La réponse de l'exécutif face au blocage de la capitale et de la région : Sylvain Maillard, président du groupe "Renaissance" à l'Assemblée nationale et député de Paris, est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité d'Yves Calvi du 29 janvier 2024 avec Yves Calvi.
Regardez L'invité d'Yves Calvi du 29 janvier 2024 avec Yves Calvi.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 7h-9h, RTL Matin.
00:06 Il est 8h21, bonjour Sylvain Maillard.
00:09 Bonjour Yves Calé.
00:10 Vous êtes député de Paris, président du groupe macroniste Renaissance à l'Assemblée Nationale.
00:13 Merci de prendre la parole sur RTL. Les annonces du Premier ministre n'ont pas du tout débloqué la situation.
00:17 Que dites-vous à nos agriculteurs ce matin ?
00:19 D'abord leur rappeler à quel point c'est important pour nous l'agriculture.
00:23 Je crois que les propos étaient très forts de Gabriel Attal et dire que pour nous l'essentiel est évidemment de produire
00:29 en France et de protéger nos agriculteurs, de protéger la qualité de nos produits.
00:35 Et donc l'ensemble des décisions qui ont déjà été prises, je rappelle qu'il y a eu un certain nombre de décisions,
00:39 visiblement ne suffisent pas, en tout cas les discussions continuent, mais des décisions fortes ont été prises.
00:46 D'autres seront prises dans les jours qui viennent, entre autres à Bruxelles.
00:50 Je crois que c'est essentiel aussi de rappeler à tout le monde que beaucoup de décisions se prennent à Bruxelles.
00:56 Ce qui protège aussi notre agriculture, mais c'est aussi là où se jouent la PAC et le Green Deal.
01:01 On va continuer à pousser l'idée, produire en France, produire de bonne qualité et protéger nos agriculteurs.
01:07 Vous venez de nous suggérer que les difficultés viennent de l'Europe ?
01:10 Non, il y a des difficultés qui viennent de France, mais il y a des difficultés qui viennent d'Europe.
01:14 On sait très bien la question sur les jachères, la question sur les close-miroirs,
01:19 c'est-à-dire d'être sûr que ce qu'on demande à nos agriculteurs soit les mêmes prérogatives
01:25 de ce qu'on demande aussi aux agriculteurs extra-communautaires,
01:28 que les produits qu'on importe ne soient pas de moins bonne qualité que ceux qui sont en France.
01:32 Nous savons très bien les uns et les autres que ce n'est pas toujours le cas.
01:36 Il faut absolument garantir que les produits vendus en Europe soient de même qualité que ceux qui sont produits sur les mêmes normes.
01:43 Une question simple, puisque l'avis des Français est perturbé par cette situation.
01:47 À qui la faute ? Aux normes européennes ? Aux grandes surfaces ? Aux industriels ?
01:51 Il y a à réfléchir sur l'ensemble du système.
01:54 D'ailleurs, les grands industriels ou les grandes surfaces qu'on entend souvent sur vos antennes, on ne les entend plus parler.
02:00 Non, elles ont totalement disparu.
02:01 Je ne sais pas si vous les invitez, je suppose que oui.
02:02 Oui, je vous affirme qu'on les invite. Visiblement, là, ils ne se pressent pas pour venir prendre la parole.
02:07 Depuis que nous sommes là, en 2017, on a voté plusieurs lois qu'on appelle EGALIM, EGALIM 1, EGALIM 2,
02:12 pour faire en sorte de garantir un prix pour la matière agricole, un prix minimum,
02:17 qui garantit en fonction des coûts de production.
02:19 Force est de constater que, dans beaucoup de cas, il n'est pas garanti.
02:24 Et donc, évidemment, il y a déjà eu des sanctions.
02:26 Un grand groupe, l'année dernière, a eu presque un peu plus de 19 millions,
02:30 un groupe de distribution a eu un peu plus de 19 millions de sanctions.
02:33 Il faut continuer.
02:34 Des sanctions vont continuer à tomber, parce qu'il n'est pas normal que les agriculteurs ne soient pas payés au juste prix.
02:40 Est-ce que nous consommateurs, nous ne tenons pas aussi un double langage permanent ?
02:44 Je soutiens les agriculteurs, mais j'achète, bien entendu, les produits les moins chers quand je vais au supermarché.
02:49 Peut-être que tu as le courage de le dire ?
02:52 Peut-être aussi, pour beaucoup de Français, c'est juste difficile de pouvoir acheter plus cher.
02:58 Et donc, il faut aussi l'entendre.
03:00 Il faut qu'on puisse garantir un revenu décent à nos agriculteurs, et en même temps un prix correct.
03:05 Vous dites aux Français ce matin "Soutenez vos agriculteurs et payez vos achats plus chers" ?
03:08 Je dis une chose aussi simple, c'est qu'il faut que tout le monde fasse un effort.
