Dans cette nouvelle saison en Inde, 5 personnalités engagées partent à la rencontre de populations vulnérables et oubliées de tous, et des micro-ONG qui oeuvrent pour elles, des gaths de Varanasi, la sainte cité sur les rives sacrées du Gange, jusqu’au désert du Thar, au sein de la communauté Bhil, à quelques kilomètres du Pakistan...
Dans ce premier épisode c'est Charlotte (@lalottes) qui va découvrir l'admirable engagement d'Un Rêve Indien. Fondée en 2011, cette micro-ONG située à Varanasi dispense des soins gratuits et des consultations à moindre coût à la population, sans distinction de moyens, de religion ou de caste.
Pour soutenir le dispensaire Un Rêve Indien : https://www.un-reve-indien.com
Dans ce premier épisode c'est Charlotte (@lalottes) qui va découvrir l'admirable engagement d'Un Rêve Indien. Fondée en 2011, cette micro-ONG située à Varanasi dispense des soins gratuits et des consultations à moindre coût à la population, sans distinction de moyens, de religion ou de caste.
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00:00:00 C'est un formidable voyage engagé à travers l'Inde qui nous a conduit jusqu'aux confins
00:00:17 du désert du Thar à quelques kilomètres du Pakistan au sein de la communauté Bill.
00:00:23 Il y a quelques mois, Marie et moi sommes partis à la rencontre des populations vulnérables
00:00:31 et oubliées de tous ainsi que des micro-ONG qui œuvrent pour elles et qui, malgré leurs
00:00:37 ressources limitées, parviennent à générer un impact social et environnemental positif.
00:00:42 Notre mission, les accompagner durablement dans leur développement en faisant rayonner
00:00:52 leur admirable engagement, avec le soutien de personnalités qui se mobilisent pour comprendre
00:00:58 les défis et problématiques de ces ONG, leurs besoins prioritaires mais aussi leurs
00:01:03 projets et leur impact.
00:01:04 Nous avons été confrontés à la dure réalité du système de caste qui fragmente encore
00:01:13 la société indienne.
00:01:14 Les bénéficiaires des organisations sont ainsi majoritairement issus de la plus basse
00:01:19 caste, celle des intouchables qui fait face à des discriminations et inégalités persistantes.
00:01:25 Ce voyage solidaire a débuté ici, à Varanasi, sur les rives sacrées du Gange.
00:01:35 C'est dans cette cité millénaire que nous avons invité cinq personnalités engagées
00:01:41 à découvrir ces organisations.
00:01:43 Adèle, éducatrice spécialisée dans la petite enfance, élargira son approche pédagogique
00:01:50 en s'immergeant dans le système éducatif indien.
00:01:52 Je n'avais encore jamais vécu une rencontre si forte et si intense.
00:01:57 J'étais fascinée.
00:01:58 J'avais à présent tout à apprendre d'eux.
00:02:03 Céline, food influenceuse, découvrira comment la cuisine peut devenir un levier de développement
00:02:09 économique.
00:02:10 Si on laisse ses a priori de côté, on s'ouvre à plein de choses et on peut s'ouvrir au
00:02:17 monde.
00:02:18 On ne voit que la misère et la pauvreté, mais en fait tout ça c'est tellement rempli
00:02:20 d'espoir.
00:02:21 Manon, entrepreneuse dans le textile, sera admirative de femmes au parcours inspirant
00:02:30 qui défilent le patriarcat.
00:02:31 Elle c'est une bâtante.
00:02:32 Elle s'est dit dès le départ, dans la vie, je ferai ce que je veux.
00:02:33 C'est une femme qui a fait tout pour être une femme.
00:02:34 Ça donne aussi une image aux autres femmes qu'elles aussi elles peuvent y arriver.
00:02:46 J.C.
00:02:47 Pierry, photographe professionnel, poursuivra son engagement vers la cause animale qu'il
00:02:53 a toujours défendu à travers ses clichés.
00:02:55 Voir des animaux en souffrance, pour moi ce n'est pas possible.
00:03:00 C'est vrai que ça m'a beaucoup choqué et j'ai craqué.
00:03:03 Mais ces animaux se sont sauvés.
00:03:06 C'est surtout ça que j'ai envie de retenir et c'était incroyable à vivre.
00:03:13 Et enfin, Charlotte, infirmière aux urgences, plongera au cœur du dispositif de santé
00:03:19 locale et réalisera à quel point l'accès aux soins médicaux peut s'avérer difficile.
00:03:23 Le jour où je me dirai ma vie c'est de la merde, je penserai à elle.
00:03:29 Et je me dirai mais en fait t'as pas le droit à ta vie, elle est hyper facile quoi.
00:03:32 Ça restera ma référence de femme, de femme forte, de femme puissante.
00:03:40 Elle donne tout, elle donne tout aux autres.
00:03:43 Elle a rien, elle a rien cette femme.
00:03:46 Elle a rien.
00:03:49 Elles ne le savent pas encore, mais bouleversées par tant d'engagement, toutes ces personnalités
00:03:57 vont vivre l'une des plus belles expériences de leur vie, jusqu'à en être émue aux
00:04:01 larmes.
00:04:02 Je suis là.
00:04:26 Je suis là.
00:04:49 Je suis là.
00:05:13 Je suis là.
00:05:37 Je suis là.
00:06:07 Anciennement Bénarès, Varanasi est l'une des plus vieilles villes au monde et surtout
00:06:12 le lieu le plus sacré de l'hindouisme.
00:06:16 Chaque année, des millions de pèlerins y affluent pour obtenir la bénédiction du
00:06:21 dieu Shiva en se purifiant dans le Gange.
00:06:25 Tous les jours au crépuscule, des milliers de fidèles se rassemblent sur les gâtes,
00:06:30 ces escaliers qui plongent dans le Gange pour célébrer la cérémonie du feu et vénérer
00:06:35 le fleuve avec des prières, de l'enson, des feux de joie et de la musique.
00:06:40 C'est également ici que se tiennent quotidiennement des dizaines de crémations à ciel ouvert
00:06:59 qui selon la croyance hindoue permettent de mettre fin au cycle des réincarnations et
00:07:04 de libérer l'âme.
00:07:05 Aujourd'hui, c'est Charlotte, infirmière de profession, qui va découvrir l'admirable
00:07:19 engagement d'un rêve indien.
00:07:21 Fondée en 2011, cette micro-ONG dispense des soins gratuits et des consultations à moindre
00:07:28 coût à la population, sans distinction de moyens, de religion ou de caste.
00:07:34 Je ne te cache pas que je suis hyper impatiente.
00:07:37 C'est vrai ? Tu ne m'en as pas dit beaucoup plus, donc j'ai
00:07:39 envie de te dire que je vais encore la découvrir toi aussi.
00:07:41 Je vais dans un dispensaire.
00:07:43 Absolument.
00:07:44 Et je suis hyper impatiente parce que tu ne m'as vraiment dit que ça.
00:07:48 Je ne sais pas à quoi m'attendre.
00:07:50 Tu vas rencontrer Céline, fondatrice de ce dispensaire, qui a eu un coup de cœur pour
00:07:55 l'Inde lors d'un de ses voyages il y a plus de 10 ans.
00:07:58 Elle a décidé de revenir pour mettre au profit de la COVID-19 ses compétences.
00:08:03 Ce sera l'occasion pour toi d'échanger avec elle sur le système de santé indien,
00:08:07 sur la façon dont elle a subi le COVID-19, elle et les habitants de Varanasi.
00:08:12 Je suis super impatiente.
00:08:14 J'ai un milliard de questions à lui poser et j'ai hâte de découvrir tout ça.
00:08:18 On peut y aller ?
00:08:19 On y va ?
00:08:20 Oui.
00:08:21 Allez.
00:08:23 Bonjour.
00:08:24 Bonjour.
00:08:25 Bonjour Céline.
00:08:26 Charlotte a vraiment hâte de découvrir ton dispensaire.
00:08:29 Je veux tout savoir.
00:08:30 Je veux tout savoir.
00:08:32 Il n'y a pas de souci.
00:08:33 On peut rentrer ?
00:08:34 Vous pouvez rentrer.
00:08:35 On va vous donner un masque si vous n'en avez pas.
