• il y a 10 mois
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'exprime en direct à l'issue de la cellule interministérielle de crise organisée ce dimanche.

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Transcription
00:00 Bien, je viens de présider une cellule interministérielle de crise au ministère de l'Intérieur avec M. le ministre de l'Agriculture
00:08 et puis l'ensemble des services de l'État pour pouvoir gérer les heures et les jours qui vont venir.
00:14 Et vous savez que c'est une semaine difficile avec les annonces des blocages par les agriculteurs,
00:19 notamment d'une partie de l'île de France et du reste du territoire national.
00:23 Je voudrais d'ailleurs évidemment remercier les policiers, les gendarmes, les préfets très mobilisés
00:27 depuis plusieurs jours déjà et qui aujourd'hui et dans les jours qui viennent vont continuer jour et nuit
00:32 à sécuriser ces mouvements de protestation et accompagner les Français devant des difficultés qui seront évidemment très importantes.
00:39 À l'allemande du président de la République et du Premier ministre, j'ai rappelé aux préfets les trois consignes que je leur donne, extrêmement simples.
00:46 La première consigne, c'est évidemment de pouvoir garantir le fait que les tracteurs, notamment, ne rentrent pas dans les villes,
00:53 mais s'il y en a dans les grandes villes, évidemment Paris, mais bien sûr les grandes capitales régionales
00:58 pour ne pas créer évidemment des difficultés extrêmement fortes et des difficultés en matière de sécurité ou de matière de l'ordre.
01:04 Ce n'est pas le but et je sais que ce n'est pas le but non plus des organisations syndicales agricoles
01:08 avec lesquelles nous avons des entretiens évidemment tous les jours, quotidiens et serrés dans la volonté,
01:15 évidemment, que les choses se passent le mieux possible.
01:18 Donc pas de tracteurs qui rentrent dans Paris ou dans les grandes villes de province.
01:21 Pour ce qui concerne l'île de France, le fait que le marché de Rungis international puisse continuer à fonctionner
01:27 et également les grands aéroports parisiens, Roissy et Orly, mais c'est aussi le cas des aéroports provinciaux
01:33 ou des marchés internationaux de fruits et légumes, notamment, qui doivent être conservés dans leurs actions
01:38 pour notamment pouvoir alimenter les régions françaises.
01:42 Donc cette position défensive amène à utiliser des moyens très importants.
01:47 15 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour pouvoir garantir cela,
01:51 notamment des unités de force mobile singulièrement dans la région Île-de-France,
01:55 sous l'autorité du préfet de police préfet de zone, mais également, vous l'avez vu,
01:59 des véhicules blindés de la gendarmerie nationale pour évidemment tenir du fait des tracteurs.
02:03 Chacun l'aura compris, ces points de tension, de manière défensive et de manière communiquée,
02:09 pour que personne ne soit surpris, mais aussi des hélicoptères de la gendarmerie nationale
02:14 qui vont pouvoir regarder et anticiper les mouvements des tracteurs qui convergeraient
02:18 vers les grandes villes de province ou vers l'Île-de-France.
02:21 Ce qui amène évidemment à constater, puisque c'est annoncé notamment par la FNSEA,
02:26 les jeunes agriculteurs, le blocage demain, à partir de l'heure du déjeuner,
02:31 de l'ensemble des points d'autoroutes qui amènent à l'Île-de-France,
02:34 8 points d'autoroutes qui amènent à l'Île-de-France, et donc la circulation sera extrêmement difficile
02:39 en Île-de-France demain, et j'invite les Françaises et les Français,
02:42 et les transporteurs routiers, évidemment, à anticiper et à ne pas encombrer les routes,
02:47 autant que faire se peut, bien évidemment.
02:49 Le deuxième sujet, la deuxième instruction, c'est évidemment une consigne de grande modération,
02:53 comme je l'ai fait depuis le début de ce mouvement social,
02:56 des forces de l'ordre vis-à-vis des protestataires, vis-à-vis des agriculteurs.
03:00 Nous ne sommes pas là pour une épreuve de force, nous sommes là pour faire respecter,
03:04 évidemment, les personnes, les forces de l'ordre en premier, et les biens.
03:08 Il ne s'agit pas d'accepter des atteintes envers les préfectures, les sous-préfectures,
03:12 les centres des impôts, ou même les supermarchés, ou des camions qui transporteraient
03:16 la marchandise étrangère qui pourrait être prise en otage.
