La chaîne info du groupe Altice reste largement leader dans sa catégorie en janvier, malgré la forte progression de sa rivale depuis plusieurs semaines.
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00:00 Et donc votre invité médiat, Céline Baillé-Darcourt, et c'est le directeur général de BFM TV.
00:04 Bonjour Marc-Olivier Faugillel.
00:06 Bonjour Céline.
00:07 Merci de nous accorder cet entretien, vous êtes resté assez silencieux ces dernières semaines,
00:10 alors qu'il se passait beaucoup de choses à BFM sur lesquelles on a envie de vous entendre.
00:13 Avec plaisir.
00:14 C'est un excellent mois de janvier pour BFM TV, pour conclure ce qu'a dit Saliha.
00:19 C'est pas toujours le cas.
00:20 Comme l'année 2023 qui a été une année record pour BFM puisque c'était sa deuxième année historique,
00:25 malgré tout ce qu'on a dit, et pour rebondir avant même votre question,
00:27 je vais vous laisser poser une question.
00:30 Pourquoi je n'ai pas parlé avant ?
00:31 Parce que justement, cette espèce de petite musique de fond,
00:34 pas basée sur une réalité, faisait que la prise de parole était inaudible,
00:38 et depuis le temps, ça fait 30 ans que je fais ce métier,
00:41 on a envie de répondre quand les choses sont fausses,
00:43 mais autant le faire à un moment donné où on est audible.
00:45 À ce moment-là, il y avait une espèce de bruit de fond qui faisait que la prise de parole,
00:49 on avait échangé avec Céline qui m'avait invité plusieurs fois,
00:52 je trouvais ne valait pas le coup parce qu'inaudible.
00:54 Aujourd'hui, il me semble que les choses sont posées,
00:56 et on peut répondre aux questions que je ne vous laisse pas poser.
00:58 - Merci Marc-Olivier.
01:00 3,1% de part d'audience donc au mois de janvier,
01:02 plus 19% en un mois, vous distancez CNews qui est à 2,7% alors que vous aviez fini l'année ex-aequo.
01:09 Quand même Marc-Olivier Faugiel, vous dites "beaucoup de bêtises ont été dites, j'étais inaudible",
01:14 il y avait des chiffres aussi.
01:15 CNews remontait et vous talonnait, et vous avez devancé sur une journée ou sur une semaine.
01:21 - Ça arrive.
01:22 - Quand vous êtes leader, regardez TF1 qui est leader incontesté,
01:24 il y a des jours où France 2 est devant.
01:26 Là-dessus, on avait l'impression qu'il y avait péril en la demeure.
01:28 - Parce que ça n'était jamais arrivé ?
01:30 - Oui, mais la réalité de notre façon de travailler.
01:33 Moi ce qui m'importe c'est ce qu'on fait BFM,
01:34 est-ce que ça fragilise notre modèle, est-ce qu'on croit en notre modèle,
01:37 est-ce que notre modèle est affaibli ?
01:38 Je vous dis, l'année dernière, oui CNews a progressé,
01:41 je ne vais pas nier une réalité,
01:43 même si on peut rentrer après dans les chiffres sans être trop technique.
01:47 Mais la réalité de BFM, l'année dernière, on avait l'impression que BFM était en péril,
01:51 BFM réalisait sa deuxième année historique.
01:53 La précédente était l'année d'avant, qui était l'année de la présidentielle,
01:57 depuis que 18 ans que BFM existait, c'était son année la plus forte.
02:01 Donc oui, je ne vais pas nier qu'il y a un concurrent qui progresse sur certaines cibles,
02:04 grâce à une durée d'écoute, dans un autre modèle, en faisant autre chose.
02:07 - Avec un public plus âgé.
02:08 - Mais le modèle BFM, au contraire, était solide,
02:13 a particulièrement bien fonctionné l'année dernière.
02:15 - Donc vous n'êtes pas inquiet, vous n'avez jamais été inquiet, Marc-Olivier Faudel ?
02:17 - Absolument pas.
02:18 Après, ça ne m'empêche pas de regarder ce que font les autres,
02:21 de continuer à essayer de progresser, à travailler avec les équipes.
02:25 Mais est-ce qu'on était inquiets, fébriles ?
02:28 Tout ce que j'ai pu lire, la crise ?
02:30 Je suis désolé de répondre, la réponse est non.
02:32 On était sereins, on travaillait et on regardait ces news monter,
02:37 tranquillement, dans un autre registre, dans un autre modèle,
02:39 pas dans une chaîne d'infogénéralistes.