00:08:37 Si vous pouvez enlever vos chaussures, on demande aux patients d'enlever les chaussures.
00:08:40 D'accord.
00:08:41 Je vais te laisser partager ce moment privilégié avec Céline.
00:08:44 Entre filles, entre intérieures, entre personnes passionnées.
00:08:49 On débriefe plus tard.
00:08:52 Ok.
00:08:53 Je te remets ton habit de lumière.
00:08:57 Merci beaucoup.
00:08:58 Avec ta petite Charlotte, tu as déjà le masque.
00:09:00 Tu peux te changer tranquillement dans la pièce.
00:09:02 Nous, on va continuer les soins.
00:09:04 Tu nous rejoins pour la suite.
00:09:06 Ok, super.
00:09:07 J'arrive tout de suite.
00:09:08 À tout à l'heure.
00:09:09 Coucou ma chacha.
00:09:10 On sait que tu es actuellement en Inde.
00:09:12 Un voyage que tu attendais tant.
00:09:14 On profite de chaque moment.
00:09:16 Mets ta bonne humeur là-bas et reviens-nous avec plein de souvenirs.
00:09:20 On te souhaite de passer de doux moments, de vivre de très belles expériences.
00:09:24 On te fait plein de bisous.
00:09:26 Je vais te présenter le dispensaire.
00:09:29 Ah oui, je veux bien.
00:09:30 Là, c'est la partie où on enregistre les patients quand ils arrivent.
00:09:35 Ils passent tous ici.
00:09:37 C'est mon collègue, Arshid, qui enregistre les patients pour le médecin et les patients pour les pansements.
00:09:44 C'est l'agent administratif.
00:09:46 C'est ça.
00:09:47 Là, depuis le mois de janvier, on essaye de faire des fiches patients informatisées.
00:09:52 C'est tout de suite visuel.
00:09:53 Ça permet de voir aussi pour les soins s'ils sont réguliers.
00:09:56 Donc il y a beaucoup d'éducation.
00:09:58 Il faut répéter tous les jours.
00:10:01 Ça, c'est un peu…
00:10:03 Partout.
00:10:04 On y tire.
00:10:05 Elle repart avec sa feuille de prescription qu'elle ramènera la fois prochaine.
00:10:09 Et puis elle repart aussi avec ses médicaments.
00:10:11 Elle n'a pas besoin d'aller à la pharmacie, il n'y a pas d'ordonnance.
00:10:13 On a des petites enveloppes.
00:10:14 Là, je vais te présenter le médecin.
00:10:16 Docteur Sanjay Charlotte.
00:10:18 La consultation médicale coûte 20 roupies, c'est environ 20 centimes d'euro.
00:10:24 Le médecin est là trois fois par semaine.
00:10:26 C'est lui qui délivre les médicaments ?
00:10:29 C'est ça.
00:10:30 Toi, tu as la possibilité de le faire quand il est pas là ?
00:10:32 Quand il n'est pas là, non.
00:10:34 Là, on va dire qu'on a la base de tout ce qu'il faut en médicaments.
00:10:38 Tu as un frigo ?
00:10:39 On leur demande s'il y a une injection, d'aller acheter le produit et la seringue à la pharmacie.
00:10:44 Il y en a une juste en face.
00:10:46 Ils reviennent avec l'injection, on leur fait l'injection.
00:10:48 D'accord, ok.
00:10:50 Et sinon, on a toute une réserve.
00:10:52 Là, on a les médicaments de tous les jours qu'on sort.
00:10:55 Et puis on a une réserve avec les mêmes médicaments.
00:10:59 D'accord.
00:11:00 Ça évite de commander toutes les semaines.
00:11:03 On fait un petit stock et ça nous tient un mois généralement.
00:11:06 La partie soins, on fait un infirmier.
00:11:08 Donc avec Sonny, Charlotte.
00:11:13 On a ouvert le dispensaire ensemble il y a un peu plus de 10 ans maintenant.
00:11:16 D'accord.
00:11:17 Je vais enlever mon masque parce qu'il n'y a pas de patient.
00:11:20 Sonny, à la base, c'était une de mes patientes.
00:11:23 J'ai travaillé dans une autre association.
00:11:26 Et moi, à l'époque, j'avais déjà envie d'ouvrir un dispensaire,
00:11:30 d'avoir un dispensaire qui correspondait à ce que je voulais faire.
00:11:34 Et du coup, je lui dis, si j'ouvre quelque chose, est-ce que tu voudrais travailler ?
00:11:39 Il me dit oui, mais je ne sais pas faire.
00:11:41 Je lui dis, je vais t'apprendre.
00:11:42 Tant pis, ça prendra peut-être du temps.
00:11:43 Bravo.
00:11:44 Bravo.
00:11:45 Majoritairement, ça reste des lésions cutanées que tu soignes ?
00:11:49 Oui.
00:11:50 Donc là, généralement, tu vois une plaie faite avec un morceau de fer
00:11:55 ou quelque chose de sale, voire même quelqu'un qui tombe sur la route.
00:12:00 On va vite mettre la crème antibiotique d'emblée pour ne pas que ça s'infecte.
00:12:03 Il faut au moins trois jours de crème antibiotique.
00:12:05 Donc il va revenir pendant trois jours.
00:12:07 Tu vas lui demander de revenir pendant trois jours.
00:12:09 Tous les jours, on leur dit ne mouiller pas le pansement, ne l'enlever pas et revêt tous les jours.
00:12:14 Et le fait que ce soit une femme qui soigne un homme, ça ne pose pas de problème ?
00:12:20 Ça va.
00:12:21 C'est pas un soin intime, on va dire, en Inde.
00:12:23 Ça ne pose pas de souci.
00:12:24 D'accord, il n'y a pas d'appréhension plus que ça ?
00:12:26 Non, non.
00:12:27 Si c'est un soin un peu plus intime, dans ces cas-là,
00:12:30 on a notre collègue d'aller de l'autre côté dans la salle et de faire le pansement.
00:12:35 Donc ça, c'est ton ciel éthique ?
00:12:37 C'est ça, c'est pratique.
00:12:39 Surtout en cas de coupure de courant.
00:12:41 Ça a déjà la lumière et il nous manque une lumière pour les soins, clairement.
00:12:45 Et ça, c'est super pratique.
00:12:47 Ça a l'air d'être le doigt.
00:12:49 Là, c'est le doigt, ça doit être une coupure.
00:12:51 Qu'est-ce que tu as dit ?
00:12:52 Ah oui.
00:12:53 Hein ?
00:12:54 Chakuse.
00:12:55 Chakuse.
00:12:56 Tu as dit ça ?
00:12:57 Oui.
00:12:58 Tu as dit que tu ne veux pas que je te fasse un petit coup.
00:13:01 D'accord ?
00:13:02 Tu as dit que tu ne veux pas que je te fasse un petit coup.
00:13:05 C'est quoi ça aujourd'hui ?
00:13:06 Je ne sais pas.
00:13:08 Il est venu samedi et je lui ai dit "Vous n'avez pas gardé votre pansement ?"
00:13:11 Il me dit "Oui".
00:13:12 Je lui ai dit "Par exemple, si la prochaine fois que vous l'enlevez, vous aurez une pénalité".
00:13:16 Parce qu'en fait, les soins de gratuit, des fois, ça veut aussi dire qu'ils ne font pas attention.
00:13:20 D'accord.
00:13:21 Mais on leur dit "Nous, c'est une dépense de matériel aussi".
00:13:24 Oui, oui, oui.
00:13:25 Il n'y a pas de...
00:13:26 Oui.
00:13:27 Ça ne sert à rien sinon.
00:13:28 Faire un soin pour faire un soin, non.
00:13:29 On fait un soin pour avoir un résultat.
00:13:31 Donc, il faut garder le pansement.
00:13:32 Ok.
00:13:33 Donc, sinon, la pénalité, c'est diroupi.
00:13:35 Si demain, il revient et qu'il n'a pas le pansement, il met diroupi dans la boîte à dons.
00:13:38 D'accord.
00:13:39 C'est une pénalité.
00:13:40 Mais si après demain, il revient et qu'il n'a pas le pansement, on leur dit par contre non, on ne fera pas les soins.
00:13:44 D'accord.
00:13:45 C'est logique.
00:13:46 C'est une éducation à...