03:20 Évidemment, ça, c'est inacceptable, et des consignes d'intervention sont évidemment données,
03:24 et d'interpellations, désormais, sont évidemment données lorsqu'on voit ce genre de choses
03:29 qui sont certes peu nombreuses sur le territoire national depuis le début, mais qui ont pu arriver.
03:33 Mais évidemment, les forces de l'ordre, les CRS et les gendarmes mobiles n'ont pas comme consigne
03:38 d'intervenir sur les points de blocage, mais d'accompagner ces points de blocage pour les sécuriser,
03:42 pour éviter les drames qu'on a pu connaître au début du mouvement,
03:46 lorsqu'ils étaient un petit peu, si j'ose dire, sauvages et sans organisation de sécurisation.
03:50 Le troisième sujet, c'est évidemment une volonté de dialogue, évidemment par le Premier ministre
03:55 et le ministre de l'Agriculture, mais aussi par les préfets.
03:58 Le président de la République et le Premier ministre ont insisté sur le fait que les préfets
04:02 devaient continuer à pouvoir discuter avec les agriculteurs, les organisations syndicales,
04:06 pour pouvoir anticiper ces points de blocage, mais aussi trouver des solutions à la crise agricole
04:11 sur laquelle, évidemment, je ne m'exprimerai pas.
04:13 Donc vous aurez compris, une grande organisation du ministère de l'Intérieur,
04:17 pour éviter que le pays se bloque, et singulièrement la capitale parisienne.
04:21 Des lignes rouges, que sont l'occupation du marché de Rungis, des aéroports parisiens,
04:25 et la ville de Paris, et des grandes villes de province, qui ont été dites et redites,
04:28 et je crois acceptées par les organisations syndicales, que je remercie.
04:31 Et des moyens, si jamais, malheureusement, le mouvement devait échapper aux uns ou aux autres,
04:36 pour pouvoir faire des interpellations, si jamais c'était le cas,
04:38 mais qui n'est pas la volonté du ministère de l'Intérieur.
04:41 Avez-vous des questions ?
04:43 Un dispositif conséquent, comme vous l'avez présenté, quelle est votre crainte, finalement ?
04:48 Écoutez, le travail du ministère de l'Intérieur, et des femmes et des hommes qui travaillent au ministère de l'Intérieur,
04:53 c'est de permettre l'expression libre et démocratique des protestations, des manifestations, des contestations,
04:58 sans que cela dégénère, ni contre les personnes, bien évidemment.
05:02 Moi, je constate que les agriculteurs, jusqu'à présent, ne se sont en aucun moment pris aux policiers ou aux gendarmes.
05:08 C'est pour ça qu'il faut savoir distinguer les manifestations que nous avons eues à gérer jusqu'à présent.
05:12 Ils respectent les forces de l'ordre, et je les en remercie.
05:15 Et puis, deuxièmement, les biens, les biens de l'État, bien évidemment.
05:19 C'est évidemment inacceptable d'aller tenter de brûler un centre des impôts, par exemple, ça ne résout rien du tout.
05:25 Évidemment, ça doit procéder à des ouvertures d'enquête et à des interpellations.
05:29 C'est ce que nous ferons avec le ministère de la Justice, bien sûr.
05:32 Il y a eu de très rares cas comme cela, mais il y en a eu.
05:35 Évidemment, ces images peuvent être choquantes.
05:37 Et puis, deuxièmement, la libre circulation des marchandises, et notamment des marchandises étrangères,
05:42 je pense notamment aux camions qui viennent d'Espagne ou du Portugal, n'ont pas été pris en otage.
05:46 Les contenus n'ont pas à être attaqués par des cortèges d'agriculteurs qui pourraient faire police eux-mêmes.
05:54 Donc, on a eu quelques informations ici ou là, comme quoi il pourrait y avoir ces contrôles par des agriculteurs eux-mêmes, sans doute isolés.
06:00 J'ai donné des consignes extrêmement fortes pour que le renseignement nous donne les renseignements qui nous permettent de l'anticiper
06:06 et que les policiers et les gendarmes soient désormais présents à tous ces points pour pouvoir interpeller les personnes
06:11 et pour pouvoir rassurer les pays voisins autour de nous que, évidemment, en France,
06:14 on peut circuler librement avec la marchandise prévue par le marché commun.
06:19 Mais moi, je veux redire que la position du ministère de l'Intérieur, c'est une position de compréhension vis-à-vis du mouvement agricole, de ses contestations.
