• il y a 9 mois
Samuel Sawadogo est éleveur de poules pondeuses. Passionné par l'agriculture et l'élevage, il a acheté une ferme dès qu'il en a eu les moyens. Son plan était de commencer la production d'œufs avec 3 000 pondeuses, mais il a fini par perdre environ 15 millions de FCFA.

Fort de cette expérience, il conseille aux autres de commencer petit et de comprendre les processus et les techniques avant de faire un investissement important.

« Mon principal conseil est de commencer petit. Mais si vous avez déjà investi toutes vos économies et tous vos fonds pour commencer à un niveau élevé, et s'il y a un échec, vous risquez de ne pas vous en remettre », a-t-il partagé.
Transcription
00:00 Ce projet-là, avec 3000 pondeuses, devait dégager une marge d'environ une vingtaine de millions.
00:10 Mais à l'arrivée, je pense que c'est une perte d'environ 15 millions.
00:16 Je dirais que je suis né en Brousse, parce que mes parents étaient en Côte d'Ivoire.
00:25 Il y avait une plantation dans laquelle j'ai fait toute mon enfance.
00:31 J'ai gardé la nostalgie de cet environnement-là.
00:35 Dès que j'ai pu acquérir des moyens pour avoir une exploitation, j'ai voulu récréer en réalité cet environnement-là.
00:41 C'est une ferme de pondeuses que nous avons mise en place ici.
00:46 Le bâtiment dans lequel nous sommes ici, si je prends le bâtiment lui-même et les différentes cages, ont coûté environ 20 millions.
00:55 Mais en plus de ces investissements-là, vous savez que la contrainte principale de l'élévage de pondeuses dans notre zone, c'est la température.
01:03 Donc nous étions obligés ensuite d'investir dans des humidificateurs.
01:10 Si je prends les humidificateurs et l'installation électrique, nous sommes encore à environ 5 millions pour cet investissement-là.
01:20 Nous avions acheté 3 400 pondeuses et l'estimation était qu'on pouvait avoir 10% de pertes et qu'on allait avoir au moment de la ponte environ 3 000 pondeuses.
01:34 Malheureusement, à ce stade-là, je pense que nous avons perdu la moitié des poules que nous avons achetées.
01:40 Depuis le début de la ponte, nous n'avons pas pu atteindre un taux de ponte de plus de 60%.
01:45 Je dirais qu'on n'a pas pu rembourser le prix d'achat des pondeuses et on n'a pas également pu rembourser leur alimentation des 6 premiers mois compte tenu de la faiblesse de la ponte.
02:09 En termes de formule alimentaire, nous avons changé plusieurs fois de formule sans connaître réellement d'amélioration.
02:18 Mais nous ne baissons pas les bras, nous ne décourageons pas.
02:21 On sait que dans le domaine agricole, il y a de l'apprentissage et je pense que nous sommes dans une phase d'apprentissage,
02:28 même si cette phase-là est assez douloureuse vu l'importance des pertes.
02:32 Je pense que la formation est fondamentale pour le promoteur dans une activité pour lui permettre de maîtriser les risques.
02:54 Initialement, je me suis lancé en disant que je suis fils de paysans, je connais les plantes, je connais les arbres, je connais les poules, on en élevait quand j'étais petit.
03:05 Mais le projet agricole va au-delà de ce que nous avons appris de façon informelle quand nous étions petits.
03:14 Parce que gérer ces pondeuses-là, gérer des poulets locaux qui errent dans la cour, ce sont deux métiers totalement différents.
03:21 Certains disent que les conseils ne conseillent pas, que c'est les conséquences qui conseillent.
03:32 Initialement, plusieurs personnes m'avaient dit de commencer petit, mais j'avais tellement d'ambition sur cette ferme-là que je me suis dit que j'allais quand même commencer à 3 000
03:44 et que j'allais pouvoir m'entourer des compétences nécessaires pour ne pas échouer.
03:50 Malheureusement, ça n'a pas été le cas.
03:52 Donc, le principal conseil que je fais, c'est de commencer petit.
03:57 Mais si vous avez déjà mis toutes vos économies et tous vos fonds pour commencer à un niveau élevé, s'il y a une échec, vous risquez de ne pas vous réélever.
04:06 (Générique)

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