00:13:47 Voilà.
00:13:48 Ok.
00:13:53 Comment ça, qu'est-ce qu'il a ?
00:13:55 Hein ?
00:13:56 Ça fait une semaine, il dit qu'il a la plaie.
00:14:18 Oui, ça fait mal.
00:14:19 Personnellement, oui.
00:14:20 Il a fait le soin depuis une semaine dans un autre endroit, mais il dit que ce n'est pas mieux.
00:14:23 Et c'est quelqu'un qui lui a dit de venir ici et que...
00:14:25 Il n'est pas lourd quand même.
00:14:26 Oui, oui.
00:14:27 Il a de la fièvre depuis hier.
00:14:28 D'accord.
00:14:29 Donc, je lui dis de faire la prescription médicale.
00:14:31 Oui.
00:14:32 Et du coup, il va voir le médecin.
00:14:33 On va contrôler sa température.
00:14:34 D'accord.
00:14:35 Et après, on va faire son pansement.
00:14:36 Et là, est-ce que vous faites...
00:14:43 Vous grattez un peu la fibrine ?
00:14:44 Oui, il faudra qu'on gratte.
00:14:46 Mais là, tu vois, je pense que c'est trop induré aujourd'hui.
00:14:48 Comme il arrive, il a la plaie à l'air.
00:14:50 Aujourd'hui, on va mettre la crème antibiotique.
00:14:52 Ça va ramollir.
00:14:53 Et quand il va venir demain, les berges seront un peu plus souples.
00:14:56 Et là, on pourra bien...
00:14:57 D'accord.
00:14:58 Tu m'as dit qu'il était diabétique.
00:14:59 Est-ce que...
00:15:00 C'est un monsieur qui prend son traitement, qui est régulier.
00:15:03 Dada, tu as un traitement pour la diabétie ?
00:15:08 Non.
00:15:09 Tu n'as pas de traitement pour la diabétie ?
00:15:11 Non, je n'ai pas de tablette.
00:15:13 Pas de tablette ?
00:15:14 Non, je vais prendre le traitement demain.
00:15:17 Je vais prendre le traitement demain.
00:15:18 Il dit qu'il n'a pas de traitement.
00:15:20 Il n'a pas d'insuline ?
00:15:21 Non.
00:15:22 Et toi, tu as les moyens de faire...
00:15:24 Enfin après, est-ce que ça vaut le coup ?
00:15:26 Je ne sais pas.
00:15:27 Mais de faire des glycémies capillaires.
00:15:30 Oui.
00:15:32 Alors, on en fait ?
00:15:33 Je lui ai dit justement, quand est-ce qu'il a fait son contrôle de glycémie la dernière fois...
00:15:38 C'est un patient qui est déjà venu ici ?
00:15:39 Non, il avait des soins dans un autre centre.
00:15:42 Il me dit qu'il y a quatre jours, il s'est testé chez lui, il avait plus de 2 grammes.
00:15:45 Donc, je lui ai dit, demain matin, est-ce que vous pouvez venir à Jeanne
00:15:48 et je vous ferai un test de glycémie capillaire.
00:15:51 Ok, d'accord.
00:15:53 Je ne crois pas au Ciel.
00:15:56 Comment vais-je y arriver ?
00:16:01 Mon frère me donnait de la lumière
00:16:06 quand il m'a donné de la douleur.
00:16:11 Dites-nous quelque chose de bon, docteur, s'il vous plaît.
00:16:19 Dites-nous quelque chose de bon, docteur, s'il vous plaît.
00:16:23 Est-ce que tout a été perdu ?
00:16:27 En bas de nos pieds.
00:16:30 Dites-nous quelque chose de bon, docteur, s'il vous plaît.
00:16:34 Une veine ?
00:16:35 Une veine carrément sectionnée.
00:16:37 Elle a été recousue à l'hôpital ?
00:16:39 Oui.
00:16:40 Elle a été recousue ?
00:16:41 Elle a été recousue ?
00:16:42 Celle-là a été coutée.
00:16:43 Celle-là a été coutée.
00:16:44 Celle-là a été coutée.
00:16:45 C'est là que la veine a été coupée ?
00:16:46 C'est là que la veine a été coupée et qu'ils ont fait une petite opération.
00:17:14 Il est 13h ?
00:17:15 Ils ont fermé à 13h.
00:17:16 Tous les jours de la semaine ?
00:17:18 Tous les jours de la semaine, 13h, sauf si vraiment c'est des jours avec beaucoup de patients.
00:17:22 Si les patients ne connaissent pas qu'ils sont arrivés à -5, -10, par exemple, on les trempe.
00:17:27 Ceux qui connaissent, on leur dit, vous savez les horaires quand même, parce que souvent il y en a qui arrivent au dernier moment.
00:17:32 Et après, tu as tous tes après-midi ?
00:17:34 Après, il y a l'après-midi.
00:17:35 Tu fais quoi ?
00:17:36 La photo, c'est vraiment mon autre passion.
00:17:38 Tu fais de la photo ?
00:17:39 Oui, j'aime beaucoup.
00:17:40 Le matin, surtout au moment du lever du soleil, la lumière est vraiment particulière, parce qu'elle est très belle.
00:17:45 Et ça donne sur le Gange une lumière vraiment magnifique.
00:17:48 Et à ces moments-là, c'est vrai que les photos sont aussi pas mal.
00:17:51 Tu peux juste se lever de bonne heure le matin, mais si tu es d'accord, demain matin, on peut aller faire un tour.
00:17:56 Je suis carrément partante.
00:17:58 Eh bien super.
00:17:59 Donc je t'emmène demain matin, on se met rendez-vous au bord du Gange.
00:18:02 Eh bien, j'y serai.
00:18:04 [Musique]
00:18:30 Coucou !
00:18:31 Ça va ?
00:18:32 Oui, toi aussi ?
00:18:33 Oui.
00:18:34 Tu as passé une bonne nuit ?
00:18:35 Oui, courte et bonne.
00:18:37 Courte mais bonne, donc ça va.
00:18:38 Eh bien voilà, la magie de Bénarès.
00:18:41 C'est magnifique.
00:18:42 C'est beau, hein ?
00:18:43 Oui.
00:18:44 Et là, c'est vrai que la lumière au lever du soleil, tu vois, c'est juste magnifique.
00:18:48 Là, il n'est pas encore sorti, mais ça ne va pas tarder.
00:18:51 Ça ne va pas tarder à percer, mais cette lumière rose-orange.
00:18:55 Ça donne une autre dimension au lieu de...
00:18:57 C'est vrai que tous les matins, c'est pareil.
00:18:59 L'hiver, c'est encore différent avec la brume.
00:19:02 Tu t'émets avec toujours autant de brume.
00:19:04 Ah oui, ouais, ouais.
00:19:05 Même après 14 ans, merveilleusement, il y a toujours le même.
00:19:09 Si ça te dit, pour profiter de la lumière du soleil et du côté paisible du Gange,
00:19:14 on peut aller faire un tour en bas.
00:19:16 Ah, mais là, non.
00:19:17 [Musique]
00:19:20 Je l'ai vu descendre.
00:19:21 Ah oui, il est là-bas.
00:19:22 [Musique]
00:19:25 Ah ouais, mais là, c'est des détours.
00:19:27 [Musique]
00:19:55 Si tu regardes, tu vois, ça fait un aspect laiteux, limite, sur le Gange.
00:19:59 Ça fait irisé, presque.
00:20:01 Et c'est vraiment à ce moment-là de la lumière,
00:20:05 parce qu'après, quand c'est plus haut, ça ne fait pas du tout pareil.
00:20:08 [Musique]
00:20:11 Qu'est-ce qui s'est passé il y a 14 ans ?
00:20:13 Ça a été vraiment le coup de cœur.
00:20:15 Dans ce que je voyais, les gens, tout ça, je me suis dit, en fait,
00:20:18 je me sentais tellement bien ici.
00:20:19 Ce n'est pas que je ne me sentais pas bien en France, bien au contraire.
00:20:22 Mais là, il y avait un truc en plus que je n'avais pas trouvé ailleurs.
00:20:25 Et en France, tu faisais quoi ? Tu étais déjà diplômée ?
00:20:28 Oui, en France, j'étais déjà diplômée infirmière
00:20:31 et je travaillais déjà au CHU de Nantes en hématologie stérile.
