La France compte ce mercredi "plus de 100 points de blocage" et 10.000 manifestants selon Gérald Darmanin. Les tracteurs d'agriculteurs se rapprochent mercredi de Paris, de Lyon et du marché de gros de Rungis.
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00:00 Pour vous planter le décor, côté piles ici, vous avez la tête de cortège qui est arrêtée sur l'autoroute.
00:06 Ça c'est le blocage des agriculteurs. Il y en a d'Île-de-France, il y en a aussi de Dordogne, on m'a expliqué tout à l'heure.
00:11 Et puis côté face, vous allez le voir avec les images de France Solus, vous avez les forces de l'ordre,
00:15 ce sont les CRS qui se sont installées à 200 mètres d'écart, qui sont là et qui bloquent l'accès justement à Rungis.
00:23 Ils sont arrivés ces CRS, nous dit-on ici, à peu près en même temps que les agriculteurs.
00:28 Frédéric, vous êtes agriculteur, vice-président de l'Île-de-France, vous étiez là hier soir.
00:32 Comment ça s'est passé cette arrivée ? Est-ce que ça a été tendu ou plutôt cordial ?
00:35 Ça a forcément été un petit peu tendu.
00:38 C'est-à-dire ?
00:41 Parce qu'en fait quand vous voyez 300 CRS avec deux blindés qui arrivent,
00:45 les agriculteurs dans l'état de colère qu'ils sont, forcément c'était un peu tendu.
00:52 Il n'y a pas des invectives ?
00:54 Non, mais il y a une zone de tension, après ça s'est assez vite calmé.
00:58 Et puis objectivement, ce n'est pas les forces de l'ordre qui nous ont arrêtés.
01:01 En fait, nous, notre objectif, c'était d'arriver ici.
01:03 Donc ce n'est bien pas les forces de l'ordre qui nous ont arrêtés.
01:07 Moi, je trouve ça juste quand même un peu inacceptable d'avoir deux blindés.
01:11 Ce matin, le ministre de l'Intérieur disait qu'il ne fallait pas mélanger les agriculteurs qui travaillent et la délinquance.
01:19 Moi, je n'ai jamais vu de blindés devant les délinquants.
01:21 Donc en fait, je trouve ça très disproportionné pour une action qui est pacifiste
01:26 et qui fait valoir des valeurs et des revendications qui sont comprises par 90% des Français.
01:32 C'est un mauvais message qui est envoyé aux agriculteurs, c'est ce que vous nous dites ?
01:34 C'est un mauvais message qui est envoyé pour les agriculteurs vis-à-vis de la société.
01:39 En fait, si c'est comme ça qu'on met l'agriculture et les agriculteurs au-dessus du lot,
01:44 sincèrement, je pense que le gouvernement se trompe complètement,
01:46 y compris vis-à-vis de toutes les propositions qui nous sont faites depuis quelques jours.
01:52 Vous venez justement de dire que l'objectif, ce n'était pas forcément Rungis.
01:54 Alors, c'est quoi l'objectif ?
01:55 C'est continuer à bloquer pour manifester, se faire entendre ?
01:59 Est-ce que ça pourrait quand même être Paris au final ?
02:02 Alors, bon, là, objectivement, un tracteur monté à Paris par là, vous voyez bien que ça va être compliqué.
02:06 L'idée d'arriver ici, c'était clairement de mettre la pression sur le gouvernement
02:10 parce qu'en fait, on est toujours dans cette phase de négociation et qu'aujourd'hui, on n'aboutit pas pour l'instant.
02:15 Donc, en fait, il y avait besoin d'avancer et de mettre la pression.
02:20 Aujourd'hui, là, on est à 2 kilomètres du bout des pistes d'Orly.
02:22 Donc, on rentre dans la zone sensible.
02:25 Donc, c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a autant de forces de l'ordre face à nous.
02:28 Beaucoup, d'ailleurs, de présences policières, effectivement, depuis qu'on est arrivé.
02:31 On peut peut-être noter depuis plusieurs jours, maintenant, plusieurs semaines,
02:35 que l'on suit ces barrages pour BFMTV, qu'on sent aussi, nous, journalistes,
02:39 la présence des forces de l'ordre qui se renforce aussi au fil des jours
02:42 et à mesure qu'on arrive proche de Paris.