Swing l'émission de Journal du Golf revient sur la victoire de Matthieu Pavon sur le PGA Tour avec nous pour en parler : Matthieu Pavon, Thomas Levet, Victor Perez, Grégory Havret et Benoit Ducoulombier son ancien coach.
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00:00 Salut à tous, bienvenue dans Swing, l'émission de Journal du Golfe sur l'équipe.fr
00:05 et désormais sur vos écrans, canal 187 de Free, 193 de Bouygues,
00:10 émission exceptionnelle dédiée à la victoire de Mathieu Pavon sur le PGA Tour.
00:14 Je suis avec Arnaud Tillous et Benjamin Cadieux de Journal du Golfe.
00:17 Salut messieurs.
00:18 Salut JP.
00:19 Alors messieurs, on a vibré, on a le cœur qui est parti à 200.
00:23 C'était quand même fabuleux de voir Mathieu Pavon remporter ce premier succès historique
00:27 pour le golfe français sur le PGA Tour aux Farmers in Suresnes Open, c'était dingue.
00:32 C'était dingue, tous les golfeurs français ont suivi, je crois.
00:36 Moi j'avais la chance d'être à Marrakech, il y avait plein de pros français qui étaient là
00:40 et plein d'amateurs aussi puisque ça se joue en alliance.
00:42 Tout le monde ne parlait que de ça, on a eu plein de retours depuis,
00:46 et puis pas que des golfeurs, depuis samedi, ils le disent,
00:51 on entendait ça depuis 1907 soi-disant si on compte la victoire de l'Open.
00:56 Victoire d'Arnaud Massy, mais non, c'est du jamais vu,
00:59 donc c'était extraordinaire, en plus le scénario était dingue,
01:03 le golf comme on l'aime.
01:05 Alors Benjamin, c'est de Victor de Mathieu Pavon,
01:08 on l'avait dit à ce podcast la semaine dernière,
01:10 ce parcours de Torrey Pines pouvait lui convenir.
01:13 On le sentait bien.
01:14 Après bon, de temps en temps, ça arrive qu'on dise pas d'ané, qu'on tombe dessus,
01:18 mais le profil du parcours collait bien à Mathieu,
01:21 en tout cas le parcours sud, le plus dur, celui qui accueille les US Open.
01:26 Mais ce qui était génial, pour revenir à ce que vous disiez,
01:30 c'est d'allumer la télé à 9, 10 trous de la fin,
01:33 et puis de voir le nom d'un golfeur français tout en haut du leaderboard d'un tournoi,
01:38 et puis j'ai tourné.
01:39 Ma tendance, comme l'a dit l'expression, c'est de se frotter les yeux,
01:42 et puis ça commence à banaliser les exploits côté français.
01:46 Il y a eu Boutier, Perez l'an dernier avec sa sortie de bunker à Abu Dhabi,
01:50 et là on a Mathieu Pavon avec son coup de fer 8 d'enfoui dans le ruff qui finit au drapeau.
01:55 C'est à se frotter les yeux, et c'est génial.
01:58 Et surtout Mathieu Pavon qui a tenu la pression, il était en tête, il a rien lâché,
02:03 même si on a un peu frissonné vers la fin, au 17, quand il rate ce put.
02:08 Oui, mais c'est le golf, tout le monde rate des put, les autres aussi ont raté des put.
02:11 Alors je suis sûr qu'à ce moment-là vous avez dit "Ah là là, c'est des français, il va perdre".
02:16 Mais on l'entend, tout le monde l'a dit, c'est encore les français, ça va faire vendre de l'oeil.
02:20 Mais non, le français ne perd pas plus souvent que les autres, il gagnait jusque-là moins souvent que les autres malheureusement.
02:25 Mais la pression est la même pour tout le monde, et les français sont très bons sous pression.
02:28 On l'a encore vu en Rennes ce week-end, ils ont été champions d'Europe.
02:31 Les français savent gérer la pression maintenant dans tous les sports, il faut arrêter avec ce truc-là.
02:35 Et d'ailleurs Mathieu l'a prouvé, parce qu'il rate le petit put, mais le plus important c'était celui d'après au 18,
02:39 et celui-là il l'a mis, donc la pression chez les français, non.
02:42 Évidemment il y en a qui ratent de temps en temps, mais comme tous les joueurs, encore une fois les autres aussi vont rater.
02:46 Mais le français ne rate pas plus que les autres sous pression, il faut arrêter de croire ça dans tous les golfs le dimanche.
02:51 J'espère, comme le disait Benjamin avec tous ses succès, j'espère que les gens vont arrêter de se dire "Ouais le français il craque le dimanche".
02:56 Bah non, enfin là en l'occurrence, non, la preuve, on peut gagner et on gagne.
02:59 T'entends sa bascule de bon côté.
03:01 Exactement.
03:02 Allez justement, on va écouter Mathieu juste après sa victoire, on a réussi à l'avoir Benjamin, vous avez réussi à l'avoir dans la nuit de samedi à dimanche, Mathieu Pavon.
03:10 Pour Mathieu c'était dimanche matin chez nous.
03:12 Exactement, Mathieu Pavon qui venait de se coucher, il était sous la couette.
03:14 Voilà, il était sous la couette, encore sur le coup de l'émotion et on l'écoute Mathieu.
03:19 Ça va, j'ai l'impression d'avoir livré un combat de boxe pour le titre de champion du monde des poids lourds, en 12 rounds, bien jusqu'au dernier souffle.
03:33 Donc voilà, c'était une très très longue journée, très très long, deux derniers jours même.
03:40 Ça a joué assez lentement sur le parcours, il y a eu beaucoup de choses à gérer émotionnellement, donc voilà, ça a été dur mais ça en valait la peine.
03:51 On va refaire ce trou numéro 18 là, qui va marquer l'histoire du golf français.
03:56 Déjà ce deuxième coup, est-ce que t'as fait un peu douter ?
03:59 Oui, bien sûr qu'il m'a fait douter, il m'a fait complètement douter parce que je savais qu'en jouant mon 552°, il me resterait quoi qu'il arrive un assez bon...
04:08 J'essaye de la faire décoller très vite, je me recule peut-être un peu, je sais pas vraiment si ma balle en décollant ne chope pas par exemple juste un morceau de l'air.
04:22 Je la vois tourner sur la gauche, je comprends pas trop et voilà, je me rends vite compte que je vais me mettre dans le sale drap.
04:33 Et voilà, je t'arrive sur ma balle et j'ai quand même un tout petit peu de chance sur l'ail, je vois qu'elle est pas complètement en fond.
04:42 Après les rœufs sont vraiment très épais mais je vois qu'il y a quelque chose à faire.
04:47 Je me dis que de suite je m'en sens complètement capable.
04:52 Mon cadet était parti sur une option plutôt défensive et aller up, mais ça me frustrait énormément cette idée de pouvoir peut-être donner le tournoi sur ce 17 et 18 en devant mon recentré.
05:07 Je me suis juste dit dans ma tête que quitte à perdre ce tournoi, autant le perdre comme un homme, autant le perdre en essayant le tout pour le tout et en essayant de faire ce coup héroïque.
05:23 Je me suis engagé pleinement dans ce coup et j'ai la chance que ma balle sorte assez soft et vienne se poser dans le bord de la cassure et arrive à redescendre à une dizaine de pieds.
05:38 C'est-à-dire qu'à aucun moment tu t'es dit "bon allez, je me ressens, peut-être que je peux arracher un playoff et au pire, ça fait top 3, la carte est quasiment assurée".
05:46 Non, c'était objectif, victoire, point barre.
05:49 Ouais, ouais, c'est ça. De toute façon, il m'arrive quoi au pire ? Je mets dans l'eau, je fais deux putts, ça fait un double bogey, bon ben voilà, t'as perdu le tournoi.
06:01 Mais au moins t'as tout donné jusqu'au dernier coup pour avoir une chance de gagner ce titre sur le Pidget Tour.
06:08 Après j'ai envie de dire que finir deuxième ou finir quatrième ou cinquième, pour moi, bien sûr qu'en termes de gains et de points c'est intéressant, mais ça a la même valeur.
06:22 Si on joue aujourd'hui, si tous les professionnels ont sa ligne sur des tournois, c'est pour essayer de les gagner.
06:28 Donc voilà, s'il y a une chance que ça se produise et si on peut faire que ça se fasse, je suis pour tenter ces choses-là et voilà, aujourd'hui ça m'a clairement réussi.
06:42 Comment tu l'expliques cette victoire d'un point de vue stade, d'un point de vue jeu ?
06:47 Ça a un tout, je pense que le jeu est vraiment solide, hormis mon troisième tour vendredi où pour moi je suis passé complètement à côté en termes de driving.
06:59 Je trouve que j'ai été très très solide sur ce point-là.
07:04 C'était très important de choper les fairways cette semaine, le raf était vraiment difficile.
07:08 J'ai vraiment chopé énormément de fairways, de ces fairways-là j'ai fait quand même assez peu d'erreurs sur mon jeu de fer.
07:17 J'ai été patient quand il a fallu, j'ai attaqué un peu plus sur des drapeaux plus accessibles.
07:22 Et puis, on ne va pas se mentir, pour gagner des tournois il faut plotter.
07:27 C'était une semaine un peu particulière parce que les greens sont assez rapides mais ne sont pas très très bons.
07:34 C'est du poana, la balle saute beaucoup, ils sont très marqués.
07:39 Cette semaine j'ai quand même manqué sur les trois derniers tours sur le south, j'ai quand même manqué 3 ou 4 putts à 3 feet et moins.