00:20:35 D'accord.
00:20:36 Et franchement, j'ai adoré mon travail.
00:20:38 Je ne suis pas partie, tu vois, je n'ai pas quitté la France
00:20:40 parce que j'avais un ras-le-bol de quelque chose.
00:20:42 C'était vraiment partir parce qu'il y avait un truc ici qui me…
00:20:46 Qui te happait.
00:20:47 Ah ouais, qui me rappelait.
00:20:48 D'accord.
00:20:49 Donc, c'était quitter le pays, mais pas du tout ta profession.
00:20:51 Tu savais que tu voulais continuer à soigner.
00:20:53 Ah oui, ça c'était sûr.
00:20:55 C'était vraiment continuer.
00:20:57 Enfin voilà, mon métier, c'est presque ma passion
00:20:59 parce que franchement, j'adore ce que je fais.
00:21:01 Et continuer ça dans un endroit où j'avais vraiment envie d'être.
00:21:05 Parce que c'est vrai qu'en France, alors bien sûr, il y a des endroits,
00:21:08 ce qu'on va appeler les déserts médicaux, des endroits où il n'y a plus besoin.
00:21:11 Et là, même avec le contexte actuel, on voit bien qu'il y a un besoin d'infirmière.
00:21:15 Ici, j'ai l'impression qu'on apporte encore autre chose, en fait.
00:21:19 C'est fait aussi dans le respect des gens qu'on accueille.
00:21:23 Et ça, je pense que pour eux, c'est aussi une autre dimension du soin.
00:21:26 Et je suppose que tu as laissé tes personnes derrière toi.
00:21:30 Oui, en France.
00:21:32 Ta famille, elle a accueilli la nouvelle.
00:21:35 Ça a été un peu difficile.
00:21:39 Et c'était plus des inquiétudes de parents, mais ce que j'entends en même temps.
00:21:43 C'est pas que je ne pense pas à l'avenir, c'est pas ça.
00:21:46 Mais c'est que je me dis...
00:21:48 La vie, elle est quand même là maintenant.
00:21:51 Et si on passe à côté et si on attend, peut-être que plus tard, on le fera jamais.
00:21:55 Maintenant, ça va. Ils ont bien intégré le truc.
00:21:58 Ils sont vraiment à fond dans le projet.
00:22:01 Et ça, c'est chouette.
00:22:03 Donc l'association, elle vit grâce aux dons des gens ?
00:22:08 C'est ça. L'association, elle vit grâce aux dons des particuliers, des entreprises.
00:22:15 Il y a aussi quelques entreprises qui nous ont aidées.
00:22:18 Et à travers aussi des actions que nous, on organise.
00:22:21 Des actions qui sont récurrentes chaque année.
00:22:24 Les soirées indiennes en sont partie.
00:22:26 Comment ça se passe le système de santé ici en Inde ?
00:22:29 Les hôpitaux publics, on va dire que c'est gratuit.
00:22:33 C'est censé être gratuit, moins cher en tout cas.
00:22:35 Il reste quand même des choses à la charge du patient.
00:22:38 Quelqu'un qui n'a pas d'argent, très vite, les soins, ça ne va pas durer très longtemps.
00:22:44 Et nous, on s'est dit qu'on faisait des soins gratuits.
00:22:47 Parce que ça permet vraiment à tout le monde de pouvoir venir.
00:22:50 On ne peut pas refuser des gens.
00:22:52 Je n'ai pas envie de faire non plus une ségrégation en leur disant
00:22:55 "Ah bah non, vous avez les moyens, donc vous allez ailleurs."
00:22:58 Ce n'est pas le rôle d'une infirmière.
00:23:00 Donc je me dis non.
00:23:01 Ok, on reçoit tout le monde.
00:23:03 Mais les gens qui ont un peu plus de moyens, on voit qu'ils peuvent participer.
00:23:06 Quand ce sont des gens qui ont des gros soins,
00:23:08 on leur demande par exemple de participer en achetant le tube de crème.
00:23:11 Ça représente franchement trois fois rien.
00:23:13 Mais c'est aussi pour eux une façon de participer
00:23:17 et de mettre aussi la main à la patte pour les autres qui ont moins les moyens.
00:23:21 Du coup, c'est bien.
00:23:22 On soigne tout le monde.
00:23:23 Les hindous comme les musulmans, il n'y a aucune différence de classe, de caste, de religion.
00:23:29 Ça, pendant la période de Covid, comment ça se passait ?
00:23:33 Alors ça a été compliqué.
00:23:35 Parce qu'ici, on a eu un confinement strict de un mois qui est tombé presque du jour au lendemain.
00:23:40 Donc, confiner une population d'un milliard, 400 millions d'habitants,
00:23:45 on se dit bien que ce n'est pas évident.
00:23:47 Et en fait, on se dit même que ce ne sera pas possible.
00:23:50 Et en fait, on se rend compte que ça a quand même marché.
00:23:53 Parce que dans la rue, franchement, il n'y avait personne.
00:23:56 Et après, quand il y a eu l'autorisation pour les centres de soins,
00:24:00 les petits centres de soins aussi, de réouvrir,
00:24:03 moi je voulais vraiment rouvrir en fait.
00:24:05 Donc l'équipe, par contre, je n'ai pas voulu leur imposer.
00:24:08 Et en fait, ils voulaient recommencer eux aussi.
00:24:11 Il y a eu des campagnes de vaccination aussi ?
00:24:13 Oui, oui, oui. Donc ça a été plutôt bien géré, je dirais.
00:24:16 Donc moi, je suis vaccinée ici.
00:24:17 Après la crise, gérer une crise Covid dans un pays comme l'Inde,
00:24:21 ça a été super difficile.
00:24:23 Donc c'est vrai que je voyais aux informations, on parlait des morts, de beaucoup de morts.
00:24:27 Et j'entendais en fait, on nous disait nous ici, par exemple,
00:24:30 huit morts à Bénarès.
00:24:32 Mais Sonique et sa famille qui travaillent sur le GATT de crémation,
00:24:35 les infos qui remontaient, ce n'était pas ça du tout en fait.
00:24:37 C'était des corps et des corps.
00:24:39 C'était vraiment beaucoup de monde.
00:24:41 En fait, sur le sable, ils ont retrouvé des corps qui avaient été enfouis.
00:24:45 Parce qu'il y avait aussi des familles, je pense.
00:24:48 Alors, je ne sais pas si c'est peur de dire que la personne est décédée du Covid.
00:24:52 Est-ce que ces gens-là sont décédés du Covid ?
00:24:54 Mais je pense que oui, vu les quantités de morts qu'il y avait.
00:24:57 Et en fait, les gens n'avaient peut-être pas forcément les moyens de réaliser une crémation.
00:25:04 Et du coup, ils venaient sûrement dans la nuit déposer les corps
00:25:07 et les enfouir un peu dans le sable.
00:25:08 Et en fait, il y a plein de corps qui ont été retrouvés comme ça.
00:25:11 D'accord.
00:25:12 Donc ça, ça a été un peu…
00:25:14 Donc là, quand tu parles dans le sable, tu parles de ça ?
00:25:16 Oui, par exemple.
00:25:18 Sonique.
00:25:19 Sacré personnage.
00:25:20 Oui.
00:25:21 J'ai tout peint ça.
00:25:22 Et est-ce que tu peux me raconter un peu,
00:25:25 parce que je vois que vous êtes quand même assez proche.
00:25:28 Donc, dans quelles circonstances vous vous êtes rencontrées ?
00:25:31 En 2008.
00:25:33 J'étais bénévole dans un dispensaire à Bénarès.
00:25:37 Et Soni, elle venait en tant que patiente.
00:25:40 Elle avait des plaies partout liées à un genre de septicémie.
00:25:44 Il y avait vraiment cette douleur, mais qu'elle essayait de…
00:25:46 Voilà, elle ne nous l'exprimait pas forcément.
00:25:48 Et je trouvais qu'à la fin du soin, il y avait toujours ce sourire,
00:25:52 il y avait toujours cette envie de nous, de nous faire rire en fait.
00:25:56 Et puis, les soins ont duré des mois, à force de la voir comme ça, en posant des questions.