02:41 Et je regarde ça, ce qui est normal, si ça avait fragilisé notre modèle,
02:45 aussi bien au niveau de la pub, si on ne pouvait pas travailler,
02:47 si on ne pouvait pas se déployer comme on se déploie,
02:49 si on ne pouvait pas faire de long format comme on se...
02:51 Je vous dirais, ce qui se passe à côté de ces news
02:55 pénalise ce qu'on est en train de faire et nous oblige à réfléchir autrement.
02:58 - Alors, vous dites serein, Marc-Olivier Faudel,
03:00 pourtant, quand vous embauchez Laurent Ruquier pour faire Le Soir,
03:05 qu'il ne reste que trois mois, parce qu'il n'arrive pas à concurrencer Pascal Praud,
03:08 on va être clair, même s'il a fait grimper sa case, c'est vrai ?
03:12 - Je vous raconte comment ça s'est passé.
03:14 C'est en ça que c'était serein.
03:16 Laurent, je ne regrette pas de l'avoir fait venir.
03:18 On a tenté quelque chose.
03:20 Si on dirige une chaîne d'info et on se contente de ne jamais tenter des choses,
03:26 ce n'est vraiment pas un boulot marrant et intéressant.
03:27 Je pense que c'était intéressant d'essayer et ce n'était ni un succès ni un échec.
03:32 Un échec, oui, puisqu'il est parti, mais en soi, la case marchait.
03:35 Ce n'était pas déshonorant, ce qu'on faisait.
03:37 Les gens qui préparaient les émissions, la rédaction...
03:38 - Mais vous espérez mieux, quand même ?
03:40 - Bien sûr, j'espérais mieux, mais en gros, ce n'était pas déshonorant.
03:43 Laurent, on a justement attendu toute la période où c'était très commenté.
03:47 On avait l'impression que tous les jours, il y avait une crise.
03:48 Lui, il venait tranquillement bosser.
03:50 Il n'y avait pas de sujet.
03:51 À la fin, on débriefera après sa dernière.
03:54 On a débriefé après sa dernière et il m'a dit "écoute, moi, il n'y a pas de sujet.
03:57 Si tu veux, je reste jusqu'au mois de juin.
03:58 Je n'ai pas envie d'alimenter, justement, cette espèce de fausse polémique de presse.
04:02 Mais moi, je ne prends aucun plaisir à venir.
04:04 Je n'y arrive pas.
04:05 Ce que je propose, d'autres le feraient mieux que moi.
04:08 Je n'arrive pas à y mettre ma patte.
04:09 Et le fait de venir tous les jours, c'est une contrainte pour moi.
04:13 Donc, il était malheureux ?
04:14 Il était malheureux.
04:15 Mais c'est un échec personnel ?
04:16 Marc-Olivier Fogel, c'est un échec personnel pour vous ?
04:19 Tout ce qui concerne BFM TV, même si tout ça est fait de façon collégiale,
04:23 je travaille de façon très proche avec Hervé Bérou tous les jours.
04:26 Mais tout ce qui concerne BFM, quand ça marche ou quand ça ne marche pas,
04:28 évidemment que c'est personnel.
04:29 Donc, le fait que Laurent Ruquier ne soit pas resté jusqu'au mois de juin,
04:33 évidemment que c'est un échec personnel.
04:34 Mais j'allais dire, pas bien grave.
04:38 Je préfère, même sachant comment ça se termine...
04:40 Pas bien grave quand même, parce qu'il fait suite à plusieurs autres départs.
04:44 Et puis surtout, alors celui de Bruce Toussaint...
04:45 Oui, mais ça c'est la façon dont c'est commenté.
04:46 Mais commenté, Marc-Olivier Fogel, quand Bruce Toussaint,
04:49 qui est un de vos journalistes vedettes, part au bout de quelques...
04:52 Et à mi.
04:53 ...et part au bout de quelques semaines seulement après la rentrée,
04:55 ça aussi, ça vous déstabilise extrêmement.
04:56 Bien sûr.
04:57 Mais est-ce que je vous dis le contraire ?
04:59 Je vous dis simplement que BFM TV est suffisamment fort.
05:01 La preuve aujourd'hui, Maxime Switek, dans ce qu'il fait le matin,
05:03 marche mieux que ce que faisait Bruce Toussaint en partant.
05:07 L'équilibre...
05:09 BFM TV a toujours été un vivier, ça a l'air, on sait quelque chose,
05:12 de gens qui partent.
05:14 Évidemment, quelqu'un qui part un mois et demi après le début,
05:15 parce qu'il a une proposition à ce moment-là,
05:17 je ne vais pas vous dire que ça me fait plaisir.
05:18 Ça déstabilise BFM, évidemment.