07:49 Ce qui est quand même très très très rare parce que de mémoire je crois qu'en dessous de 6 feet la saison précédente j'étais à 90%.
07:58 Donc manquer 4 fois des distances comme ça en 3 jours c'est assez incroyable.
08:05 Mais bon à côté de ça j'ai eu des très très bons moments de putting, j'ai mis des très très belles ficelles en me concentrant beaucoup sur le dosage.
08:16 Et voilà, je pense que c'est ces deux secteurs de jeu-là qui ont fait la différence, de bien mettre en jeu,
08:24 de ne jamais vraiment se pénaliser méchamment et avoir un putting plutôt solide toute la semaine et régulier.
08:31 Le moment clé c'est le putt du 16 ou c'est le putt du 18 ? Le putt du 16 est énorme, c'est une crème renversée totale.
08:39 Ouais c'est une crème renversée totale parce que je sens très bien que Stéphane Jagger est là à 3 mètres du poteau et va me le glisser.
08:49 Donc ouais je sens que c'est en train de tourner, sachant que je manque ce putt au 15, je suis un super putt au 15 et malheureusement elle ne rentre pas.
09:00 Donc je me dis qu'à ce moment là, c'est peut-être ce moment là qu'il va faire que ça va tourner.
09:07 Mais voilà, encore une fois j'étais plein de positifs, j'étais prêt à sacrifier un coup.
09:18 Je pense que c'est ça qui a fait la différence, je savais que j'étais en position délicate.
09:22 Cette sortie du bunker, je n'aimais pas trop tout en monter beaucoup de sable dans le bunker.
09:27 Je me suis dit, essaye de la faire monter un peu sur le green et puis essaye de faire 4, limiter la casse, faire un bogey, me laisser encore 2 trous pour avoir une chance de gagner.
09:38 Et voilà, en essayant de faire bogey, c'est là où on a des bonnes surprises et ce putt a glissé comme par magie un peu dans le trou.
09:48 Là, ce moment là, tu peux nous le faire revivre, tu es sur le 18, tu vas jouer un putt de 3 mètres pour gagner sur le Pidgey Tour en étant totalement rookie.
09:57 Ouais, là c'est différent, là je suis dans une disposition qui est totalement autre.
10:03 Je viens de réaliser le coup parfait au bon moment pour me mettre dans cette position là.
10:11 Et là, je viens clairement dans un état d'esprit pour tuer le tournoi.
10:17 Je lis ce putt et je le vois 10 voire 15 fois rentrer avant même de le putter.
10:22 Pour moi, il n'y a aucun doute que ma ligne est la bonne, je sais exactement la vitesse avec laquelle je veux la taper, tout est très clair dans ma tête.
10:30 Je m'engage pleinement sur cette décision et je me mets à ce moment là dans cet état d'esprit de tueur.
10:42 Et voilà, c'est le moment de finir le travail.
10:47 Et voilà, des putts comme ça, on en a peut-être des centaines quand on était gamin au Pushing Green à se dire,
10:53 "ça fait le putt pour gagner le Master, ça fait le putt pour gagner tel tournoi et tel tournoi".
10:58 Et quand tu as finalement l'occasion de le faire, c'est là qu'il faut le faire.
11:05 Et je pense que tous ces super exercices de putting que je fais au quotidien avec mon coach, Yann Carlsen, m'aident pour beaucoup dans ça.
11:15 Est-ce que tu as "mieux géré" cette deuxième victoire en quelques semaines ?
11:21 Oui, beaucoup moins touché.
11:23 C'était vraiment un feeling différent. Je me sentais peut-être encore mieux armé que la première fois pour faire face à ces émotions.
11:31 Je l'avais déjà vécu en Espagne, je savais à quoi m'attendre.
11:35 Donc, entre guillemets, je savais comment je devais les gérer pour que ça se passe au mieux aujourd'hui.
11:41 Et voilà, je n'ai jamais été surpris aujourd'hui de mes attitudes, des pensées qui me sont passées par la tête.
11:48 Je savais exactement quoi faire quand elles sont venues me toucher.
11:53 Et je pense que c'est cette petite expérience-là qui a fait que ça a pu faire une différence aujourd'hui.
12:00 Pour terminer, Mathieu, est-ce que tu peux nous expliquer les portes que tu t'es ouvert en gagnant ce tournoi ?
12:06 Le Masters, c'est celui que j'apprends le plus parce que c'est vraiment pour moi le plus spécial de tous.
12:14 Celui dont je rêvais de fouler la pelouse.
12:20 Donc, nous, ça va être un moment spécial, je pense, quand je vais mettre un pied là-bas.
12:26 Après, comme tu l'as très bien dit, on va faire partie de certains des Signature Events, on va jouer un Player cette année.
12:35 Donc, voilà, gros calendrier.
12:38 Ça va être vraiment hyper excitant de pouvoir aller jouer ce tournoi-là et pouvoir, encore une fois, se jauger son golf contre quelques-uns des contenants.
12:50 Voilà, Mathieu Pavon, juste après sa victoire, et Benjamin, on le sent, Mathieu Pavon, il a gagné ce succès, mais il est réaliste.
12:56 Il le dit d'ailleurs, tous les meilleurs n'étaient pas là. Il reste quand même la tête sur les épaules.
13:01 Je ne sais pas s'il le dit dans cet extrait qu'on vous a sélectionné, puisqu'on s'est parlé pendant 17 minutes.
13:06 Pour être précis, il a dit effectivement qu'il y a des joueurs qui sont partis sur le livre, il y a des joueurs qui ne jouaient pas ce tournoi.
13:12 Et il est hyper modeste, mais dans le bon sens du terme. Il est allé chercher la victoire, comme il l'a dit, avec cet échange avec son caddie qui est mémorable.
13:19 Il dit "Non, non, moi, je joue la gagne comme un bonhomme".
13:22 Et ça a marché, mais il a dit que ça aurait pu aussi ne pas marcher suite à l'incertitude du lie dans le rough.
13:28 Donc, il garde quand même un peu de moe-sie, il garde vraiment la tête sur les épaules.
13:32 Et ça, ça fait aussi plaisir à entendre. Parce qu'on est toujours un peu à se dire après une victoire, alors la semaine prochaine et alors la suivante.
13:40 C'est vrai qu'on a envie d'y croire. Il inspire la solidité aussi bien physiquement que techniquement.
13:47 Et surtout, on a l'impression que ce n'est pas une finalité cette victoire à Torrey Pines, c'est plutôt un début.
13:52 C'est même depuis l'Espagne, de toute façon, il joue à un niveau de jeu. On sait très bien qu'en golf, le plus dur, c'est la régularité.
13:58 Lui, il joue depuis le mois d'octobre l'année dernière, mais c'est incroyable. Sa fin de saison a été dingue.
14:02 Il s'était un peu raté en Afrique du Sud juste avant Dubaï, mais il a rectifié le tir à Dubaï.
14:06 Il s'est un peu loupé sur le dernier tour, mais jusque-là, il jouait très bien.
14:09 À Dubaï, il l'a prouvé la semaine d'après. Et là, il fait 7e, top 20 la semaine dernière, je ne sais plus exactement combien.
14:16 Et là, il gagne.
14:17 31e, c'est le meilleur.
14:19 Ça ne va pas s'arrêter.
14:21 Et surtout, c'est là où on se dit l'importance de ce put à Dubaï pour gratter cette carte sur le Pidgey Tour.
14:27 C'est 4 birdies pour finir la semaine.
14:29 C'est incroyable ce destin qui s'écrit pour Mathieu Pavon.
14:34 Depuis le temps qu'on entend les golfeurs dire qu'en golf, ça peut aller vite dans un sens comme dans l'autre,
14:38 là, on l'a vu, ça a été très vite pour Mathieu Pavon.
14:40 Il met ces 4 birdies-là, mais encore une fois, ce n'est pas un hasard.
14:43 Il n'a pas rentré des ficelles non plus pour rentrer ses... J'ai revu la stat, je crois qu'il a rentré des 3 m, des 4 m, des 5 m.
14:50 Et le dernier, il y a moins d'un mètre.
14:52 C'est ceux qui bossent à fond, Aguille, Carlsen.
14:54 Oui, et puis il s'est mis en position.
14:56 Il y a ce très bon pars au VO16 aussi.
14:58 La semaine d'avant, encore une fois, il s'est raté le dimanche.
15:00 Il a dit "j'ai appris", et il l'a prouvé la semaine d'après.
15:03 Donc oui, effectivement, on peut repenser à ces 4 birdies-là,
15:06 mais quelque part, il est comme ça depuis le mois d'octobre.
15:09 J'ai envie de dire, si ça ne s'était pas passé là, il aurait trouvé un moyen quand même de grimper,
15:14 parce qu'il est, on va entendre Greg Averet tout à l'heure,
15:17 il est sur une pente ascendante depuis de longs mois.
15:20 Et là, il concrétise enfin, il a su saisir les opportunités.
15:23 C'est dingue d'arriver sur le PGA Tour et de s'imposer au 3e tournoi,
15:26 mais même de faire top 10 dès le premier.
15:28 C'est ce qu'on disait au podcast d'avant avec Guillaume,
15:31 c'est qu'on se disait "l'adaptation, l'adaptation".
15:33 Mais quand vous jouez bien au golf, parce qu'on avait pris l'exemple d'un...
15:36 Tu te souviens, Arnaud, d'avoir... Est-ce que tu te souviens de Davos Sucker ?