00:26:01 Et je lui dis, mais toi, si tu avais eu la chance un jour de faire un métier,
00:26:05 est-ce que tu aurais aimé en tant que femme indienne faire quelque chose ?
00:26:09 Je ne sais pas, moi à l'époque, je me disais avoir une boutique.
00:26:11 Pour moi, tous les métiers étaient possibles.
00:26:13 Mais non, en fait, le métier aussi en fonction de la casse
00:26:15 et que tu ne fais pas non plus forcément tout ce que tu veux.
00:26:18 Et là, elle me dit, moi mon rêve en fait, c'est d'aider les autres comme on m'a aidé.
00:26:22 Et en fait, elle me dit, moi, j'aimerais soigner les gens.
00:26:26 Et là, j'ai trouvé la réponse franchement magnifique.
00:26:30 De quelqu'un qui sort de deux mois, voire d'années de souffrance, de soins,
00:26:35 vouloir donner aux autres, je trouvais ça franchement très beau.
00:26:38 Parce qu'elle même a reçu quoi.
00:26:39 Et je trouvais ça super, sauf que Soli n'était jamais allée à l'école,
00:26:42 ne savait ni lire ni écrire.
00:26:44 Et moi, ça me trottait dans la tête et je me dis que quelqu'un qui va travailler avec le cœur,
00:26:48 c'est encore mieux que quelqu'un qui va avoir un diplôme
00:26:50 et qui au bout du compte ne sera pas forcément...
00:26:52 Je suis complètement d'accord avec toi.
00:26:54 Voilà, le métier avec le même plaisir.
00:26:57 Et je lui ai dit, écoute, voilà, j'aimerais bien créer une association
00:27:01 et ouvrir un dispensaire à Bénarès, dans un autre quartier.
00:27:03 Est-ce que tu voudrais travailler avec moi ?
00:27:05 Et là, elle me dit, bah oui, mais moi, je ne sais pas en fait faire des soins.
00:27:09 Je dis, je t'apprendrais.
00:27:10 Bon, bah oui, mais c'était un peu resté, tu vois, comme quelque chose comme ça,
00:27:14 parce qu'on lui avait souvent promis des choses qui ne s'étaient jamais réalisées en fait.
00:27:18 On a commencé, on a ouvert le dispensaire en septembre 2012.
00:27:22 Et moi, je me disais, je vais avoir le temps de la former, tu vois,
00:27:25 parce que les gens de ce quartier ne connaissent pas.
00:27:27 Donc, le temps qu'ils nous fassent confiance, ils ne vont pas venir très rapidement.
00:27:30 Trois jours, on passait à 30 patients.
00:27:32 Et là, je me dis, mon Dieu !
00:27:33 Et en fait, ça a été formateur très rapidement.
00:27:36 Et maintenant, Soni, pour moi, c'est vraiment une personne de confiance.
00:27:40 Et je sais que je peux partir.
00:27:42 Quand je rentre en France, deux mois par an,
00:27:44 je sais que le dispensaire va être géré d'une main de maître
00:27:46 et certainement avec plus de poignes que moi encore.
00:27:49 Elle a de la rigueur.
00:27:50 Oui, oui, oui.
00:27:51 C'est surtout le caractère que moi, je n'avais pas en arrivant ici.
00:27:55 Donc, elle, grâce à ça, elle fait vivre son foyer.
00:27:58 Dans le foyer, il n'y a plus que son papa.
00:28:00 Sa maman est décédée, ça fait un peu plus de dix ans maintenant.
00:28:03 Et là, son père, il est malade depuis plusieurs mois.
00:28:05 Et on va dire que c'est une fin de vie à la maison.
00:28:08 Donc, c'est très compliqué.
00:28:09 Soni, elle est toute seule à gérer ça.
00:28:12 Ça veut dire s'occuper de son papa.
00:28:14 Ça veut dire venir au dispensaire travailler le matin.
00:28:17 Ça veut dire ne pas forcément dormir la nuit
00:28:19 parce que son père a un rythme jour-nuit qui est complètement maintenant décalé.
00:28:22 Donc, c'est très, très dur.
00:28:24 Tu parlais de casque aussi.
00:28:26 Donc, en fait, Soni, elle est dans la casque inférieure.
00:28:30 On va dire que le système de casque est aboli en Inde,
00:28:33 mais même si c'est toujours très présent dans la société.
00:28:36 Soni, on va dire, même si je n'aime pas le mot,
00:28:38 elle fait partie des intouchables
00:28:40 parce que dans sa famille de père en fils,
00:28:42 on brûle les corps.
00:28:44 C'est un métier qui touche à la mort.
00:28:46 Donc, c'est un métier de basse casque.
00:28:48 Et quand tu es née intouchable,
00:28:50 tu restes toute ta vie intouchable ?
00:28:52 Oui.
00:28:54 Alors, intouchable, ça ne veut pas dire pauvre.
00:28:56 Parce que tu peux être intouchable et être riche.
00:28:59 D'accord.
00:29:00 Au niveau social, tu restes intouchable.
00:29:04 D'accord, OK.
00:29:05 Et là, dans la symbolique aussi, c'est beau, je trouve,
00:29:08 d'être intouchable et de soigner les autres.
00:29:11 Là, du coup, il n'y a plus de barrière.
00:29:13 Parce qu'elle sait ce que c'est.
00:29:14 Je pense qu'à un moment donné,
00:29:16 elle connaît les vraies valeurs,
00:29:18 la valeur du temps, la valeur du soin.
00:29:20 Soni, elle est carrément passée par des phases
00:29:22 où elle a été halitée pendant, je ne sais pas,
00:29:24 plusieurs mois, voire plusieurs années.
00:29:26 Et elle dit, j'entendais, en fait,
00:29:28 les gens qui disaient, je serais bien mieux morte.
00:29:31 Il faut pouvoir vivre avec ça.
00:29:33 Et après, regarder les gens, tu te dis,
00:29:35 les gens, normalement, sont là pour moi.
00:29:37 Mais là, en fait, il n'y a pas de soutien.
00:29:39 Donc, cette force-là, c'est vraiment elle,
00:29:41 toute seule, qui a dû la trouver en elle.
00:29:43 Donc, après, certes, elle a un caractère,
00:29:45 voilà, bien trempée.
00:29:47 Mais en même temps, si elle n'avait pas eu ce caractère-là,
00:29:49 elle ne serait plus là, quoi.
00:29:51 C'est sa force, en fait.
00:29:52 Oui, voilà.
00:29:54 C'est une belle revanche sur la nature.
00:29:56 Oui, c'est une belle revanche sur la vie.
00:29:58 Et c'est une belle leçon de courage aussi.
00:30:00 Exactement.
00:30:01 Exactement.
00:30:03 [Musique]
00:30:24 Laisse-moi te poser une question,
00:30:26 mais elle est incontournable des soirées en charnière.
00:30:30 Ton expérience la plus insolite depuis que tu es ici à Bénarès ?
00:30:34 Oh là là, il y en a eu.
00:30:36 Il y avait un vieux monsieur, que je connaissais,
00:30:38 et il avait un sac en toile de jute avec des serpents à l'intérieur.
00:30:41 Et donc, il vient un jour pour un soin au dispensaire.
00:30:43 Oui.
00:30:44 Mais donc, on lui dit, vous laissez les serpents à l'extérieur.
00:30:46 Donc, il pose son sac à l'extérieur du dispensaire,
00:30:48 il fait son soin et il repart.
00:30:50 Et puis, je ne sais pas,
00:30:52 plutôt que de redescendre les escaliers pour repartir,
00:30:55 il reprend le sac, il se met sur le dos,
00:30:57 il re-rentre dans le dispensaire.
00:30:59 Il me dit, mais vous avez oublié quelque chose ?
00:31:01 Il dit, mais non, non, c'est pour mon serpent.
00:31:03 Et il nous sort le serpent.
00:31:05 Et il dit, bah oui, mon serpent, il a un problème.
00:31:07 Et en fait, il était tout sec, tout asséché.
00:31:09 Il me dit, bah oui, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:31:11 Mais je ne sais pas, en fait, parce que je ne suis pas vétérinaire, véto.
00:31:14 Il me dit, bah je ne sais pas,
00:31:16 emmaillotez-le dans un linge humide.
00:31:18 Je n'avais pas de solution.
