• il y a 10 mois
À Strasbourg, la colère des agriculteurs se voient aussi par une manifestation d'enfants. Plusieurs tracteurs en plastiques ont été aperçus place Kléber de la préfecture alsacienne. Les réactions sur les réseaux sociaux ont été partagées entre tendresse et crispations.

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00:00 attendri ou agacé, on va le voir. Mais d'abord le voilà, ce petit cortège,
00:04 mini Macé Ferguson, John Deere modèle réduit, New Holland à pédales, Renault en
00:08 place stock
00:08 et en plein centre-ville, après quelques tours de la place Clébert, en effet la
00:12 trentaine d'enfants,
00:13 a poussé jusqu'au parvis de la cathédrale de Strasbourg avec, vous le
00:16 voyez, ces pancartes, "Sauve ton paysan",
00:18 "Voulez-vous encore de nous", "Demain je vous nourris"
00:21 ou encore "On vaut mieux que ça", "Vaut", V-E-A-U,
00:24 évidemment. Première et principale réaction des internautes,
00:27 trop mignons, adorables, un soutien à ces exploitations
00:31 familiales, on oublie trop souvent que ça n'implique pas que les parents qui
00:34 travaillent, les enfants aussi pâtissent
00:36 du manque de revenus qu'on nous décrit et du manque de vacances. Deuxième
00:40 réaction,
00:40 attention quand même à ce que ne débarque pas en face, 300 enfants de
00:44 CRS avec des mini blindés pour évacuer tout ça.
00:48 Et heureusement ça n'est pas arrivé, le petit défilé a été épargné.
00:52 D'autres plus sérieux s'indignent, en revanche, qu'on instrumentalise ces
00:55 enfants, ça n'est ni drôle ni mignon, jamais grincelin, accusant les lobbies
00:59 d'être derrière ce happening poupon organisé, il est vrai,
01:02 par la FNSEA locale, la FDSEA du coup, du barin qui ne s'en cache pas d'ailleurs,
01:07 vous le voyez,
01:08 chaque petit engin avait derrière lui un drapeau qui affichait les couleurs,
01:11 objectif, je les cite,
01:12 "toucher la sensibilité des gens", "cultiver le capital sympathie"
01:17 pendant qu'autour de Strasbourg, on le rappelle, il y avait 500 collègues qui
01:19 bloquaient les routes avec leur tracteur. Écoutez, cet éleveur alsacien
01:22 venu avec sa progéniture, c'est eux qui le demandaient, dit-il.
01:26 Les enfants ont envie d'être avec, ils nous soutiennent au quotidien,
01:29 ça fait une semaine qu'on manifeste, ils nous demandent "papa qu'est-ce que tu fais ?"
01:32 il faut l'expliquer, on veut en être aussi, et je crois que c'est surtout pour
01:35 montrer pourquoi il n'y a pas cette prise de conscience qu'on va dans le mur si on
01:39 ne fait rien aujourd'hui. Je crains pour son avenir, pour l'avenir de tous les
01:42 autres petits ici, et notre rôle c'est de transmettre, aujourd'hui je ne sais pas
01:45 qu'est-ce que je vais transmettre.
01:47 Que vais-je transmettre ? Là, la vraie question qui soulève ce défilé, qui
01:50 pour reprendre une ferme dans les conditions actuelles,
01:52 les enfants, ça on le sait depuis longtemps, sont de moins en moins candidats à la
01:56 relève, sauf que la moitié des exploitants français sera à la retraite
02:00 d'ici dix ans. La moitié, ça fait 250 000 agriculteurs sur le départ, chiffre le
02:05 point, et pour beaucoup d'entre eux, 100 successeurs. Alors regardez, par exemple
02:09 ces camemberts fermiers, forcément, plus de 54% des agriculteurs français ont
02:15 aujourd'hui plus de 50 ans. 1,2% seulement ont moins de 25 ans, c'est-à-dire
02:20 que c'était encore 7% en 1982. Plus inquiétant encore, avant c'était un
02:25 crève-cœur pour les enfants de voir leur ferme quitter le giron familial.
02:28 Aujourd'hui, on les entend dans les médias décourager leurs rejetons de
02:33 reprendre l'exploitation. C'est cet éleveur dans la somme qui confie épuisant,
02:37 trop de normes d'un côté, la concurrence des fermes-usines de l'autre, les bêtes
02:40 de plus en plus souvent à l'intérieur. Nos valeurs sont
02:44 bafouées, déplorent-ils. Ces enfants à lui, ils aimeraient reprendre, c'est lui qui
02:48 leur dit non non je souhaite pour vous un tout autre avenir.

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