15:39 J'aime bien. C'était l'attaquant qui changeait de championnat tout le temps
15:42 et qui marquait tout le temps.
15:43 Et on se disait "l'adaptation de quoi ? C'est le même terrain, c'est les mêmes règles."
15:46 Mais vous savez, quand vous drivez bien comme Mathieu avec ses petits fades,
15:50 et que maintenant vous mettez un putt et demi de moins par tournoi,
15:53 voire quasiment deux putts de moins par tournoi,
15:56 vous jouez bien au golf, vous battez les autres, ou en tout cas vous faites le jeu égal.
15:59 Et puis c'est pareil, on avait eu Nico Colsard dans le Journal du golf il y a 10 ans,
16:03 qui avait passé toute son année à détester les États-Unis,
16:05 à aller de môle en môle en ne sachant pas quoi faire.
16:08 Lui, il l'a dit, il a dit "je me sens américain, j'aime tout dans ce pays".
16:11 Voilà, il est à l'aise depuis qu'il est arrivé là-bas.
16:13 Il vit un rêve, ça partout depuis, on l'entend, qu'il a toujours rêvé de jouer le Pichetto.
16:18 Il vit un rêve éveillé, il est bien là-bas, il est bien dans son pays.
16:21 Et les résultats sont là aussi.
16:23 Tout est validé.
16:25 Le rêve continue pour Mathieu Pavon.
16:27 Et un autre joueur qui a dû être ravi de ce succès, c'est Thomas Levé.
16:30 Thomas Levé qui a une importance capitale dans la vie de Mathieu Pavon.
16:33 Il l'avait pris sous son aile juste après les études de Mathieu.
16:37 Il était allé aux États-Unis, il avait passé du temps à West Palm Beach.
16:40 Thomas Levé, chez Thomas Levé, qui l'avait entraîné, qui l'avait vraiment pris sous son aile.
16:45 Et il le dit à Mathieu Pavon, Thomas Levé a été un des seuls qui a cru en moi.
16:51 Et justement, on va l'écouter Thomas.
16:53 T'as vu ça ? T'as vu ça ? C'est incroyable.
16:55 Quelle folie !
16:56 Hein ?
16:57 Quelle folie !
16:58 C'est de la folie, le finish.
16:59 Le finish, j'étais comme un fou.
17:01 J'ai regardé, je l'ai eu au téléphone depuis 5-6 jours, tous les soirs.
17:06 Ah oui ?
17:07 Oui, parce qu'on s'envoie des messages, parce qu'il cherchait une barraque, se loger à Palm Beach.
17:13 Il venait peut-être à la maison dimanche, il jouait pas le couple beach.
17:16 Des petits trucs, quoi.
17:18 Et comment tu l'as trouvé cette semaine ? Il était serein ?
17:21 Non, il est serein depuis 4-5 ans, à peu près.
17:26 Tu sais, c'est-à-dire qu'il a mis un plan de jeu en marche.
17:32 Je crois qu'il a écouté beaucoup de gens, il a fait son analyse.
17:38 Il a monté un jeu qui est hyper solide.
17:42 Tu savais, toi, quand il est venu te voir il y a quelques années, au début de sa carrière, en Floride,
17:47 et que tu l'as un peu aidé, tu savais qu'il serait fait pour le circuit américain à ce point-là ?
17:51 Ça a été la discussion qu'on a eue, justement.
17:54 C'était une des questions qu'il m'a posées.
17:56 Est-ce que je suis assez bon pour passer pro ?
17:58 Tu vois ? C'est dément.
18:00 C'est dément. Et en fait, la réponse que j'avais, c'est à l'époque, moi, je sais pas,
18:03 j'étais largement dans les 40 meilleurs en Europe, un truc comme ça.
18:08 J'avais gagné, je sais pas combien, 5 fois, 6 fois sur le circuit, un truc comme ça.
18:13 Et je lui avais répondu, écoute, Mathieu, moi, le 100e européen,
18:19 je lui mets un déraclé en permanence.
18:22 C'est-à-dire qu'il me fait pas peur du tout.
18:24 Tu vois ? Il est pas là.
18:27 Et puis toi, je joue avec toi depuis, je sais pas, 2-3 semaines.
18:30 On joue tous les 2 jours et je gagne un match sur 2.
18:34 C'est-à-dire que tu es meilleur que le 100e.
18:36 Bien sûr que tu peux passer pro.
18:38 Et à l'époque, il était, je crois, il jouait, il allait passer pro, je crois.
18:43 Il jouait déjà le camp de l'Alstour ou des trucs comme ça, tu sais, des tout petits trucs.
18:48 Et avec un jeu qui était déjà très développé.
18:52 Mais où justement, là où il a été très très fort,
18:56 il a fait des choix de jeu qui, à la place de travailler ton golf en permanence,
19:01 tu vois, de le travailler sur "je travaille mon swing, je travaille mon swing".
19:05 C'est ce qu'on entend beaucoup.
19:06 Lui, il a décidé, voilà, je fais ce swing-là et puis je le répète.
19:09 Mathieu, c'est toujours quelqu'un qui a été un peu, comment dire,
19:13 pas anxieux de ce qu'il allait faire, mais toujours très,
19:18 non, je dirais pas pessimiste, mais très humble de sa performance, tu vois.
19:24 Et qu'avec la volonté d'aller le plus haut possible.
19:27 Donc, ce qu'il a fait, c'est qu'au début, il se mettait des barrières.
19:31 Et puis les barrières, il les pète les unes derrière les autres.
19:33 Après, le travail, c'est lui qui l'a fait.
19:35 Et puis il l'a fait parfaitement. Quelle victoire il a fait.
19:38 Le put au 18, je sais pas si t'as vu ma vidéo sur Instagram.
19:41 J'étais devant la télé comme un fou.
19:44 Quand tu regardes l'interview qu'il donne à la fin du 18, là,
19:47 tu vois ici, Céline Bouthier comme son, pas son exemple,
19:52 mais la personne allait chercher en France, tu vois, par exemple.
19:55 D'aller à Majeur, tu vois, il annonce sur le gain du titre.
19:58 Donc, c'est bien. Et puis là, on va le voir à Augusta,
20:01 on va le voir à l'US Open, on va le voir au Pitchier,
20:03 on va le voir partout. C'est vraiment très, très bien.
20:06 Sa maman a regardé la télé pour la première fois pour sa victoire ce soir.
20:09 J'ai réussi à la persuader.
20:10 Ah bon ?
20:11 Sinon, je crois que je lui disais que je lui bottais le cul.
20:13 Parce qu'elle regarde pas d'habitude ?
20:16 Non, non, non. Elle a pas regardé en Espagne, elle avait pas regardé.
20:20 Parce qu'elle y arrivait pas. Elle y arrivait pas.
20:22 Et sinon, je lui ai porté la poisse, tu sais.
20:24 Mais là, elle a regardé. Je suis content pour elle. C'est génial.
20:27 Voilà, énorme victoire pour le golf français.
20:29 Et Golf Channel l'a même dit.
20:30 Ils ont fait un petit montage photo en titrant
20:34 "La Renaissance française avec Céline Bouthier et Mathieu Pavon".
20:38 Finalement, Céline Bouthier et Mathieu Pavon,
20:40 peut-être deux profils qui se ressemblent,
20:42 deux énormes travailleurs.
20:43 Et le succès est là.
20:44 Peut-être, c'est sûr.
20:45 Oui, mais c'est plus pareil qu'avant, je trouve, le niveau des victoires.
20:48 Avant, quand on parlait de toutes les victoires de Greg Averet, par exemple,
20:51 ou toutes les victoires françaises, on parlait de "boss swing",
20:54 de talent, de récompense du talent.
20:56 Et là, avec Bouthier-Pavon, je trouve qu'on est plus sur des profils...
21:00 Travailleurs.
21:01 On n'aime pas ce mot parce qu'on l'utilise mal, le mot "besogneux".
21:04 Mais voyez ce que je veux dire, les gars.
21:07 Surtout qu'il partait de beaucoup plus loin, Mathieu Pavon.
21:09 Il avait peut-être moins de talent que les autres.
21:11 Et Céline Bouthier aime le dire aussi.
21:13 "J'avais moins de talent que les autres à la base."
21:15 C'est pas facile à croire.
21:16 Mais je trouve qu'on est plus sur le même type d'exploits français
21:19 que dans les années 2008-2010, où on gagnait un tournoi tous les mois.
21:24 C'est des exploits construits, c'est ça que tu veux dire ?
21:26 Oui, plus dans le boulot et dans la sueur
21:30 que dans l'expression du talent et de la fluidité de swing.
21:32 Après, il y a Greg Averet qui dit que quand ils sont arrivés sur le tour,
21:36 il n'y avait pas grand monde sur le tour.
21:38 Donc il a fallu déjà qu'il y ait du nombre sur le tour.
21:40 Et après, il y a eu beaucoup de joueurs qui gagnent.
21:42 Il y en a eu de plus en plus.
21:43 Après, il y a eu Victor Dubuisson qui s'est frotté aux meilleurs mondiaux.
21:47 Il y a Levesque qui a joué la Rider.
21:48 Il y a Van de Vel d'Avent, mais Levesque a gagné.
21:50 Là aussi, le golf français est en progression depuis toujours.
21:55 En tout cas, depuis une vingtaine ou une trentaine d'années.
21:58 Et à chaque fois, ils repoussent un peu plus les limites.
22:01 Et maintenant, les limites, c'est de gagner en majeure comme Céline Bouthier
22:04 ou de gagner sur le Pitch et Tour comme Mathieu Pavon.
