L'ancien Premier ministre, Manuel Valls, sur la politique migratoire de la France : «Ce que les Français attendent, c'est un changement radical»
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00:00 77% des Français ne font pas confiance au gouvernement,
00:03 en doute de sa capacité justement de maîtriser ses flux migratoires.
00:06 Est-ce que ça vous surprend ?
00:07 Non, non, ça ne me surprend pas parce que d'abord,
00:12 les Français, je l'ai dit, je l'ai écrit, j'y prends évidemment toute ma part,
00:16 considère que les politiques en matière d'immigration depuis 40 ans
00:20 sont à peu près les mêmes, je vous confirme.
00:23 Droite, gauche ?
00:24 Droite, gauche, au-delà des coups de menton et des discours,
00:26 elles sont à peu près les mêmes.
00:27 C'est une forme d'autocritique ?
00:30 Oui, je pense qu'il faut regarder les choses lucidement,
00:34 notamment avec des changements majeurs qui ont eu lieu dans les années 70 et 80,
00:38 d'abord sous la droite et ensuite sous la présidence de François Mitterrand.
00:42 Et les uns et les autres vont chercher à chaque fois à maîtriser ses flux migratoires.
00:48 Donc ce que les Français attendent, c'est un changement radical.
00:52 Mais d'où peut-il venir ?
00:54 Est-ce qu'on a encore, vous connaissez très bien l'appareil d'État,
00:57 monsieur le Premier ministre,
00:58 est-ce qu'on a encore la possibilité sur le plan national
01:01 d'avoir la maîtrise et la souveraineté sur ce sujet ?
01:04 Moi, je suis convaincu que la volonté politique, elle est possible.
01:07 Et d'ailleurs, je l'avais écrit, je l'ai peut-être dit d'ailleurs à votre micro,
01:12 il y avait de mon point de vue les bases d'un véritable accord,
01:16 sur le temps long en plus, entre le Sénat et l'Assemblée,
01:20 entre la droite qui est majoritaire au Sénat et la majorité présidentielle.
01:24 La loi immigration, mais pour certains Français,
01:26 elle ne ferait rien cette loi à Manuel Valls, à la marge un petit peu.
01:29 Je pense que si la loi avait été bien fabriquée,
01:33 des choses auraient été possibles et qu'il faut d'ailleurs reprendre l'ouvrage.
01:36 Il y a une proposition de loi du groupe centriste au Sénat,
01:40 y compris en accompagnant, c'est pour ça qu'il faut un accord Sénat-Assemblée,
01:44 les réformes constitutionnelles nécessaires.
01:46 Mais sous l'œil, j'allais dire, très sévère ou critique ou lucide
01:50 du Conseil constitutionnel qui a mis les limites et les bornes.
01:52 Oui, mais on lui a donné d'une certaine manière la possibilité de le faire.
01:55 Et moi, j'ai trouvé d'ailleurs...
01:56 Il ne fait pas du droit, le Conseil constitutionnel ?
01:58 Le Conseil constitutionnel fait du droit,
02:00 mais on lui a renvoyé d'une certaine manière,
02:02 pardon de l'expression triviale, la patate chaude.
02:05 Je considère que les responsables politiques de droite
02:09 et de la majorité présidentielle n'ont pas suffisamment assumé
02:12 la nécessité d'un accord qui fasse, un, de l'assimilation
02:16 de ceux qui sont sur notre sol, la priorité.
02:19 Ça se décrète l'assimilation ?
02:20 Non, mais c'est un...
02:22 C'est un...
02:23 ♪ ♪ ♪
02:25 [SILENCE]