00:31:20 Donc, parfois, oui, on nous amène des animaux,
00:31:24 mais on ne peut pas, enfin voilà,
00:31:26 parce que aussi, par rapport à l'hygiène, tu ne peux pas.
00:31:28 Il y a aussi ce que les gens vont se mettre sur la plaie
00:31:31 pour arrêter un saignement.
00:31:33 J'ai vu des petits morceaux de papier journaux collés dans la plaie.
00:31:36 Et après, tu as du mal à les enlever.
00:31:38 De la chaux.
00:31:40 Ici, quand ils chiquent, je ne sais pas si tu les as vu chiquer du panneau.
00:31:43 Oui, je les ai vu cracher.
00:31:44 Donc souvent, ils prennent un petit peu de chaux.
00:31:46 Ça réactive le goût.
00:31:48 Je ne sais pas ce que ça fait exactement.
00:31:50 Et en fait, ça fait une espèce d'emplâtre, tu vois.
00:31:52 Et ils se mettent ça dans une plaie qui saigne.
00:31:54 Et du coup, ça arrête le saignement.
00:31:56 Sauf qu'après, tu ne peux plus l'enlever.
00:31:58 Donc quand ils arrivent avec ça, ça te fait l'emplâtre.
00:32:01 Il est dedans, mais tu ne peux pas l'enlever.
00:32:03 Tu es obligé de ramollir, de ramollir.
00:32:06 Donc il y a un peu de tout.
00:32:08 L'étoile d'araignée sur les plaies aussi.
00:32:10 Ah oui ?
00:32:11 C'est les recettes de grand-mère.
00:32:13 C'est ça.
00:32:14 Les enfants, par exemple, vont manger les mangues en suçant la peau.
00:32:17 Et en fait, le fait d'être en contact avec la peau de la mangue non lavée,
00:32:23 si elle est bourrée de produits chimiques, ça crée des espèces d'abcès.
00:32:27 Et tu vois des boules comme ça, c'est des balles de ping-pong.
00:32:31 Et ils ont ça des fois, je ne sais pas, c'est impressionnant.
00:32:34 [Musique]
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00:33:45 Alors que Charlotte s'apprête à vivre son deuxième jour d'immersion au dispensaire,
00:33:53 j'ai donné rendez-vous à JC en dehors de la frénétique ville de Varanasi.
00:34:01 Je suis impatient de lui faire découvrir une micro-ONG qui œuvre pour la protection animale,
00:34:07 une cause qui, je le sais, lui tient particulièrement à cœur.
00:34:11 On va se rendre dans une organisation dont la mission est de soigner les animaux errants de Varanasi.
00:34:18 Alors il n'y a pas que des chiens, il y a également d'autres animaux,
00:34:21 comme les vaches sacrées qui peuvent être blessées par la circulation.
00:34:26 Ouais, on peut voir qu'il y avait de la circulation.
00:34:28 Il y en a énormément, effectivement, mais également des animaux un petit peu plus exotiques, comme des singes.
00:34:33 C'est parfait.
00:34:34 Après cette belle matinée, je comprends mieux le fonctionnement de l'organisation et son impact sur la comité locale.
00:34:48 Il est temps pour Céline et moi de retrouver le dispensaire,
00:34:52 où j'enchaîne les soins sous l'œil attentif et bienveillant de Céline.
00:34:55 C'est fait ?
00:34:57 C'est fait.
00:34:58 Cette dernière m'impressionne.
00:35:03 Elle n'a clairement rien à envier à une infirmière diplômée d'une école.
00:35:06 Au fil des soins, nous nous montrons une belle complicité.
00:35:09 Et elle ne manque jamais une occasion de me chambrer.
00:35:12 Céline ?
00:35:22 Oui ?
00:35:23 La lumière qui vient de se couper, c'est fréquent ?
00:35:25 Ça arrive de temps en temps, principalement l'été, en période comme ça de forte chaleur.
00:35:30 Il y a une surconsommation d'énergie.
00:35:32 L'été, tout le monde met les ventilateurs.
00:35:34 Les gens qui ont plus les moyens mettent la clim.
00:35:37 Ça change tout. C'est déjà mieux.
00:35:40 On y voit plus clair.
00:35:42 C'est le petit patient d'hier ?
00:35:51 Oui, c'est le monsieur diabétique d'hier.
00:35:54 Avec son malperforant.
00:35:56 Et tu lui as fait sa glycémie ?
00:35:58 Oui, il a plus de 3 grammes de diabète.
00:36:01 Il va aller faire une prise de sang ce matin que le médecin a prescrit.
00:36:07 Mais il se savait diabétique ce monsieur ?
00:36:10 Oui, d'après ce qu'il m'a dit.
00:36:12 Et il se soigne comment ?
00:36:14 De l'homéopathie.
00:36:15 Il a la sensation encore ?
00:36:18 Non, il nous dit qu'il n'a pas mal.
00:36:22 L'infection est jusque là ?
00:36:24 Oui, exactement.
00:36:25 Au niveau de la profondeur, ça craint.
00:36:29 Est-ce que ça a touché l'os ?
00:36:31 Oui.
00:36:33 Ça va ?
00:36:34 Vas-y, vas-y.
00:36:39 Ça va ?
00:36:40 Ça lui fait mal ?
00:36:57 Oui.
00:36:58 Je suis désolée.
00:37:03 Pas de sang.
00:37:05 C'est tout le matériel qu'il a utilisé quotidiennement.
00:37:07 L'appareil à glycémie, si besoin.
00:37:09 Et du coup, comment vous achetez tout le matériel ?
00:37:13 Principalement tout ce qu'on peut trouver en Inde, on va l'acheter en Inde.
00:37:17 Les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:19 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:20 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:21 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:22 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:23 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:24 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:25 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:26 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:27 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:33 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:34 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:35 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:36 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:37 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:38 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:39 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:40 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:41 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:42 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:43 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:44 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:37:45 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:38:11 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:38:40 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:39:08 Et les spécimens, on les achète en Inde.
00:39:37 les indemnités de mes collègues, il y a quand même 3 personnes à rémunérer.
00:39:41 Ce que les gens donnent, en dons, que ce soit un particulier qui fait un don ou une entreprise,
00:39:47 ça nous sert vraiment au fonctionnement du dispensaire.
00:39:51 Concrètement, demain, il n'y a plus de dons ?
00:39:54 Il n'y aura plus de dispensaire, puisque je ne pourrais pas financer une année, d'un an.
00:40:02 Je suppose que tu as des dons aussi de matériel ?
00:40:06 Oui, ça peut être des particuliers, des gens qui nous demandent pour faire un don,
00:40:11 ils ont des suivis de soins qui s'arrêtent.
00:40:14 Et après, ça va être d'autres personnes, beaucoup des infirmières à domicile,
00:40:18 parce qu'elles ont beaucoup de retours de matériel, de patients.
00:40:21 Je leur dis, plutôt que d'envoyer un colis qui ne va pas être optimisé,
00:40:24 on fait l'envoi du colis en France, pour éviter qu'il arrive là, qu'il soit perdu ou ouvert.
00:40:29 Et toi, quand tu vas en France, tu récupères ?
00:40:31 Moi, je ramène, les bénévoles ramènent.
00:40:34 Et est-ce que tu as une idée, à peu près, de combien revient le coût d'un soin, en moyenne ?
00:40:41 On avoisine les 1€, voire un peu moins, je pense.
00:40:45 Ce n'est pas un soin qui va être très cher, parce qu'en fait, une compresse, on ne la met pas entière.
00:40:49 Oui, j'ai vu que vous découpiez vraiment.
00:40:52 En fait, c'est bien, parce que vous êtes forcés, c'est suffisant,
00:40:56 et c'est là qu'on se rend compte que, nous, c'est énormément de gâchis, finalement.
00:41:03 Et toi, tu es dans l'obligation de faire attention à ça, et finalement, ça fonctionne.
00:41:10 En fait, ça suffit.
00:41:11 Ferme les yeux.
00:41:14 Je n'aime pas ça.
00:41:16 Je peux les ouvrir ?
00:41:20 Merci.
00:41:24 Et tu vois, il n'y a pas longtemps, en plus, il y a quelqu'un qui est venu me voir
00:41:29 pour un petit garçon avec une perle de collier dans l'oreille.