22:06 Tout le reste, quelque part, a été fait.
22:08 Et nos limites aussi.
22:09 Il y a encore des limites.
22:11 Les limites, c'est qu'on n'a que trois joueuses et trois joueurs
22:15 sur le circuit principal, le LPGA et le Pitch et Tour.
22:18 Là, on ne sera jamais, comme les Anglais, à aligner disques en joueurs.
22:23 Pour l'instant, oui.
22:24 Je pense que ça n'arrivera jamais.
22:25 On n'aura jamais la densité, mais c'est vrai qu'on casse un nouveau plafond.
22:30 C'est envoyer davantage de joueurs chaque année.
22:33 Parce que là, on n'en a que trois.
22:34 Donc, on est quand même dépendant de la forme de programme.
22:37 Benoît Ducoulombier, qu'on va voir aussi, le dit.
22:39 Il dit « Moi, je ne crois pas en prendre un joueur et le monter tout en haut. »
22:42 Il dit « Non, il faut faire monter la masse. »
22:43 Et dans la masse, il y en a toujours un qui sort.
22:45 Voilà la preuve.
22:46 Il y a eu Céline Gouthier, il y a eu Victor Dubuisson.
22:50 Maintenant, c'est au tour de Mathieu Pavon.
22:51 Victor Perez n'est pas loin.
22:53 Et encore une fois, Romain Langas, qui n'est pas passé loin en fin de saison,
22:55 de monter sur le Pitch et Tour.
22:57 Même Julien Garrier, il pouvait jouer sa chance.
23:00 Malheureusement, il a été blessé.
23:01 Voilà, on a de plus en plus de joueurs qui côtoient le haut niveau.
23:05 Forcément, ça sort encore une fois.
23:06 On n'est pas plus bêtes que les autres.
23:08 Et on le voit dans d'autres sports, on franchit les premières places.
23:13 On est la meilleure nation collectivement.
23:15 En tennis, on a un peu plus de mal.
23:16 En golf, on avait encore plus de mal.
23:17 C'est en train de changer.
23:18 Tant mieux pour nous.
23:19 Justement, quelle résonance a eu le succès de Mathieu Pavon en France.
23:23 Héloïse Girard et Manon Cambré sont allés à votre rencontre au Golfe de Longchamp.
23:28 Oui, bien sûr, comme bon nombre de passionnés de golf à la télévision.
23:36 Jusqu'à une heure avancée de la nuit, oui.
23:38 Bien sûr, oui.
23:39 Puis on a sauté sur le canapé plusieurs fois.
23:41 Oui, effectivement, ce dernier tour de dimanche était plutôt assez extraordinaire.
23:46 On a connu des hauts et des bas en le regardant.
23:49 Mais surtout un 18ème trou qui est vraiment exceptionnel,
23:54 sur lequel il démarre avec un drive qui est complètement, on va dire, à gauche.
23:58 Pas habitué à ce genre de choses.
24:00 Et puis deux shoots de recoveries qui le font terminer à quelques mètres du drapeau.
24:04 C'est vraiment, en tout cas, un coup incroyable pour finir sur ce 18ème.
24:08 J'ai arraché, tout le monde était en train de dormir chez moi, j'ai sauté de joie.
24:12 J'ai fait "Waouh, super".
24:14 Voilà, en gros.
24:15 Non, fabuleux parce que je suis resté devant la télé.
24:18 Et les trois derniers trous, extraordinaires.
24:20 Parce que même les commentateurs disaient qu'il n'avait plus de swing, qu'il n'avait plus rien.
24:24 Et un mental d'enfer, quoi.
24:27 Donc, extraordinaire pour les Français.
24:29 J'ai vu le résultat sur des journées sportives.
24:31 Je trouvais ça assez incroyable le fait qu'il débute sa saison depuis quelques semaines
24:36 et qu'il est déjà en danger de victoire.
24:38 Donc, si je ne me trompe pas, ça doit faire plus d'un siècle qu'aucun Français n'avait gagné sur le Pitcher et tout.
24:42 Oui, j'ai regardé et j'ai surtout vu le dernier putt, qui a été sa victoire incroyable.
24:47 D'abord, c'était très bien pour la France.
24:49 Je crois que ça fait, quoi, 110 ans qu'on n'a pas gagné quelque chose comme ça, ou 120 ans.
24:54 Donc, pour la France, c'est très bien.
24:55 Pour le golf, c'est très bien.
24:57 Et ce que j'ai espéré, c'est que ça dynamise encore tout ce qui se passe dans le golf en France.
25:04 Comme quoi, ça c'est très important, surtout pour mes élèves et pour tous les amateurs français.
25:13 Comme quoi, il n'y a pas forcément que la technique.
25:16 Le golf, c'est un sport, on va dire un peu, comment dirais-je, holistique.
25:21 Où il y a plein de caractéristiques autres que la technique qui viennent compléter le niveau d'un très bon joueur de golf.
25:27 Et je pense que c'est une bonne leçon aussi pour les amateurs.
25:29 De toute façon, à ce niveau-là, c'est forcément extraordinaire.
25:33 J'ai trouvé qu'il était terriblement contrôlé et qu'il est arrivé à voir psychologiquement ce qu'il fallait avoir tout au long du parcours.
25:42 Et qui est souvent le défaut que nous avons en France.
25:44 Je l'ai trouvé vraiment très solide dans le sens où, même après, et on l'a vu sur le 18ème, même après des mauvais coups,
25:52 il a réussi à rester concentré, il a réussi à récupérer éventuellement les yards ou les mètres qu'il avait perdus et la distance qui lui manquait.
26:01 Très confiant dans sa tête, donc on espère qu'il va être solide, qu'il va conforter, on va dire, son état d'esprit.
26:10 Et puis, oui, qu'il soit dans le top mondial, bien évidemment.
26:14 Heureux pour le golf français parce qu'au-delà de la performance, il y a d'abord Céline Boutier, il y a eu Perez, il y a eu les bonnes performances de Rosner.
26:23 Donc ce n'est pas un cas un peu isolé.
26:25 On sent bien qu'il y a quelque chose qui est en train de pousser.
26:29 Et avec plusieurs performances de golfeurs français, de golfeuses, Céline Boutier a donné la voix.
26:36 Donc c'est plutôt intéressant ce collectif de performances.
26:40 Je trouve que c'est plutôt intéressant.
26:43 Évidemment que ça dure, comme je disais.
26:45 C'est plutôt encourageant, je trouve.
26:47 Je trouve que c'est vraiment bien.
26:49 Il y aura du marketing, de la diffusion, il y aura de la presse.
26:52 Ça peut donner aussi envie à pas mal de gamins de se mettre à ce sport, d'en changer éventuellement l'image aussi.
26:59 Donc non, non, c'est positif à plein, plein, plein.
27:02 Et puis je pense que ça conforte aussi la Fédération française de golf dans ses choix, ses orientations, ses arbitrages.
27:09 Donc oui, je trouve que c'est plutôt positif à plein des guerres, oui bien sûr.
27:12 Et puis en plus, il est plutôt sympathique ce Mathieu Pavon.
27:15 Donc voilà, longue vie à Mathieu Pavon et à ses performances.
27:18 En tout cas, je pense que Céline Boutier a ouvert la voie par rapport à tous ces golfeurs professionnels que l'on peut avoir sur le Tour européen.
27:26 Les voir aller également sur le Tour américain.
27:30 Je crois que Pavon a également fait ses études sur le territoire américain.
27:34 Donc c'est un territoire qu'il connaît bien.
27:36 On sait que c'est le domaine le plus exigeant, en tout cas dans le monde.
27:40 Mais c'est bien, elle a ouvert la voie.
27:42 Ça veut dire aussi que les Français peuvent gagner.
27:44 On n'est pas toujours cantonné à être au milieu de tableaux 50e, 30e, 10e pour les meilleures performances.
27:50 Mais oui, ça fait quelques années qu'en tout cas, on n'avait pas vibré comme ça depuis Victor Debusson ou autre.
27:56 Mais oui, ça fait plaisir et c'est que le début en tout cas.
27:59 Pavon est sur une belle lancée là depuis quelques mois.
28:02 Ça veut dire que la Fédération fait un travail en amont, les pros de club,
28:06 tous les acteurs du golf sont à priori très performants puisque ça commence à payer.
28:11 On nous a souvent critiqué en disant que les Français ne gagnent jamais.
28:14 Et plus ça va, plus on gagne, plus on gagne.
28:17 C'est formidable, pour une fois on a quelques Français qui arrivent au top niveau.
28:23 Il n'y a pas assez de jeunes qui se lancent dans le golf.
28:25 Si on veut vraiment des grands champions, il faut qu'ils démarrent très jeunes.
28:28 Alors maintenant, c'est bien qu'il y ait 3-4 Français de haut niveau.
28:33 Donc on les trouvera toujours dans le top 10, c'est très bien.
28:36 Ça dit que l'enseignement fait des progrès énormes et que le sport lui-même fait des progrès énormes.
28:42 Je pense qu'il y a un grand travail de l'entraînement et des écoles sur le sujet.
28:47 Je pense qu'on arrive petit à petit et il y a encore beaucoup de choses à faire dans le domaine professionnel pour pouvoir arriver à ces niveaux là.
28:56 En tout cas, j'espère que ça va être une source de motivation pour la nouvelle génération qui va arriver.
29:01 Je crois qu'il y a une trentaine d'années.
29:03 Si ça pouvait continuer à motiver les plus jeunes à parfait et à réussir aussi bien sur l'Europe 1 que sur le Pitch et Tour.
