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La France enregistre un déficit commercial de 99,6 milliards d'euros en 2023. La deuxième pire performance de l'histoire de notre commerce extérieur. L'industrie recule dans de nombreux secteurs.

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00:00 Nicolas, j'allais dire "cocorico", mais voilà une première place européenne dont on n'a pas de quoi être fier ce matin.
00:04 La France est en fait le seul grand pays de la zone euro à finir l'année 2023 avec un commerce extérieur dans le rouge.
00:12 Et ce que tu nous dis ce matin, Nicolas, c'est que c'est un mal-être typiquement français.
00:16 Ah ben oui, quand t'es le seul du groupe à être à la traîne, tu peux pas dire "Ah Bruxelles, ah l'euro".
00:22 Mais on peut dire qu'on est une exception française.
00:24 Ah ouais, une exception avec presque 100 milliards de déficit commercial.
00:28 Alors super, on n'a pas fait les 163 milliards de 2022.
00:31 Evidemment, 2022, c'était le choc énergétique.
00:33 C'est le deuxième plus gros trou commercial de l'histoire quand même.
00:37 Donc on va pas accuser l'énergie qui est une dépense contrainte, c'est vrai.
00:40 On va pas accuser l'Europe parce que l'Allemagne, quand on fait -100, ils font +210 milliards.
00:44 Et on regarde la situation.
00:46 Allez, on a deux stars qui tiennent le coup.
00:48 Le luxe, et les avions. Super.
00:51 Et on a deux stars historiques qui plongent.
00:53 L'agriculture, troisième excédent commercial français.
00:56 On s'est désespérés de l'agriculture, mais on est super bons.
01:00 On est super bons, mais de moins en moins bons.
01:02 Et la pharmacie. Voilà la situation.
01:04 On a quand même une bonne nouvelle dans tout ça.
01:05 On se remet à vendre massivement de l'électricité.
01:08 Oui, on est bons sur l'électricité.
01:09 Oui, c'est décarboné.
01:10 Oui, le nucléaire c'est bien.
01:12 Oui, ça se vend à l'étranger.
01:13 Et ça, c'est une bonne nouvelle.
01:14 - Mais pourquoi ? Pourquoi on est si mauvais ?
01:16 - Eh bien parce que ça fait des années qu'on se met des boulets.
01:18 Mets-toi plein de petits boulets au pied.
01:20 Pour les enlever, les boulets, c'est compliqué.
01:21 On va pas assez vite pour les enlever.
01:23 Premier boulet, apprendre.
01:25 Pendant des années, on a dit, ouais, on va baisser le niveau des diplômes
01:27 parce qu'on n'arrive pas à monter le niveau des élèves.
01:29 Bam ! On voit le résultat.
01:31 C'est pas ce qu'il fallait faire.
01:32 Il faut inverser la tendance.
01:33 Changer et tout ça, ça se fait pas du jour au lendemain.
01:35 Il faut au moins 10 ans.
01:36 Ensuite, travailler.
01:37 Il y a 25 ans, on s'est dit, tiens, on va faire autrement, on va travailler moins.
01:40 Ben non, ça fonctionne pas.
01:42 Donc il faut faire autrement, petit à petit.
01:43 - Il veut la freiner 35 heures, d'accord.
01:44 - Non, non, non, c'est pas les 35 heures.
01:45 C'est tout un ensemble de choses.
01:47 Troisième élément, produire.
01:49 Depuis des années, on fait une montagne d'impôts de production.
01:51 Impôts de production, comme son nom l'indique, ça taxe la production.
01:54 Donc l'entreprise, avant même qu'elle ait vendu quoi que ce soit
01:56 et gagné le moindre euro, bam ! Des taxes.
01:58 Ah, on est unique au monde.
02:00 Alors on fait machinarien, mais ça prend du temps.
02:02 Industrialiser, on va réindustrialiser.
02:04 Quand vous regardez les chiffres avec un tout petit peu d'objectivité,
02:07 oui, il y a un mouvement engagé,
02:09 mais ce mouvement, objectivement, il n'est pas à l'échelle de ce qu'il faudrait.
02:12 Il reste embryonnaire.
02:13 Protéger autrement.
02:14 On a un système qui protège les Français payés principalement par les travailleurs.
02:19 Ça étouffe.
02:19 Il n'y a plus assez d'actifs.
02:21 Il va falloir donc partager différemment la facture
02:24 en faisant payer une partie de cette facture probablement par l'impôt
02:27 et pas par ceux qui travaillent.
02:29 Et puis enfin, dépenser moins.
02:30 Depuis toujours, on nous promet la réforme de l'État.
02:33 Depuis toujours, on nous promet le choc de simplification.
02:36 Et depuis toujours, on ne voit rien venir.
02:38 Avec ces éléments-là, vous avez les exceptions françaises.
02:41 – Merci Nicolas.
02:42 – C'est limpide.

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