06:27 À partir du moment où il respecte les règles que je viens d'évoquer, pas d'occupation de la capitale et des grandes villes de province,
06:32 on ne bloque pas les aéroports et on ne rentre pas dans les marchés internationaux de nourriture, je pense que les choses se passeront le mieux possible.
06:39 — Le pandémie de plus qui pourrait durer plusieurs jours, même jusqu'à juillet, est-ce que le nombre de pays sera supplémentaire si ça dure justement plusieurs jours ?
06:46 — Le ministère de l'Intérieur est prêt à un mouvement qui pourrait durer. J'ai entendu effectivement la question qui se posait autour du Conseil européen
06:53 qui pouvait se dérouler cette semaine et qui a comme objet la question agricole. En tout cas, nous sommes organisés pour cela, pour que les choses puissent durer.
07:01 Je veux redire ici que nous avons évidemment à déplorer le fait que nous perdons un peu de croissance économique par ces blocages,
07:08 que nous embêtons beaucoup de familles, nous embêtons aussi beaucoup de gens qui vont travailler, des commerçants, des artisans, des ouvriers.
07:15 Je pense que les agriculteurs en ont conscience eux-mêmes et qu'il faut donc que nous organisions les choses le mieux possible.
07:20 C'est pour ça qu'on prévoit – et on le dit – les blocages en avance pour que les gens ne soient pas bloqués sur les routes.
07:25 Et je constate que les réseaux secondaires, c'est-à-dire les réseaux qui ne sont pas les réseaux autoroutiers, continuent à pouvoir circuler,
07:31 comme les transports en commun et comme les lignes de RER ou de TGV ou de trains régionaux. Et donc les Français pourront plus difficilement circuler,
07:39 mais pourront le faire dans un dialogue que nous avons avec les organisations syndicales agricoles, qui évidemment comprennent, j'imagine,
07:46 la difficulté qu'ils posent en faisant ces barrages. Donc nous pensons que dans les jours et nuits qui suivent, si le mouvement devait continuer,
07:54 après les annonces faites vendredi dernier, je crois que le Premier ministre a rassuré une partie du monde agricole, nous pouvons continuer à travailler
08:03 en bonne intelligence avec les organisations syndicales.
08:06 - Vous avez présenté ce soir une sécurisation de Rangis avec les véhicules de la gendarmerie. Pourquoi si tôt ?
08:12 Et aussi, est-ce que vous avez eu des échos de déplacements d'agriculteurs dès cette nuit ? Et combien de temps ces véhicules vont rester à Rangis ?
08:20 - Alors il vaut mieux anticiper que subir, premièrement. Deuxièmement, ce sont des véhicules qui parfois mettent un petit peu de temps à se rendre sur place
08:26 parce qu'ils sont plus lourds que les autres. Il ne vous aura pas échappé que si les routes étaient bloquées, ce serait compliqué d'envoyer des véhicules
08:31 comme ces véhicules blindés sur place. Et puis troisièmement, c'est aussi un sujet de communication. Voilà, pour dire que si l'État est attentif,
08:40 respectueux et je crois très modéré dans la façon dont on gère cette crise agricole, dans la contestation, chacun le note, parce que les agriculteurs
08:48 sont des gens qui travaillent, qui vivent difficilement et dont les revendications non seulement épousent les préoccupations du gouvernement
08:54 mais celles des Français, on ne peut pas accepter n'importe quoi, notamment ceux qui, en dehors des organisations syndicales, pourraient se laisser aller
09:02 à quelques mouvements de protestation et de destruction. Et donc comme nous avions en effet eu des renseignements sur le marché de Rangis,
09:09 comme sur d'autres sites en France, on a préféré prédisposer ces moyens et ainsi, par votre intermédiaire, expliquer à chacune et à chacun
09:15 que nous étions nous aussi déterminés à être attentifs et la main tendue, mais à ne pas accepter n'importe quoi sur le sol de la République.
09:21 Un message aussi pour les forces de l'ordre qui vont être une nouvelle fois mobilisées sur une crise ? On a eu les gilets jaunes, la réforme de l'abtrait,
09:27 pour tous les effectifs qui vont être déployés sur le terrain ?
09:30 Oui bien sûr, moi je les soutiens, c'était mon premier mot évidemment lors de ce point presse, je sais que c'est difficile, nous sommes en hiver,
09:37 ils ont beaucoup travaillé, ils travailleront encore beaucoup, mais je sais compter sur leur sens du devoir et leur volonté de protéger la République
09:46 et ses institutions, les biens et les personnes, et j'aurai l'occasion de me rendre discrètement auprès d'eux. Merci beaucoup.

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