29:09 En tout cas, c'est une victoire qui fera date dans l'histoire du golf français.
29:13 Peut-être un déclic aussi pour les autres qui vont se dire que maintenant Mathieu Pavon a réussi à gagner sur le Pitch et Tour.
29:18 On pense à Victor Perez, à Paul Barjon.
29:20 Il y a peut-être un petit complexe mental qui va se débloquer.
29:25 La première étape est franchie en tout cas.
29:27 Depuis plus de 20 ans qu'on suit le golf, on voit chaque année quand il y a une victoire, ça fait du bien aux autres.
29:31 C'est toujours pareil.
29:32 Tous ceux qui s'entraînent avec Mathieu Pavon depuis des années ou qui l'ont vu passer devant,
29:37 eux se disent que s'il a fait, c'est possible.
29:39 Il faut juste que je bosse bien et que je bosse.
29:42 Et là, tous les rêves sont possibles.
29:44 Là aussi, encore une fois, Greg Abreil le dit, le plafond de verre est tombé.
29:47 Et maintenant, il ne reste plus quoi ?
29:49 C'est une boutique qui l'a fait, mais il reste un majeur chez les hommes.
29:52 Mathieu, il va aller le chercher.
29:53 Victor Perez, on sait aussi que lui y croit.
29:55 Et pourquoi pas d'autres ?
29:57 Honnêtement, maintenant, le meilleur est à venir.
30:00 Benjamin, qu'est-ce qui t'a le plus impressionné chez Mathieu quand tu as regardé, quand tu as allumé ta télé ?
30:06 C'est quoi ? C'est la résistance sous pression ?
30:08 Oui, c'est ça, c'est l'impression.
30:10 On en parlait avec un ancien collègue, avec Jean Arnaud.
30:14 Pour l'anecdote, il travaille à la France SDS Jeux, donc sur les paris sportifs.
30:19 Comme on disait tout à l'heure, un peu à l'ancienne, qu'est-ce qui va lui arriver ?
30:24 Et là, deux trous de la fin, je lui ai dit par dessus, c'est bon, c'est plié.
30:28 Et je le pensais vraiment.
30:29 C'est cette sensation que rien ne pouvait lui arriver.
30:31 C'est une sensation, évidemment.
30:32 Il aurait pu aussi faire une douille ou finir enfoncé dans l'oeuf ou reprendre la balle dans le plein thorax sur sa sortie de bunker.
30:38 Ça aurait pu arriver, elle a tapé le bord.
30:40 Mais là, cette impression de solidité qui me fait bizarre et qui me faisait dire ce que j'ai dit il y a deux minutes
30:46 sur ce côté solide et moins basé sur le talent, sur le côté chaud des victoires d'avant côté français.
30:54 Surtout que sur ce trou 18, ce troisième coup, on a tous eu peur.
31:00 On s'est dit cette balle, elle ne va jamais faire la distance.
31:02 Même après le pot de 1m, tu n'avais même pas eu peur.
31:04 C'est ça qui fait bizarre.
31:06 Je me suis dit non, ça va le faire.
31:07 Alors qu'on avait évidemment cet ADN de français à se dire qu'on pouvait se dire non, il va se passer une cata.
31:13 Qu'est-ce qu'il va faire ? Une dinguerie ?
31:15 Mais là non, tu ne le sens pas comme ça.
31:17 Arnaud, après coup, c'est toujours facile à dire.
31:21 C'est vrai qu'il était solide de toute façon, encore une fois.
31:23 Il fallait faire ce qu'il a fait, il fallait faire birdie.
31:25 Son caddie lui disait non, on va assurer le coup, on va jouer sur le côté.
31:29 Lui il a dit non, si je perds, je veux perdre comme un homme.
31:31 Et il a été chercher le birdie, il fallait.
31:33 C'est fort cette phrase d'ailleurs.
31:34 Oui et Oshgard rentre l'igueule, donc il ne gagne qu'avec un point d'avance.
31:38 Bravo, il fait birdie.
31:41 Mais en tout cas, il ne gagne qu'avec un point d'avance, en tout cas il lui fallait ce birdie.
31:45 Et voilà, ça prouve sa solidité.
31:48 Il l'a démontré encore une fois depuis le mois d'octobre.
31:50 C'est toujours pareil, ces succès-là, ça ne se construit pas en un jour.
31:54 Il l'a prouvé depuis le mois d'octobre et il l'a encore prouvé sur ce dernier tour.
31:57 Justement, on va l'écouter Grégory Avray qui est proche de Mathieu Pavon
32:01 et qui n'a évidemment pas loupé une miette de son succès.
32:03 J'imagine que vous êtes comme tout le golfe français,
32:06 abasourdis et foutus de joie par cette victoire de Mathieu Pavon.
32:09 Oui, bluffé, abasourdis, foutus de joie, bien sûr, bluffé.
32:15 Je pense que c'est même presque un terme un peu plus adapté.
32:19 C'est ce qu'il a fait depuis sa victoire.
32:21 C'est quelque chose d'assez impressionnant.
32:24 On a l'impression qu'il y a une espèce de fusée qui a décollé de Kourou.
32:28 C'était beau, c'est génial. C'est génial pour tout le monde.
32:32 Qu'est-ce que ça représente pour le golfe français d'après toi ?
32:38 C'est quelque part un plafond de verre que Mathieu vient de casser
32:47 peut-être pour toute une génération, pour tout un pays j'espère.
32:51 Après, il ne le doit qu'à lui.
32:54 Et là où il est aujourd'hui, tout ce qu'il a fait, il est très méritant.
32:58 Et c'est quelque chose d'assez dingue.
33:02 Mais il y a quand même pas mal de chance pour que tout le golfe français
33:06 soit aspiré par cette dynamique.
33:10 J'ai l'impression qu'il y a quand même depuis 20-25 ans,
33:14 tout un tas d'échelons qui sont gravis.
33:17 Peut-être pas année après année, mais il y a des générations
33:21 qui se succèdent les unes après les autres.
33:25 Et on a l'impression que c'est toujours un peu mieux.
33:27 À chaque fois c'est mieux.
33:29 Nous, on a été peu sur le tour. Il y a eu plus de monde.
33:32 Après, on s'est rapproché de certains majeurs.
33:35 Il y a des joueurs qui ont commencé à choper la carte aux USA.
33:38 On commence à gagner aussi des Rolex, etc.
33:41 Et là, il y a trois joueurs français qui ont la carte sur le Pidgey Tour.
33:46 C'était une première.
33:48 Là, Mathieu qui gagne, c'est une grande première.
33:51 Je pense qu'il y a beaucoup de monde qui aimerait qu'elle soit un peu plus marquée,
33:57 un peu plus rapide.
33:59 Mais pour moi, la progression est assez notable.
34:03 Ce que vient de faire Mathieu, ça a été vite en quelques mois.
34:08 Seulement après quelques tendances sur le Pidgey Tour,
34:11 il est capable de gagner. C'est dingue.
34:13 Peut-être que ça ne va pas s'arrêter là et que ça va continuer.
34:17 Mais en tout cas, ça risque d'emmener pas mal de personnes dans son sillon.
34:20 Et ça, c'est une bonne chose.
34:22 Tu es bordelais. En tout cas, maintenant, d'adoption.
34:25 Tu vis à Bordeaux comme lui.
34:27 On imagine que tu l'as vu grandir.
34:29 Il a passé par toutes les étapes.
34:31 Il a fait le Tour Européen.
34:33 C'est la première fois que tu l'as vu ?
34:35 Ça fait combien de temps que tu le côtoies ?
34:37 C'est drôle parce que je me rappelle très bien de la première fois.
34:40 Je faisais un Schweppes à Bordeaux.
34:42 Et c'est Vincent Paris qui m'a dit, écoute, j'ai un jeune du club.
34:46 Il aimerait bien me cadayer.
34:48 Il m'a dit qu'il voudrait bien me cadayer.
34:50 J'ai pensé à toi. Est-ce que tu es OK ?
34:52 Je lui ai dit, oui, pas de problème.
34:54 J'étais au départ du 10 des Châteaux.
34:56 C'était le premier tour.
34:58 Mathieu est arrivé au départ du premier tour.
35:01 On s'est présenté.
35:03 Il a pris mon sac.
35:05 Il m'a cadayé.
35:07 C'était le début d'une belle histoire.
35:09 On est assez proche.
35:11 Je m'entends très bien avec lui.
35:13 Il est extrêmement proche de Julien Ken.
35:15 On a toujours fait beaucoup de parties à Bordeaux.
35:19 Il y a quand même une émulation sympa pour ça dans notre région.
35:23 Avec un tas de joueurs qui sont assez dynamiques.
35:27 Au niveau des entraînements.
35:29 Je pense à Xavier Ponceler, Noah Waugh, Mathieu Rinaldo,
35:33 Edouard Dubois, Edouard Espagna,
35:35 Juju Ken, Greg Bourdie, bien sûr.
35:39 Et donc Mathieu Pavon et moi.
35:41 C'est vrai que le fait de beaucoup s'entraîner ensemble,
35:44 de passer beaucoup de temps ensemble,
35:46 ça nous a tous servi les uns les autres.
35:48 Je pense que Mathieu, ça a joué quelque part
35:51 de passer beaucoup de temps avec nous.
35:53 C'est vrai qu'on l'a un petit peu pris d'une certaine manière
35:57 sous notre aile, notamment Juju Ken.