00:41:33 Je pense qu'on la voyait comme ça, mais c'est vrai que des fois, pour quelque chose d'un petit, c'est super.
00:41:39 Super.
00:41:40 On se revoit plus.
00:41:53 Impressionnée par Sonny et sa force de vivre,
00:42:05 j'ai voulu en savoir plus sur son histoire et son environnement.
00:42:08 Sonny, je suis là.
00:42:09 Je suis là.
00:42:11 Je suis là.
00:42:13 Je suis là.
00:42:15 Je suis là.
00:42:17 Je suis là.
00:42:19 Je suis là.
00:42:21 Je suis là.
00:42:23 Je suis là.
00:42:25 Je suis là.
00:42:27 Je suis là.
00:42:29 Je suis là.
00:42:30 Je suis là.
00:42:32 Je suis là.
00:42:34 Je suis là.
00:42:37 Je suis là.
00:42:38 Je suis là.
00:42:40 Je suis là.
00:42:42 Je suis là.
00:42:44 Je suis là.
00:42:46 Je suis là.
00:42:48 Je suis là.
00:42:50 Je suis là.
00:42:52 Je suis là.
00:42:54 Je suis là.
00:42:56 Je suis là.
00:42:58 Je suis là.
00:43:00 Je suis là.
00:43:02 Je suis là.
00:43:06 J'ai été tuée par un homme.
00:43:08 Il m'a tuée.
00:43:10 J'ai été tuée par un homme.
00:43:13 J'ai été tuée par un homme.
00:43:17 J'ai été tuée par un homme.
00:43:20 J'ai été tuée par un homme.
00:43:23 J'ai été tuée par un homme.
00:43:26 J'ai été tuée par un homme.
00:43:29 J'ai été tuée par un homme.
00:43:32 J'ai été tuée par un homme.
00:43:35 J'ai été tuée par un homme.
00:43:37 J'ai été tuée par un homme.
00:43:40 J'ai été tuée par un homme.
00:43:43 J'ai été tuée par un homme.
00:43:46 J'ai été tuée par un homme.
00:43:49 J'ai été tuée par un homme.
00:43:52 J'ai été tuée par un homme.
00:43:55 J'ai été tuée par un homme.
00:43:58 J'ai été tuée par un homme.
00:44:01 J'ai été tuée par un homme.
00:44:04 J'ai été tuée par un homme.
00:44:06 J'ai été tuée par un homme.
00:44:09 J'ai été tuée par un homme.
00:44:12 J'ai été tuée par un homme.
00:44:15 J'ai été tuée par un homme.
00:44:18 J'ai été tuée par un homme.
00:44:21 J'ai été tuée par un homme.
00:44:24 J'ai été tuée par un homme.
00:44:27 J'ai été tuée par un homme.
00:44:30 J'ai été tuée par un homme.
00:44:33 J'ai été tuée par un homme.
00:44:35 J'ai été tuée par un homme.
00:44:38 J'ai été tuée par un homme.
00:44:41 J'ai été tuée par un homme.
00:44:44 J'ai été tuée par un homme.
00:44:47 J'ai été tuée par un homme.
00:44:50 J'ai été tuée par un homme.
00:44:53 J'ai été tuée par un homme.
00:44:56 J'ai été tuée par un homme.
00:44:59 J'ai été tuée par un homme.
00:45:02 J'ai été tuée par un homme.
00:45:04 J'ai été tuée par un homme.
00:45:07 J'ai été tuée par un homme.
00:45:10 J'ai été tuée par un homme.
00:45:13 J'ai été tuée par un homme.
00:45:16 J'ai été tuée par un homme.
00:45:19 J'ai été tuée par un homme.
00:45:22 J'ai été tuée par un homme.
00:45:25 J'ai été tuée par un homme.
00:45:28 J'ai été tuée par un homme.
00:45:31 J'ai été tuée par un homme.
00:45:33 J'ai été tuée par un homme.
00:45:36 J'ai été tuée par un homme.
00:45:39 J'ai été tuée par un homme.
00:45:42 J'ai été tuée par un homme.
00:45:45 J'ai été tuée par un homme.
00:45:48 J'ai été tuée par un homme.
00:45:51 J'ai été tuée par un homme.
00:45:54 J'ai été tuée par un homme.
00:45:57 J'ai été tuée par un homme.
00:46:00 J'ai été tuée par un homme.
00:46:02 Excusez-moi.
00:46:30 Je ne peux pas.
00:46:32 Oui, tu es forte.
00:46:45 Il faut le faire.
00:46:49 Si je ne le fais pas, qui va le voir ?
00:46:52 Oui.
00:46:56 Je suis forte.
00:46:59 Je travaille pour mon père.
00:47:01 Quand ma mère a été tuée, je pensais que personne ne m'a aidée.
00:47:05 Si je ne fais pas de travail, qui va me nourrir ?
00:47:09 Comment je vais faire pour mon père ?
00:47:12 Si je ne fais pas de travail, comment je vais faire pour mon père ?
00:47:16 J'ai été tuée par un homme.
00:47:19 Je dois le faire.
00:47:22 Ok.
00:47:26 Ok.
00:47:27 Ton père est fier de toi.
00:47:40 Il est dangereux. Il ne me bat pas.
00:47:44 Il ne me bat pas.
00:47:47 Je vois de quoi tu parles.
00:47:53 Je suis comme sa mère.
00:47:55 Je suis comme sa mère.
00:47:58 Le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:02 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:06 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:10 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:14 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:18 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:22 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:26 est le jour où la mort de J'ai été tuée
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00:48:33 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:37 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:41 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:45 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:49 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:54 est le jour où la mort de J'ai été tuée
00:48:57 J'ai eu une bonne idée
00:48:59 On s'est bien parlé
00:49:02 Après avoir rencontré, j'ai eu une bonne idée
00:49:06 Je suis heureuse de vous rencontrer
00:49:10 Si je ne suis pas une bonne soeur, comment allez-vous me rencontrer ?
00:49:14 Je suis très heureuse de vous rencontrer
00:49:18 Je ne sais pas si je vais me rencontrer ici la prochaine fois
00:49:22 Si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:26 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:29 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:33 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:37 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:41 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:45 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:49 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:54 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:49:57 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:01 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:05 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:09 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:13 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:17 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:22 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:25 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:29 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:33 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:37 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:41 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:45 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:50 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:53 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:50:57 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:01 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:05 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:09 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:13 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:18 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:21 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:25 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:29 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:33 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:37 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:41 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:46 Je ne sais pas si papa ne reste pas, je vais aller à l'étranger
00:51:49 Lors de notre première visite de Varanasi, Marie et moi avons eu le privilège d'être reçus par l'un des prêtres responsables du crématorium.
00:52:04 Il lui tenait à cœur que nous fassions découvrir, à travers notre film, le rituel de crémation, si méconnu, mais profondément ancré dans la culture indienne.
00:52:16 A cet instant, nous avons saisi la dimension spirituelle du travail du père de Soni, qui tout au long de sa vie a procédé à la crémation de milliers de corps, parfois avec l'aide de sa fille.
00:52:28 Cet endroit est l'un des plus saints de l'Inde.
00:52:32 Les gens qui meurent ici, les gens qui se crement ici, leurs âmes vont directement au Nirvana.
00:52:39 Aucun corps ne se crème ici. Chaque jour, au minimum, 150 corps.
00:52:44 Et ici, les corps viennent de très loin, de Delhi, de Calcutta, de Bombay.
00:52:50 Donc, chaque famille amène le corps de la maison, va directement vers la rivière.
00:52:56 D'abord, le corps, au fond de la rivière, pour faire la dernière bathe dans la rivière sainte, pour faire la dernière purification.
00:53:04 Après, la famille sort le corps de la rivière, juste le garder là, sur les étages, un peu pour le cuisson.
00:53:11 A la même heure, la famille va payer pour la bouteille.
00:53:15 La famille met le corps sur les bouteilles.
00:53:18 Puis un membre, comme un fils vieillissant, met le feu à l'intérieur, et commence à brûler.
00:53:24 Les familles attendent, regardent, prient à l'intérieur.
00:53:31 En trois heures, le corps complet, sans brûlement, comme le corps de l'homme, le corps de la tête, le corps de la femme, le corps de la jambe, est laissé.