03:12 Probablement les marges faites par les industriels, par les transformateurs,
03:17 par les grandes surfaces, sont peut-être des marges sur lesquelles il faut revenir.
03:21 Regarder ce qui se fait, comment se construit le prix.
03:24 Il n'est pas normal qu'on ait des prix 3 fois, 4 fois, 5 fois supérieurs à la matière agricole achetée.
03:29 Concernant le maintien de l'ordre, les tracteurs roulent vers Paris et les grandes villes,
03:34 et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, continue de demander
03:36 une grande modération aux 15 000 membres des forces de l'ordre mobilisées.
03:40 Jusqu'à quand ?
03:41 D'abord, je voudrais remercier les 15 000 policiers et gendarmes qui seront là
03:46 pour protéger l'ensemble des barrages, pour ne pas que nous puissions revivre
03:51 le drame que nous avons vécu il y a quelques jours.
03:55 D'abord, je voudrais rappeler que les agriculteurs ne s'en prennent pas aux forces de l'ordre.
04:00 Je crois que c'est important de le dire, c'est-à-dire que quand ils manifestent, c'est dans l'ordre.
04:04 Il y a eu évidemment des débordements, ils seront sanctionnés comme ils doivent être sanctionnés.
04:08 On n'attaque pas les bâtiments publics, mais il n'y a pas eu d'attaque sur les forces de l'ordre.
04:15 Moi, je dis une chose simple, peut-être le député de Paris que je suis,
04:19 me dit, au fond, faire un blocage, je pense que d'abord les Français soutiennent massivement les agriculteurs,
04:26 le gouvernement est à l'écoute, les députés Renaissance que je préside sont à l'écoute partout en France,
04:32 remontent les différentes informations et les points de blocage.
04:35 Mais je crois que bloquer les Français, et particulièrement ceux qui travaillent,
04:38 c'est ceux qui bossent qui vont être bloqués toute la journée pour venir sur Paris ou sur les grandes villes.
04:43 Je crois que ça peut devenir impopulaire. Donc je dis attention aux agriculteurs qui bloquent.
04:49 Je pense que bloquer, empêcher ceux qui viennent travailler de pouvoir tout simplement travailler,
04:56 ça risque d'être impopulaire.
04:58 J'ai été stupéfait d'entendre notre ministre de l'Intérieur demander aux Français de ne pas encombrer les routes.
05:04 Comme inversion de valeur, c'est pas mal. On attend de lui à ce qu'il fasse respecter les routes, le ministre de l'Intérieur.
05:08 Et non pas qu'il nous demande de ne pas prendre notre voiture.
05:11 D'abord, c'est un conseil, et de rappeler une chose toute simple.
05:15 - Non mais c'est invraisemblable Sylvain Maillart, je suis sûr que vous le pensez vous aussi.
05:18 - Yves Kelvy, si on peut faire un télétravail aujourd'hui ou demain, puisqu'il y a des blocages forts,
05:24 pour ceux qui sont bloqués, on leur demande plutôt de rester et de s'organiser.
05:28 - On a connu le gouvernement beaucoup plus ferme concernant l'ordre public,
05:31 pendant la réforme des retraites et pendant les gilets jaunes, la matraque était de bonne alloi.
05:35 - Yves Kelvy, qu'est-ce que je viens de vous dire il y a deux minutes,
05:37 en disant que je crois que c'est pas une bonne façon de faire de bloquer les rues.
05:40 Parce que le mouvement est largement déjà populaire,
05:43 et que le gouvernement, que les députés Renaissance se sont saisis du problème.
05:47 Nous allons apporter des réponses, on a déjà commencé.
05:50 Gabriella Tallet a déjà apporté des réponses fortes, on va continuer à en apporter.
05:54 Parce que les agriculteurs ont raison sur bon nombre de points.
05:58 Est-ce qu'il est normal de surtransposer des directives de Bruxelles ? Probablement pas.
06:03 Est-ce que nous devons mieux les accompagner dans la transformation qu'ils sont en train de vivre ?
06:08 Oui, ils ont raison. Donc nous serons à leur côté.
06:10 - Vous redoutez une gilet jaunisation, je ne sais pas comment l'exprimer,
06:13 mais du mouvement, une colère qui s'étende ?
06:16 - Je ne redoute rien, on est aux affaires et on doit trouver des solutions.
06:20 En tout cas, j'entends le cri d'alarme des agriculteurs qui ne s'en sortent plus, qui travaillent beaucoup.
06:26 Vous savez, la valeur travail, c'est le fondement même de Renaissance, de ce que nous sommes.
06:31 Et donc d'entendre des gens qui travaillent comme des fous, tout le temps, toute l'année, 7 jours sur 7,
06:36 et qui n'y arrivent pas, c'est un cri d'alarme qui est extrêmement puissant.
06:39 Nous devons y apporter des réponses. Nous avons commencé, nous allons continuer.
06:42 - Merci beaucoup Sylvain Mey.
06:44 [SILENCE]