36:01 Et c'est vrai que ça l'a probablement aidé
36:04 quand Mathieu est arrivé et a commencé à vraiment bien jouer.
36:07 C'était un petit peu sur le tard.
36:09 Il n'était pas vraiment sous les projecteurs
36:13 au niveau de la fédération ou même au niveau de la région.
36:17 Il a eu un petit peu de mal à sortir du...
36:22 à bien jouer, à mettre en place les choses qu'il fallait
36:25 parce que ce n'était pas simple pour lui de les mettre en place.
36:28 Personne ne lui a facilité la vie,
36:30 personne ne lui a facilité ce travail important qu'il a mis en place.
36:33 Mais malgré tout, avec une volonté d'acier,
36:37 une envie profonde de réussir,
36:40 il ne s'est jamais caché de vouloir jouer sur Piggy et Tour un jour.
36:44 Et grâce à ça, et peut-être grâce à tout ce temps
36:49 qu'on a passé tous ensemble et à ses entraînements,
36:52 il a réussi à faire en sorte, à mettre brique après brique,
36:57 à construire son mur petit à petit
36:59 et à réussir ce que peu de personnes, voire aucun Français n'a réussi avant lui.
37:04 Donc il n'était pas forcément prédestiné à ça au début,
37:07 en tout cas dans les premières années.
37:09 Et je pense qu'il croyait énormément en lui
37:12 et il y avait un petit noyau de personnes autour de lui qui croyaient en lui,
37:16 contrairement à d'autres personnes de cette génération
37:19 qui étaient peut-être un peu plus doués à l'époque.
37:22 Mais aujourd'hui, il est largement face au retard
37:24 et c'est un leader pour le golf français magnifique
37:28 parce que c'est une super personne.
37:30 Au-delà d'être un très bon joueur de golf,
37:32 c'est un ambassadeur exceptionnel pour notre sport.
37:35 Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit,
37:38 parce que je le rappelle, la Péalpes Tour, Challenge Tour,
37:40 est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit, tiens, il va aller où ?
37:43 Il va gagner sur le tour, voire il va aller sur le Pidgey Tour.
37:47 Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit ?
37:50 Ce qui m'a toujours bluffé chez lui,
37:53 c'est pour moi quelque chose que j'aurais aimé,
37:59 moi, voir un peu plus naturellement.
38:02 C'est qu'il a toujours été très sûr de lui.
38:04 J'ai toujours trouvé de l'extérieur qu'il avait ce côté.
38:08 Il faisait des bonnes parties, des mauvaises parties, peu importe.
38:11 On le battait à plusieurs jours de suite.
38:14 Il était dans un process, il était dans quelque chose,
38:17 j'avais l'impression, inconsciemment ou consciemment,
38:19 quelque chose de plus grand.
38:21 Il ne s'arrêtait pas sur le moment présent.
38:23 Et ça, ça m'a toujours pas mal bluffé.
38:25 Et je me suis toujours dit que ça, c'était une force.
38:28 J'ai toujours entendu dire que Ballesteros,
38:30 lui, quand il loupait un coup, ce n'était jamais de sa faute.
38:32 Il y avait toujours une raison, quelqu'un qui bougeait,
38:35 le like n'était pas normal, le revend qui n'était pas prévu.
38:39 Et Mathieu, il a une forme de ça.
38:41 Il a une forme de "je suis un bulldozer, j'avance,
38:44 je fais mon process, je mets en place les choses
38:46 avec des personnes compétentes, je crois en ce qu'il me dit,
38:49 je n'écoute personne d'autre".
38:50 Et ça aussi, c'est une force.
38:52 Parce que quand on doute parfois,
38:54 et je suis sûr qu'il a dû douter,
38:56 à certains moments de sa carrière,
38:58 qui n'a pas été que facile,
39:02 lui, au lieu de laisser ce doute s'installer,
39:05 de remettre les choses en question,
39:07 au contraire, ça n'a jamais été le cas.
39:09 Il a toujours su prendre des décisions
39:11 pour servir son intérêt sur le long terme.
39:13 Il a toujours su s'entourer de la meilleure manière qui soit.
39:18 Et il a toujours réussi à mettre des choses en place
39:21 qu'il laissait entendre.
39:23 C'est facile à dire après le coup,
39:25 mais qui montrait quand même un certain esprit,
39:30 une certaine précocité qui n'était pas habituelle
39:33 auprès de tout le monde.
39:35 C'est vrai qu'il a ce côté-là,
39:37 qui moi m'a toujours bluffé.
39:39 Mais je ne pourrais pas dire qu'il y a un moment spécial
39:42 où je me suis dit "Tiens, là ça va arriver".
39:44 Je ne pensais pas que ça allait arriver, etc.
39:46 Ça a plus été vraiment sur du...
39:49 Ça a été un chemin, une lente montée,
39:53 mais stable et fidèle à lui-même.
39:57 Et six mois plus tard, je ne le retrouvais pas à l'envers
39:59 de ce qu'il disait six mois plus tôt.
40:01 Et ça, je pense que c'est une grande qualité,
40:03 et peut-être sa plus grande qualité sportive.
40:06 Pour terminer, quel futur, quel avenir tu lui vois ?
40:11 Je pense qu'il n'y a pas de limite.
40:17 Il peut tout espérer.
40:19 Quand on voit comme il joue depuis un mois,
40:22 enfin depuis six mois,
40:24 et depuis son arrivée sur la PG Tour.
40:26 Franchement, il est 34e mondial,
40:28 il est deuxième de la FedEx, je crois.
40:30 Moi, je pense qu'il n'a qu'une idée en tête,
40:33 c'est de continuer encore plus fort.
40:35 Et je pense que ça, le fait d'être performant
40:39 et d'avoir des résultats à la hauteur,
40:43 peut-être même au-delà de ses espérances,
40:45 peut être un frein chez certaines personnes
40:47 qui se croient arriver.
40:48 Je ne pense pas que ce soit le cas chez Mathieu.
40:50 Je pense qu'il va nous réserver de belles surprises.
40:52 Je pense qu'il vient de prendre un peu le lit
40:54 du gol français avec Victor aussi, Pérez.
40:57 Les deux sont en train de prendre les choses en main
41:00 au niveau du golf français.
41:02 Et je pense que ça aura des répercussions exceptionnelles
41:05 sur le futur de notre sport ici en France.
41:09 Et je ne pense pas qu'il va s'arrêter là.
41:12 Je pense qu'il a maintenant l'objectif Masters,
41:14 les quatre majeurs,
41:16 cette PG Tour, cette FedEx,
41:18 et là, il n'y a plus de limite.
41:20 J'espère qu'il pourra arriver dans les dix premiers mondiaux.
41:24 Sincèrement, je pense qu'il en est capable.
41:26 Merci beaucoup, Greg.
41:29 On a hâte de voir la suite en tout cas.
41:31 Exactement.
41:32 On a hâte de voir un nouveau.
41:33 Eh bien, avec honneur.
41:35 OK, à bientôt.
41:37 Salut Arnaud, à bientôt.
41:38 Merci.
41:41 Merci à toi.
41:42 A très vite.
41:44 Oui, à bientôt.
41:45 Tu es bien rentré, ça va ?
41:47 Oui, nickel.
41:48 Tu as pris le froid pareil.
41:50 Voilà, Grégory Avray bluffé, comme nous tous,
41:53 de ce succès, le deuxième de l'US Open 2010.
41:57 Il l'a vu grandir.
41:59 Il l'a vu grandir, il l'a vu évoluer,
42:01 il l'a vu le dépasser.
42:03 Est-ce qu'il était un peu dégoûté ?
42:06 Non, on le voit bien, il est ravi.
42:08 Mais encore une fois, j'avais la chance d'être à Marrakech
42:11 avec quelques-uns des meilleurs pros français.
42:13 Tout le monde était ravi.
42:14 Ravi, mais un peu jaloux ?
42:16 Non, ça donne envie.
42:18 Et puis, encore une fois, tous les autres derrière.
42:20 Lui, il dit, Greg, pour moi c'est trop tard.
42:22 Il dit, mais il fait tomber, il le dit très bien,
42:24 il fait tomber un plafond de verre
42:25 et les autres vont s'engouffrer dans la brèche derrière.
42:27 Il n'y a pas de raison.
42:29 Encore une fois, Jean-Van Devel, première victoire sur le tour européen,
42:32 93, la première victoire sur le tour européen.
42:34 Roma Masters.
42:35 Et depuis, on en a 30.
42:36 Première victoire sur le PGA Tour 2024,
42:39 peut-être dans 20 ans, on en aura 30, 40,
42:42 je ne sais pas combien on en aura.
42:43 Merci, Johnny.
42:45 En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on retrouvera
42:47 Mathieu Pavon au Masters en avril prochain.
42:50 C'est énorme d'avoir d'ores et déjà un Français qualifié pour Augusta.
42:53 Ça faisait un petit moment.
42:55 Et puis, on a hâte de le voir en majeur, Mathieu,
42:58 sur ces majeurs, on l'a déjà vu.
42:59 Déjà, même sur les plus gros tournois,
43:00 il y sera cette semaine à Pebble Beach.
43:02 Donc, déjà, même ça, ce n'était pas fait jusque-là.
43:05 Voilà, toutes les portes s'ouvrent devant lui
43:07 en tant que top 50 mondial.
43:08 Et surtout, on a la sensation qu'il peut faire quelque chose en majeur.
43:11 Moi, je suis curieux de le voir, Augusta,
43:12 de voir comment ces grands drive en fade
43:14 vont se goupiller avec le parcours qui est très dogleg gauche,
43:18 qui est, on le dit, selon le cliché, très propice au draw.