00:53:39 La famille prend le feu avec un couteau, et le met dans la rivière.
00:53:43 Puis, les autres, juste en restant au même endroit, sans nettoyage, la famille ne prend rien.
00:53:49 Donc, la dernière fois, les fils vieillissants qui commencent le feu, ils ont un pot de clay, pour amener l'eau de Ganges dans le pot, et venir à l'eau, pour calmer le feu.
00:54:00 Le pot se met à la place de l'eau, et le pot est un briqueur, ce qui signifie que le corps mort et la famille, et la somme, sont libres.
00:54:10 Puis, toutes les familles se déplacent ici, pour aller à l'autre côté de la rivière, pour prendre une douche dans la rivière, puis retourner à la maison.
00:54:19 [Musique]
00:54:33 C'est l'heure de nous dire au revoir.
00:54:35 Merci beaucoup, en tout cas.
00:54:37 Merci à toi, vraiment, ça a été une vraie rencontre.
00:54:42 J'ai appris plein de choses, et je suis un peu triste de te quitter, je ne te le cache pas.
00:54:48 Parce que je n'ai pas l'impression que ça fait que quelques jours que je ne te connaissais pas avant.
00:54:53 Et je pense qu'on est partis quand même pour garder le point.
00:54:58 Ah oui, je pense qu'on gardera contact, ça c'est sûr.
00:55:00 Pas de soucis.
00:55:02 Je te fais des gros bisous.
00:55:04 Je te prends soin de toi, comme on est à prendre soin des autres.
00:55:08 Je ne veux pas te souffler, c'est beau.
00:55:11 [Musique]
00:55:13 Et puis, à bientôt, on se donne des nouvelles en tout cas.
00:55:16 Oui, ça marche, très vite.
00:55:18 Bye bye, ciao.
00:55:20 [Musique]
00:55:22 Bon, Soni, je vais te dire au revoir.
00:55:26 Je vais te dire merci.
00:55:28 Je vais retourner en France.
00:55:30 Et je vais te remercier pour tout ce que tu m'as apporté.
00:55:35 [Musique]
00:55:38 D'avoir été toi, ça a été une magnifique rencontre.
00:55:41 Et je ne pense pas que je t'oublierai.
00:55:43 [Musique]
00:55:57 Bon, on va couper.
00:56:00 [Musique]
00:56:29 [Musique]
00:56:38 Ça va ?
00:56:40 Comment ça ne pourrait pas aller ?
00:56:42 Regarde, c'est magnifique.
00:56:44 Oui.
00:56:46 Tu comprends pourquoi je t'ai donné rendez-vous ici ?
00:56:48 Oui, je comprends.
00:56:50 On entend les bruits, mais ça reste paisible.
00:56:54 Tu te rends compte de la ville et de la beauté de cette ville.
00:56:59 Ça a été très intense.
00:57:03 Très intense.
00:57:05 Les moments les plus magiques, ça a été vraiment les rencontres que j'ai faites ici.
00:57:08 Notamment avec la rencontre de Soni.
00:57:12 Je ne te cache pas que cette femme m'a bouleversée.
00:57:16 Et je crois qu'elle restera gravée là et là.
00:57:22 Mais vraiment.
00:57:24 C'était pas gagné à la première rencontre ?
00:57:26 Non.
00:57:28 C'est quelqu'un qui est assez fermé.
00:57:30 Ça fait partie du personnage.
00:57:32 Le premier échange, elle m'a chambré.
00:57:34 Elle était très directive.
00:57:36 Et je me dis "Ouh là !"
00:57:38 Et quand j'ai compris que c'était une marque de…
00:57:42 Carapace.
00:57:44 Oui.
00:57:46 Et qu'elle commençait un peu à se briser, elle m'a acceptée tout de suite.
00:57:51 Et tu sens que c'est hyper sincère.
00:57:53 Tu sais que les moments où je me lèverais,
00:57:56 ou peut-être le jour où je me dirais "Ma vie c'est de la merde",
00:58:00 je penserais à elle.
00:58:02 Et je me dirais "En fait, t'as pas le droit à ta vie,
00:58:05 elle est hyper facile quoi."
00:58:08 Ça restera ma référence.
00:58:10 De femme, de femme forte, de femme puissante.
00:58:13 Elle donne tout, elle donne tout aux autres.
00:58:16 Elle a rien, elle a rien cette femme.
00:58:18 Elle a rien.
00:58:21 Jissé l'a pris en photo.
00:58:23 Et il lui a offert un peu la rouille.
00:58:26 Elle n'a pas de photo d'elle et de son père, elle n'a pas de photo de son père.
00:58:28 Et c'était un cadeau qui était formidable.
00:58:31 Et à un moment, Jissé lui a dit "Est-ce que tu veux que je te refasse une photo de toi seule ?"
00:58:37 Et elle a dit "Non, gardes-en pour les autres."
00:58:41 Elle avait une photo.
00:58:46 Et en fait, ça lui suffisait.
00:58:49 Et le reste, c'était pour les autres.
00:58:50 Elle n'avait pas besoin de plus.
00:58:52 Elle n'en avait pas besoin en fait.
00:58:54 Alors que, elle a bien fait comprendre qu'elle n'a pas grand monde qui pense à elle.
00:59:00 Je l'ai prise dans mes bras.
00:59:04 Et elle m'a dit "Tu sais, on ne se connait que depuis quelques jours,
00:59:12 mais tu as fait un geste que même ma famille ne fait pas avec moi."
00:59:17 Tu fais partie de sa famille maintenant ?
00:59:19 Oui.
00:59:21 Elle te l'a dit ?
00:59:22 Elle me l'a dit, oui.
00:59:23 Elle me l'a dit.
00:59:25 J'ai un grand respect pour Céline.
00:59:28 Et je trouve ça formidable ce qu'elle a pu faire.
00:59:31 C'est le genre de personne, comme j'aime à dire, qui rentre dans le cœur, mais genre tout de suite.
00:59:37 Je ne la connaissais pas.
00:59:39 Je suis arrivée et à peine quelques minutes après,
00:59:45 on parlait, on discutait, on travaillait,
00:59:47 comme si on s'était connus, genre toujours.
00:59:51 Tu sens qu'il y a un certain respect vis-à-vis d'elle.
00:59:55 Je pense qu'elle a vraiment gagné sa place.
00:59:58 C'est vraiment des personnes qui redonnent espoir et foi en l'humanité.
01:00:03 Ce qu'on a vécu là, j'espère vraiment qu'on va pouvoir vraiment transmettre
01:00:09 tout ce qu'on a vécu, tout ce qu'on a ressenti,
01:00:12 justement les personnes notamment qui me suivent et qui regardent la websérie
01:00:17 puissent se rendre compte vraiment de la beauté de l'action
01:00:22 et que malheureusement, sans aide extérieure, c'est quelque chose qui ne peut pas perdurer.
01:00:27 Et ça, il faut bien le comprendre.
01:00:29 Merci à leur squad, vraiment.
01:00:32 Ça a été des moments magiques.
01:00:35 Magiques, avec beaucoup de leçons derrière.
01:00:41 Merci à toi, merci à ton équipe.
01:00:42 Merci à toi, vraiment.
01:00:44 Coucou !
01:00:51 Alors comme vous savez, j'étais en immersion en Inde, dans un dispensaire.
01:00:55 Vous avez pu me suivre à travers mes stories.
01:00:58 J'essaie de vous partager ça quotidiennement sans trop m'utiliser.
01:01:01 Maintenant, vous avez vu la websérie, vous savez exactement ce que j'ai ressenti,
01:01:06 ce que j'ai vécu.
01:01:08 Je vous ai partagé des images.
01:01:10 J'espère que les émotions et les messages me suivent.
01:01:12 Je suis heureuse parce que vous avez pu découvrir des femmes juste exceptionnelles.
01:01:16 Et les besoins, surtout, du dispensaire.
01:01:20 Les besoins, qu'ils soient financiers, matériels, ou juste en soutien, c'est-à-dire partage.
01:01:26 Merci.
01:01:27 [Musique]
01:01:56 [Applaudissements]
01:01:57 [Musique]
01:02:25 [Musique]
01:02:54 [Musique]
01:03:23 [Musique]