05:20 Mais la réalité de BFM, suffisamment solide, suffisamment forte
05:23 pour sortir des chiffres au mois de janvier,
05:26 où il n'y a même plus de sujet.
05:27 Et les chiffres du mois de janvier, avec Maxime le matin,
05:30 avec Julie qui l'a remplacé le soir,
05:33 BFM TV est solide.
05:34 Et en gros, notre boulot, mais ici,
05:36 comme le boulot des patrons de France,
05:39 c'est gérer les imprévus.
05:40 Donc oui...
05:41 - Mais il y en a eu beaucoup, quand même, ces derniers temps.
05:43 Je ne vais pas tous les citer, mais il y a beaucoup de beaux journalistes...
05:44 - Vous voulez que je sois augmenté parce que je gère beaucoup d'imprévus
05:47 et que c'est beaucoup de boulot ?
05:48 - Est-ce qu'il y a un mal-être à BFM TV ?
05:50 - Je vous réponds que pas du tout.
05:51 Mais venez voir, il y a un gouffre entre la réalité de ce qui est décrit
05:55 et la réalité de ce qu'on vit.
05:56 Non, il y a une bonne ambiance à BFM TV,
05:58 sur une chaîne qui fonctionne, qui se déploie.
06:01 Ce matin, vous avez vu sur les barrages,
06:03 le barrage qui est bloqué dans l'immeuble.
06:04 Les journalistes sont là, avec des émissions de décryptage.
06:07 C'est l'offre de BFM TV.
06:08 La rédaction est solide et sereine.
06:10 - Il y a quand même des départs en série, on les a évoqués.
06:12 Il y a aussi des rumeurs de vente de BFM.
06:13 Le propriétaire d'Altice, Patrick Drahi,
06:15 doit se délester d'actifs face à l'endettement de son groupe.
06:18 C'est une épée de Damoclès qui...
06:19 - Pas une seconde, c'est en ça, si vous voulez, ça rejoint.
06:22 Les commentaires commentent et BFM trace sa route.
06:24 - Ça s'appuie sur une réalité, ça décide.
06:26 - Non, ça ne s'appuie pas sur une réalité,
06:27 ça s'appuie sur des rumeurs.
06:28 Patrick Drahi a dit oui, il a eu des propositions d'achat.
06:31 Non, BFM n'est pas à vendre.
06:32 Il l'a dit en août, il l'a dit en septembre,
06:34 il l'a dit en octobre, en novembre, en décembre.
06:37 Ça n'empêche pas, et c'est normal, vous posez la question,
06:39 BFM n'est pas à vendre.
06:40 Donc, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
06:43 Il le répète sur tous les tons, il l'a dit.
06:45 - Et vous le redites ce matin.
06:46 - Et je le redis surtout, parce que ça pourrait être des paroles,
06:49 la réalité, c'est les investissements qu'on fait
06:51 sur le long terme avec un Patrick Drahi, actionnaire.
06:55 Il donne beaucoup d'argent pour pouvoir se projeter
06:58 et construire le BFM dans 5 ans, dans 10 ans.
07:01 Un actionnaire qui serait sur le départ, malgré les rumeurs,
07:05 n'investirait pas comme ça dans son actif.
07:07 Mais si vous voulez, ça, ce que vous décrivez,
07:10 c'est exactement notre réalité.
07:12 Il n'y a pas un papier, il n'y en a pas un,
07:14 qui ne décrit pas BFM en vente.
07:18 Si moi, Patrick Drahi, il dit le contraire,
07:20 ça ne nous empêche pas de travailler.
07:21 - Marc-Olivier Fugel, c'est votre dernière saison
07:23 et après vous quittez BFM ?
07:25 - Pourquoi vous voulez m'engager à France Info ?
07:27 Je n'ai pas le talent de Salia.
07:29 Non, je suis très heureux à BFM.
07:30 Après la vie des médias, je ne sais pas de quoi elle est faite.
07:33 Si vous me demandez si aujourd'hui, je suis heureux à BFM
07:35 et j'ai des perspectives d'ailleurs, non, je construis
07:38 avec les équipes et avec Hervé et Arthur,
07:40 la grille de septembre sereinement
07:43 et avec un début d'année particulièrement solide.
07:46 - Merci beaucoup d'être venu sur France Info, Marc-Olivier Fugel.
07:47 - Je reviens la prochaine fois pour vous laisser poser
07:49 toutes les questions que vous vous venez de poser.
07:50 - Merci parce qu'il m'en restait beaucoup.
07:51 - Marc-Olivier Fugel qui reste donc directeur général de BFM TV.
07:54 - Qui n'est pas à vendre, Salia.
07:55 - Merci beaucoup à tous les deux.