43:21 Beaucoup de balles au-dessus des pieds aussi, je crois, à Augusta.
43:24 Je suis curieux de voir comment Mathieu Pavon va s'adapter
43:28 avec ces formes de drive de gauche vers la droite.
43:31 On sait que Kaimer a eu du mal à ce niveau-là.
43:33 Il a voulu changer son swing.
43:35 Il s'est un peu perdu.
43:36 Donc, ça va être intéressant à suivre.
43:38 Mais on avait posé la même question à Victor Perez.
43:40 Il avait dit, parce que quelqu'un a aussi un peu le même sens de jeu,
43:43 il dit, ça ne me pose pas de problème.
43:44 Mais c'est sûr que ça va être très, très intéressant de voir Mathieu.
43:47 Et puis, de toute façon, encore une fois,
43:49 ça fait quelques années qu'il est sur le tour européen.
43:51 Mais Fabien Pigalle l'a très bien dit à Benoît Ducon-Roubier.
43:55 Personne ne l'avait vu venir Mathieu Pavon.
43:57 Honnêtement, voilà, il était huit centième mondial
44:00 quand il est passé professionnel.
44:02 Il le dit, Mathieu, c'est un peu ce qui a fait sa force aussi.
44:04 Le côté, je vais montrer à tout le monde que je suis capable de le faire.
44:06 Et donc, à Augusta, on va rêver, on va le regarder.
44:11 Et il va, je pense, très bien s'en sortir.
44:13 En tout cas, ça va être intéressant.
44:15 Je ne l'attends pas trop à Augusta.
44:17 Enfin, j'ai mal appris d'une bonne surprise.
44:19 Mais moi, je l'attends vraiment à l'US Open,
44:21 voire sur certains parcours.
44:23 L'US Open, qu'il connaît déjà, d'ailleurs.
44:25 Quel parcours, pardon ?
44:26 L'US Open, le tournoi qu'il connaît déjà.
44:28 Il a déjà joué un top 25 à Shincock 2018 ou 2019.
44:32 2018.
44:33 2018, et c'était l'un des plus sélectifs de ces dix dernières années.
44:37 Il a vraiment le type de jeu pour l'US Open,
44:39 voire certains PGA Championship,
44:41 avec du rough et de la solidité qui est demandée au départ.
44:45 Alors, évidemment, on a tous suivi cette victoire de Mathieu Pavon.
44:49 Victor Perez également, qui était dans le champ,
44:51 qui a malheureusement passé le cut.
44:52 Mais il n'a pas loupé une miette, lui aussi, de cette victoire
44:55 de son copain Mathieu Pavon.
44:57 On l'écoute.
44:58 Il a super bien démarré la saison.
45:00 Il n'a, entre guillemets, pas trop coupé.
45:02 Parce que je crois qu'il a été à La Réunion, il a fait un tournoi.
45:05 Il a été joueur à Maurice parce qu'il est ambassadeur du Golfe.
45:08 Donc, il a pu continuer dans cette dynamique.
45:11 Et derrière, il a pu enchaîner.
45:13 Il a super bien démarré à Aosoni.
45:15 La semaine dernière, il a bien joué,
45:17 même si peut-être qu'il aurait forcément aimé faire mieux.
45:20 Et cette semaine, il s'est mis en position.
45:24 C'est un parcours qui a été hyper difficile.
45:26 Et il a montré beaucoup de courage sur la fin de partie,
45:30 en rentrant des potes difficiles,
45:32 sur un retour avec, je pense, pas mal de gens
45:37 qui l'ont critiqué en voulant...
45:40 Peut-être, "Oh, il tape un gros fade, ça ne va pas tenir sous pression",
45:44 ceci, cela.
45:46 Et moi, je suis le premier à dire qu'il a prouvé à tout le monde
45:51 aujourd'hui que beaucoup de personnes avaient tort
45:55 et qu'il a pu finir le job.
45:57 Il a pris son courage à deux mains au 18 depuis le Rove.
46:01 Et mettre la balle à 2 mètres, 2,5 mètres du drapeau,
46:04 et rentrer le pote et fermer la porte, et même pas aller en play-off.
46:08 C'est une super victoire pour lui, personnellement,
46:12 je pense, qui est hyper importante.
46:15 Et puis, derrière, ça lui ouvre des portes pour les Majors cette année.
46:20 Et pour le Golfe français, je pense que c'est aussi un gros pas
46:26 pour tout le monde de voir que, entre guillemets,
46:31 c'est possible de s'installer sur le Pidget Tour et de gagner
46:36 et de le faire en peu de temps.
46:38 Donc, un grand bravo à lui.
46:41 On a discuté un petit peu tout à l'heure au téléphone.
46:44 Je l'ai laissé faire à tous ses médias qu'il a dû faire après la partie.
46:47 On a échangé un petit peu rapidement avant qu'il fasse une bonne soirée, j'imagine.
46:53 Voilà, Victor Perez qui a réagi à la victoire de Mathieu Pavon.
46:59 En tout cas, cette victoire qui lui ouvre les portes des plus gros tournois.
47:03 Déjà, cette année, les 4 Majors s'est fait.
47:05 Le Players et Pebble Beach la semaine prochaine, premier Elevated Event.
47:10 Pour le reste, c'est un peu flou.
47:12 Je crois que même lui n'était pas trop sûr de ce qu'il allait jouer.
47:15 Il n'était pas du tout au courant de ce qu'il allait jouer samedi soir chez lui.
47:19 Il a dit que la seule chose qu'il savait, c'est qu'il allait dîner chez Nobu.
47:22 Chez qui ?
47:23 Chez Nobu.
47:24 C'est une chaîne de restaurant.
47:25 Ah, d'accord.
47:26 La viande de qualité.
47:27 D'accord.
47:28 C'est une très bonne info ça, Arnaud.
47:30 Mais Nobu, alors attendez.
47:31 Mais Nobu, alors lequel ? Celui en Californie ?
47:35 Celui en Californie, bien sûr.
47:36 Non, mais il a dit que c'est la seule chose dont je sois sûr ce soir.
47:39 Il a emmené des supporters français.
47:40 Il a même parlé de lui à la troisième personne.
47:42 Il a dit que Mathieu Pavon est sûr d'aller dîner chez Nobu ce soir.
47:44 Pour le reste, je ne sais pas.
47:45 Il faut que je regarde avec ma team.
47:48 C'est le nouveau Alain Delon du golf.
47:50 En tout cas, Mathieu Pavon est désormais 34e joueur mondial.
47:54 Évidemment, il est rentré dans le top 50 à vitesse grand V.
47:58 Il va y rester pendant un moment.
48:00 On espère en tout cas.
48:01 On n'a pas de boule de cristal.
48:03 C'est vrai qu'il inspire la solidité.
48:05 C'est bien parti en tout cas.
48:06 Encore une fois, trois tournois.
48:08 On voit, Victor Perez ne passe pas le cut.
48:10 Paul Barjon ne passe pas le cut non plus.
48:13 C'est dur de passer les cuts sur le PGA Tour.
48:15 Lui, trois tournois.
48:16 Mais surtout qu'il a marqué des gros points.
48:17 Un top 10, une victoire.
48:19 Il a la confiance au maximum.
48:21 Il dit "j'adore tout ce qui se passe là-bas".
48:24 On ne voit pas pourquoi.
48:25 Il va switcher d'un coup et puis ça va s'arrêter.
48:28 Et surtout, le fait de rentrer dans ces Elevated Tournament,
48:31 c'est un peu un cercle vertueux.
48:33 Il va marquer des gros points.
48:35 Le plus dur, c'est d'y rentrer une fois que vous y êtes.
48:37 Sauf évidemment, c'est la cata.
48:40 Mais après, vous y êtes bien installé.
48:42 Allez, en tout cas, on va écouter Benoît Ducoulombier,
48:45 qui a été le coach de ses débuts.
48:47 Qui lui aussi, malgré tout, a été bluffé par cette victoire de son ancien poulain.
48:52 Benoît, merci de nous recevoir chez toi.
48:56 Avec plaisir.
48:57 A Mandelieu, sous le soleil.
48:59 Je sais que tu avais prévu peut-être un autre programme
49:02 et ton téléphone n'a pas arrêté de sonner depuis ce matin.
49:04 C'est exceptionnel, ce qu'il a fait.
49:07 Je suis tellement fier de lui.
49:09 Je lui ai envoyé un message ce matin.
49:11 Il m'a répondu un message tellement sympa que ça m'a fait plaisir.
49:14 Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
49:16 Qu'est-ce qu'il m'a dit ?
49:18 Je ne sais pas, c'est privé ça.
49:20 Il m'a dit quoi ?
49:22 Je vais vous lire ce qu'il m'a dit.
49:25 J'ai reçu un petit message de Pascal Griseau, de Christophe Mugnesia.
49:29 Très sympa.
49:30 Alors, qu'est-ce qu'il m'a dit, Mathieu ?
49:33 Je lui ai envoyé un petit message.
49:38 Oh là là, toi alors.
49:40 Je suis tellement fier de toi.
49:41 Bravo, Mathieu.
49:42 Et lui m'a répondu, merci Benoît.
49:44 Merci pour tout ce que tu m'as donné.
49:46 Voilà, c'est sympa.
49:48 Et puis sa mère et le président de la fédération, Christophe Mugnesia, etc.
49:53 Et justement, on revient là-dessus.
49:55 Qu'est-ce que tu lui as donné, toi Benoît, à ce Mathieu Pavon que personne n'a vu venir,
50:01 qui était sous les radars de tout le monde ?
