les ai peut-être laissés tomber. Je ne sais pas.
49:11 Parce qu'on ne me l'a pas dit.
49:13 - Et enfin, avec quelle personne
49:15 décédée
49:17 est-ce que tu aurais aimé faire l'amour
49:19 avant qu'elle soit
49:21 décédée ?
49:23 Tout le monde a reçu cette question.
49:25 - Ouais, je ne vois pas.
49:27 Non, mais je ne vois pas. En plus,
49:29 vu que tu mets la mort dedans,
49:31 c'est bizarre de parler d'un fantasme
49:33 de quelqu'un qui est mort.
49:35 Là, tu vas loin.
49:37 - Tu dis Marilyn Monroe. Elle est morte,
49:39 mais on peut bien voir.
49:41 - Il faut que je cherche les femmes
49:43 mortes qui
49:45 potentiellement... Tu vois,
49:47 tu m'emmènes.
49:49 Je suis en train de réfléchir à des femmes mortes
49:51 et de les re-sexualiser.
49:53 Laisse-les tranquilles.
49:55 - Laisse-les reposer en paix.
49:57 - Franchement,
49:59 je ne sais pas. - Il n'y a pas de réponse.
50:01 Merci beaucoup.
50:03 - Avec plaisir.
50:05 - C'était super bien. Si jamais les gens qui écoutent
50:07 ton podcast ou qui le regardent sur YouTube,
50:09 tu as dit des choses vraies sur ton existence.
50:11 Si les gens,
50:13 ils veulent prendre ces informations et les mettre
50:15 sur ta fiche Wikipédia, parce que maintenant, du coup,
50:17 il y a une source, allez-y,
50:19 augmentez, améliorez
50:21 les fiches Wikipédia de Wendy.
50:23 - En plus, il n'est pas ouf, donc vas-y, rajoute.
50:25 - Merci beaucoup. - Merci à toi.
50:27 - Cet épisode, il est fini. Il va y avoir plein
50:29 d'autres épisodes. Si vous voulez être sûrs
50:31 d'en manquer aucun, cliquez.
50:33 Cliquez sur le bouton qui permet de vous abonner
50:35 à Smalltalk. Après, je sais que
50:37 s'abonner, c'est un choix personnel, donc je ne vais pas vous forcer.
50:39 Mais si j'étais vous, je le ferais.
50:41 C'est tout ce que je dis. A dans deux semaines.
50:43 Parce que c'est tous les 15 jours.
50:45 OK ?
50:47 - Call mini ! Call mini ! Call mini !
50:49 - Mais toi, tu reçois des messages
50:51 d'insultes régulièrement. - Ouais.
50:53 Ouais, t'as des trucs. T'as le
50:55 "rentre dans ton pays" classique.
50:57 Ça, c'est un classique. Je devrais mettre un thème.
50:59 Ça doit appartenir à quelqu'un.
51:01 Il y a quelqu'un qui a pris les doigts.
51:03 C'est ce genre de truc-là.
51:05 Et ce qui est bien, c'est que le nombre
51:07 crée l'anesthésie au truc.
51:09 Au bout d'un moment,
51:11 c'est limite... Là, en ce moment, je ne reçois pas trop.
51:13 Je ne sais pas, ils doivent
51:15 se concentrer sur quelqu'un d'autre.
51:17 Et ça me manque.
51:19 J'ai l'impression de ne plus faire mon métier comme il faut.
51:21 *Rires*
51:23 *Musique*
51:25 *Musique*
51:27 *Musique*
51:29 *Musique*
51:31 *Musique*

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