Christophe, 56 ans, s'apprêtait à partir en vacances au ski quand il a croisé la route de l'assaillant de la Gare de Lyon. Il revient sur le déroulement de l'agression au cours de laquelle il a été blessé par arme blanche au cou et aux mains
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Il s'appelle Christophe, il a 56 ans, il vit dans les Yvelines et samedi matin aux alentours de 7h30-8h,
00:06 il se trouvait donc dans ce hall 3 de la gare de Lyon.
00:09 Il s'apprêtait à partir en vacances au ski lorsqu'il est tombé sur cet agresseur de 32 ans.
00:17 À ce moment-là, dit-il, cet homme est déjà aux prises avec un autre homme
00:21 qui, on le sait, lui a été plus gravement blessé.
00:25 Mais effectivement, on a pu parler à Christophe dans le cadre d'une interview et il nous raconte un petit peu la chronologie des faits.
00:32 Vous allez l'entendre, il est encore particulièrement choqué de cette scène qu'il a vécue,
00:37 mais aussi de ce moment où lui-même est intervenu. Écoutez.
00:41 J'arrive sur l'esplanade du hall 3, j'entends des bruits, j'entends bizarrement que ça crie,
00:50 je tourne la tête, je vois un Africain avec un couteau à la main.
00:55 En train de se prendre à des personnes.
00:57 Je crie, je crie pour l'attirer, pour détourner son attention et l'attirer vers moi.
01:05 C'est quelqu'un qui est venu le percuter comme s'il faisait un plaquage de rugby.
01:09 Là, qu'est-ce qui se produit ?
01:12 Je me dis, là c'est le moment de lui sauter dessus.
01:17 Donc je saute sur l'agresseur.
01:21 Il me plante un coup de couteau dans le cou.
01:25 J'ai quasiment rien senti, j'avais l'impression que le couteau s'enfonçait même pas dans ma peau.
01:30 Que la peau n'était même pas traversée.
01:33 Je pousse donc avec ma main le couteau.
01:36 Et je crie le couteau, le couteau.
01:39 J'ai 15 points de suture, j'ai une bonne dizaine de points de suture dans la main aussi.
01:43 Et après, j'ai vu un gros pied qui venait écraser le bras de l'agresseur.
01:51 Et là je me suis dit, c'est bon, il y a du monde qui arrive.
01:54 Il vous raconte son intervention.
01:56 Mais c'est un homme qui se sent un peu seul aujourd'hui, pourquoi ?
01:59 Oui absolument, déjà on peut préciser en préambule que cet homme n'est pas très à l'aise avec le terme de héros.
02:04 Même si effectivement, les actes qu'il a fait ce matin-là ont peut-être permis d'éviter un bilan encore un peu plus lourd.
02:12 Mais il a été très courageux.
02:13 Oui voilà.
02:14 Mais effectivement aujourd'hui il se sent un peu seul, il dit être abandonné.
02:17 Pourquoi ? Et bien parce qu'il estime, et il explique tout simplement, c'est factuel,
02:21 d'avoir reçu absolument aucun coup de fil d'aucune autorité à l'issue de son passage à l'hôpital.
02:27 Il est sorti de l'hôpital dans lequel il était hospitalisé lundi midi.
02:31 Et depuis, il a dû, explique-t-il, faire intervenir le maire de sa commune
02:37 pour pouvoir bénéficier d'une assistance psychologique.
02:40 Il n'a pas reçu de coup de fil d'aucune autorité.
02:44 Voilà, c'est un homme qui aujourd'hui est choqué par ce qui lui est arrivé
02:47 et qui aurait espéré, qui aurait aimé recevoir un petit peu plus de soutien officiel
02:52 par rapport à ce qu'il a fait et ce qui lui est arrivé.