50:04 Quel souvenir tu as ? Comment ça s'est passé entre vous ?
50:07 En fait, moi j'allais souvent à Bordeaux, au Pion Medoc,
50:11 pour entraîner Grégory Avray et Julien Ken.
50:15 Et il y avait Mathieu, quand il avait 17 ans à ce moment-là.
50:19 Il faisait beaucoup de parties avec Grégory Avray et Julien Ken.
50:25 Et donc, j'ai demandé à la fédération de pouvoir l'entraîner.
50:28 À l'époque, il n'était pas dans les clous, en fait.
50:32 Donc c'était compliqué.
50:33 Donc le soir, il jouait avec nous, on faisait les parties.
50:37 Et puis le soir, après que j'avais fini avec mes deux joueurs,
50:40 j'allais m'occuper de lui une demi-heure ou une heure.
50:44 Et donc, c'est un garçon qui était très volontaire,
50:48 très déterminé, en fait.
50:50 Très déterminé, avec un gros potentiel physique.
50:54 Et donc, je m'en occupais jusqu'au moment où la fédération m'a accepté
50:59 que je le prenne dans mes groupes, que je m'en occupe.
51:03 Et donc, j'ai commencé à l'accompagner au début sur l'Alpistou.
51:08 Il faut savoir que la première année, il a raté la catégorie Challenge Tour.
51:13 Parce que quand tu finis dans les cinq premiers de l'Alpistou,
51:17 tu as une petite catégorie Challenge Tour.
51:19 Et je crois qu'il avait raté la catégorie de deux ou trois euros,
51:22 quelque chose comme ça.
51:24 Et donc, pour dire où il est maintenant, en fait.
51:29 Et donc, il a fallu m'attailler.
51:32 Après, il est monté sur le Challenge Tour.
51:35 C'était l'époque où j'accompagnais Romain Langasque,
51:40 Antoine Rosner, etc.
51:42 D'ailleurs, cette année-là, je crois que j'en ai mis trois.
51:45 Trois dans les 15 premiers du Challenge Tour,
51:48 ou les 20 premiers, je ne sais plus.
51:51 Et donc, il est monté sur le Tour.
51:54 Et puis après, au bout d'une paire d'années, on s'est séparés.
51:57 Parce que moi, je ne voulais plus aller faire 20 tournois par an sur le Tour européen.
52:03 Donc, on a fait un espèce de binôme avec Jimmy Gouffe au début,
52:08 le coach sud-africain qui est sur tous les tournois.
52:11 Et puis après, j'ai passé la main,
52:14 parce que je ne fais plus qu'une petite dizaine de tournois européens, en fait.
52:20 Voilà, donc il a progressé, il a évolué.
52:25 Franchement, je suis vraiment fier de lui,
52:30 parce que c'est de la volonté, du travail, la détermination.
52:36 À quel moment tu t'es dit "ce garçon, il va faire quelque chose"?
52:43 Non, tu ne te dis pas ça.
52:46 Moi, je n'ai jamais fonctionné comme ça.
52:49 Tu te dis, voilà, il respecte les consignes, il fait son boulot.
52:55 Non, tu ne penses pas comme ça.
52:59 En fait, tu penses qu'un joueur ou une joueuse,
53:04 il faut que le jour où il arrête, il se dise "j'ai zéro regret".
53:08 J'ai exploité 99% de mon potentiel.
53:12 Et donc, ce n'est plus ça, en fait.
53:15 C'est de dire "bon, moi, j'ai fait ce que je devais faire".
53:18 Après, on a passé, j'ai passé la main, parce qu'il fallait passer la main,
53:21 et que lui le souhaitait aussi,
53:23 parce qu'il a toujours pris des décisions assez tranchantes
53:26 pour l'évolution de sa carrière professionnelle.
53:29 Que ce soit avec les coaches, les caddies,
53:33 l'entraînement physique, etc.
53:36 Donc, tu t'aperçois qu'il a du potentiel.
53:39 Bien sûr, parce qu'il est très costaud physiquement, il tape fort la balle.
53:43 Mais tu ne te dis pas "oui, c'est quelqu'un qui va aller là ou là ou là".
53:50 Tu le regardes progresser, en fait.
53:53 C'est sa détermination ?
53:56 Je crois que le mot de Mathieu, c'est la détermination.
53:59 Et puis, c'est quelqu'un qui sait s'entourer,
54:02 qui sait prendre les bonnes décisions,
54:05 qui a eu des moments difficiles,
54:07 parce qu'il n'est pas passé par le cursus classique,
54:10 équipe de France, carrière amateur, etc.
54:14 Mais c'est souvent comme ça.
54:16 Ce sont souvent les joueurs un peu atypiques
54:19 qui sortent du système, qui font des résultats.
54:24 En fait, moi, je suis toujours parti du principe que
54:27 si je faisais avancer une masse de joueurs ensemble,
54:31 il y aurait des individualités qui vont se détacher.
54:36 Et c'est ce qui se passe pour Mathieu,
54:38 comme ça se passera pour d'autres joueurs.
54:40 Mais il faut d'abord les accompagner collectivement,
54:44 les faire avancer collectivement
54:46 pour baisser les pressions individuelles.
54:49 Et une fois que les pressions individuelles ont baissé,
54:53 ils peuvent se détacher.
54:55 Mais je ne crois pas en fait de prendre un joueur
54:59 à un bas niveau et de le monter là-haut.
55:03 Pour moi, c'est un non-sens.
55:06 Il faut faire avancer une masse,
55:08 et après, effectivement, accompagner individuellement
55:12 des joueurs vers leur rêve.
55:15 C'est quoi la morale de l'histoire pour toi
55:18 de ce premier succès sur le PGA Tour ?
55:21 Déjà, lui, il en rêvait.
55:23 Donc, il est parti là-bas.
55:24 Il n'est pas parti là-bas avec les pieds de plomb.
55:27 Il est parti là-bas, heureux,
55:29 en sachant qu'en plus, il gardait une catégorie
55:32 sur le Tour européen pour l'année suivante.
55:34 Donc, il est vraiment parti là-bas avec le sourire aux lèvres.
55:39 Et je crois que c'est le premier point.
55:40 Parce que si tu pars aux Etats-Unis en te disant
55:42 « Oh là là, cette galère ! »
55:45 Lui, il n'a jamais fonctionné comme ça.
55:47 Je pense qu'il a vraiment accompli son rêve.
55:51 Et ça a payé très, très vite,
55:53 parce qu'il gagne dès le troisième tournoi.
55:55 C'est assez incroyable, en fait.
55:58 Que dire ?
56:00 C'est un grand moment.
56:02 C'est un grand golfeur
56:05 qui, à mon avis, va encore évoluer.
56:07 Parce qu'il est dans un système très personnel,
56:11 mais il s'y tient, en fait.
56:12 Je crois que la morale de tout ça, c'est que Mathieu,
56:16 il a sa vision de son jeu,
56:18 et il ne bouge pas une oreille de là.
56:21 Et ça, c'est très, très, très important.
56:24 Voilà, Mathieu Pavon, qu'on va retrouver
56:26 cette semaine du côté de Pebble Beach
56:29 pour jouer ce AT&T,
56:31 ce premier Signature Event, d'ailleurs.
56:33 Ce n'est plus Elevated Event,
56:34 c'est Signature Event à Pebble Beach,
56:36 peut-être pour une deuxième victoire.
56:37 Ça serait incroyable, en tout cas, bien figuré.
56:39 Pebble Beach passerait top 10 mondial en cas de victoire.
56:41 C'est dingue les conversations qu'on a maintenant
56:43 avec les joueurs français.
56:44 On se pince pour y croire.
56:45 Pendant qu'on y est, allez.
56:47 Pebble Beach, donc évidemment, il y a plusieurs parcours.
56:50 Est-ce que ça peut lui convenir, Mathieu Pavon ?
56:52 On continue en Californie.
56:54 C'est un parcours qui réussit bien aux Européens.
56:56 Justin Rose gagne l'an dernier.
56:57 Gregory Avery termine deuxième de l'US Open 2010.
57:00 Devant Graham McDowell.
57:01 Graham McDowell, ce n'est pas un Lynx,
57:03 mais c'est un parcours qui peut être Lynxy.
57:05 Donc c'est traditionnellement des parcours
57:07 qui réussissent aux Européens.
57:08 Donc pourquoi pas ?
57:10 Arnaud ?
57:11 De toute façon, maintenant, on savoure.
57:13 On le voit à la télé, c'est fabuleux.
57:16 On se plaint de ne pas voir les Français sur le tour européen.
57:18 Maintenant, on les voit sur le PGA Tour, donc c'est fabuleux.
57:20 Et sur le LPGA avec Céline Bouthier
57:22 sur les antennes de Journal du Golf TV
57:24 et FFVolv TV le week-end.
57:27 Merci beaucoup, messieurs.
57:29 On s'est régalés à revivre cette victoire de Mathieu Pavon.
57:33 On ne peut lui souhaiter que du bonheur, en tout cas.
57:36 Et que du bonheur est passé de nombreuses fois à la télé.
57:38 Ce n'est pas la dernière fois qu'on en parle
57:40 et qu'on fait des émissions spéciales.
57:41 Merci beaucoup de m'avoir accompagné
57:43 durant toute cette émission.
57:44 Merci à Hugo à la réalisation.
57:46 Et on se retrouve la semaine prochaine.
57:47 Salut !
57:48 ♪ ♪ ♪